DOSSIER DE PRESSE La forêt cultivée et son développement en province Sud Contact presse [email protected] Tél. 25 81 92 www.province-sud.nc www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 1 Pierre Frogier, président de l’assemblée de la province Sud avait annoncé lors de sa déclaration d’orientation générale, le 25 mars 2010, que la sylviculture constituait l’une des priorités de la politique provinciale. « Il s'agit de créer une véritable filière bois, avait-il déclaré. Les avantages d'une telle filière sont, en effet, considérables et multiples. Sur un plan environnemental d'abord, les forêts luttent contre l’effet de serre, elles préservent les sols, elles offrent un habitat à la faune. Sur un plan économique, ensuite, le développement de la sylviculture permet la production de bois de construction et d’ameublement mais aussi la production énergétique (…). Il est, en outre, fortement créateur d'emplois. Et d’affirmer avec résolution : J'ai la conviction que la Nouvelle-Calédonie peut retrouver sa vocation forestière. » Cette orientation politique se concrétise aujourd’hui par deux actions fortes : d’une part, la création d’une société forestière provinciale, dès le 1er janvier 2012, en partenariat avec la caisse des Dépôts et Consignations et Promosud ; et, d’autre part, la plantation de 1500 hectares de forêt sur 5 ans, soit 300 hectares par an, majoritairement composés d’essences locales. Fort de cette orientation fixée par Pierre Frogier, la province Sud a mis en place un plan de végétalisation favorisant les essences locales, ainsi que la diversité des sites destinés à être reboisés. A. La forêt cultivée aujourd’hui 1. Les périmètres du Sud dédiés à la sylviculture des essences locales 2. Foni Boya, diversité des boisements et paysage 3. L’Ile des Pin : un potentiel sylvicole confirmé B. Le développement sylvicole envisagé 1. Les sites retenus 2. Les espèces de boisement et leurs caractéristiques C. La forêt cultivée : une forêt aux usages multiples D. La recherche E. L’aide à l’investissement privé www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 2 A. La forêt cultivée aujourd’hui La province Sud dispose d’un patrimoine boisé artificiellement couvrant près de 1800 hectares qui se composent de 1 170 hectares de pins des Caraïbes et 630 hectares d’essences locales principalement du Kaori (Agathis moorei et A. lanceolata) et les Araucarias (Araucaria columnaris, A. nemorasa et A. luxurians). 1. Les périmètres du Sud dédiés à la sylviculture des essences locales Les quatre périmètres de boisement du Sud sont le Champ de Bataille et Faux Bon Secours (commune du Mont-Dore) de Netcha/Madeleine et Ouénarou/Bois du Sud (commune de Yaté). 829 hectares de plantations y ont été installés depuis 1990 dont 594 hectares d’essences locales (Kaori, Araucaria principalement) et 235 hectares de pins des Caraïbes. L’utilisation d’essences endémiques donne à la forêt cultivée en province Sud, une valeur unique au niveau régional et peut-être même au niveau mondial tant elle est originale. Le Kaori présente 53% de la surface plantée, les Araucarias 27% et les autres essences 20%. Cette particularité a été soulignée en 2002 lors d’un symposium sur les Araucariacées tenu à Aukland en Nouvelle-Zélande. Certaines des espèces utilisées en plantation sont menacées et figurent sur la liste rouge de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), leur reproduction et leur plantation sur des sites différents permettent de contribuer à leur sauvegarde et à la conservation de ce patrimoine unique. 2. Foni Boya : diversité des boisements et paysages Les plantations forestières installées sur ce périmètre concernent le pin des Caraïbes (70%), mais de plus en plus d’autres espèces comme le Santal, le Kaori (Agathis moorei), l’Araucaria (Araucaria columnaris) et des feuillus (Swietenia macrophylla = mahogany, Châtaignier des Hébrides (Castanospermum australe). C’est le seul périmètre en zone « savane à Niaoulis ». Les parcelles de boisement sont installées de manière à conserver un maximum d’arbres dans les fonds de vallées. Le paysage ainsi obtenu est particulier et unique. Il permettra plus tard d’obtenir une mosaïque de couleurs et d’espèces qui seront remarquables. A l’intérieur des zones boisées conservées, un enrichissement avec l’implantation d’espèces de valeur (Agathis moorei, Swietenia macrophylla, Santalum austrocaledonicum) est conduit optimisant ainsi l’utilisation de l’espace dédié à la sylviculture. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 3 3. L’Ile des Pins : un potentiel confirmé La province Sud intervient sur les terres coutumières et l’Ile des Pins reste sans conteste le site forestier le plus intéressant. Son plateau central accueille plus de 700 hectares de boisements majoritairement du pin des Caraïbes mais aussi depuis quelques années à la demande du Grand Chef, des essences locales et natives de l’île (Santal, Araucaria, Goya, Bois bleu…). A ce potentiel cultivé, il faut rajouter 2000 hectares qui ont été envahis par le pin des Caraïbes et qui représente un potentiel exploitable intéressant tant pour la production de bois ronds que de gros bois de sciage. B. Le développement sylvicole envisagé 1. Les sites retenus Un tel projet demande à disposer d’un foncier connu, identifié par avance et sécurisé pour pouvoir être mis en œuvre. C’est le cas aujourd’hui avec 10 sites retenus dont 3 sur Yaté, 4 sur le Mont-Dore, 1 sur Moindou et 2 sur Bourail. La surface totale disponible s’élève à 3800 hectares bruts auxquels il faut enlever la réserve (routes, pare-feux, zones non plantables…) soit 20% et 3000 hectares. • Vallée de la Rivière Blanche (foncier provincial) Superficie reboisable de 723 hectares protégés car situés dans un parc. Réseau de pistes principales et secondaires existant. Bonne pluviométrie, sols médiocres mais expérience acquise dans ces conditions. S’agissant d’un parc provincial ouvert au public, les modes opératoires d’installation des boisements devront être différents et innovants. Des interventions manuelles ou avec des engins plus légers (mini pelles) sont à envisager tout comme d’ailleurs des plantations en bosquets plutôt que des parcelles entièrement constituées d’une seule espèce. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 4 • Bois du Sud (foncier provincial) Surface reboisable restante : 50 hectares. Zone d’essais et de développement de techniques nouvelles de plantation des essences locales, d’installation de vergers semenciers. • Le Grand Lac D’une superficie totale de 250 hectares, la zone est bien desservie et jouxte à l’Est les installations de la société Vale Nouvelle-Calédonie et au sud l’une des 7 réserves du Sud. • Faux Bon Secours (foncier provincial) Zone forestière historique Faux Bon Secours dispose d’un réseau de pistes de desserte complet. La surface disponible pour du boisement est d’environ 400 hectares. • Mouirange/Dalmates (foncier communal Mont-Dore) La commune du Mont-Dore met à disposition 182 hectares situés le long de la RP3 entre le Col de Mouirange et le Col des Deux Tétons. Reconstitution de bordure forestière et de corridors écologiques pourront y trouver tout leur sens. • Vallée de la Coulée (foncier Nouvelle-Calédonie) 303 hectares d’anciens sites forestiers y ont été répertoriés le long de la rivière principale ou de ses affluents suite à l’incendie de 2006. Les sols sont en majorité profonds et bons. La vallée est desservie par une piste communale empierrée. Les zones à boiser ne sont pas systématiquement accessibles par les pistes existantes et un réseau est à créer. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 5 • Rivières des Pirogues/vallée de la N’go (domaine provincial) Situées le long de la Rivière de Pirogues (rive gauche) et en amont du périmètre provincial de Champ de Bataille de chaque côté de la rivière N’Go, ces deux zones couvrent 728 hectares. • Foni Boya (domaine provincial) Superficie totale de 630 hectares, ce domaine se situe en bordure de la chaîne centrale à environ 160 mètres d’altitude. Les sols sont d’origine sédimentaires et la pluviométrie est comprise entre 1 100 et 1 300 millimètres. 170 hectares ont déjà été clôturés pour protéger les boisements existants (65 ha) des cervidés et sur cette zone, le réseau de pistes a été créé et est en train d’être viabilisé (assainissement, empierrement). • Nandaï (domaine de l’Etat) Ancienne base militaire en cours de désaffection par l’armée, Nandaï constitue avec ses 1223 hectares un site parmi les plus intéressants. Facilement accessible par la RT1 et entièrement desservi, il offre un gradient de pluviométrie et probablement de sols, unique en partant de la chaîne vers l’aval. La présence à proximité de tribus devra être prise en considération et leurs habitants associés au développement forestier de cette zone. • Deva (domaine provincial) La vallée des Canes en amont de la station de Déva a été retenue pour y mettre des boisements. 