Traitement conservateur du cancer épithélial de l’ovaire D

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D ossier
Traitement conservateur du cancer épithélial
de l’ovaire
Conservative treatment in epithelial ovarian cancer
» P. Morice (1), E. Leblanc (2), A. Rey (1), M. Baron (3), D. Querleu (4), J. Blanchot (5), P. Duvillard (1), J.-M. Classe (6), P. Bonnier (7),
GCCLCC (6) et SFOG (7)
L
e traitement chirurgical de référence des patientes présentant un cancer épithélial de l’ovaire de stade I ou
II repose sur l’hystérectomie associée à une salpingoovariectomie bilatérale avec prélèvement péritonéal (lavage
péritonéal, omentectomie, biopsies péritonéales multiples et
exérèse des implants péritonéaux dans les tumeurs de stade
II) avec ou sans prélèvement ganglionnaire. Un traitement
conservateur d’au moins une partie d’un ovaire et de l’utérus
afin de préserver la fertilité chez les patientes jeunes a été proposé dans certains cas précis de patientes atteintes d’un cancer
épithélial de l’ovaire (1, 2). Néanmoins, dans ces études, les
résultats et les limites d’un tel traitement ne sont pas clairs.
Seules quatre études portant sur les résultats d’un traitement
conservateur et réalisées sur un grand nombre de patientes
ont été publiées (3-6). Néanmoins, en raison de la discordance
des résultats d’un tel traitement dans ces études, nous avons
décidé d’entreprendre une étude multicentrique rétrospective
sur le traitement conservateur du cancer épithélial de l’ovaire
dans notre pays afin d’établir clairement les limites d’un tel
traitement.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Un questionnaire a été adressé aux médecins membres de deux
sociétés savantes françaises (Groupe des Chirurgiens de Centre de Lutte Contre le Cancer et Société Française d’Oncologie
Gynécologique) afin de colliger les cas relatifs à un traitement
conservateur du cancer épithélial de l’ovaire. La réalisation de
cette étude a obtenu l’accord d’un comité de recherche clinique hospitalier en janvier 2003. Les critères de sélection des
patientes ont été les suivants :
Tumeur ovarienne épithéliale (les lames histologiques de la
tumeur ovarienne initiale et de la récidivante éventuelle ont
1. Institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94800 Villejuif.
2. Centre Oscar-Lambret, 3, rue Frédéric-Combemale, 59020 Lille.
3. Centre Henri-Becquerel, rue d’Amiens, 76038 Rouen.
4. Institut Claudius-Regaud, 20-24, rue du Pont-Saint-Pierre, 31052 Toulouse.
5. Centre Eugène-Marquis, rue de la Bataille-de-Flandre-Dunkerque, 35042 Rennes.
6. Groupe des chirurgiens du Centre de lutte contre le cancer.
7. Société française d’oncologie gynécologique.
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été centralisées et examinées par le même pathologiste (P.
Duvillard). Une tumeur invasive a été définie par la présence
d’une infiltration du stroma supérieure à 10 mm2. Le grade de
la tumeur a été défini en fonction de la classification de Silverberg (7). Dans les cas de carcinome à cellules claires, les grades
histologiques et cytologiques ont été déterminés.
Traitement conservateur avec préservation d’au moins une
partie de l’ovaire et de l’utérus.
Âge limite inférieur à 40 ans car l’objectif d’une telle chirurgie conservatrice était de préserver la fertilité.
Toutes les patientes devaient avoir bénéficié d’une salpingoovariectomie du côté de la tumeur ovarienne avec stadification
complète péritonéale (lavage péritonéal, omentectomie, biopsies péritonéales multiples) lors de l’exérèse initiale complète
ou lors de la chirurgie de restadification, mais avant administration de la chimiothérapie, le cas échéant. Curetage utérin,
lymphadénectomie, biopsie de l’ovaire restant et appendicectomie étaient facultatifs. Ces procédures pouvaient avoir été
effectuées lors du traitement chirurgical de la tumeur ovarienne (si les patientes avaient été correctement diagnostiquées et traitées lors de la première intervention chirurgicale)
ou lors d’une seconde chirurgie de restadification (par laparotomie ou laparoscopie).
Une chimiothérapie adjuvante devait avoir été administrée
au moins chez les patientes ayant une tumeur de stade supérieur à IC. Dans ce cas, au moins 4 cures de chimiothérapie à
base de platine étaient requises.
Suivi supérieur à 1 an après traitement conservateur.
Le stade FIGO (classification de 1987) a été défini en utilisant
la description macroscopique effectuée au cours de l’intervention (ou des interventions chirurgicales) et l’analyse histologique des prélèvements réalisés lors de la chirurgie initiale et de
la chirurgie de restadification.
Le suivi des patientes comportait un examen clinique, un
dosage des marqueurs sanguins et une échographie effectuée
au moins tous les 6 mois au cours de la première année suivant
l’intervention, puis tous les ans.
