Alimentation
Bon pour le climat ?
Bon pour le climat : Pourquoi et comment — page 2
Sommaire
fini de jouer ! 03
Jean-Luc Fessard (Bon Pour le Climat)
Au-delà de cette limite 05
Yves Leers (LAtelier du climat)
Que faire ? 06
1
le poids de lagriculture ou la double peine 08
La viande : haro sur le bœuf !
Des adaptations possibles
Gare à l’eau !
2
Océans, pêche et aquaculture :
le grand chambardement 14
Une mer sans poissons ! (Philippe Cury)
Lavenir de l’aquaculture devra être durable
La pêche française chamboulée par le climat
Choisir un poisson bon pour le climat
3
Nos assiettes débordent de CO2 23
Courts circuits bénéfiques
Mieux conserver pour mieux s’alimenter
Adapter les modes de cuisson
Moins jeter, moins gaspiller : les poubelles au régime !
Que va devenir le vin ?
Et si on se passait des sacs ‘plastique?
Faites le Bilan carbone® de votre restaurant :
Lexemple instructif de Léon de Bruxelles…
À quoi sert le calculateur Bon pour le climat ?
Pour une alimentation équilibrée : le scénario 2030 de l’Ademe…
Cette brochure est le fruit d’un partenariat entre Bon pour le climat
(www.bonpourleclimat.org) et l’AJEC21, l’Association des Journalistes
Energie Climat (www.ajec21.fr). Les recherches et les textes sont
d’Yves Leers, en collaboration avec SeaWeb Europe, Jean-Luc Fessard
et Petra Sajn. Dessins de Christophe Besse.
Bon pour le climat : Pourquoi et comment — page 3
Introduction
Tous les ans depuis 1995, les conférences internationales sur le changement
climatique se succèdent mais n’abordent qu’à la marge l’impact de l’alimentation
sur le climat, alors que LA question de demain sera la capacité ou non
de l’Humanité à se nourrir.
Les conséquences prévisibles du réchauffement sur la production agricole, la pêche et
l’élevage sont telles que nous ne pouvions rester inactifs. Avec plusieurs chefs, l’AJEC 21
(lAssociation des journalistes énergie climat) et lAdeme, nous avons lancé une action
intitulée « Bon pour le Climat ». Cette démarche de sensibilisation aux impacts directs
des changements climatiques sur l’alimentation vise les restaurateurs, les traiteurs,
les hôteliers, mais aussi tous les consommateurs.
D’ores et déjà, les rendements de céréales et de certaines grandes cultures stagnent.
Avec un écart de température de 2 ou 3 degrés, sans parler des sécheresses ou des
inondations, de l’accroissement de la violence des phénomènes climatiques, c’est tout le
système alimentaire qui sera remis en question. (Une agriculture qui, elle-même, nest pas
innocente !) Laccroissement de la température des océans conjugué à une acidification
croissante, menace nombre d’espèces commerciales et de biotopes nécessaires à leur
reproduction.
Plus de végétal que d’animal
Pour nous, un plat qui privilégie le végétal, cuisiné avec des produits locaux et de saison,
est consiré comme « Bon pour le climat ». Quelle est la pertinence de cette approche et
quelles en sont les limites ? Quels sont les impacts réels de l’élevage et de la pêche sur le
climat (la pêche elle-même étant victime du réchauffement) par rapport à la production de
légumes ? Quels sont les impacts respectifs des différentes formes d’agriculture ? Quel est
le modèle d’agriculture, de pêche et d’élevage le plus compatible avec l’objectif préconi
d’un réchauffement limité à 2°C ?
Des produits d’origine locale…
Logiquement, nous voulons favoriser la production et la consommation locales. Mais les
réseaux de (la grande) distribution sont ainsi organisés que nous ne pouvons négliger la
problématique du dernier kilomètre. Les circuits courts tant vantés ont-ils toujours un
meilleur bilan carbone ? Quel est l’impact des différents modes de transport des produits ?
Même s’il est probable que l’acheminement d’un produit se fera de façon multimodale,
comment évaluer le bilan des différents modes de transport : camion, train, bateau,
avion ? Qu’en est-il de la viande, rouge à fort impact, ou blanche et des volailles ?
Une production locale de poulets en batterie est-elle préférable à une production en
plein air, bio ou label rouge ou AOC venant de plus des 200 kilomètres maximum
habituellement retenus dans une approche locavore. D’ailleurs cette approche est-elle
réaliste ou faut-il la pondérer ?
