Débat 3 Le viol, les victimes ne sont pas coupables ! « Evitez de vous habiller comme des salopes si vous ne voulez pas vous faire agresser. » Michael Sanguinetti, policier canadien. V oilà le type de phrase qu’une femme est susceptible de subir suite à ses choix vestimentaires. Cela représente d’ailleurs une idée reçue autour du viol, comme le fait que ce soit plus les femmes provocantes qui se font violer. Nous pouvons le voir dans une enquête qui a récemment été publiée, mettant au grand jour « Les représentations du viol chez les Français ». Elle fut réalisée en Décembre 2015 par l’institut IPSOS. Ces idées reçues sont également appelées « mythes sur le viol ». Il s’agit d’attitudes et croyances généralement fausses, mais répandues et persistantes, permettant de nier et de justifier l’agression sexuelle masculine contre les femmes. Il y en a trois catégories : - « Il ne s’est rien produit » représente le mythe que les femmes accusent souvent les hommes à tort. - « Elle l’a voulu ou a aimé » représente ici le mythe prétendant qu’une femme qui dit « non » pense « oui » ; que la victime aurait pu résister si vraiment elle n’était pas consentante. Par exemple, un Français sur cinq considère d’une part que lorsque l’on essaye d’avoir une relation sexuelle avec elles, beaucoup de femmes disent « non » mais ça veut dire « oui » et d’autre part que « lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées. » - « Elle l’a mérité » représente quant à lui le mythe : “Elle était habillée de manière trop sexy » ou “Elle marchait seule la nuit”... Voyons ce qu’est un viol pour la justice Française. D’après l’article 222-23, le viol est défini par tout acte de pénétration sexuelle qui peut être vaginale, anale ou buccale, réalisé aussi bien avec une partie du corps (sexe, doigt,..) qu’avec un objet. Il est commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. D’après une moyenne établie sur les cinq dernières années, il se produit par an 252 000 viols ou tentatives de viols. Le nombre de viols dénoncés à la police a augmenté de 18% durant les 5 dernières années. De plus on a également pu constater une augmentation de 20% des viols sur les mineurs. Par ailleurs, les Français sont dotés d’une multitude de préjugés autour du viol. L’une des enquêtes affirme que selon 27% des français interrogés , la responsabilité du violeur est atténuée si la victime portait une tenue sexy. De plus, selon 40% des Français, elle est également atténuée si la victime a eu une attitude provocante en public, mais également 38% sont prêts à déresponsabiliser l’agresseur dès lors que la victime a flirté avec lui, et enfin 15% d’entre eux jugent que les femmes qui acceptent de se rendre seules chez un inconnu sont en partie responsables de leur viol. D’autre part, pour 21% des Français, avoir une relation sexuelle avec une personne qui affirme clairement être non consentante mais qui cède lorsqu’on la force n’est pas considéré comme un viol. Céder devient alors un comportement qui disqualifie le viol aux yeux des Français, or, céder n’est pas consentir. Par ailleurs, une grande part de la population française est prête à déresponsabiliser les violeurs spécialement en adhérant à des représentations sexistes, notamment avec la vison que nous avons de l’homme et de la femme suite à la socialisation différentielle qui est le processus par lequel les individus apprennent et intériorisent des comportements, des attitudes, des goûts conformes à leur genre. Nous avons par exemple l’image que nous donne notre société où les hommes sont censés soumettre et les femmes céder. Le contrôle est alors appliqué aux femmes et non aux hommes. On apprend aux femmes à ne pas être violées plutôt que d’apprendre aux hommes à ne pas violer, leur imposant un auto-contrôle de leur corps et de leurs comportements sociaux ou sexuels car tout manquement à ces principes minimiserait la responsabilité du violeur. D’ailleurs 63% de la population française pense qu’il est plus difficile pour les hommes de maîtriser leurs pulsions sexuelles, à l’inverse de la femme. Alors que le viol n’est en aucun cas provoqué par une pulsion sexuelle irrésistible que ressent l’agresseur face à une femme. C’est une action intentionnelle, ce n’est pas un désir sexuel qui pousse l’agresseur à agir mais sa volonté de soumettre, d’exercer un pouvoir en prenant possession du corps d’autrui, en l’instrumentalisant pour son simple plaisir. L’idéologie par laquelle l’homme domine la femme et qu’il possède du coup des privilèges de maître est appelée machisme, il s’agit d’un type de sexisme. Catel Julie Fournier Lise 1ère ES 5