Le taux de récidives, la survie globale (SG), la survie sans
récidive (SSR), la fertilité et le nombre de grossesses ont été
étudiés. Les caractéristiques des patientes ayant présenté une
récidive ont été examinées.
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RÉSULTATS
Sur les 59 patientes potentiellement éligibles, 25 ont été
exclues : 8 patientes avaient une tumeur ovarienne d’un type
histologique différent (tumeur non épithéliale dans 4 cas et
tumeur à la limite de la malignité (borderline) dans 4 cas), 7
patientes initialement traitées de manière conservatrice ont
eu une hystérectomie totale lors de la chirurgie de restadification ou de contrôle (en l’absence de récidive), 5 patientes
avaient un stadification incomplète (non pratiquée dans 3 cas
ou omission d’au moins une des procédures requises chez 2
patientes), 1 patiente a subi une stadification complète mais
après 6 cures de chimiothérapie, 1 patiente n’avait pas reçu
de chimiothérapie adjuvante pour une tumeur de stade IC
(tumeur à cellules claires), 1 patiente dont les lames histologiques de la tumeur initiale n’étaient pas disponibles pour
l’examen centralisé, 1 patiente âgée de plus de 40 ans lors de la
chirurgie initiale et 1 patiente dont le suivi était inférieur à 12
mois. Ainsi, 34 patientes satisfaisaient aux six critères d’inclusion et ont constitué notre groupe d’étude.
la fois d’endosalpingiose et d’implants non invasifs ont été identifiés dans les ganglions. Une appendicectomie a été pratiquée chez
16 patientes et un curetage utérin chez 9 autres. Sur les 23 patientes de sous-type histologique mucineux ou mixte, 13 ont eu une
appendicectomie. Chez 25 patientes, une biopsie systématique
de l’ovaire controlatéral (normal dans tous les cas) a été réalisée.
Sur les 32 patientes ayant subi une chirurgie de restadification,
2 (6%) avait un stade tumoral plus avancé (des implants péritonéaux ont été identifiés sur le péritoine au niveau de la trompe de
Fallope dans un cas et la cytologie péritonéale a été positive chez
l’autre patiente). Trente-trois patientes souffraient d’une tumeur
de stade I et de stade II.
Une chimiothérapie adjuvante à base de platine a été administrée chez 10 patientes. Le nombre médian de cures de chimiothérapie a été de 6 (extrêmes : 4-6). Cinq patientes ont reçu
un association de paclitaxel et de platine. Une chimiothérapie
adjuvante a été administrée à 3 patientes ayant une tumeur de
stade > IA et à 7 patientes ayant une tumeur de stade IA grade
2 (stade IA grade 1, n =1 ; stade IA grade 2, n = 4 et stade IA
grade 3, n = 2). Une chirurgie de second regard a été pratiquée
chez une patiente et a été normale.
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Caractéristiques des patientes
L’âge médian des 34 patientes à la date de l’intervention
chirurgicale était de 27 ans (extrêmes : 14-36). Vingt-trois patientes étaient nullipares. Quatre patientes présentaient des antécédents d’infertilité. Deux d’entre elles avaient reçu un traitement
par induction de l’ovulation. Deux patientes présentaient des
antécédents de tumeur ovarienne à la limite de la malignité. Le
tableau clinique des patientes comportait des symptômes liées à
leur pathologie dans 68% des cas (23/34). Une distension abdominale (41%, 14/34) et des douleurs abdominales (32%, 11/34)
étaient les symptômes les plus fréquents. Le cancer de l’ovaire a
été objectivé chez 6 patientes asymptomatiques (18%) lors d’une
échographie abdominopelvienne. Chez 5 patientes, le symptôme
de présentation n’était pas connu. Chez une patiente, la tumeur
a été diagnostiquée au cours de la grossesse (à 16 semaines) lors
d’une échographie pelvienne de routine.
Les types histologiques étaient les suivants : séreux (3-9 %),
mucineux (21-62 %), endométrioïde (5-15 %), tumeurs à petites cellules (2-5 %) et mixte (mucineux et séreux) (3-9 %). La
différenciation tumorale était la suivante : grade 1 (15-44 %),
grade 2 (15-44 %) et grade 3 (4-12 %). La répartition de ces 34
patientes selon la stadification FIGO était la suivante : 30 stade
IA (grade 1, n = 13 ; grade 2, n= 14 et grade 3, n = 3) ; 3 stade IC
(grade 1, n = 2 et grade 3, n= 1) et 1 stade II (grade 2).
Une chirurgie de stadification complète initiale a été réalisée chez
2 patientes et une chirurgie de restadification chez 32 patientes
après un délai médian de 45 jours (extrêmes : 7-149) suivant la
première opération. Une approche laparoscopique a été utilisée
pour la chirurgie de restadification dans 4 cas. Vingt-six et 24
patientes respectivement ont subi une lymphadénectomie paraaortique et pelvienne. Chez aucune d’elles, après analyse histologique des ganglions lymphatiques, le stade n’a été jugé plus
avancé. Chez une patiente ayant des antécédents de tumeur à la
limite de la malignité (cas n° 11 dans le tableau), des inclusions à
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Récidive et survie
Les taux de récidives et de survies en fonction du stade
de la tumeur ont été étudiés chez ces 34 patientes. La
durée médiane du suivi a été de 47 mois (extrêmes : 11224 mois). Vingt-quatre patientes étaient vivantes sans récidive.
