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La forêt cultivée et son développement
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1 Pierre Frogier, président de l’assemblée de la province Sud avait annoncé lors de sa
déclaration d’orientation générale, le 25 mars 2010, que la sylviculture constituait
l’une des priorités de la politique provinciale. « Il s'agit de créer une véritable filière
bois, avait-il déclaré. Les avantages d'une telle filière sont, en effet, considérables et
multiples. Sur un plan environnemental d'abord, les forêts luttent contre l’effet de
serre, elles préservent les sols, elles offrent un habitat à la faune.
Sur un plan économique, ensuite, le développement de la sylviculture permet la
production de bois de construction et d’ameublement mais aussi la production
énergétique (…). Il est, en outre, fortement créateur d'emplois. Et d’affirmer avec
résolution : J'ai la conviction que la Nouvelle-Calédonie peut retrouver sa
vocation forestière. »
Cette orientation politique se concrétise aujourd’hui par deux actions fortes :
d’une part, la création d’une société forestière provinciale, dès le 1er janvier
2012, en partenariat avec la caisse des Dépôts et Consignations et Promosud ;
et, d’autre part, la plantation de 1500 hectares de forêt sur 5 ans, soit 300
hectares par an, majoritairement composés d’essences locales.
Fort de cette orientation fixée par Pierre Frogier, la province Sud a mis en place un
plan de végétalisation favorisant les essences locales, ainsi que la diversité des sites
destinés à être reboisés.
A. La forêt cultivée aujourd’hui
1. Les périmètres du Sud dédiés à la sylviculture des essences locales
2. Foni Boya, diversité des boisements et paysage
3. L’Ile des Pin : un potentiel sylvicole confirmé
B. Le développement sylvicole envisagé
1. Les sites retenus
2. Les espèces de boisement et leurs caractéristiques
C. La forêt cultivée : une forêt aux usages multiples
D. La recherche
E. L’aide à l’investissement privé
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2 A. La forêt cultivée aujourd’hui
La province Sud dispose d’un patrimoine boisé artificiellement couvrant près de 1800
hectares qui se composent de 1 170 hectares de pins des Caraïbes et 630 hectares
d’essences locales principalement du Kaori (Agathis moorei et A. lanceolata) et les
Araucarias (Araucaria columnaris, A. nemorasa et A. luxurians).
1. Les périmètres du Sud dédiés à la sylviculture des essences locales
Les quatre périmètres de boisement du Sud sont le Champ de Bataille et Faux Bon
Secours (commune du Mont-Dore) de Netcha/Madeleine et Ouénarou/Bois du Sud
(commune de Yaté). 829 hectares de plantations y ont été installés depuis 1990 dont
594 hectares d’essences locales (Kaori, Araucaria principalement) et 235 hectares
de pins des Caraïbes.
L’utilisation d’essences endémiques donne à la forêt cultivée en province Sud, une
valeur unique au niveau régional et peut-être même au niveau mondial tant elle est
originale. Le Kaori présente 53% de la surface plantée, les Araucarias 27% et les
autres essences 20%. Cette particularité a été soulignée en 2002 lors d’un
symposium sur les Araucariacées tenu à Aukland en Nouvelle-Zélande.
Certaines des espèces utilisées en plantation sont menacées et figurent sur la liste
rouge de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), leur
reproduction et leur plantation sur des sites différents permettent de contribuer à leur
sauvegarde et à la conservation de ce patrimoine unique.
2. Foni Boya : diversité des boisements et paysages
Les plantations forestières installées sur ce périmètre concernent le pin des Caraïbes
(70%), mais de plus en plus d’autres espèces comme le Santal, le Kaori (Agathis
moorei), l’Araucaria (Araucaria columnaris) et des feuillus (Swietenia macrophylla =
mahogany, Châtaignier des Hébrides (Castanospermum australe).
C’est le seul périmètre en zone « savane à Niaoulis ». Les parcelles de boisement
sont installées de manière à conserver un maximum d’arbres dans les fonds de
vallées. Le paysage ainsi obtenu est particulier et unique. Il permettra plus tard
d’obtenir une mosaïque de couleurs et d’espèces qui seront remarquables. A
l’intérieur des zones boisées conservées, un enrichissement avec l’implantation
d’espèces de valeur (Agathis moorei, Swietenia macrophylla, Santalum
austrocaledonicum) est conduit optimisant ainsi l’utilisation de l’espace dédié à la
sylviculture.
