
64  |  La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 2 - mars avril 2013 
Prise en charge des cancers digestifs chez les patients obèses  
DOSSIER THÉMATIQUE
Journée FFCD-PRODIGE
chimiothérapie chez les patients obèses (27). 
On note dans les prescriptions de chimiothérapie 
lorsque les surfaces corporelles excèdent 2 m2 
une variabilité de prescription de la dose de 
chimiothérapie. Beaucoup d’équipes limitent la 
dose pour une surface de 2 m2. Il existe peu de 
données spécifiques aux cancers digestifs, cepen-
dant une analyse a posteriori de plusieurs essais 
randomisés testant le 5-fluorouracile (5-FU) en 
adjuvant après résection d’un cancer du côlon de 
stade II ou III. L’étude a porté sur 3 438 patients 
dont 34 % avaient un IMC entre 25 et 30, et 17 % 
un IMC supérieur à 30. Le taux de toxicité sévère 
n’était pas plus élevé chez les patients avec un 
IMC élevé même si l’analyse était restreinte aux 
patients ayant reçu 95 % de la dose calculée (28). 
Ces données, ainsi que d’autres données obtenues 
à partir d’études en gynécologie, suggèrent qu’il 
n’y a pas de justification à diminuer la dose de 
chimiothérapie par crainte de surtoxicité chez 
les patients obèses. Néanmoins, les données sont 
insuffisantes en cas d’IMC très élevés. D’autre 
part, la diminution de dose expose à un risque 
de diminution d’efficacité, la recommandation est 
donc d’administrer la pleine dose calculée sur le 
poids réel (27). Néanmoins, l’analyse de 2 essais 
de chimiothérapie adjuvante dans les cancers du 
côlon du NSABP (National Surgical Adjuvant Breast 
and Bowel Disease) n’a pas retrouvé d’associa-
tion entre récidive et diminution de dose chez 
les patients obèses (29). Des études supplémen-
taires sont nécessaires, notamment en situation 
métastatique dans les cancers digestifs pour 
évaluer le risque réel de perte d’efficacité d’une 
dose diminuée chez les patients obèses. En cas 
de toxicité, les règles d’adaptation de dose de la 
chimiothérapie doivent être identiques chez les 
patients obèses ou non. 
Concernant la pharmacocinétique des médica-
ments en cas d’obésité, il existe une relation non 
linéaire entre le poids total et la clairance des 
médicaments. En revanche, il existe une corréla-
tion entre la masse maigre et la clairance des médi-
caments. D’autres paramètres peuvent intervenir, 
comme par exemple une stéatofibrose hépatique 
évoluée. Des études de pharmacocinétique spéci-
fiques chez des patients avec IMC élevé seraient 
nécessaires. 
Le ratio graisse viscérale/graisse sous-cutanée est 
un élément important à prendre en compte. Ce 
ratio peut être évalué à partir de coupes scanogra-
phiques abdominales. Un ratio élevé est un facteur 
associé à la récidive après résection d’un cancer du 
côlon (30) et du rectum (31). Enfin, une surface 
de graisse viscérale abondante est un facteur 
prédictif de mauvaise réponse au bévacizumab 
dans les cancers colo rectaux métastatiques (32). 
L’analyse de ce facteur est prévue dans les études 
PRODIGE 9 et PRODIGE 20. 
En conclusion, la prévalence des patients obèses 
atteints de cancers digestifs va augmenter. Des 
particularités existent concernant la prévention, 
le dépistage, la prise en charge chirurgicale et la 
chimiothérapie. Des études focalisées, notamment 
sur les patients présentant une obésité morbide, 
sont nécessaires.  ■
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