Deux patientes ont subi une kystectomie par laparoscopie ou
laparotomie pour une tumeur suspecte sur l’ovaire restant. Dans
ces deux cas, l’histologie était bénigne. Onze patientes ont présenté une récidive sur une période moyenne de 16 mois (extrêmes : 2-48 mois). Les caractéristiques de ces 11 patientes sont
présentées en détail dans le tableau. Dix patientes étaient atteintes d’une tumeur invasive récidivante et 1 patiente (tumeur de
stade IA grade 1) avait une récidive à la limite de la malignité sur
l’ovaire préservé (cas n°11 dans le tableau). Sur les 11 patientes,
la première récidive a été observée au niveau de l’ovaire controlatéral restant dans 9 cas (isolée dans ce site chez 5 patientes). Une
patiente (cas n° 10) traitée pour une tumeur de stade IA grade
2 (avec un prélèvement biopsique de routine normal de l’ovaire
restant lors de la chirurgie de restadification) a rapidement développé une tumeur controlatérale 2 mois après chirurgie de restadification. Dix patientes ont eu une exérèse de l’ovaire restant lors
du traitement chirurgical de la récidive et 8 une hystérectomie.
Une patiente a développé une “récidive inhabituelle”. Ce cas a
été précédemment publié en tant qu’observation clinique par
l’équipe qui l’avait traitée (8). Cette jeune patiente a été initialement traitée pour une volumineuse tumeur ovarienne par
laparotomie avec une incision transversale basse avec salpingoovariectomie droite, mais avec une rupture peropératoire de
la tumeur. L’analyse histologique a mis en évidence la présence
d’une tumeur mucineuse à la limite de la malignité avec des petits
foyers de carcinome invasif bien différencié. Trois mois plus tard,
elle a subi une laparotomie de restadification comportant une
stadification complète péritonéale, une lymphadénectomie et
27
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Tableau. Caractéristiques des 11 patientes ayant présenté une récidive.
N°du cas
Âge
(ans)
Stade initial*
Sous-type
histologique
Grade de la
tumeur
Chimiothérapie
adjuvante
Intervalle** Localisation de la récidive
(mois)
Traitement
de la récidive***
Évolution****
1
33
IA
Cellules
claires
3
Oui
6
Para-aortique et foie
Chirurgie et CT
VMP à 14 mois
2
20
IA
Mixte
2
Non
3
31
IC
Séreux
3
Oui
12
Ovaire
Chirurgie et CT
VSSM à120 mois
6
Ovaire et péritoine et foie
CT
Décès à 3 mois
4
36
IIA
Mixte
2
Oui
5
Ovaire et péritoine
Chirurgie et RT
Décès à 16 mois
5
31
IA
Endométroïde
2
Oui
14
Ovaire et péritoine
Chirurgie et CT
VSSM à 44 mois
6
22
IC
Séreux
1
Oui
44
Ovaire et péritoine
Chirurgie et CT
VSSM à mois
7
22
8
18
IA
Mucineux
2
Oui
24
Ovaire
Chirurgie et CT
Inconnue
IA
Mucineux
1
Non
7
Ovaire
Chirurgie et CT
Décès à 40 mois
9
27
IC
Mucineux
1
Non
48
Lésion
Chirurgie + CT
VMP à 39 mois
10
16
IA
Mucineux
2
Non
2
Ovaire
Chirurgie
Décès à 54 mois
11*****
32
IA
Mucineux
1
Non
16
Ovaire
Chirurgie
VSSM à 12 mois
* Stade de la maladie selon la classification FIGO de 1987. ** Intervalle évalué entre le dernier traitement (chirurgie ou dernière cure de chimiothérapie) et la récidive. *** CT : chimiothérapie ; RT : radiothérapie. **** Évolution évaluée à partir
de la date de la première récidive : VMP : vivant avec maladie persistante ; VSSM : vivant sans signe de maladie. ***** Récidive borderline.
une appendicectomie. Comme tous les prélèvements étaient
négatifs, on n’a pas administré de chimiothérapie adjuvante,
mais cette tumeur a été considérée comme étant de stade IC
en raison de la rupture peropératoire de la lésion lors de la
chirurgie initiale. Quatre ans plus tard, elle a développé une
récidive isolée au niveau de la lésion (sans maladie péritonéale
ou ovarienne) qui a été traitée par exérèse chirurgicale suivie d’une chimiothérapie (à base de platine et paclitaxel). Une
récidive de la lésion controlatérale a été observée 2 ans après.
