À PROPOS
DES ARBRES
Complément
à « La balade
des mille
et uns arbres »
LE FONCTIONNEMENT D’UN ARBRE
Un arbre est une plante à eurs et à graines, pourvue d’un
tronc, de branches, de feuilles et de racines. Voici quelques
indications qui vous permettront de mieux connaître son
fonctionnement.
Si les racines assurent la stabilité de l’arbre, elles lui
permettent aussi de se nourrir en puisant dans la terre l’eau
et les sels minéraux qui constituent la sève brute. Dès le
printemps, cette sève brute alimente les feuilles en montant
dans le tronc par un système de vaisseaux conducteurs
Ce petit opuscule est un complément à « La balade
des mille et uns arbres » à travers le bas de la ville
de Lausanne. Sans prétention scientique, les
explications sont pensées pour vous permettre de
faire un peu mieux connaissance avec quelques
aspects des arbres rencontrés. Pour aller plus loin
sur un thème précis, de nombreux ouvrages plus
spécialisés peuvent être consultés.
Cette brochure est composée de deux parties
distinctes :
h une présentation sur le fonctionnement
des arbres
h une présentation, par ordre alphabétique,
des différents arbres rencontrés lors
de la balade
éléments, se met à « voyager ». Il y a tout d’abord le voyage
du pollen, quand celui-ci quitte la eur pour aller se poser
sur une autre eur de la même espèce. On parle alors de
pollinisation. Fleurs mâles et femelles sont le plus souvent
séparées, soit sur le même arbre (pin, chêne, bouleau, etc.),
soit sur des arbres distincts (ginkgo biloba, saule, peuplier,
if, etc.). On prête généralement peu d’attention aux petites
eurs des arbres indigènes, car celles-ci sont pour la plupart
d’apparence discrète. Elles peuvent pousser en longues
grappes appelées chatons (noisetier, bouleau, pin, etc.).
Pour ces arbres aux petites eurs ternes, sans nectar, la
pollinisation se fait principalement par le vent (c’est le cas
de certains feuillus, mais également des conifères). Celui-
ci emporte le pollen des eurs mâles pour le déposer sur
les eurs femelles. D’autres arbres comptent sur les insectes
pour transporter le pollen (celui-ci s’attache à leur corps
lorsqu’ils se nourrissent du nectar de la eur, sorte de
liquide sucré ; ils le laisseront tomber dans la prochaine
eur qu’ils visiteront). Ces arbres ont en général des eurs
plus développées et au parfum plus intense pour attirer les
insectes (comme le tilleul, par exemple).
La eur possède une partie mâle, appelée étamine, qui
porte des petits grains de pollen. La partie femelle de la eur
s’appelle un ovaire et renferme des ovules, ces derniers sont
fécondés après pollinisation et se transforment en graines. Il
existe ainsi deux grandes classes d’arbres : les gymnospermes,
la graine formée est nue parce que l’ovule est sans
protection (le ginkgo et les conifères par exemples) et les
angiospermes, à graines cachées, celles-ci étant dissimulées
dans l’ovaire (les feuillus par exemples). Les angiospermes
sont des arbres plus évolués que les gymnospermes. Chez
eux, le fruit est l’ovaire de la eur transformée et il protège
(situés dans l’aubier). Les feuilles participent également à la
subsistance de l’arbre en créant de la sève élaborée à partir
de la sève brute. Grâce à un pigment vert – la chlorophylle –,
elles combinent la sève brute au gaz carbonique de l’air
(CO2) et à la lumière du soleil pour fabriquer cette sève
élaborée. Ce processus, essentiel à la vie sur terre, s’appelle
la photosynthèse. Cette sève élaborée est ensuite véhiculée
dans toute la plante (elle descend pour cela dans le liber,
partie située juste sous l’écorce, alors que l’aubier se trouve
légèrement plus à l’intérieur).
Alors que la respiration de l’arbre a lieu toute l’année,
les autres fonctions ne sont réellement actives que du
printemps à l’automne. Chez les feuillus, la chute des feuilles
coïncident avec le début de la période de repos. Sous nos
latitudes, cette chute est une stratégie de protection contre
le froid. Les arbres à feuilles persistantes (comme le chêne
vert) ont une protection anti-gel et anti-évaporation sur leurs
feuilles. Les conifères (pin, sapin, épicéa, cèdre, etc.) ont
des feuilles en aiguilles. Même s’ils perdent des aiguilles en
automne, la grande majorité des conifères ne sont jamais
nus en hiver, car ils conservent sur leurs branches plusieurs
générations d’aiguilles; les aiguilles restent donc plus d’une
année sur l’arbre.
Avant l’hiver, l’arbre s’est déjà préparé pour le printemps
suivant en se parant notamment de bourgeons qui
contiennent les feuilles et les eurs de la saison prochaine.
Ces bourgeons sont protégés du froid et des insectes par
d’épaisses écailles superposées, couvertes de poils. Au
printemps, ils gonent et leurs écailles s’ouvrent sous la
pression des réserves de sève.
L’arbre est immobile. Pour se reproduire de façon
naturelle, l’arbre, par l’intermédiaire de certains de ses
résistantes et peuvent rester dans un état latent pendant de
longs mois, voire même des années, jusqu’à ce que le bon
moment arrive. Elles attendront donc le moment propice
pour germer, en général après l’hiver. Ainsi, contrairement
aux animaux et à l’homme, les arbres manifestent un arrêt de
croissance durant leur phase embryonnaire, puis n’arrêtent
pas de grandir jusqu’à leur mort.
