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De fait, la mission a constaté que le contrôle interne est globalement peu développé dans
les périmètres opérationnels correspondant aux métiers de l’administration. Seuls deux ensembles de
métiers de l’administration ont donné lieu à un développement du contrôle interne. Le premier est
celui des métiers d’ingénieurs, traditionnellement familiers des démarches qualité et de l’approche des
organisations en termes de processus. Le second correspond aux attributions en matière de maintien de
l’ordre et de sécurité nationale. Par ailleurs, plusieurs ministères ont été sensibilisés à la culture de
contrôle interne et aux méthodes de l’audit interne à travers la gestion et le contrôle des fonds
européens.
L’audit interne s’est quant à lui développé principalement au sein des services
d’inspection ou d’inspection générale, dont les missions traditionnelles sont les plus proches de l’audit
interne. Ce développement a pu résulter d’une réflexion générale sur l’évolution des méthodes de
contrôle.
Les missions d’audit interne s’inscrivent de plus en plus dans le cadre de la démarche de
performance. En privilégiant la démarche de performance et en imposant l’obligation de rendre
compte, notamment par les rapports annuels de performance, la LOLF fournit un environnement
favorable à l’essor du contrôle et de l’audit internes. Son entrée en vigueur en 2006 a permis de
formaliser pour la première fois de façon systématique les objectifs de l’administration. Or, une
démarche de contrôle et d’audit internes n’a de sens que par rapport aux objectifs de l’organisation.
L’obligation de rendre compte suppose en effet que les responsables de programme, les ministres et le
Gouvernement soient en mesure de vérifier la réalisation des objectifs fixés en loi de finances.
Conscients des limites de l’approche du comité interministériel d’audit des programmes à cet égard,
des services d’inspection ont commencé à procéder à des audits de performance sur des programmes
ministériels de leur compétence.
La mission s’est efforcée d’analyser la situation en matière de professionnalisme et
d’indépendance de l’audit interne dans les ministères concernés. Elle a ainsi constaté que peu de
ministères ou de directions s’étaient dotés d’une charte de l’audit interne. De même, peu de ministères
ou de directions ont mis en place à ce jour un comité d’audit, tâche d’autant plus délicate que les
ministères ne sont pas dotés d’une fonction de direction générale clairement identifiée. Le comité
d’audit est pourtant un élément important du modèle générique de gouvernance de l’audit interne.
Enfin, la mission a constaté la rareté des démarches de certification collective ou individuelle dans le
champ de l’audit interne, qui s’explique par la faible maturité de cette fonction dans l’administration.
En contrepoint de ses investigations dans les ministères, la mission a examiné un
échantillon d’établissements publics ayant développé des initiatives intéressantes en matière de
contrôle et d’audit internes. De façon générale, les opérateurs ,qui se se caractérisent par un métier
bien identifié et des objectifs clairement définis ainsi que par une gouvernance plus proche de celle
d’une entreprise ont mieux saisi que les ministères l’intérêt du développement du contrôle et de l’audit
internes.
Les propositions de la mission dessinent l’architecture, en régime permanent, du futur
dispositif de contrôle et d’audit internes de l’Etat, dont la structuration doit concerner prioritairement
les ministères. Même si un ministère est loin de présenter toutes les caractéristiques d’une entité de
gestion unifiée, homogène et cohérente, le contrôle et l’audit internes ne peuvent en effet se
développer et s’épanouir qu’au plus près des entités concernées. A l’inverse, la création d’une entité
interministérielle chargée directement du contrôle et de l’audit internes dans leur ensemble serait une
option irréaliste.
Les propositions de la mission s’organisent en cinq sous-ensembles :
- dans chaque ministère est créée une mission ministérielle d’audit interne, chargée
d’assurer la coordination de la politique d’audit interne sur l’ensemble des fonctions et
métiers du ministère. Elle est placée sous l’autorité d’un responsable ministériel de
l’audit interne, placé sous l’autorité directe du ministre ;