Sept patientes ayant une tumeur de stade IA et toutes celles
ayant une tumeur de stade > IC ont développé une récidive. Sur les 10 patientes ayant une récidive invasive, les
stades et les grades ont été les suivants : stade IA G1, n = 1
; stade IA G2, n = 4 ; stade IA G3, n =1 et stade > IC, n = 4.
Les taux de survie globale à 3 et 5 ans (IC) pour toutes les
patientes ont été respectivement de 96 % (79-99 %) et 84 %
(62-95 %). Les taux de SSR à 3 et 5 ans (IC) pour toutes les
patientes ont été respectivement de 74 % (57-87 %) et 63 %
(43-80 %) (figure 1). Les taux de SG et de SSR à 5 ans (IC)
pour les patientes ayant une tumeur de stade IA ont été
respectivement de 87 % (62-96 %) et 78 % (59-90 %) (figure
2). Selon le grade de la tumeur, la SSR à 5 ans (IC) pour
les patientes ayant une tumeur de stade IA a été de 92 %
(67-99 %) chez les patientes ayant une tumeur de grade 1
et de 70 % (43-88 %) chez celles ayant une tumeur de grade
2 (figure 3).
Résultats concernant la fonction ovarienne
et la fertilité
Dix grossesses (9 spontanées et 1 induite) sont survenues chez
9 patientes. Parmi les 23 patientes en vie sans récidive (et qui
n’ont pas été traitées radicalement à la date de la récidive),
28
9 grossesses sont survenues chez 8 patientes au cours d’une
période de 12 mois à 16 ans après la chirurgie initiale. Une
patiente a développé une récidive après une grossesse. Six des
grossesses ont connu une évolution normale, une s’est achevée par une fausse couche (suite à une fécondation in vitro)
et une est actuellement en cours. Dans 2 cas, l’évolution de la
grossesse est inconnue. Deux grossesses sont survenues chez
une patiente après une kystectomie par laparoscopie pour une
tumeur suspecte sur l’ovaire restant (kyste bénin). La patiente
dont la récidive a été borderline a eu une salpingo-ovariectomie du côté de la tumeur récidivante avec biopsies multiples
et préservation de l’utérus. Cette patiente tente actuellement
d’avoir un enfant (don d’ovocytes). Aucune patiente n’a eu de
chirurgie de totalisation après une grossesse (en l’absence de
récidive).
DISCUSSION
Dans la littérature, les résultats du traitement conservateur
dans le cancer épithélial de l’ovaire continuent de faire l’objet
de nombreuses controverses. Ce traitement a été initialement
proposé à des patientes jeunes à faible parité présentant les
caractéristiques suivantes : tumeur de stade IA, tumeur encapsulée sans adhérences, sans invasion de la capsule, des vaisseaux lymphatiques ou du mésovarium, lavages péritonéaux
négatifs et suivi étroit (1). Mais les résultats d’un tel traitement
chirurgical dans le cancer épithélial de l’ovaire sont rares.
Les études prospectives (randomisées) sont irréalisables car
les indications d’un traitement conservateur sont exceptionnelles ; seules des études rétrospectives bien conduites peuvent donc apporter un éclairage plus précis sur les résultats
La Lettre du Gynécologue - n° 315 - octobre 2006
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Figure 2. Courbes de survie des patientes ayant une tumeur de stade IA.
Figure 1. Courbes de survie de toutes les patientes.
Figure 3. Courbes de survie sans récidive selon le grade de la tumeur
chez les patientes ayant une tumeur de stade IA.
d’un tel traitement. Si nous excluons la présente étude, seules
deux autres études publiées dans la littérature ont inclus un
nombre suffisant de patientes : une étude italienne portant
sur 56 patientes (3, 6) et une étude américaine sur 52 patientes recrutées dans 8 centres (5). Dans les études italienne et
américaine, respectivement 43 % (24/56) et 20 % (10/52) des
patientes présentaient une tumeur de stade IC (3, 5, 6). Ces
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trois études semblent suggérer que le traitement conservateur
pourrait être proposé sans risque, même à des patientes ayant
une tumeur de stade IC. En outre, Raspagliesi et al. (9) ont rapporté une étude portant sur 10 patientes traitées de manière
conservatrice avec des facteurs pronostiques peu favorables :
2 patientes avaient une tumeur de stade IA grade 3, 2 patientes
une tumeur de stade IC et 6 patientes une tumeur de stade III.
Parmi ces 10 patientes présentant un cancer de l’ovaire à haut
risque, aucune n’a développé de récidive. En termes de stade
tumoral, existe-t-il une limite à la chirurgie conservatrice ?
