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24>26 novembre 2016
LILLE GRAND PALAIS
1, 3 et 5 (dérivés du DGLA et de l’EPA : non ou
légèrement inflammatoires).[6]
Les oméga-3 possèdent des propriétés anti-
inflammatoires directes et peuvent modifier
l’expression génique impliquée dans le pro-
cessus inflammatoire. [6]
Les AGE sont intégrés dans les membranes
cellulaires et seront utilisés plus tard dans la
synthèse des eicosanoïdes. L’alimentation
pour modifier le rapport membranaire en AGE
oméga-3/oméga-6 et/ou le rapport DGLA/
AA. La formation résultante des divers eico-
sanoïdes induira une diminution des phé-
nomènes inflammatoires. Inversement, la
réponse inflammatoire sera intensifiée si les
apports alimentaires en oméga-6 sont aug-
mentés. Le DHA (oméga-3) a une action es-
sentielle dans la résolution de l’inflammation.
[5] Chez les animaux souffrant d’affections
cutanées allergiques, un apport complémen-
taire en AGE oméga-3 a pour conséquence
une amélioration des signes cliniques : dimi-
nution de l’intensité du prurit et autres mani-
festations (érythrodermie, œdème de la peau)
[6]. L’utilisation des AGE est un processus
lent qui doit se faire au long cours pour leur
permettre d’être intégrés dans les membranes
cellulaires.
Les minéraux
Contribuent à la croissance et la cicatrisation
de l’épiderme, sur le derme, le collagène et la
pigmentation. L’absorption des minéraux est
en compétition avec celle du calcium : atten-
tion aux aliments bas de gamme souvent très
riches en calcium. L’absorption des minéraux
est souvent inférieure à 30 % (peut être amé-
liorée s’ils sont chélatés avec des acides ami-
nés)
Les carences d’apport en zinc sont principa-
lement rencontrées dans des aliments riches
en phytates. (aliments de mauvaise qualité
riches en son de céréales, « Generic Dog Food
Desease») et/ou contenant un excès de cal-
cium. [7]. Il existe un défaut d’absorption in-
testinale du zinc dans certaines races : chiens
nordiques, Beauceron, Berger allemand, Bos-
ton Terrier, Bull-Terrier, Dogue allemand... Les
lésions cutanées se situent aux zones pério-
rificielles et aux doigts : érythème au début,
puis squames et des croûtes très adhérentes
[4] (type 1). Des lésions cutanées non dues
à une carence mais améliorées par le zinc ont
été décrites chez les chiots à croissance ra-
pide et quelquefois chez des adultes. De nom-
breuses races peuvent être atteintes, parmi
lesquelles le Dogue allemand, le Doberman,
le Berger allemand, le Beagle et le Labrador.
(type 2)
Le cuivre entre dans la composition de nom-
breuses enzymes. Une compétition existe
entre l’absorption du cuivre, du zinc, du cal-
cium ou du fer. La carence entraîne des modi-
fications du pelage : décoloration débutant au
niveau de la face, pelage clairsemé avec des
poils ternes et secs
Le fer est impliqué (avec la vitamine C) dans le
métabolisme de la proline, acide aminé majeur
dans la structure du collagène. Une carence
en fer nuit à la qualité du tissu cicatriciel.
