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Au début de notre travail la notion "unité hydrogéologique"
(UHG) semblait intuitivement claire: il s'agissait d'un "piège
aquifère"
(AURDUZ,
1966),
c'est-à-dire
d'une
série géologique
"perméable" et "poreuse", délimitée par une ou plusieurs séries
"imperméables", l'ensemble ayant une structure permettant l'ali-
mentation et la formation, au moins temporaire,
d'une
nappe
d'eau
souterraine dans la série "perméable" (par exemple: une série
calcaire reposant sur une série marneuse dans une structure syn-
clinale,
avec possibilité d'alimentation et de drainage des
cal-
caires) .
Dans ce cas les relations entre qéoloqie, morphologie et
"pièges aquifères" sont relativement simples (par exemple:
calcaire = perméable; marne = imperméable; talweg = exutoire;
affleurement des calcaires = réqian alimentaire) et l'on trouve
qu'à une "unité géologique" (lithologique et structurale) cor-
respond, généralement, une "unité hydroqéoloqique" (bassin ver-
sant souterrain ou "piège
aquifère").
La localisation et la dé-
limitation de ces "pièges aquifères" peut se faire aisément à
l'aide
de cartes topographiques, de cartes géologiques et de
cartes représentant la surface structurale des "imperméables",
donc par des méthodes" surtout géologiques et, pour ainsi dire,
en l'absence de renseignements détaillés sur les conditions hy-
drauliques de la nappe contenue dans ces pièges aquifères.
Une telle définition (ou essai de définition] correspondait,
d'ailleurs, à notre connaissance de 1'hydrogéologie du Jura. En
effet,
si les études géologiques sont nombreuses dans le Jura,
la connaissance des nappes d'eaux souterraines dans les calcaires
est extrêmement fragmentaire. Lea forages et puits profonds sont
peu nombreux dans les calcaires et très souvent les études hydro-
•éoloqiques de détail se réduisent a des essais de coloration,
à quelques essais de pompaqe et à l'analyse chimique des sources.
Il était donc compréhensible que, dans la mesure du possible,
nous voulions utiliser l'information géologique abondante pour
notre travail.
Notre intention initiale était, par conséquent, 1'établis-
sement
d'une
sorte de répertoire des différents types de pièges
aquifères rencontrés dans le Jura, ainsi que leur délimitation