Il y a trois ans, nous avons cependant publié une étude préliminaire sur les résultats de la chirurgie conservatrice dans
ce contexte dans un groupe de patientes traitées dans une
seule institution (4). Ces résultats préliminaires étaient préoccupants. En effet toutes les patientes ayant une tumeur de
stade supérieur à IA ont développé une récidive. Pour tenter
d’expliquer une telle différence avec les études italienne et
américaine, nous avons décidé de réaliser une étude multicentrique rétrospective dans notre propre pays. Des critères
d’inclusion particulièrement stricts ont été définis afin d’obtenir les résultats les plus fiables possibles. La définition de ces
critères d’inclusion est essentielle pour expliquer les différences observées. Parmi les 59 patientes potentiellement éligibles
étudiées dans la présente étude, 34 correspondaient à tous les
critères d’inclusion. D’après ces critères d’inclusion, seules les
patientes chez lesquelles une stadification complète péritonéale a été effectuée ont été recrutées, afin de déterminer aussi
précisément que possible le stade de la tumeur. Une récente
étude randomisée a démontré l’importance thérapeutique de
la stadification complète péritonéale chez les patientes ayant
une tumeur de stade précoce (10). Cette procédure de stadification est particulièrement importante chez les patientes
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Dossier
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30
ayant une tumeur de stade apparemment précoce. En effet,
selon les résultats, le traitement adjuvant peut être évité. La
stadification doit inclure une cytologie ou un lavage péritonéal, une omentectomie et des biopsies péritonéales multiples
(1, 2). La stadification ganglionnaire a été jugée facultative car
le bénéfice d’un tel examen est toujours controversé.
Le second critère d’inclusion concernait l’utilisation de la
chimiothérapie. L’une des principales différences entre les
études publiées concernant les résultats cliniques chez les
patientes ayant une tumeur de stade supérieur à IC, nous
avons préféré inclure uniquement les patientes ayant reçu une
chimiothérapie adjuvante pour une tumeur de stade supérieur
à IC. L’intérêt du traitement adjuvant chez les patientes ayant
une tumeur de stade IC fait toujours l’objet de débats dans
la littérature. Néanmoins, dans la présente étude, nous avons
décidé de ne sélectionner que les dossiers des patientes ayant
une tumeur de stade > IC traitées par chirurgie conservatrice
suivie d’un traitement adjuvant afin d’être assurés qu’une récidive ultérieure ne serait pas liée à l’absence éventuelle de traitement adjuvant. Une seule patiente de la présente étude a été
exclusivement traitée par chirurgie pour une tumeur de stade
IC (cas n°9 dans le tableau). Ce cas est largement détaillé
dans la section “résultats”. Bien que cette tumeur ait pu être
initialement classée comme une tumeur de stade IA ou IC,
elle a été considérée par l’équipe traitante comme une tumeur
de stade IC en raison de sa rupture peropératoire (absence
de cytologie péritonéale lors de la chirurgie initiale). Il s’agit
du seul cas de tumeur de stade IC qui n’ait pas été traité par
chimiothérapie adjuvante dans la présente étude. En outre, les
caractéristiques de la récidive (récidive à 48 mois) observées
dans ce cas n’étaient probablement pas liées à l’absence éventuelle de traitement adjuvant au cours du traitement initial.
Dans l’étude italienne, 11 patientes sur 19 ayant une tumeur de
stade IC n’ont pas reçu de traitement adjuvant (3). Dans celle
de Schilder et al. (5), 2 des 10 patientes ayant une tumeur de
stade IC ont été traitées exclusivement par chirurgie. Le type
de chimiothérapie utilisé est également important. Le traitement de référence est une chimiothérapie à base de platine.
Lors de l’étude publiée par Schilder et al. (5), 5 des 19 patientes ont reçu un traitement adjuvant comportant du melphalan
en monothérapie. Dans la présente série, les patientes traitées
selon des schémas autres qu’une chimiothérapie à base de platine ont été exclues.
Le dernier critère d’inclusion important, et probablement l’un
des plus importants, est l’analyse histologique centralisée de
la tumeur ovarienne effectuée par le même anatomopathologiste (les patientes étaient exclues si les lames histologiques de
la tumeur initiale n’étaient pas disponibles). Dans la série de
Schilder et al. (5), les lames histologiques ont été examinées
par une anatomopathologiste dans chacun des huit centres
participant à cette étude multicentrique. L’examen centralisé
final n’a été effectué que dans les cas douteux en termes de
définition du type histologique ou du grade de la tumeur. Dans
la présente étude, la classification de 4 patientes examinées a
été revue et elles ont été considérées comme présentant une
tumeur à la limite de la malignité. La classification du grade de
la tumeur a été revue chez une patiente. Un examen anatomopathologique centralisé est probablement essentiel. dans les
études rétrospectives sur les tumeurs ovariennes
Nos résultats confirment, à l’instar de ceux des études italienne
et américaine, que le traitement conservateur pourrait être proposé sans risque chez les patientes ayant une tumeur de stade
IA grade 1. À la différence des autres études, et même si le nombre de patientes ayant une tumeur de stade supérieur à IC est
faible, le fait qu’elles aient toutes développé une récidive semble
suggérer qu’il ne faille pas proposer ce traitement à des patientes ayant une tumeur de stade supérieur à IC. Ce résultat n’a
pu être expliqué par l’absence de traitement adjuvant, l’absence
de stadification complète chirurgicale (diagnostic erroné d’une
tumeur d’un stade plus avancé) ou une chimiothérapie incorrecte, étant donné que tous ces éléments faisaient partie de nos
critères d’inclusion. En outre, la majorité des tumeurs récidivantes ont concerné l’ovaire restant (8 sur 10 récidives invasives). L’ovaire épargné est donc le site de la première récidive
chez la majorité des patientes. Ce résultat n’a pas été aussi évident lors des deux autres études : seulement deux récidives sur
cinq étaient localisées sur l’ovaire épargné dans l’étude italienne
et trois sur cinq dans l’étude américaine (3, 5, 6).
