Petit résumé de l’évolution du paysage local
L’évolution du paysage local n’a pas toujours été l’apanage de l’homme. Sans remonter très loin dans
l’histoire du climat et des événements qui ont modelé l’état actuel du point de vue géomorphologique,
on peut relever quelques grandes périodes qui ont façonné l’occupation du sol et préparé le paysage que
nous observons aujourd’hui.
A la fin de la glaciation (- 20 000 ans à – 3000 ans) la reconquête forestière est très lente. Après la
toundra, seuls les bouleaux, les pins puis les noisetiers à partir de – 6000 ans et à l’occasion d’un net
réchauffement s’accrochent aux zones les plus abritées.
Le paysage local est constitué de pelouses parsemées de bouleaux et de noisetiers. Le chêne, dominant
aujourd’hui n’apparaîtra que bien plus tard. Cantonné au nord de l’Afrique par la glaciation, il mettra
quelque 2500 ans pour remonter par la vallée du Rhône jusqu’en Bourgogne, c'est-à-dire vers – 5000
ans. A l’époque, les conditions climatiques encore rigoureuses, et surtout la présence d’une faune
herbivore importante expliquent le maintien de vastes parcours herbeux sur les plateaux.
De – 3000 à – 50, Envahissement du hêtre ainsi que du charme. Les hommes du Néolithiques occupent
de préférence les plateaux, en raison de la faible colonisation par la forêt, et de la facilité à cultiver les
quelques clairières. Mais à partir de – 1800, le réchauffement climatique n’a pas que des avantages ; des
dissolutions internes aux plateaux calcaires entraînent, parallèlement à une pluviométrie déclinante, un
assèchement des terrains en hauteur, qui pousse les populations vers les vallées. A l’inverse, le début de
l’âge du fer (-700) est marqué par une nette dégradation climatique et de fortes pluies qui incitent les
populations à regagner temporairement les plateaux.
Vers – 300, les Celtes, favorisés par l’âge du fer disposent d’outils plus performants et élargissent les
clairières. Le Hêtre (22%), le chêne pubescent (12%) sont très présents. Les résineux n’existent presque
pas (1%).
Avec les romains, à partir de 52 le défrichement s’étend aux bords des rivières, des voies de
communications et des domaines (villas). Les attelages sont à cette époque l’instrument privilégié de la
déforestation et du défrichement. La vigne fait son apparition en superficies importantes.
La déforestation s’accentue avec les établissements monastiques qui s’attaquent aux grandes forêts de
plaine. Mais on assiste ensuite à des fluctuations importantes au gré des pestes, de la guerre de cent ans,
etc., périodes d’insécurité, de famine, etc. (voir courbe ci-après).
La révolution Française et les années qui suivent marquent, comme partout en France, le creux de la
forêt en Bourgogne. Sous la pression conjointe de l’industrie (bois de chauffage), de l’agriculture, la
forêt a quasiment disparu de la côte et arrières côtes. Témoins de l’époque, les forêts des communes,
inexistantes (Meursault, Auxey Duresses), réduites à quelques hectares (Cormot), quelques dizaines (La
Rochepot), et en tout cas dégradées, n’occupant que les terres les plus ingrates. A cette époque, le hêtre
a reculé sous la pression du pâturage, des courtes révolutions de taillis (8%), le résineux est toujours
absent (1%). La forêt ne représente plus que 12 % du territoire Bourguignon. Il est vrai que depuis le
néolithique, la population est passée de 4 habitants au kilomètre carré, à plus de 180 en 1800….
Dès le début du XIXème siècle, les règlements plus stricts, l’arrivée du charbon comme source d’énergie
limiteront la pression sur les zones boisées. Le phylloxéra et l’abandon des prairies de fauche laisseront
ensuite la forêt et les friches gagner du terrain. Les marges sont de plus en plus incertaines.
C’est le XXème siècle qui verra s’intensifier la reforestation, avec la plantation, rien que dans les côtes et
arrières côtes, de plus de 26 000 ha de boisements résineux. (Ils représentent aujourd’hui 14 % des