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3 3. L’Ile des Pins : un potentiel confirmé
La province Sud intervient sur les terres coutumières et l’Ile des Pins reste sans
conteste le site forestier le plus intéressant. Son plateau central accueille plus de 700
hectares de boisements majoritairement du pin des Caraïbes mais aussi depuis
quelques années à la demande du Grand Chef, des essences locales et natives de
l’île (Santal, Araucaria, Goya, Bois bleu…). A ce potentiel cultivé, il faut rajouter 2000
hectares qui ont été envahis par le pin des Caraïbes et qui représente un potentiel
exploitable intéressant tant pour la production de bois ronds que de gros bois de
sciage.
B. Le développement sylvicole envisagé
1. Les sites retenus
Un tel projet demande à disposer d’un foncier connu, identifié par avance et sécurisé
pour pouvoir être mis en œuvre. C’est le cas aujourd’hui avec 10 sites retenus dont 3
sur Yaté, 4 sur le Mont-Dore, 1 sur Moindou et 2 sur Bourail. La surface totale
disponible s’élève à 3800 hectares bruts auxquels il faut enlever la réserve (routes,
pare-feux, zones non plantables…) soit 20% et 3000 hectares.
• Vallée de la Rivière Blanche (foncier provincial)
Superficie reboisable de 723 hectares protégés car situés dans un parc.
Réseau de pistes principales et secondaires existant. Bonne pluviométrie, sols
médiocres mais expérience acquise dans ces conditions.
S’agissant d’un parc provincial ouvert au public, les modes opératoires d’installation
des boisements devront être différents et innovants. Des interventions manuelles ou
avec des engins plus légers (mini pelles) sont à envisager tout comme d’ailleurs des
plantations en bosquets plutôt que des parcelles entièrement constituées d’une seule
espèce.
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4 • Bois du Sud (foncier provincial)
Surface reboisable restante : 50 hectares. Zone d’essais et de développement de
techniques nouvelles de plantation des essences locales, d’installation de vergers
semenciers.
• Le Grand Lac
D’une superficie totale de 250 hectares, la zone est bien desservie et jouxte à l’Est
les installations de la société Vale Nouvelle-Calédonie et au sud l’une des 7 réserves
du Sud.
• Faux Bon Secours (foncier provincial)
Zone forestière historique Faux Bon Secours dispose d’un réseau de pistes de
desserte complet. La surface disponible pour du boisement est d’environ 400
hectares.
• Mouirange/Dalmates (foncier communal Mont-Dore)
La commune du Mont-Dore met à disposition 182 hectares situés le long de la RP3
entre le Col de Mouirange et le Col des Deux Tétons.
Reconstitution de bordure forestière et de corridors écologiques pourront y trouver
tout leur sens.
• Vallée de la Coulée (foncier Nouvelle-Calédonie)
303 hectares d’anciens sites forestiers y ont été répertoriés le long de la rivière
principale ou de ses affluents suite à l’incendie de 2006. Les sols sont en majorité
profonds et bons.
La vallée est desservie par une piste communale empierrée. Les zones à boiser ne
sont pas systématiquement accessibles par les pistes existantes et un réseau est à
créer.
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5 • Rivières des Pirogues/vallée de la N’go (domaine provincial)
Situées le long de la Rivière de Pirogues (rive gauche) et en amont du périmètre
provincial de Champ de Bataille de chaque côté de la rivière N’Go, ces deux zones
couvrent 728 hectares.
• Foni Boya (domaine provincial)
Superficie totale de 630 hectares, ce domaine se situe en bordure de la chaîne
centrale à environ 160 mètres d’altitude. Les sols sont d’origine sédimentaires et la
pluviométrie est comprise entre 1 100 et 1 300 millimètres.
170 hectares ont déjà été clôturés pour protéger les boisements existants (65 ha)
des cervidés et sur cette zone, le réseau de pistes a été créé et est en train d’être
viabilisé (assainissement, empierrement).
• Nandaï (domaine de l’Etat)
Ancienne base militaire en cours de désaffection par l’armée, Nandaï constitue avec
ses 1223 hectares un site parmi les plus intéressants. Facilement accessible par la
RT1 et entièrement desservi, il offre un gradient de pluviométrie et probablement de
sols, unique en partant de la chaîne vers l’aval.