Nous avons également observé que la SSR de la tumeur de
stade IA grade 2 a été très différente de celle rapportée dans
la littérature après chirurgie radicale, même si le nombre de
ces patientes est faible dans la présente étude. Dans la littérature, la survie des patientes atteintes de ce type de tumeur
varie de 77 à 94 % alors que, lors de notre étude, la SSR chez
les patientes ayant une tumeur de stade IA grade 2 n’a été que
de 70 % (11-14). Dans les études italienne et américaine, respectivement deux patientes sur huit et deux patientes sur six
ayant une tumeur de stade IA grade 2 ont présenté une récidive (3, 5, 6). Ainsi, dans les trois principales études portant
sur la chirurgie conservatrice, le risque de récidive semble
augmenter après chirurgie conservatrice chez les patientes
ayant une tumeur de stade IA grade 2. Une chimiothérapie
adjuvante systématique chez ces patientes n’a pas d’indication
formelle, mais un tel traitement pourrait-il réduire le risque
de récidive après chirurgie conservatrice ? Dans la présente
étude, 2 patientes sur 4 ayant une tumeur récidivante de stade
IA grade 2 ont reçu un traitement adjuvant et, dans l’étude italienne, les deux patientes ayant une récidive ont reçu 6 cures
de chimiothérapie à base de platine (6).
Lors de notre étude rétrospective, seule une des 3 patientes
ayant une tumeur de stade IA grade 3 a développé une récidive. Le nombre de patientes ayant une tumeur de stade IA
grade 3 est cependant trop faible pour émettre une conclusion définitive sur ce sous-groupe de patientes. En outre, deux
d’entre elles présentaient une très petite tumeur borderline
de grade 3 ou endométrioïde (avec une composante à cellules
claires pour l’une d’elles). Ce point (faible taille de la tumeur) a
expliqué pourquoi certaines patientes ont été traitées exclusivement par la chirurgie pour une tumeur de stade IA grade 3,
alors que de telles patientes reçoivent habituellement un traiteLa Lettre du Gynécologue - n° 315 - octobre 2006
ment adjuvant. Avec une survie respectivement de 23 et 29 mois,
aucune des 2 patientes mentionnées ci-dessus n’a présenté de
récidive. Le sous-type histologique peut également être un facteur pronostique important. Un taux de récidives supérieur n’a
pas été mis en évidence par Schilder et al. chez 5 patientes ayant
une tumeur à cellules claires (5). En général, les tumeurs à cellules
claires semblent néanmoins être associées à un moins bon pronostic que les tumeurs séreuses, mucineuses et endométrioïdes
(11-14). Dans cette série, une des 2 patientes atteintes de ce type
de tumeur a développé une récidive (l’autre patiente avait une très
petite tumeur inférieure à 1 cm au sein d’un volumineux kyste
endométrioïde). Nous pensons que le traitement conservateur
pourrait être envisagé chez les patientes présentant une tumeur
séreuse, mucineuse ou endométrioïde, mais ne devrait pas être
envisagé chez celles ayant des tumeurs plus agressives telles que
le carcinome à cellules claires ou anaplasique. Comment pouvons-nous expliquer le taux de récidive supérieur observé dans
notre étude après traitement conservateur de la tumeur de stade
IC ou IA grade 2 ? L’un des dangers du traitement conservateur
du cancer épithélial de l’ovaire est de ne pas éliminer un cancer
invasif microscopique au niveau de l’ovaire restant. Munnell (15)
a estimé à 12% le risque de cancer microscopique au niveau de
l’ovaire controlatéral macroscopiquement normal. Ces résultats expliquent pourquoi des biopsies systématiques de l’ovaire
controlatéral ont été recommandées (1, 15). Cependant, une telle
procédure pourrait conduire à des adhérences et à une infertilité
ultérieure. Lors de l’étude de Zanetta et al. et lors de notre étude,
aucune patiente n’a présenté de métastases microscopiques de
l’ovaire normal macroscopiquement lors des biopsies systématiques (3, 6). Cette procédure ne doit être envisagée que chez les
patientes ayant des tumeurs suspectes de l’ovaire restant.
