éléments, se met à « voyager ». Il y a tout d’abord le voyage
du pollen, quand celui-ci quitte la eur pour aller se poser
sur une autre eur de la même espèce. On parle alors de
pollinisation. Fleurs mâles et femelles sont le plus souvent
séparées, soit sur le même arbre (pin, chêne, bouleau, etc.),
soit sur des arbres distincts (ginkgo biloba, saule, peuplier,
if, etc.). On prête généralement peu d’attention aux petites
eurs des arbres indigènes, car celles-ci sont pour la plupart
d’apparence discrète. Elles peuvent pousser en longues
grappes appelées chatons (noisetier, bouleau, pin, etc.).
Pour ces arbres aux petites eurs ternes, sans nectar, la
pollinisation se fait principalement par le vent (c’est le cas
de certains feuillus, mais également des conifères). Celui-
ci emporte le pollen des eurs mâles pour le déposer sur
les eurs femelles. D’autres arbres comptent sur les insectes
pour transporter le pollen (celui-ci s’attache à leur corps
lorsqu’ils se nourrissent du nectar de la eur, sorte de
liquide sucré ; ils le laisseront tomber dans la prochaine
eur qu’ils visiteront). Ces arbres ont en général des eurs
plus développées et au parfum plus intense pour attirer les
insectes (comme le tilleul, par exemple).
La eur possède une partie mâle, appelée étamine, qui
porte des petits grains de pollen. La partie femelle de la eur
s’appelle un ovaire et renferme des ovules, ces derniers sont
fécondés après pollinisation et se transforment en graines. Il
existe ainsi deux grandes classes d’arbres : les gymnospermes,
où la graine formée est nue parce que l’ovule est sans
protection (le ginkgo et les conifères par exemples) et les
angiospermes, à graines cachées, celles-ci étant dissimulées
dans l’ovaire (les feuillus par exemples). Les angiospermes
sont des arbres plus évolués que les gymnospermes. Chez
eux, le fruit est l’ovaire de la eur transformée et il protège
(situés dans l’aubier). Les feuilles participent également à la
subsistance de l’arbre en créant de la sève élaborée à partir
de la sève brute. Grâce à un pigment vert – la chlorophylle –,
elles combinent la sève brute au gaz carbonique de l’air
(CO2) et à la lumière du soleil pour fabriquer cette sève
élaborée. Ce processus, essentiel à la vie sur terre, s’appelle
la photosynthèse. Cette sève élaborée est ensuite véhiculée
dans toute la plante (elle descend pour cela dans le liber,
partie située juste sous l’écorce, alors que l’aubier se trouve
légèrement plus à l’intérieur).
Alors que la respiration de l’arbre a lieu toute l’année,
les autres fonctions ne sont réellement actives que du
printemps à l’automne. Chez les feuillus, la chute des feuilles
coïncident avec le début de la période de repos. Sous nos
latitudes, cette chute est une stratégie de protection contre
le froid. Les arbres à feuilles persistantes (comme le chêne
vert) ont une protection anti-gel et anti-évaporation sur leurs
feuilles. Les conifères (pin, sapin, épicéa, cèdre, etc.) ont
des feuilles en aiguilles. Même s’ils perdent des aiguilles en
automne, la grande majorité des conifères ne sont jamais
nus en hiver, car ils conservent sur leurs branches plusieurs
générations d’aiguilles; les aiguilles restent donc plus d’une
année sur l’arbre.
Avant l’hiver, l’arbre s’est déjà préparé pour le printemps
suivant en se parant notamment de bourgeons qui
contiennent les feuilles et les eurs de la saison prochaine.
Ces bourgeons sont protégés du froid et des insectes par
d’épaisses écailles superposées, couvertes de poils. Au
printemps, ils gonent et leurs écailles s’ouvrent sous la
pression des réserves de sève.
L’arbre est immobile. Pour se reproduire de façon
naturelle, l’arbre, par l’intermédiaire de certains de ses