L’iode : impliqué dans le métabolisme thyroï-
dien et ses conséquences cutanées (rare)
Les vitamines interviennent au niveau
de la peau
La vitamine A (rétinol, acide rétinoïque) inter-
vient dans la différenciation des cellules épi-
théliales et affecte la kératinisation. [7] Le
chat ne peut pas transformer le ß-carotène
en rétinol, il doit trouver la forme animale de
la vitamine A dans son alimentation. Par son
action sur la production de sébum, elle lutte
contre la séborrhée et les pellicules qui se for-
ment après du prurit. Son action intervient en
synergie avec le zinc et les acides aminés sou-
frés. Une carence est rare chez le chien, plus
courante chez le chat (régime végétarien par
exemple). L’excès de vitamine A peut aussi
être néfaste (spondylarthrite ankylosante
chez le chat due à un excès de consommation
de foie, utilisation d’huile de foie de morue…)
L’hypothèse de l’action de la vitamine D dans
le traitement de la DAC a été évoquée, au vu
des résultats insuffisants sur le prurit, cette
solution thérapeutique n’est pas retenue [8]
[9]
La vitamine E possède une activité antioxy-
dante et joue un rôle dans les membranes cel-
lulaires. Les carences sont rares (aliment de
faible qualité) et ont été décrites chez le chat
[7]. Une carence expérimentale chez le chien
provoque : séborrhée sèche, alopécie diffuse,
érythrodermie et pyodermite secondaire. Des
taux élevés de vitamine E ont diminué les
signes cutanés sur les chiens atopiques [10]
[11]. Ses besoins sont liés à la teneur en AGPI
de la ration [7].
Les vitamines du groupe B jouent un rôle de
coenzyme pour des enzymes cellulaires. Elles
sont fournies par l’alimentation et la flore
digestive. Les carences sont exceptionnelles
(aliments bas de gamme, rations ména-
gères non contrôlées…). Ces vitamines inter-
viennent dans le métabolisme des AGE. Un
défaut d’apport ou de synthèse par la flore
digestive (suite à une diarrhée chronique ou
une antibiothérapie) peuvent provoquer une
carence en AGPI.
Une carence en riboflavine (B2) donne les
signes suivants : xérose cutanée (zone périor-
bitaire et abdomen) et une chéilite. [7] Pour la
vitamine B3 (niacine, nicotinamide, vitamine
PP), une carence est susceptible d’apparaître
avec une alimentation pauvre en nutriments
d’origine animale : dermatite prurigineuse
de l’abdomen et des membres postérieurs,
accompagnée d’ulcères des muqueuses. La
vitamine B5 (acide panthoténique) inter-
vient avec la vitamine B3, la choline, l’inositol
et l’histidine ; elle favorise la synthèse des
lipides cutanés (céramides) et limite la dés-
hydratation de l’épiderme. La vitamine B8
(biotine, vitamine H) peut manquer chez les
animaux nourris avec des blancs d’œuf crus
(l’avidine du blanc d’œuf complexe la biotine
et empêche son absorption). Les signes sont:
érythème, alopécie de la face et de la zone
périorbitaire, squamosis, leucotrichie, pelage
terne et cassant et une desquamation géné-
ralisée.
Des recherches sur les antioxydants ont
monté qu’en diminuant le stress oxydatif, ils
inhibent les voies métaboliques liées à l’hista-
mine et la production de prostaglandines. De
même pour les polyphénols (présents dans
le romarin, le thé vert, les pulpes d’agrumes
[12], qui forment des complexes insolubles
avec les protéines allergéniques et inhibent
l’activité des lymphocytes, la prolifération des
lymphocytes T, la production de cytokines, la
production d’anticorps par les lymphocytes B,
le relargage des médiateurs inflammatoires
par les mastocytes.
Récemment, l’implication du microbiote a été
mise en évidence dans le développement des
allergies. Chez l’homme, la naissance par cé-
sarienne, le non-allaitement maternel et l’uti-
lisation d’antibiotique lors des premiers mois
de vie seraient des facteurs favorisants. De
nombreuses études sont en cours sur ce sujet.
Facteurs favorisants les problèmes
cutanés
Les animaux à pelage dense ou de grand for-
mat ont des besoins quotidiens importants
en protéines et en acides gras. Les aliments
« généralistes », négligeant ces particularités,
risquent de ne pas apporter tous les nutri-
ments nécessaires. Deux groupes de derma-
toses nutritionnelles (répondant à l’adminis-
tration de zinc ou de vitamine A) représentent
les causes majeures de troubles de la kérati-
nisation chez les races canines prédisposées.
Les animaux à poils noir ou foncé ont des
besoins supérieurs en TYR et PHE.
Des symptômes de carence nutritionnelle ap-
paraissent plus fréquemment lors d’exigences
nutritionnelles supérieures aux besoins