Le viol, les victimes ne sont pas
coupables !
Débat 3
Catel Julie
Fournier Lise
1ère ES 5
Voilà le type de phrase qu’une femme est susceptible de su-
bir suite à ses choix vestimentaires. Cela représente d’ailleurs
une idée reçue autour du viol, comme le fait que ce soit plus
les femmes provocantes qui se font violer. Nous pouvons le
voir dans une enquête qui a récemment été publiée, mettant au
grand jour «Les représentations du viol chez les Français». Elle
fut réalisée en Décembre 2015 par l’institut IPSOS.
Ces idées reçues sont également appelées «mythes sur le viol».
Il s’agit d’attitudes et croyances généralement fausses, mais
répandues et persistantes, permettant de nier et de justier
l’agression sexuelle masculine contre les femmes. Il y en a trois
catégories:
- «Il ne s’est rien produit» représente le mythe que les femmes
accusent souvent les hommes à tort.
- «Elle l’a voulu ou a aimé» représente ici le mythe prétendant
qu’une femme qui dit «non» pense «oui»; que la victime
aurait pu résister si vraiment elle n’était pas consentante. Par
exemple, un Français sur cinq considère d’une part que lorsque
l’on essaye d’avoir une relation sexuelle avec elles, beaucoup de
femmes disent «non» mais ça veut dire «oui» et d’autre part
que «lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre
du plaisir à être forcées.»
- «Elle l’a mérité» représente quant à lui le mythe: “Elle était
habillée de manière trop sexy» ou “Elle marchait seule la nuit”...
Voyons ce qu’est un viol pour la justice Française. D’après
l’article 222-23, le viol est déni par tout acte de pénétration
sexuelle qui peut être vaginale, anale ou buccale, réalisé aussi
bien avec une partie du corps (sexe, doigt,..) qu’avec un objet.
Il est commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte,
menace ou surprise.
D’après une moyenne établie sur les cinq dernières années, il se
produit par an 252 000 viols ou tentatives de viols. Le nombre
de viols dénoncés à la police a augmenté de 18% durant les 5
dernières années. De plus on a également pu constater une aug-
mentation de 20% des viols sur les mineurs.
Par ailleurs, les Français sont dotés d’une multitude de préjugés
autour du viol.
«Evitez de vous habiller comme des salopes si vous ne voulez pas vous faire
agresser.» Michael Sanguinetti, policier canadien.
L’une des enquêtes arme que selon 27% des français interro-
gés , la responsabilité du violeur est atténuée si la victime por-
tait une tenue sexy. De plus, selon 40% des Français, elle est
également atténuée si la victime a eu une attitude provocante
en public, mais également 38% sont prêts à déresponsabiliser
l’agresseur dès lors que la victime a irté avec lui, et enn 15%
d’entre eux jugent que les femmes qui acceptent de se rendre
seules chez un inconnu sont en partie responsables de leur viol.
D’autre part, pour 21% des Français, avoir une relation sexuelle
avec une personne qui arme clairement être non consentante
mais qui cède lorsqu’on la force n’est pas considéré comme un
viol. Céder devient alors un comportement qui disqualie le
viol aux yeux des Français, or, céder n’est pas consentir.
Par ailleurs, une grande part de la population française est
prête à déresponsabiliser les violeurs spécialement en adhérant
à des représentations sexistes, notamment avec la vison que
nous avons de l’homme et de la femme suite à la socialisation
diérentielle qui est le processus par lequel les individus ap-
prennent et intériorisent des comportements, des attitudes, des
goûts conformes à leur genre. Nous avons par exemple l’image
que nous donne notre société où les hommes sont censés sou-
mettre et les femmes céder. Le contrôle est alors appliqué aux
femmes et non aux hommes. On apprend aux femmes à ne pas
être violées plutôt que d’apprendre aux hommes à ne pas vio-
ler, leur imposant un auto-contrôle de leur corps et de leurs
comportements sociaux ou sexuels car tout manquement à ces
principes minimiserait la responsabilité du violeur. D’ailleurs
63% de la population française pense qu’il est plus dicile pour
les hommes de maîtriser leurs pulsions sexuelles, à l’inverse
de la femme. Alors que le viol n’est en aucun cas provoqué par
une pulsion sexuelle irrésistible que ressent l’agresseur face à
une femme. C’est une action intentionnelle, ce n’est pas un dé-
sir sexuel qui pousse l’agresseur à agir mais sa volonté de sou-
mettre, d’exercer un pouvoir en prenant possession du corps
d’autrui, en l’instrumentalisant pour son simple plaisir. L’idéo-
logie par laquelle l’homme domine la femme et qu’il possède
du coup des privilèges de maître est appelée machisme, il s’agit
d’un type de sexisme.