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Selon les vestiges retrouvés, et les traditions que nous
possédons, ce serait 200 ans avant l'ère chrétienne que
les travaux de ce district auraient atteint l'apogée de leur
puissance, et
la
ville de Carthagène sa plus grande impor-
tance
historiqw~,
car elle devint alors ville libre, se gou-
vernant
par
elle-même et possédant une population qui
devait
être
très-nombreuse, si l'on s'en rapporte aux ins-
criptions de plusieurs dalles et de soubassements décou-
verts en
1776
qui lui attribuaient le nom de
Municipium
Ficariense
à l'époque que nous venons d'indiquer.
Plusieurs siècles plus tard, 600 ans après Jésus-Christ,
l'invasion arabe amena la décadence et la chute de l'indus-
trie minière, non-seulement dans ce distrist, mais encore
dans toutes les provinces de l'Espagne où la race maure
s'était répandue.
Ce
n'est qu'en '1462, après leur expul-
sion, que les marquis
.de
Villena et de Villafranca entre-
prirent de rendre à ces localités désertes une ombre de
l'animation et de l'activité industrielle qui avaient fait leur
ancienne splendeur, en continuant l'exploitation des
tra-
chytes alunifères du
Cabeza
Rajado,
près
du petit village
d'Alumbres.
L'exploitation des gisements métallifères recommença
à prendre un peu de vie, et se développait peu à peu,
lorsqu'à la
fin
du
rnme
siècle, époque de la découverte des
mines d'Amérique,
fut
lancé un décret royal ordonnant la
suspension des travaux de mines, ainsi que la fermeture
de tous les puits et galeries, avec défense formelle de
fouiller désormais les entrailles du sol de la péninsule.
Cet ordre fut le dernier coup porté à l'exploitation mi-
nière de l'Espagne; les immenses richesses que l'on
découvrait journellement en Amérique appelèrent bientôt