*ACTU PSII 51 3/02/04 16:39 Page 8 Athérothrombose Quand les risques sont majorés L’athérothrombose consiste en l’épaississement progressif de la paroi interne des artères (intima). C’est une maladie sousjacente pouvant être responsable d’accidents ischémiques, tels que des AVC, des IM ou un décès par accident vasculaire. Elle est cause d’incapacité ou d’accidents menaçant le pronostic vital. L a maladie peut être symptomatique ou asymptomatique. Les symptômes sont de gravité variée, allant de la claudication intermittente à l’ischémie aiguë du membre. Quelle que soit la symptomatologie, la maladie athérothrombotique importante et diffuse signale une augmentation du risque d’infarctus du myocarde (IM) et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Cette atteinte touche préférentiellement les moyennes et grosses artères du corps, que ce soit celles du cœur (coronaires), celles du cerveau (carotides, cérébrales) ou celles des membres inférieures (pédieuses, poplités, tibiales). L’obstruction de l’artère se développe parfois de telle manière que la lumière artérielle peut en être complètement obstruée. Les perturbations cliniques qui résultent de cette obstruction concernent alors les organes ou territoires touchés. Le sang ne parvient plus à l’organe et aux tissus normalement irrigués. C’est ainsi que, chaque année, 100 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques lui sont dus. Mais aussi 120 000 nouveaux cas d’infarctus du myocarde sur une population de 800 000 patients porteurs d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Ce qui signifie que plus de deux millions de personnes sont concernées par l’athérothrombose, avec ses conséquences souvent handicapantes, graves, voire mortelles parfois. Comment prévenir et traiter ? Pour prévenir au mieux les complications de la maladie, il convient d’éviter son apparition 8 lorsque c’est possible, sinon, d’en limiter les effets. Pour ce faire, il faut repérer les personnes susceptibles de déclencher la maladie. Le patient à risque sera surtout un homme ayant une cinquantaine d’années, mais également une femme ménopausée souffrant d’une hypertension artérielle. Un fumeur régulier, un buveur excessif font partie de ces patients. Le cholestérol est souvent en excès dans le sang, sous la forme LDL-cholestérol essentiellement, dont le taux est alors supérieur à 1,6 g/l. Les triglycérides, autre forme de graisses, sont parfois également en excès. Comme peut l’être le sucre avec un diabète avéré si, à deux reprises, a été notée une glycémie à jeun supérieure à 1,28 g/l. Hygiène et diététique C’est la conséquence d’une mauvaise hygiène alimentaire qui conduit à un surpoids ou à une obésité (indice de masse corporelle supérieur à 29) aggravée par une mauvaise hygiène de vie (notamment une insuffisance de pratique d’exercices physiques). Tous ces facteurs de risque peuvent être corrigés par des conseils hygiénodiététiques et, si ces derniers s’avèrent insuffisants, par des médicaments. L’emploi des statines a ainsi démontré, d’une part, une efficacité dans la régulation des taux de cholestérolémie, d’autre part, une propension à faire régresser la plaque d’athérothrombose constituée. Professions Santé Infirmier Infirmière - No 51 - décembre 2003 Jacques Bidart Glycémie : indications et principes Il s’agit de diagnostiquer un diabète mais aussi d’en assurer la surveillance pour prévenir l’athérothrombose. Le dosage de la glycémie plasmatique est le reflet de la glycémie de l’organisme, non lié à l’hématocrite. • Technique Le prélèvement strictement veineux est effectué sur anticoagulant (EDTA) et antiglycolytique. Sinon, les hématies qui contiennent beaucoup d’enzymes de la glycolyse consomment le glucose du prélèvement. Le patient doit être strictement à jeun depuis 12 heures. La méthode de dosage est enzymatique, à la glucose oxydase ou à l’hexokinase. • Résultats Valeur normale : 3,9 à 5,3 mmol/l, soit 0,7 à 0,95 g/l. On peut s’aider également du dosage effectué deux heures après un repas, c’est un examen utile pour apprécier l’activité du pancréas : la valeur normale doit alors < 1,4 g/l, soit 7,8 mmol/l. A jeun, une hyperglycémie est définie dans les diabètes de type I ou 2 (selon les recommandations, celle-ci doit être dépistée supérieure à 1,28 g/l à deux prélèvements pour que l’on parle de diabète). Une hypoglycémie est affirmée pour une glycémie < 0,5 g/l, comme ce peut être le cas à la suite d’une gastrectomie, d’une insuffisance surrénale ou hypophysaire, d’une tumeur thoracique ou abdominale (syndrome paranéoplasique), de métastases hépatiques mais aussi lors des hypoglycémies primitives ou fonctionnelles. Un prélèvement insuffisant donne des résultats faussement bas. Si la glycémie < 1,7 mmol/l pendant un certain temps, des conséquences neurologiques sont à craindre. Il faut insister auprès des patients sur le respect du jeûne de 12 heures précédant le contrôle et sur la nécessité de faire, la veille de la prise de sang, un repas léger.