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Au nom de ces foules que je prends la parole,
Et pour que jamais nos enfants ne viennent grossir les rangs de ces foules futures,
Pour que demain ces foules ne se transforment pas en peuples entiers en errance déstabilisant pays
et continents.
Pour cela, nous devons agir maintenant, travailler maintenant, construire maintenant,
Pour faire en sorte que ces foules demeurent à jamais à l’état de risque maîtrisé par l’humanité.
Pour que jamais, elles n’aient à quitter leur terre. Leurs racines. Leur vie.
En accord avec l’article 3 de la déclaration Universelle des droits de l’Homme qui nous rappelle que «
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté́ de sa personne. »
C’est maintenant, ici, comme demain, en novembre, lors de la Cop 22 à Marrakech, qu’à chaque
minute qui passe, qu’à chaque seconde qui passe, nous scellons leur avenir.
Face à cet enjeu immense, nous avons une très grande chance : Nous avons un chemin.
Grâce à l’Accord de Paris, nous savons comment donner naissance dans nos villes, nos entreprises,
nos campagnes, dans chaque foyer humain, à un cadre de vie qui n’abîmera plus la planète.
C’est sur ce résultat que l’humanité nous attend. Pour que dans 30 ans, au lieu de pleurer sur les
peuples en exil, nous ayons la fierté du devoir accompli,
La fierté d’avoir été la première génération à bâtir un modèle de développement commun, au Nord
et au Sud,
La fierté d’avoir réussi la prouesse de faire face à une menace commune inédite par son ampleur – le
dérèglement climatique-
Et d’avoir fait naître de cette menace un monde plus juste, conforme aux 17 objectifs de
Développement durable que nous nous sommes fixés.
C’est à ce retournement que je vous appelle solennellement ici. 2015 a été l’année du Texte au sens
sacré que peut avoir ce mot. 2016 doit rester dans l’Histoire comme l’année de l’Action.
Et cette action devra montrer son caractère irréversible, puissant, mondial à Marrakech, en
novembre prochain. Car la Cop 22 est notre premier rendez-vous face à la société humaine depuis ce
grand moment qu’a été l’adoption de l’Accord de Paris en décembre dernier. Nous devons le réussir.
Le réussir, c’est fixer un niveau d’exigence. Je n’en connais qu’un. Celui de l’excellence.
Le réussir, c’est démontrer qu’il n’y a plus d’écart entre ce qui est débattu, négocié, décidé ici et la
baisse rapide et irréversible des émissions de CO2 sur le terrain.
A Marrakech, nous devons prouver par les faits et les actes que notre développement futur
s’envisage désormais autrement.
Cette réussite passe par le rapprochement du monde de la négociation climatique et des acteurs non
étatiques. C’est la clé de notre succès commun. C’est le sens de notre action en tant que
championnes du Climat et de l’Agenda de l’Action.