Deux études récentes se sont intéressées à l’évaluation du risque
d’atteinte controlatérale occulte chez les patientes ayant un cancer épithélial de l’ovaire macroscopique unilatéral de stade I (16,
17). Dans l’étude de Benjamin et al. (16), seules 3 des 118 patientes (2,5%) ayant un cancer épithélial de l’ovaire de stade I présentaient une atteinte ovarienne occulte. Aucune de ces 3 patientes
n’avait de tumeur de stade IA : 2 d’entre elles présentaient une
tumeur de stade IC (grade 1 et 3) et la dernière une tumeur de
stade IB grade 3. Dans l’étude rapportée par Amsalem et al. (17),
3 des 25 patientes ayant une tumeur chirurgicale de stade IA ou
IC avaient un envahissement microscopique occulte de l’ovaire
controlatéral : 2 cas de tumeur de stade IB grade 3 et 1 cas de
tumeur de stade III et de grade histologique 1. Ces résultats suggèrent qu’un envahissement microscopique controlatéral pourrait exister chez les patientes ayant une tumeur de stade IC et/ou
chez celles à maladie de stade précoce mais à tumeur de grade 3.
De tels résultats n’ont pas été observés chez les patientes ayant
une tumeur de stade IA grade 1 ou 2.
Récemment, un article intéressant a été publié sur l’incidence des
tumeurs précancéreuses au niveau de l’ovaire controlatéral chez
les patientes à cancer ovarien unilatéral (18). Les lésions prémalignes (kystes d’inclusion, atypie nucléaire et stratification épithéliale) et une surexpression de Bcl-2 ont été plus fréquentes chez
les patientes ayant un cancer de l’ovaire controlatéral que dans
La Lettre du Gynécologue - n° 315 - octobre 2006
les groupes témoins. Le sous-type histologique et le stade de la
tumeur ont été présentés de manière détaillée, mais le grade de
la tumeur n’a pas été indiqué. Peut-être ces lésions prémalignes
ont-elles été principalement observées dans un sous-groupe spécifique de patientes ayant une tumeur de stade IA, ce qui pourrait
ainsi expliquer un risque supérieur de récidive en cas de chirurgie
conservatrice.
Ces résultats montrent que les indications de la chirurgie conservatrice chez les patientes traitées pour un cancer épithélial de
l’ovaire doivent être rigoureusement et judicieusement sélectionnées. Le principal objectif de la chirurgie conservatrice est de
préserver la fertilité. Schilder et al. et Zanetta et al. (5, 6) ont fait
état de 27 grossesses chez 20 patientes et de 26 accouchements à
terme chez 17 patientes traitées de manière conservatrice. Dans
notre étude, 10 grossesses ont été observées chez 9 patientes. Ces
résultats pourraient peut-être être améliorés en ayant recours à
une approche laparoscopique pour la restadification, réduisant
ainsi le risque d’adhérences postopératoires pouvant avoir des
conséquences sur la fertilité ultérieure (19).
Une question reste encore sans réponse : la chirurgie radicale
doit-elle être recommandée après l’issue de la grossesse afin de
réduire le risque de récidive ? DiSaia a recommandé de pratiquer
une chirurgie radicale lorsque le désir de grossesse n’est plus envisagé (1). Moore et al. (20) ont récemment rapporté le cas clinique
d’une patiente infertile atteinte d’une tumeur indifférenciée de
stade précoce qui a développé une récidive 10 ans après le traitement de la tumeur ovarienne. Le taux de récidives rapporté dans
notre série étant relativement élevé et, en outre, des récidives tardives pouvant survenir (48 mois dans cette série), nous pensons
qu’il conviendrait de proposer une chirurgie totale à des patientes
ayant mené à terme une ou plusieurs grossesses.
Dossier
D ossier
CONCLUSION
Nos résultats confirment que la chirurgie conservatrice pourrait être pratiquée en toute sécurité chez des patientes jeunes traitées pour un cancer épithélial de l’ovaire de stade IA
grade 1 qui souhaitent préserver leur fertilité. Il convient toutefois d’évaluer une telle approche chez des patientes ayant une
tumeur de stade IA grade 2 mais la chirurgie conservatrice ne
doit pas être proposée à des patientes ayant une tumeur de
stade FIGO > IA.
N
Nous remercions Lorna Saint-Ange pour la rédaction de ce manuscrit et les cliniciens et anatomopathologistes suivants pour nous avoir fourni les éléments anatomopathologiques et
les données cliniques et de suivi : les Drs Avigdor, Cabaret, Demol, Gornes, Hoffman, Husson,
Lacroix-Triki, Pelleray, Petit, Vuillemin.