Fini de jouer !
“Il faut changer
nos habitudes
alimentaires sans
attendre que cela
s’impose à nous.
Bon pour le climat : Pourquoi et comment — page 4
Introduction
Et le poisson, doit-il obligatoirement venir de nos côtes, alors même que 60% de notre
consommation de poisson est déjà d’origine extra-communautaire ? D’autres approches
intégrant létat de la ressource, les techniques de pêche et la taille minimale sont-elles
préférables ? Quels sont les modes de production des légumes et des fruits les plus
pertinents pour que local soit synonyme de bon pour la planète et bon pour la santé ?
Dans quels cas la consommation de produits d’origine lointaine est-elle compatible
avec le local ?
Enn, question souvent oubliée, le bien-être animal est-il compatible avec un bon bilan
carbone ?
… et de saison
Si on considère l’ensemble du cycle de vie de ce qui atterrit dans une assiette,
est-il possible de ne consommer que des produits de saison ? Quel est l’impact relatif
des différents modes de transport, de conservation et de cuisson ?
Tentons de répondre à toutes ces questions pour contribuer à un changement
d’alimentation éclairé des consommateurs responsables que nous voudrions être et pour
favoriser une approche plus pertinente du contenu des assiettes qui nous sont servies
dans les restaurants que nous fréquentons ou que nous préparons chez nous.
Jean-Luc Fessard
(Bon Pour le Climat)
Pluies hivernales
(inondations)
Niveaux de la mer
Étés plus chauds et plus secs
Rendements des cultures,
diversité des plantes
cultivées
Niveaux de la mer et des lacs
Orages, inondations
Étés plus chauds et plus secs
Saisons de végétation
Rendements agricoles
Insectes nuisibles
Fonte du pergélisol
Pluies hivernales
(inondations)
Pluies estivales
Risque de sècheresse
Risque d’érosion des sols
Durée des saisons
de végétation
Rendements des cultures,
diversité des plantes
cultivées
Températures
Précipitations
annuelles, disponibilité
en eau
Risque de sècheresse,
stress thermique
Rendements des
cultures
Zones favorables
à l’agriculture
Bon pour le climat : Pourquoi et comment — page 5
Introduction
Effets attendus du changement climatique
sur différentes régions de l’Union européenne
Au-delà de cette limite…
Depuis un siècle, le réchauffement
en France a été de l’ordre de 1,5°C
(Jouzel, 2015) mais tout va plus vite.
Les prévisions d’il y a vingt ans sont
toutes dépassées. Demain ? Deux
degrés de plus et rien ne sera pareil mais
l’adaptation restera possible. Trois degrés
de plus, tout sera encore plus difficile, en
particulier pour l’agriculture. Au-delà,
c’est l’inconnu. Compte tenu de l’inertie
du système climatique, tout est déjà jo
pour les deux prochaines décennies. On
constate tout de même une accélération
du réchauffement terrestre en oubliant
ce quon ne voit pas : l’océan, où tout va
encore plus vite.
Pour la première fois de façon permanente
en 2014, les concentrations de CO2 dans
l’atmosphère ont dépassé 400 parties
par million (ppm). À ce rythme, elles
devraient s’élever à 550 ppm en 2050 alors
que les scientifiques estiment à 450 ppm
CO2 le seuil critique à ne pas dépasser (*)
« Pour limiter le réchauffement à 2°C en
2020 (par rapport au niveau préindustriel),
il faudrait infléchir les émissions de gaz
à effet de serre (GES) de 20% d’ici à 2020
et on en est très loin. Avec les mesures
envisagées aujourd’hui, cela semble
impossible. Il faudra ensuite quelles
soient divisées par 3 à l’horizon 2050 »,
explique sans détour le climatologue
et glaciologue Jean Jouzel, vice-président
jusqu’à 2015 du groupe scientifique
du GIEC, le Groupement d’experts
intergouvernemental sur le climat.
Yves Leers (LAtelier du climat)
(*) Avant la révolution industrielle, ce seuil était de 260 ppm et de 200 avant les dernières grandes glaciations.
Elles étaient déjà de 315 en 1960 et de 350 en 1988.
“Les prévisions
d’il y a vingt ans
sont toutes
dépassées.
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