Une même espèce d’arbres peut avoir des nuances et
réunir un large spectre d’individus. Cela s’explique par la
reproduction sexuée décrite précédemment (pollinisation et
germination), l’arbre obtenu est un mélange génétique
entre le « papa » et la « maman ». Le résultat est le même
quand on plante des semis. Il existe aussi une reproduction
asexuée, dite végétative, l’arbre obtenu est alors identique
génétiquement au pied mère ; on parle alors de clonage.
Utilisées en horticulture, ces techniques de reproduction
de plantes par clonage sont par exemples le greffage et le
bouturage (qui n’existent pas spontanément dans la nature),
mais aussi d’autres techniques inspirées de phénomènes
naturels comme le marcottage (où l’une des branches
enterrée de l’arbre produit des racines et donne naissance à
un nouvel arbre).
Le classement actuel des arbres a été élaboré par le
botaniste Suédois, Carl von Linné au XVIIIe siècle ; il est
basé notamment sur le nombre d’étamines et de pistils,
ainsi que sur leur disposition. Dans la nomenclature usuelle,
seuls le genre et l’espèce de l’arbre apparaissent. Chêne,
hêtre, érable sont des genres. Chaque genre comprend un
certain nombre d’espèces. Pour le chêne, il existe le chêne
pédonculé, le chêne vert, le chêne-liège, etc.
b
la graine (qui est l’ovule). Il y a des fruits charnus avec de
la pulpe à l’intérieur et des fruits secs, sans pulpe, qui ont
leur(s) graine(s) seulement enveloppée(s) par une « coque »
plus ou moins rigide (amande, samare, noix, etc.). Les
cônes des conifères (qui sont des gymnospermes) ne sont
pas de vrais fruits pour le botaniste, car la graine n’y est pas
enfermée dans un ovaire clos. Cependant, le mécanisme de
la fécondation est le même que pour les angiospermes.
Bien après la pollinisation, l’arbre, par l’intermédiaire
d’un de ces éléments, opère un second « voyage » pour
assurer sa reproduction. Il s’agit du voyage de la graine,
quand celle-ci part ensemencer de nouveaux territoires. Car
si la graine tombait au pied de la plante mère, elle n’aurait
pas assez de lumière ou d’humidité pour se développer. Elle
doit donc s’en éloigner pour avoir une chance de germer.
Les fruits présentent ainsi diverses stratégies pour disperser
leur(s) graine(s). Si le fruit qui contient la graine est sec,
cette dernière se disperse le plus souvent grâce au vent et
dispose pour cela d’ailes qui lui permettent de se déplacer
sur plusieurs kilomètres. C’est le cas notamment pour les
érables. Situées entre les écailles du cône, les graines nues
des pins sont, quant à elles, également munies d’ailes. Les
cônes ne s’ouvrent que par temps sec pour les libérer (chez
les pins, les cônes mettent plusieurs années pour mûrir
et pouvoir libérer leurs graines). Les fruits charnus sont
généralement juteux et de couleurs vives pour attirer les
oiseaux qui apprécient les baies, mais rejettent dans leurs
entes les graines intactes car indigestes. Certains animaux
font aussi provision de graines dans le sol pour l’hiver et les
oublient, comme le geai et l’écureuil avec les glands.
Tombées au sol ou restées sur l’arbre tout l’hiver avant de
se disséminer, les graines de la plupart des arbres sont très
Comme vous le constaterez dans la liste ci-après, la
plupart des intitulés font référence au genre (érable, pin,
etc.), à l’exception de quelques cas c’est une espèce qui
est décrite (araucaria du Chili, sapin de Vancouver, noyer
noir d’Amérique, etc.). Pour des raisons de commodité,
les noms vernaculaires (en français) ont été privilégiés aux
noms latins.
Enn, voici quelques dénitions pour vous faciliter la
lecture : un feuillage persistant est un feuillage qui reste sur
l’arbre en hiver. A contrario, un arbre à feuilles caduques est
nu durant l’hiver. Un rameau est une petite branche située
aux extrémités de l’arbre.
PRÉSENTATION DES ARBRES DE LA BALADE
Voici, par ordre alphabétique, quelques considérations sur
les arbres rencontrés lors de votre balade.
Les termes d’arbres indigènes et d’arbres exotiques
apparaîtront à plusieurs reprises dans ces présentations des
arbres. On parle d’une espèce indigène, quand celle-ci est
encore présente dans un lieu alors qu’elle y était arrivée, sans
l’intervention de l’homme, avant l’an 1500. Pourquoi cette
date ? Car, dès le XVIe siècle, les prospections botaniques
commencent à se pratiquer de manière plus systématique et
des arbres exotiques jusque-là inconnus sont introduits sur
territoire européen pour y être plantés. Au XVIe siècle, la
première vague de prospections s’effectue essentiellement
dans le pourtour méditerranéen (cèdre, marronnier, platane,
etc.). Les XVIIe et XVIIIe siècles sont ceux des découvertes
maritimes avec l’arrivée en Europe des arbres des côtes
nord-américaines (copalme d’Amérique, sapin de Vancouver,
etc.). Les prospections s’effectuent ensuite dès la n du
XVIIIe siècle au cœur des continents; on ne se limite donc
plus aux côtes (araucaria du Chili, catalpa commun, etc.). Puis
c’est l’arrivée, dès le XIXe siècle, des arbres d’Asie (comme
le savonnier par exemple), même si un siècle auparavant
déjà quelques végétaux originaires de ce continent avaient
été découverts, comme le ginkgo biloba.
En Europe, dès le XVIe siècle, les élites sociales plantèrent
des espèces exotiques dans leur propriété. Les XVIIIe et
XIXe siècles amplièrent cette tendance avec l’essor des
jardins romantiques. Cette mode des arbres venus d’ailleurs
a aussi conquis les riches propriétaires des « campagnes »
lausannoises. Certains arbres sont encore pour nous le
rappeler.
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