La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Revue de presse
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Impact de la bilatéralité
du cancer du sein sur la survie
Verkooijen HM, Chatelain V, Fioretta G et al.
Survival after bilateral breast cancer: results
from a population-based study. Breast Cancer
Res Treat 2007;105(3):347-57.
Verkooijen et al. ont exploité les données du
registre du cancer de Genève pour apprécier
l’impact de la bilatéralité du cancer du sein
sur la survie. Ce registre leur permet d’avoir
accès aux données d’une population de 420 000
personnes depuis 1970. Ont été exclues les
données des patientes pour lesquelles le dia-
gnostic était connu à l’autopsie et celles ayant
un cancer controlatéral in situ.
Sur une population totale de 7 912 patientes
ayant eu un cancer d’au moins un sein et suivies
en médiane pendant 6,7 ans, 155 ont présenté
un cancer controlatéral synchrone (dans les 6
mois suivant le premier diagnostic) et 219 un
cancer controlatéral métachrone. Cela repré-
sente 2 % et 2,8 % sur cette période.
Les patientes ayant un cancer controlatéral
ont, dans cette étude, la même survie que celles
ayant eu un cancer unilatéral. On trouve, dans
la littérature, environ autant d’études allant
dans cette direction que d’autres montrant
une moins bonne survie. Lextrapolation de
ces résultats à notre pratique quotidienne n’est
jamais aisée, même si cette dernière étude nous
donnera peut-être l’énergie nécessaire pour
informer nos patientes dans cette situation.
En revanche, d’autres sultats sont intéressants.
Ainsi, les patientes avec un stade III et une forme
lobulaire ont plus de risque d’avoir un cancer
controlaral synchrone. Devons-nous, pour ces
patientes, changer notre bilan initial ? Et pour
ne pas être hypocrite, posons la question qui
oppose les “bilantistes aux evidencebasedmedi-
cinistes : l’IRM fait-elle partie du bilan initial, en
tout cas pour ces patientes ? La question restera
ouverte” dans l’article, dont il faut reconnaître
que ce nétait pas le but. Mais tous les arguments
peuvent être inressants, car nous ne sommes
pas prêts, avec 2 % de sions controlatérales syn-
chrones, à connaître l’impact dun tel bilan sur
la survie. Notons, enfin, que la forme lobulaire,
si elle est liée au cancer synchrone, ne l’est pas
au métachrone, alors présente sournoisement
au début et pas plus que ça après ?
Les facteurs liés au cancer métachrone sont
différents, plus fquents chez les patientes
RE- ou chez celles qui nont pas reçu de trai-
tement systématique. Depuis l’étude EBCTCG
publiée en 2005, on avait remarqué que les
patientes recevant un traitement adjuvant
avaient moins de risque de velopper un
second cancer. Voilà un nouvel argument,
puisque les patientes RE- (qui n’ont pas
avoir d’hormonothérapie) et celles n’ayant
pas eu de traitements adjuvants ont un risque
plus important davoir un cancer métachrone.
Conclusion : faudra-t-il être plus prudent dans
la surveillance des patientes de bon pronostic,
surtout si elles sont jeunes, car elles n’auront
pas reçu de traitement adjuvant ?
Dernier point, celui des risques liés aux histoi-
res familiales qui tendent à augmenter, en ce
sens qu’ils natteignent pas la barre (fatidique ?)
de la significativité statistique. La littérature
ne tranche pas et les auteurs rappellent que la
bilatéraliseule nest pas un critère de recher-
che génétique. Mais que faire quand on prend
en charge une patiente aux lourds antécédents
familiaux : IRM pour le sein controlatéral ?
Par les pistes qu’il nous propose, cet article est
important dans la réflexion tant sur la prise en
charge initiale, que vis-à-vis de la surveillance
des patientes traitées. Si la bataille fait encore
rage sur la recherche ou non des métastases,
nous sommes tous convaincus de l’intérêt de
la recherche d’un controlatéral, non ?
E. Fondrinier (Angers) »
Les réunions régionales
stratégiques
Depuis le 24 mars 2003, le Plan cancer se déploie
sur l’ensemble des régions et définit la politique
de santé publique du cancer, et ce jusquen mars
2008. Lun des 22 objectifs du Plan cancer est de
mettre en œuvre une coordination systématique
des acteurs de soins se traduisant par lobligation
de travailler en seau, didentifier les Centres de
coordination en canrologie (3C) et d’être centré
sur le patient à travers le dispositif d’annonce
et le plan personnalisé de soins. Ces mesures
ont permis de mettre en valeur et d’officialiser la
nature multidisciplinaire des cisions dicales
qui représentent la principale activité du méde-
cin. Les décisions prises au cours desunions
de concertation pluridisciplinaire font souvent
la synthèse entre les référentiels, les données
scientifiques publiées (Evidence Based Medicine),
l’expérience des cliniciens et le cas particulier
du patient.
Dans le cadre de son partenariat établi depuis de
nombreuses anes avec les praticiens impliqués
dans le traitement du cancer et autour du thème
de la Coordination des soins, AstraZeneca, à
l’invitation des réseaux de soin, met à dispo-
sition un nouvel outil pédagogique favorisant
léchange des connaissances au cours de unions
de réseau ayant pour objet la prise de décision
médicale. Lun des points clefs de
l’animation de ces réunions est la
création de cas cliniques aléatoires
par un logiciel informatique spécia-
lement élaboré à cet effet et la mise
à dispositions des articles de-
rence permettant aux médecins de
comparer leur mode de fonction-
nement et les choix de leurs stra-
gies thérapeutiques. Les acteurs
de cesunions sont les membres
des diérentes RCP en cancérologie
mises en place par les 3C au sein
des réseaux de soins. Environ 10 à 15 decins
sont invités à discuter des plans personnalisés
de soins sur des cas cliniques virtuels.
Outre le caractère pédagogique de cet outil, ces
réunions stratégiques, organisées par les seaux
régionaux doncologie, participent à l’information
et l’harmonisation des connaissances auprès des
membres des réseaux de soins.
Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
Communiqués publicitaires des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
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