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COP22 FLSH Kénitra
Journal de la semaine du climat tenue à NEW-York
1er jour : 19 septembre 2016
Cérémonie d’ouverture de la semaine du climat (9H30-12H45)
Discours de Hakima Haiti :
« Je suis heureuse de prendre la parole ici devant vous, ici à New York dans cette ville qui vit arriver il
y a quatre siècles des hommes et des femmes qui fuyaient la misère, cette ville qui aujourd’hui
encore se préoccupe des mouvements silencieux et tragiques des foules du monde. New York. La
ville de la Liberté.
Dans ces murs mêmes, à l’heure je vous parle, l’Assemblée générale des Nations Unies accueille
une réunion de haut niveau pour gérer les mouvements massifs des migrants dans le monde.
Demain, à Washington, le Président des Etats-Unis, Barack Obama, organisera un Sommet pour que
nous prenions de nouveaux engagements pour les réfugiés. Migrants, d’un côté, réfugiés, de l’autre.
Et demain ? Si nous n’agissons pas maintenant, de nouvelles foules silencieuses se mettront en
marche. Celles- fuiront l’aridité des sols, les événements climatiques extrêmes, la montée des
océans, leur terre, leur terre devenue soudain inhospitalière.Ces foules ne sont pas virtuelles, vous le
savez, car elles portent déjà un nom : celui de « réfugiés climatiques ».
Alors que l’Europe et le monde sont aujourd’hui dramatiquement fragilisés par le déplacement de 4
millions de réfugiés syriens, imaginons ce qui se passera en 2050 lorsque nous devrons faire face à
l’exil de 250 millions de réfugiés climatiques, comme cela nous est annoncé.
C’est loin me direz-vous, bien loin.
Moi je vous dis : attention. En matière de réchauffement climatique, ni la menace ni son tempo ne
sont jamais revus à la baisse. Jamais.
Entre 2011 et 2014, 83 millions de réfugiés climatiques ont déjà emprunté la route de l’exil à travers
le monde. En trois petites années. C’est pour ces foules futures que nous sommes ici rassemblés,
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Au nom de ces foules que je prends la parole,
Et pour que jamais nos enfants ne viennent grossir les rangs de ces foules futures,
Pour que demain ces foules ne se transforment pas en peuples entiers en errance déstabilisant pays
et continents.
Pour cela, nous devons agir maintenant, travailler maintenant, construire maintenant,
Pour faire en sorte que ces foules demeurent à jamais à l’état de risque maîtrisé par l’humanité.
Pour que jamais, elles n’aient à quitter leur terre. Leurs racines. Leur vie.
En accord avec l’article 3 de la déclaration Universelle des droits de l’Homme qui nous rappelle que «
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté́ de sa personne. »
C’est maintenant, ici, comme demain, en novembre, lors de la Cop 22 à Marrakech, qu’à chaque
minute qui passe, qu’à chaque seconde qui passe, nous scellons leur avenir.
Face à cet enjeu immense, nous avons une très grande chance : Nous avons un chemin.
Grâce à l’Accord de Paris, nous savons comment donner naissance dans nos villes, nos entreprises,
nos campagnes, dans chaque foyer humain, à un cadre de vie qui n’abîmera plus la planète.
C’est sur ce résultat que l’humanité nous attend. Pour que dans 30 ans, au lieu de pleurer sur les
peuples en exil, nous ayons la fierté du devoir accompli,
La fierté d’avoir été la première génération à bâtir un modèle de développement commun, au Nord
et au Sud,
La fierté d’avoir réussi la prouesse de faire face à une menace commune inédite par son ampleur le
dérèglement climatique-
Et d’avoir fait naître de cette menace un monde plus juste, conforme aux 17 objectifs de
Développement durable que nous nous sommes fixés.
C’est à ce retournement que je vous appelle solennellement ici. 2015 a été l’année du Texte au sens
sacré que peut avoir ce mot. 2016 doit rester dans l’Histoire comme l’année de l’Action.
Et cette action devra montrer son caractère irréversible, puissant, mondial à Marrakech, en
novembre prochain. Car la Cop 22 est notre premier rendez-vous face à la société humaine depuis ce
grand moment qu’a été l’adoption de l’Accord de Paris en décembre dernier. Nous devons le réussir.
Le réussir, c’est fixer un niveau d’exigence. Je n’en connais qu’un. Celui de l’excellence.
Le réussir, c’est démontrer qu’il n’y a plus d’écart entre ce qui est débattu, négocié, décidé ici et la
baisse rapide et irréversible des émissions de CO2 sur le terrain.
A Marrakech, nous devons prouver par les faits et les actes que notre développement futur
s’envisage désormais autrement.
Cette réussite passe par le rapprochement du monde de la négociation climatique et des acteurs non
étatiques. C’est la clé de notre succès commun. C’est le sens de notre action en tant que
championnes du Climat et de l’Agenda de l’Action.
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Et tout ce que vous ferez ici à New York durant la Climate Week, ce que vous annoncerez, tout cela
participera de notre succès commun.
Soyons ensemble au rendez-vous de l’Histoire en novembre à Marrakech.
Pour que ces foules à venir ne soient pas celles de l’exil mais des peuples heureux et savourant ce
qu’il y a de plus cher : la liberté de vivre dans le lieu où l’on est né et d’y voir grandir ses enfants sans
inquiétude pour leur avenir.
Dans deux jours, nous célébrerons dans le monde entier la Journée internationale de la Paix. Dans ce
lieu symbolique, cette salle, rappelons-nous que nous devons être des « nations unies ».
Nous ne pouvons plus l’ignorer : le climat et la paix font désormais route commune.
Le Maroc vous attend à Marrakech. Venez à la Cop 22 avec la preuve de la naissance de ce nouveau
monde. »
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