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Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (16) - n° 1 et 2 - janvier-février 2002
Il garde une âme de chercheur et participe
très souvent à des études multicentriques,
initiées par des sociétés scientifiques. Il ne
perd pas son goût pour l’écriture. Il a
publié comme coauteur un ou deux articles
par an dans les 5 dernières années (un tiers
des praticiens). Il participe régulièrement
à des réunions de formation continue en
France ou à l’étranger. Il lui arrive fré-
quemment d’animer des réunions (80 %
des praticiens).
Où travaille-t-il ?
Il travaille dans un cas sur deux dans un
service d’hépato-gastroentérologie, dans
10 % des cas dans un service de gas-
troentérologie, et dans 44 % des cas dans
un service de médecine à orientation.
Quelquefois, son service est regroupé
avec d’autres dans le cadre d’une fédéra-
tion (28 %). Dans son service, il est le seul
temps plein (35 %). L’effectif est de deux
temps plein dans 45 % des services, et
plus rarement de trois temps plein ou plus
(20 %).Un service sur deux a au moins
un praticien à temps partiel. Son service
a une capacité de 20 à 30 lits (un service
sur deux). Il voit entre 1 000 et
3000 patients par an dans ce cadre. La
durée moyenne de séjour des malades est
généralement inférieure à 6 jours (54 %).
Le taux d’occupation est supérieur à 70
% dans deux cas sur trois et supérieur à
90 % dans le tiers restant.
Il dispose de deux lits d’hospitalisation de
jour. Dans ces structures, il a une activité
très variable allant de 100 à plus de
1000 séances par an. La moyenne est
située aux alentours de 500 séances par an.
Il pratique l’endoscopie dans sa structure
d’hospitalisation dans 70 % des cas et
avec ses collègues, il fait entre 1 000 et
3000 actes par an en moyenne. Son unité
d’endoscopie est dotée d’automates
laveurs désinfecteurs des endoscopes
dans 3 cas sur 4. Il dispose rarement d’un
appareil d’échographie (26 %) ou d’un
médecin anesthésiste affecté à son acti-
vité d’endoscopie (30 % des cas). Il pra-
tique rarement l’endoscopie haute sous
anesthésie (25 % des cas). Il réalise les
coloscopies et les actes interventionnels
biliaires le plus souvent avec l’aide d’un
anesthésiste (trois quarts des examens).
S’implique-t-il dans les missions
de santé publique hospitalière ?
Il a une activité importante de cancérolo-
gie digestive. Dans son service, 19 % des
patients sont hospitalisés pour tumeur, et
la chimiothérapie y est pratiquée dans
70 % des cas. Dix pour cent de ses consul-
tants relèvent de la cancérologie.
Il prend en charge des patients atteints
d’hépatite C. La file active de patients
dans son service est inférieure à 100 dans
50 % des cas et supérieure à 100 pour les
autres. Il voit en moyenne 50 nouveaux
patients par an. Cependant, peu de moyens
lui sont fournis pour cette activité spéci-
fique. Seuls 15 % des services ont reçu des
moyens en vacation ou en secrétariat.
Il a très souvent une activité d’alcoologie
et prend en charge les sevrages de façon
régulière. Cette activité correspond à 5 %
de ses consultations et des hospitalisations
de son service.
Quels patients prend-il en charge
et pour quelle pathologie ?
En hospitalisation, il soigne des patients
qui sont adressés par le médecin généra-
liste (29 %), le service des urgences
(22 %) ou la consultation du service
(10 %). Il voit peu de patients adressés par
un HGE libéral (4 %). Il reconvoque assez
souvent les patients pour une hospitalisa-
tion (20 %). Il hospitalise surtout pour des
actes diagnostiques et thérapeutiques
(1 patient sur 2). Un patient sur quatre est
hospitalisé dans le cadre de l’urgence.
L’hépatologie non tumorale (20 %), la
pathologie tumorale (15 %) et les
urgences (15 %) expliquent 49 % des
hospitalisations en CHG. Après l’hospi-
talisation, il renvoie le patient au méde-
cin généraliste (50 %). Il le réhospitalise
parfois (14 %) ou le revoit en consulta-
tion (11 %). En consultation, il fait sur-
tout des consultations cliniques (62 %). Il
soigne une population relativement jeune
(âgée de 24 à 60 ans dans 64 % des cas),
qui vient le voir pour la première fois dans
1 cas sur 2, et qui est adressée par le méde-
cin généraliste dans 37 % des cas.
Les maladies du foie non tumorales
(18 %), la pathologie œso-gastroduodé-
nale (23 %) et les troubles fonctionnels
digestifs (13 %) motivent plus de la moi-
tié de ses consultations. Il fait peu de proc-
tologie (7 %).
La comparaison entre les enquêtes de
consultation libérale et hospitalière montre
que l’HGE libéral voit plus souvent des
patients venant de chez le médecin géné-
raliste (54 versus 37 %) et par recours
direct (34 versus 26 %). Dans les consul-
tations libérales, les troubles fonctionnels
digestifs, la proctologie et la pathologie
œso-gastroduodénale non tumorale repré-
sentent 60 % des consultations.
Conclusion
L’activité de l’HGE des CHG est très poly-
valente. Elle est dominée par la clinique
en hospitalisation, la prise en charge des
urgences, les actes techniques et les
consultations. Les faibles effectifs de
temps plein rendent difficile la continuité
des soins. Les maladies du foie, les
urgences et les tumeurs représentent 50 %
de son activité. Malgré une activité de
soins très prenante et une charge adminis-
trative de plus en plus lourde, il reste très
impliqué dans la recherche clinique et
l’enseignement.
Le renouvellement des effectifs des ser-
vices d’HGE des CHG est préoccupant.
Un quart des praticiens partira en retraite
dans les 10 ans à venir. Le remplacement
sera problématique. Avec la mise en place
des 35 heures, on peut se poser de nom-
breuses questions sur la possibilité de pou-
voir répondre à la demande sans cesse
croissante des patients, notamment pour
les urgences digestives.
vie professionnelle
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