La présence à proximité de tribus devra être prise en considération et leurs habitants
associés au développement forestier de cette zone.
• Deva (domaine provincial)
La vallée des Canes en amont de la station de Déva a été retenue pour y mettre des
boisements. 100 hectares ont été sélectionnés.
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6 2. Les espèces de boisement et leurs caractéristiques
• Les Kaoris
Avec deux espèces domestiquées, l’une adaptée aux soles latéritiques Agathis
lanceolata, et l’autre aux sols métamorphiques et/ou sédimentaires Agathis moorei,
c’est l’ensemble des sites de boisement qui sont concernés.
Le bois de Kaori est apprécié en menuiserie intérieur, arpente et ébénisterie. Il peut
également être déroulé et tranché pour entrer dans la fabrication de contreplaqué ou
de placage décoratifs.
Ce sont des espèces à croissance lente avec une rotation estimée à 80 ans.
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7 3. Les Araucarias
Trois espèces sont couramment utilisées en boisement, mais une seule espèce
Araucaria columnaris est trouvée sur tous types de sols et de climat. Elle fait l’objet
d’un travail d’amélioration génétique après sélection dans les peuplements naturels
des meilleurs sujets et basée sur la phénologie (forme).
Le bois d’Araucaria a de multiples utilisations : ébénisterie, menuiserie intérieure,
charpente traditionnelle ou en lamellé-collé, caisserie et coffrage.
Durée de la rotation estimée à 60 ans.
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8 • Le pin des Caraïbes
Le pin des Caraïbes possède des caractéristiques technologiques supérieures à
celle du pin Radiata produit en Nouvelle-Zélande notamment. Il peut donc servir en
charpente traditionnelle ou en lamellé-collé, pour la fabrication de clins (bardage
extérieur et intérieur).
Son traitement est maîtrisé. Les produits de première et de deuxième éclaircie sont
valorisables également en rondins (aménagements paysagers, murs de soutien) ou
en sciages.
C’est une espèce rustique à croissance rapide exploitable en 30 ans.
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9 • Le Neocallitropsis pancheri
Espèce résineuse et à production d’huile essentielle, c’est la seule espèce végétale
totalement protégée depuis 1946. Son huile essentielle a été exportée au début du
20e siècle. Elle est à rapprocher de celle du Callitris en Australie.
Sa multiplication en plantation aidera également à la sauvegarde de l’espèce.
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10 • Le santal
Avec deux sous-espèces présentes (S. austrocaledonicum var austrocaledonicum et
var pilosulum) sur son territoire, la province Sud dispose d’un capital génétique
unique. Cette répartition permet l’utilisation de cette espèce partout sauf sur les
terres latéritiques du Sud.
Outre la production d’huile extraite du bois de cœur, le santal est aussi recherché
pour des utilisations en marqueterie, en ébénisterie de luxe, pour la confection de
bijoux ou pour de la sculpture.
Durée de la rotation : 30 ans et très haute valeur ajoutée.
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11 • Les autres feuillus locaux
Les forêts naturelles regorgent d’espèces feuillues qui ont été exploitées pour leur
bois. Certaines ont déjà été testées en plantation, d’autres devront l’être.
Le chêne gomme (Arillastrum gummiferum) est emblématique du Sud. Son bois est
recommandé en poteaux, construction lourde, charpente, platelage, planchers
industriels, construction navale, traverses.
Le bois bleu (Hernandia cordigera) se rencontre partout et croit dans les forêts de
moyenne et basse altitudes. Son bois est tendre et léger et a été utilisé en
agencements intérieurs, en ameublement léger et en caisserie.
Le tamanou (Calophyllum neocaledonicum) est présent du nord au sud de la Grande
Terre et par conséquent semble accepter tous les types de sols. Son bois peut être
employé en menuiserie extérieure et intérieure, charpente traditionnelle et pour la
confection de panneaux en bois massifs reconstitués, de meubles, de frises…
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12 L’azou (Planchonella wakere) se rencontre surtout sur les sols latéritiques du Sud.
Son bois très dur et très lourd présente une bonne durabilité et le destine à la
fabrication de parquets industriels, poteaux, platelage et à la construction lourde.
