ces hypertendus Ces hypertendus difficiles Un diagnostic un peu trop facile Olivier Hanon*, Jean-Jacques Mourad** C her confrère, Je vous adresse, Mr B., âgé de 41 ans, pour une hypertension artérielle sévère résistante en rapport avec une sténose de l’artère rénale droite. Il s’agit d’un patient sans antécédent particulier qui présente, comme facteurs de risque cardiovasculaires associés à son hypertension artérielle, un tabagisme important non sevré puisqu’il fume toujours 2 paquets de cigarettes par jour. Son hypertension artérielle est connue depuis 5 ans et n’a jamais été contrôlée. Son traitement comporte pourtant une pentathérapie par bêtabloquant, diurétique à faible dose, antagoniste des récepteurs de l’angiotensine 2, antagoniste calcique et antihypertenseur central. Il est asymptomatique, mais sa pression artérielle reste élevée en consultation avec des chiffres de 200/110 mmHg, et une MAPA qui confirme le niveau élevé en dehors de la consultation. On note une hypokaliémie à 3,0 mmol/l, avec une kaliurèse de 139 mmol/24 heures, la créatinine plasmatique est normale à 67 µmol/l, il n’y a pas de protéinurie. L’ECG indique la présence d’une hypertrophie ventriculaire gauche. Il a bénéficié d’une exploration des artères rénales par échographie Doppler qui retrouve une sténose postostiale serrée de l’artère rénale droite avec des signes de retentissement en aval, sans anomalie de la taille des reins qui sont symétriques. Je vous le confie pour une angioplastie de l’artère rénale droite. Cette histoire paraît sim-ple, car l’hypertension artérielle rénovasculaire est très probablement la cause de l’hypertension artérielle résistante. En faveur de ce diagnostic, on retient : * Service de médecine interne, hôpital Broussais, Paris. ** Service de médecine interne, hôpital SaintMichel, Paris. – le haut degré manométrique de la pression artérielle ; – l’hypertension artérielle résistante à une pentathérapie confirmée par la MAPA ; – la survenue d’une hypertension artérielle chez un homme jeune, ayant un tabagisme important évo-que la possibilité d’une sténose athéromateuse ; – l’existence d’une hypokaliémie en faveur d’un hyperaldostéronisme secondaire qui est observée dans les hypertensions artérielles secondaires rénovasculaire. Act. Méd. Int. - Hypertension (12), n° 8, octobre 2000 516 Le Doppler des artères rénales est l’examen clef de la prise en charge car il indique la présence d’une sténose serrée postostiale de l’artère rénale droite avec retentissement d’aval. On note une accélération des vites-ses (2m/s) au niveau de l’ostium de l’artère rénale droite et une augmentation du temps de montée systolique. Aucune plaque athéromateuse n’est retrouvée ; les 2 reins sont de taille normale symétriques. Certains éléments sont discordants pour une hypertension artérielle rénovasculaire : – l’examen clinique ne retrouve pas de souffle abdomino-lombaire ; – la kaliurèse inadaptée à 139 mmol/24 heures est en faveur d’un hyperaldostéronisme primaire plutôt que secondaire. L’absence de réponse hypotensive sous antagonistes de récepteurs de l’angiotensine 2, alors que cette famille thérapeutique est toujours très efficace dans les véritables hypertensions artérielles rénovasculaires. En effet, une “trop bonne réponse hypotensive”, avec parfois une élévation de la créatinine plasmatique, est observée lorsqu’un inhibiteur de l’enzyme de conversion ou un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine 2 sont prescrits dans les hypertensions artérielles rénovasculaires. L’échodoppler des artè-res rénales est actuellement l’examen de référence pour dépister une sténose des artères rénales chez un hypertendu. En plus de l’analyse artérielle, l’étude du parenchyme rénal, avec la taille des reins, la présence de kystes ou de tumeurs solides, l’état des cavités urinaires, complète l’examen et apporte des informations importantes dans le contexte de la découverte d’une sténose artérielle. Sur l’analyse doppler, la mesure des vitesses maximales dépiste la sténose lorsque la vitesse systolique dépasse 2 m/s. De nombreux indices indi- difficiles Ces hypertendus difficiles rects permettent l’estimation du degré de sténose et l’évaluation du retentissement hémodynamique d’aval. La mesure du temps de montée systolique, lorsque il est supérieur à 0,05 s, et l’augmentation des résistances intrarénales sont les critères robustes d’un retentissement hémodynamique d’aval. Pour le dépistage d’une sténose et par comparaison avec l’artériographie, la sensibilité du Doppler des artères rénales est de 89 à 100 % et la spécificité de 73 à 95 % selon les études. Les limites de l’examen sont dépendantes de l’opérateur et du patient, en rapport avec : – une mauvaise échogénicité notamment en cas d’obésité, de cicatrice abdominale, de météorisme (chez un patient non à jeun, par exemple) ; – des situations anatomiques particulières (comme l’existence d’une boucle de l’artère rénale responsable d’une accélération des vitesses à ce niveau). Devant ce tableau, il n’a pas été réalisé de test d’imputabilité de la sténose vis-à-vis de l’hypertension artérielle, et une artériographie rénale avec angioplastie dans le même temps est programmée d’emblée. Le but du bilan d’imputabilité est de démontrer que la sténose détectée est bien responsable de l’hypertension artérielle. En effet, il existe des sténoses des artères rénales qui ne sont pas la cause de l’HTA mais plutôt sa conséquence. Dans cette situation, un geste d’angioplastie ne permet pas une amélioration des chiffres tensionnels. Les examens qui permettent d’imputer la sténose d’une artère rénale dans l’hypertension artérielle sont la scintigraphie rénale, sensibilisée