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Gardasil®, susp. inj. en seringue préremplie, Vaccin Papillomavirus Humain [Types 6, 11, 16, 18] (Recombinant, adsorbé). COMPOSITION : dose 0,5 ml ~~ Protéine L1 HPV 61 :
20 μg, Protéine L1 de HPV 111 : 40 μg, Protéine L1 de HPV 161 : 40 μg, Protéine L1 de HPV 181 : 20 μg, 1 : adsorbée sur sulfate d’hydroxyphosphate d’aluminium amorphe
Excipients : NaCl, L-histidine, Polysorbate 80, Borate de sodium, eau ppi. FORME PHARMA. : Susp. inj. Avant agitation, peut apparaître comme un liquide clair avec un précipité
blanc. Après agitation minutieuse, liquide blanc, trouble. DONNÉES CLINIQUES : Indications : Gardasil® est un vaccin pour la prévention des dysplasies de haut grade du col de
l’utérus (CIN 2/3), des cancers du col de l’utérus, des dysplasies de haut grade de la vulve (VIN 2/3) et des verrues génitales externes (condylomes acuminés) dus au
Papillomavirus Humain (HPV) de types 6, 11, 16 et 18. L’indication est fondée sur la démonstration de l’efficacité de Gardasil ® chez les femmes adultes de 16 à 26 ans et sur la
démonstration de l’immunogénicité de Gardasil® chez les enfants et adolescents de 9 à 15 ans. L’efficacité protectrice n’a pas été évaluée chez les sujets de sexe masculin (voir
Propriétés pharmacodynamiques). Gardasil® doit être utilisé sur la base des recommandations officielles. Poso / mode d’admin. : Primovaccination = 3 doses de 0,5 ml selon schéma :
0, 2, 6 mois. La nécessité d’une dose de rappel n’a pas été établie. Voie IM. Ne pas injecter en IV. Admin. en SC et ID non recommandées car pas évaluées. Contre-indications :
Hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients du vaccin. Les sujets ayant présenté des symptômes indiquant une hypersensibilité après l’administration d’une
dose de Gardasil® ne doivent pas recevoir d’autres doses de Gardasil®. L’administration de Gardasil® doit être différée chez les individus souffrant d’une maladie fébrile aiguë
sévère. Cependant, la présence d’une infection mineure, comme une infection modérée des voies respiratoires supérieures ou une fièvre peu élevée, n’est pas une contreindication à la vaccination. Mises en garde et préc. d’emploi : pour tout vaccin inj, un traitement médical doit être disponible immédiatement, en raison de rares réactions
anaphylactiques. Protège uniquement contre les maladies provoquées par les HPV 6, 11, 16 et 18. Par conséquent, les mesures de précaution appropriées vis-à-vis des MST
doivent continuer à être prises. Pas d’effet thérapeutique. Non destiné à prévenir la progression de lésions préexistantes. Ne remplace pas les tests de dépistage de routine du
cancer du col de l’utérus. Pas de données sur utilisation chez immunodéficients (possibilité de non réponse). Administrer avec prudence chez thrombocytopéniques ou sujets
avec trouble de la coag. (risque de saignement). Interactions : cf Vidal. Grossesse : Données insuffisantes pour recommander utilisation pendant grossesse. Allaitement :
Administration possible. Effets sur aptitude à conduire / utiliser des machines : Non étudié. Effets indésirables : Très fréquents ( 1/10), fièvre ; érythème, douleur,
gonflement au site d’inj. Fréquents ( 1/100, < 1/10) : saignement, prurit au site d’inj.. Surdosage : cf Vidal. PROPRIÉTES PHARMACO. : Propriétés pharmacodynamiques :
Mécanisme d’action : cf Vidal Efficacité prophylactique : Prévention des CIN2/3 ou AIS dus aux HPV 16 ou 18 : 100 % (IC 95 % : 92,9 - 100,0) dans les protocoles combinés.
Prévention des condylomes acuminés dus aux HPV de types 6/11/16/18 : 98,9 % (IC 95 % : 93,7 - 100,0) dans les protocoles combinés. Prévention des VIN 2/3 dues aux HPV
6, 11, 16 ou 18 : 100 % (IC 95 % : 41,4 - 100,0) dans l’analyse combinée. Sujets avec infection antérieure ou en cours : cf Vidal. Immunogénicité : taux mini d’Ac protecteur
n’a pas été défini pour les vaccins HPV. Extrapolation des données d’efficacité des jeunes femmes adultes aux jeunes adolescents : cf Vidal. Persistance : Durée exacte de
l’immunité après schéma vaccinal non établie. Réponse anamnestique : cf vidal. Données de sécurité précliniques : cf Vidal. DONNÉES PHARMA. : Incompatibilités : Ne pas
mélanger avec d’autres médicaments. Précautions de conservation : Au réfrigérateur (2°C - 8°C). Ne pas congeler. Conserver dans emballage extérieur à l’abri de la lumière.
Précautions d’élimination et manipulation : Bien agiter avant utilisation. Agitation minutieuse immédiatement avant administration pour maintenir en suspension. Inspecter
visuellement : ne pas utiliser si présence de particules étrangères ou si décoloration. Utilisation de la seringue préremplie : Cf Vidal pour
instructions d’utilisation de la seringue unidose pré-assemblée avec dispositif de protection de l’aiguille et administration du vaccin.
377 133-0 : 1 seringue préremplie, avec 2 aiguilles - Liste I - Non Remb. Séc. Soc., Non agréé Coll. au 20/09/06. SANOFI PASTEUR MSD,
SNC, 8, rue Jonas Salk, 69007 Lyon. Tél. 08 25 82 22 46. 10/06A. Pour une information complète, consulter le Vidal. 0906 A.
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