100 hectares ont été sélectionnés. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 6 2. Les espèces de boisement et leurs caractéristiques • Les Kaoris Avec deux espèces domestiquées, l’une adaptée aux soles latéritiques Agathis lanceolata, et l’autre aux sols métamorphiques et/ou sédimentaires Agathis moorei, c’est l’ensemble des sites de boisement qui sont concernés. Le bois de Kaori est apprécié en menuiserie intérieur, arpente et ébénisterie. Il peut également être déroulé et tranché pour entrer dans la fabrication de contreplaqué ou de placage décoratifs. Ce sont des espèces à croissance lente avec une rotation estimée à 80 ans. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 7 3. Les Araucarias Trois espèces sont couramment utilisées en boisement, mais une seule espèce Araucaria columnaris est trouvée sur tous types de sols et de climat. Elle fait l’objet d’un travail d’amélioration génétique après sélection dans les peuplements naturels des meilleurs sujets et basée sur la phénologie (forme). Le bois d’Araucaria a de multiples utilisations : ébénisterie, menuiserie intérieure, charpente traditionnelle ou en lamellé-collé, caisserie et coffrage. Durée de la rotation estimée à 60 ans. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 8 • Le pin des Caraïbes Le pin des Caraïbes possède des caractéristiques technologiques supérieures à celle du pin Radiata produit en Nouvelle-Zélande notamment. Il peut donc servir en charpente traditionnelle ou en lamellé-collé, pour la fabrication de clins (bardage extérieur et intérieur). Son traitement est maîtrisé. Les produits de première et de deuxième éclaircie sont valorisables également en rondins (aménagements paysagers, murs de soutien) ou en sciages. C’est une espèce rustique à croissance rapide exploitable en 30 ans. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 9 • Le Neocallitropsis pancheri Espèce résineuse et à production d’huile essentielle, c’est la seule espèce végétale totalement protégée depuis 1946. Son huile essentielle a été exportée au début du 20e siècle. Elle est à rapprocher de celle du Callitris en Australie. Sa multiplication en plantation aidera également à la sauvegarde de l’espèce. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 10 • Le santal Avec deux sous-espèces présentes (S. austrocaledonicum var austrocaledonicum et var pilosulum) sur son territoire, la province Sud dispose d’un capital génétique unique. Cette répartition permet l’utilisation de cette espèce partout sauf sur les terres latéritiques du Sud. Outre la production d’huile extraite du bois de cœur, le santal est aussi recherché pour des utilisations en marqueterie, en ébénisterie de luxe, pour la confection de bijoux ou pour de la sculpture. Durée de la rotation : 30 ans et très haute valeur ajoutée. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 11 • Les autres feuillus locaux Les forêts naturelles regorgent d’espèces feuillues qui ont été exploitées pour leur bois. Certaines ont déjà été testées en plantation, d’autres devront l’être. Le chêne gomme (Arillastrum gummiferum) est emblématique du Sud. Son bois est recommandé en poteaux, construction lourde, charpente, platelage, planchers industriels, construction navale, traverses. Le bois bleu (Hernandia cordigera) se rencontre partout et croit dans les forêts de moyenne et basse altitudes. Son bois est tendre et léger et a été utilisé en agencements intérieurs, en ameublement léger et en caisserie. Le tamanou (Calophyllum neocaledonicum) est présent du nord au sud de la Grande Terre et par conséquent semble accepter tous les types de sols. Son bois peut être employé en menuiserie extérieure et intérieure, charpente traditionnelle et pour la confection de panneaux en bois massifs reconstitués, de meubles, de frises… www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 12 L’azou (Planchonella wakere) se rencontre surtout sur les sols latéritiques du Sud. Son bois très dur et très lourd présente une bonne durabilité et le destine à la fabrication de parquets industriels, poteaux, platelage et à la construction lourde. Le faux tamanou (Geissois sp) avec 2 espèces qui se partagent le territoire selon le type de sol, est une espèce pionnière de lisière qui permet ainsi à la forêt