Le faux tamanou (Geissois sp) avec 2 espèces qui se partagent le territoire selon le
type de sol, est une espèce pionnière de lisière qui permet ainsi à la forêt de
s’étendre. Le bois est mi-lourd et est utilisé en menuiserie courante, caisserie,
emballage et coffrage.
Le cerisier bleu (Eleaocarpus angustifolius) est une espèce attractive pour les
oiseaux. Son bois, tendre et léger, est utilisable en menuiserie intérieure,
ameublement courant, huisserie, caisserie, fabrication de moulures et frises. Il peut
se dérouler pour entrer dans la confection de contreplaqués.
Le gaïac (Acacia spirorbis) n’est pas une espèce destinée à la production de bois
d’oeuvre. Il sert principalement de plante hôte au santal. Par contre, historiquement,
cette espèce est utilisée pour les poteaux de clôture car elle est très durable dans le
sol.
• Les feuillus exotiques
Swieteni macrophylla ou Mahogany :
un bois précieux.
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13 Khaya senegalensis est encore appelé Caïlcedrat ou « acajou d’Afrique ». C’est une
espèce intéressante car elle peut pousser sur la côte Ouest. Sur le marché mondial,
celui-ci remplace le bois de Swietenia macrophylla plus connu sous l’appellation
commerciale « mahogany » ou « acajou d’Amérique ». Leur bois est utilisé pour
l’ameublement de luxe, l’ébénisterie, la menuiserie intérieure, le parquet, le plaquage
décoratif, la construction navale, la sculpture…
C. La forêt cultivée : une forêt aux usages multiples
La forêt cultivée est un des systèmes de développement durable par excellence
car elle en allie les trois pôles : écologique, social et économique.
La fixation du carbone est un élément majeur du rôle écologique de cette forêt.
Une forêt naturelle en équilibre ne stocke pas plus de carbone qu’elle en émet,
alors qu’une forêt cultivée en stocke largement plus par sa croissance continue et
régulière.
Mais il ne faut pas occulter les autres actions écologiques telles que la protection
des sols contre toutes les formes d’érosion, la régulation des eaux, l’abri pour la
faune sauvage, la reconstitution des lisières, les corridors écologiques, la
protection de la biodiversité.
Le rôle social de la forêt cultivée est indéniable. Elle améliore le cadre de vie en
offrant à la population des espaces de loisir, de détente, de découverte et de
parcours pédagogiques. L’utilisation d’essences locales lui confère aussi une
dimension particulière car unique. La population s’identifie mieux à cette forêt
constituée d’essences du pays plutôt qu’à une forêt ou prédominent les essences
introduites. On peut en espérer un meilleur respect et une réduction conséquente
des incendies de forêt.
Cette dimension sociale de la forêt cultivée est indissociable de son rôle
économique. Il est bon de rappeler ici qu’une forêt cultivée produit entre 6 et 10
fois plus de bois d’œuvre qu’une forêt naturelle. Cette production importante
génère de l’emploi qui va perdurer dans le temps puisque c’est une ressource
renouvelable à l’infini. De plus ces emplois se situent souvent à proximité du lieu
de vie des populations rurales, permettant ainsi de réduire l’exode vers les villes.
La production de bois permettra aussi ultérieurement la création d’emplois induits
avec l’industrie de deuxième transformation (meubles, maisons..). Enfin, produire
localement les besoins en bois du pays améliore sa balance commerciale en
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14 réduisant les importations et par conséquent les capitaux qui sortent et qui peuvent
ainsi être réinvestis dans l’économie locale.
Mais la forêt, c’est aussi de nouvelles pratiques comme le sylvo-pastoralisme, la
production d’huiles essentielles…
D. La recherche
L’amélioration des qualités forestières (meilleure croissance, rectitude des fûts) de
ces espèces fait également partie des priorités de la province Sud. Des
programmes sont déjà en cours pour quelques espèces Agathis lanceolata et
Araucaria columnaris. et d’autres vont suivre (santal).
E. L’aide à l’investissement privé
Le développement de la forêt privée est également une préoccupation de la
province Sud. Pour y parvenir, elle a mis en place au travers de son code provincial
des aides à l’investissement dans le secteur rural, des mesures très incitatives. Les
boisements peuvent être aidés à 80 % suivant certaines conditions.
Un guide de la forêt cultivée a aussi été produit afin de conseiller les investisseurs
sur la meilleure manière de conduire un boisement et de le gérer.
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