par le captopril, et le dosage de la rénine dans les veines rénales. Dans certains cas, la suspicion d’HTA rénovasculaire est telle que le test d’imputabilité n’apporte pas d’élément supplémentaire sur la décision de revascularisation ; par exemple : – en cas d’asymétrie rénale, avec un rein de plus petite taille du côté de la sténose ; – en cas d’HTA systolo-diastolique sévère, résistante aux traitements antihypertenseurs ; – en cas d’élévation de la créatinine plasmatique sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou antagonistes de récepteurs de l’angiotensine 2 ; – en cas d’hyperaldostéronisme secondaire (caractérisé par une élévation de la rénine plasmatique et de l’aldostérone plasmatique et urinaire). Chez Mr B. la scintigraphie rénale n’a pas été réalisée en raison : • du niveau tensionnel élevé ; • de l’existence d’une hypokaliémie suggérant la présence d’un hyperaldostéronisme secondaire ; • de la volonté du patient à avoir la prise en charge “la plus rapide possible” en raison de ses activités professionnelles. Ainsi, quel que soit le résultat de la scintigraphie rénale, Mr B. aurait de toute façon bénéficié d’une artériographie des artères rénales. C’est pourquoi il a été décidé de réaliser d’emblée cet examen en le couplant au geste d’angioplastie dans le même temps. Cette erreur de diagnostic du Doppler des artères rénales mérite une explication. Il est probable que la présence de la boucle artérielle a conduit à une augmentation de la vitesse artérielle et à l’interprétation erronée d’une sténose à ce niveau. Il faut expliquer cette hypertension artérielle résistante accompagnée d’une hypokaliémie. La poursuite du bilan étiologique s’impose. Il est décidé de profiter de l’injection d’iode de l’artériographie pour réaliser dans la foulée un scanner des glandes surrénales. Celui-ci met en évidence une masse surrénalienne droite hypodense, aux contours réguliers, homogène, mesurant 27 x 45 mm ; la surrénale gauche a une morphologie normale. Existence d’une masse surrénalienne droite hypodense, aux contours réguliers, homogène, mesurant 27 x 45 mm ; la surrénale gauche a une morphologie normale. L’artériographie a été réalisée. Contre toute attente, elle retrouve deux artères rénales normales sans aucune sténose en particulier à l’ostium de l’artère rénale droite. On observe une boucle au niveau de l’artère rénale droite. L’artériographie ne retrouve pas de sténose artérielle mais une boucle artérielle postostiale. Mr B. bénéficie, 15 jours plus tard, d’une exploration hormonale surrénalienne. Celle-ci a été réalisée après instauration d’un traitement antihypertenseur ne perturbant pas l’interprétation des dosages de rénine et d’aldostérone (antagonistes calciques et antihypertenseurs centraux) et à distance de l’exploration radiologique iodée. L’exploration surrénalienne retrouve : – une rénine active effondrée à 3 pg/ml (normales entre 10 et 25 pg/ml) ; 517 ces hypertendus Ces hypertendus difficiles – une aldostérone plasmatique augmentée à 193 pg/ml (valeurs normales 30-145 pg/ml) ; – une aldostéronurie très augmentée à 44 µg/24 heures (valeurs normales 517 µg/24 heures) ; – après 1 mg/kg de captopril, il n’y a pas de freinage de l’aldostérone plasmatique et la rénine reste basse ; – un cortisol libre urinaire est normal à 37 µg/24 heures (valeurs normales 5-90 µg/ 24 heures), éliminant un hypercorticisme ; – les métanéphrines urinaires sont normales à 159 nmol/mmol de créatinine (normale < 385), éliminant un phéochromocytome. Ce bilan indique l’existence d’un hyperaldostéronisme primaire typique, avec une rénine basse, une élévation de l’aldostérone plasmatique et urinaire, un rapport aldo- stérone plasmatique/rénine plasmatique > 23. L’absence de freinage sous captopril est en faveur d’un adénome de Conn (alors que dans l’hyperplasie surrénalienne, l’aldostérone diminue et la rénine augmente après administration). Le diagnostic retenu est donc celui d’un adénome de Conn de la surrénale droite. Un traitement par un antialdostérone (spironolactone) a été débuté à la dose de 1,5 mg/kg, en association aux diurétiques thiazidiques (du fait de la rétention hydrosodée présente chez ce type de patients) et aux antagonistes calciques (qui permet de diminuer la sécrétion d’aldostérone). Après un mois de traitement, la pression artérielle était revenue à 150/90 mmHg. Une chirurgie de l’adénome de Conn est N OUVELLES prévue dans les semaines à venir. Celle-ci consiste soit en une adénomectomie, soit en une surrénalectomie unilatérale. Il s’agit d’une intervention à faible morbidité qui permet de normaliser la kaliémie dans tous les cas et la pression artérielle dans 50 à 70 % des cas. Plus la réponse tensionnelle à la spironolactone a été favorable, plus le bénéfice de la chirurgie sera important sur la baisse tensionnelle. L’histoire de M. B. finit bien, mais et si l’échodoppler des artères rénales reste le meilleur moyen de dépistage des sténoses des artères rénales, il faut savoir que des faux positifs existent. L’existence d’une boucle au niveau de l’artère rénale peut constituer un piège. Il faut parfois se méfier des diagnostics trop faciles ! D E L’ I N D U S T R I E Communiqués publicitaires des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique Cozaar®-Hyzaar®-Fortzaar® Une vraie gamme, adaptée au service des patients hypertendus Le choix de développement de MSD : efficacité démontrée, tolérance reconnue, simplicité d’1 comprimé par jour au même prix Avec l’arrivée sur le marché de Fortzaar®, la gamme losartan s’enrichit d’un nouvel outil permettant un traitement personnalisé pour chaque patient hypertendu. 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