de s’étendre. Le bois est mi-lourd et est utilisé en menuiserie courante, caisserie, emballage et coffrage. Le cerisier bleu (Eleaocarpus angustifolius) est une espèce attractive pour les oiseaux. Son bois, tendre et léger, est utilisable en menuiserie intérieure, ameublement courant, huisserie, caisserie, fabrication de moulures et frises. Il peut se dérouler pour entrer dans la confection de contreplaqués. Le gaïac (Acacia spirorbis) n’est pas une espèce destinée à la production de bois d’oeuvre. Il sert principalement de plante hôte au santal. Par contre, historiquement, cette espèce est utilisée pour les poteaux de clôture car elle est très durable dans le sol. • Les feuillus exotiques Swieteni macrophylla ou Mahogany : un bois précieux. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 13 Khaya senegalensis est encore appelé Caïlcedrat ou « acajou d’Afrique ». C’est une espèce intéressante car elle peut pousser sur la côte Ouest. Sur le marché mondial, celui-ci remplace le bois de Swietenia macrophylla plus connu sous l’appellation commerciale « mahogany » ou « acajou d’Amérique ». Leur bois est utilisé pour l’ameublement de luxe, l’ébénisterie, la menuiserie intérieure, le parquet, le plaquage décoratif, la construction navale, la sculpture… C. La forêt cultivée : une forêt aux usages multiples La forêt cultivée est un des systèmes de développement durable par excellence car elle en allie les trois pôles : écologique, social et économique. La fixation du carbone est un élément majeur du rôle écologique de cette forêt. Une forêt naturelle en équilibre ne stocke pas plus de carbone qu’elle en émet, alors qu’une forêt cultivée en stocke largement plus par sa croissance continue et régulière. Mais il ne faut pas occulter les autres actions écologiques telles que la protection des sols contre toutes les formes d’érosion, la régulation des eaux, l’abri pour la faune sauvage, la reconstitution des lisières, les corridors écologiques, la protection de la biodiversité. Le rôle social de la forêt cultivée est indéniable. Elle améliore le cadre de vie en offrant à la population des espaces de loisir, de détente, de découverte et de parcours pédagogiques. L’utilisation d’essences locales lui confère aussi une dimension particulière car unique. La population s’identifie mieux à cette forêt constituée d’essences du pays plutôt qu’à une forêt ou prédominent les essences introduites. On peut en espérer un meilleur respect et une réduction conséquente des incendies de forêt. Cette dimension sociale de la forêt cultivée est indissociable de son rôle économique. Il est bon de rappeler ici qu’une forêt cultivée produit entre 6 et 10 fois plus de bois d’œuvre qu’une forêt naturelle. Cette production importante génère de l’emploi qui va perdurer dans le temps puisque c’est une ressource renouvelable à l’infini. De plus ces emplois se situent souvent à proximité du lieu de vie des populations rurales, permettant ainsi de réduire l’exode vers les villes. La production de bois permettra aussi ultérieurement la création d’emplois induits avec l’industrie de deuxième transformation (meubles, maisons..). Enfin, produire localement les besoins en bois du pays améliore sa balance commerciale en www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 14 réduisant les importations et par conséquent les capitaux qui sortent et qui peuvent ainsi être réinvestis dans l’économie locale. Mais la forêt, c’est aussi de nouvelles pratiques comme le sylvo-pastoralisme, la production d’huiles essentielles… D. La recherche L’amélioration des qualités forestières (meilleure croissance, rectitude des fûts) de ces espèces fait également partie des priorités de la province Sud. Des programmes sont déjà en cours pour quelques espèces Agathis lanceolata et Araucaria columnaris. et d’autres vont suivre (santal). E. L’aide à l’investissement privé Le développement de la forêt privée est également une préoccupation de la province Sud. Pour y parvenir, elle a mis en place au travers de son code provincial des aides à l’investissement dans le secteur rural, des mesures très incitatives. Les boisements peuvent être aidés à 80 % suivant certaines conditions. Un guide de la forêt cultivée a aussi été produit afin de conseiller les investisseurs sur la meilleure manière de conduire un boisement et de le gérer. www.province‐sud.nc/espace‐presse/communiques Cellule communication 15