Dossier thématique D ossier thématique Surveillance des cancers coliques opérés Follow up of patients with curatively resected colorectal cancer 쐌쎲 L. Dahan*, JF. Seitz* 왘 POINTS FORTS 왘 Même si peu d’études randomisées montrent un gain de survie avec une surveillance dite “intensive”, les recommandations de surveillance faites en 1998 sur avis d’experts lors de la conférence de consensus de Paris sont aujourd’hui mieux étayées. 왘 Les récidives endoluminales et les cancers métachrones sont rares : une surveillance endoscopique intensive est inutile (sauf cas particulier, une coloscopie tous les 3 ans est suffisante). 왘 C’est la détection des récidives extramurales, notamment hépatiques, qui peut améliorer la survie. 왘 Le type d’examen et l’intervalle optimal restent inconnus. 왘 Les recommandations de la conférence de consensus de 1998 restent un minimum nécessaire (et peut-être suffisant). 왘 Il faut inclure les patients dans des essais multicentriques de surveillance. Mots-clés : Cancer colorectal – Surveillance – Récidive. Keywords: Colorectal cancer – Follow up – Recurrence. L e cancer colorectal reste dans notre pays un problème majeur de santé publique : il représente 15 % de l’ensemble des cancers. Les cancers du côlon représentent un peu plus des deux tiers des 36 600 nouveaux cas annuels de cancer colorectal observés en France au cours de l’année 2000. L’augmentation de fréquence de ce cancer a été de 10 % ces cinq dernières années et d’un peu plus de 50 % ces 25 dernières années. Durant ces périodes, le nombre de décès est resté stable, attestant de progrès thérapeutiques majeurs ; néanmoins, 25 % des cancers colorectaux sont encore diagnostiqués au stade IV, avec un espoir de survie à 5 ans inférieur à 5 %. Parmi les patients bénéficiant d’une chirurgie curative, 30 à 50 % présenteront une récidive locorégionale ou à distance ou un cancer métachrone. Ce risque élevé de rechute pose la question de la surveillance postopératoire afin d’améliorer la survie par une détection plus précoce des récidives, à un stade curable, et des cancers métachrones. La fréquence des récidives est fonction du stade ; selon une méta-analyse récente portant sur 17 367 patients, 74 % d’entre elles surviennent dans les trois premières années. Cette survenue est * Université de la Méditerranée, et service d’hépato-gastroentérologie, CHU Timone, Marseille. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 d’autant plus précoce que le stade initial est avancé (1). Les récidives sont principalement métastatiques, les récidives locorégionales et les cancers métachrones étant plus rares (2) [tableau I]. Tableau I. Sites des récidives (d’après [2]). Récidive à 5 ans (%) Métastases Foie Poumon Péritoine Rétropéritoine Autres Récidives locorégionales Cancers métachrones Côlon Rectum 35 20 20 15 <5 15 30 30 20 5 <5 35 3 3 Il n’existe actuellement pas de consensus sur la stratégie de surveillance postopératoire des cancers colorectaux, et les modalités de suivi des cancers réséqués à visée curative font l’objet d’un important débat depuis de nombreuses années. Le mérite de la conférence de consensus de Paris de 1998 a été, malgré l’absence de niveau de preuve élevé, de faire des recommandations pragmatiques et raisonnables, qui restent encore le socle de nos pratiques. Nous allons passer en revue les éléments de la littérature avant et après la conférence de consensus pour déterminer si ces recommandations demeurent d’actualité ou si elles doivent être modifiées. AVANT LA CONFÉRENCE DE CONSENSUS Des survies prolongées après exérèse chirurgicale de récidives métastatiques ou locorégionales de cancer colique constituent la principale justification d’un suivi systématique, mais la surveillance permet aussi de mettre en évidence des récidives asymptomatiques non résécables. Peu d’études contrôlées avaient été publiées sur le sujet. Une méta-analyse de sept essais comparatifs non randomisés, publiée en 1994 (3) et portant sur 3 283 malades, confirmait une absence de bénéfice d’un suivi intensif, et seul l’ACE semblait apporter un gain de survie, mais toutes ces études étaient très critiquables sur le plan méthodologique et ne permettaient pas de tirer des conclusions. Seules quatre études randomisées (dont l’une non encore publiée) avaient comparé deux stratégies de surveillance (tableau II) : 왘 L’étude finlandaise de Makela et al. (4) portait sur 106 patients et comparait une surveillance classique (examen clinique, biologie, ACE, radiographie du thorax, rectoscopie à chaque visite et lavement baryté annuel) à une surveillance intensive (idem + échographie à chaque visite, coloscopie annuelle à la 23 Dossier thématique D ossier thématique Tableau II. Les études contrôlées avant la conférence de consensus (8). Auteurs Makela, 1995 (4) Ohlsson, 1995 (5) Kjeldsen, 1997 (6) Northover, 1994 (7) Suivi Intensif Classique Intensif Pas de suivi Intensif Minimal Attitude agressive Attitude classique Nombre de patients 52 54 53 54 290 307 108 105 Récidive (%) 42 39 32 33 26 26 - place du lavement baryté et scanner annuel). Les résultats ne montraient pas de différence significative pour le taux de récidive (respectivement 39 % et 42 % pour la surveillance classique et la surveillance intensive), les réinterventions chirurgicales curatives (14 % versus 22 %) et la survie à 5 ans (54 % versus 59 %). 왘 L’équipe de Ohlsson et al. (5), en Suède, a comparé un suivi “intensif” comprenant l’examen clinique, le dosage de l’ACE, la biologie hépatique, la rectosigmoïdoscopie et la radiographie du thorax tous les 6 mois à une absence de suivi qui consistait à consulter en cas de symptômes. Cette série portant sur 107 patients excluait l’échographie hépatique du programme de surveillance. Elle concluait à l’absence de différence significative entre les deux groupes pour le taux de récidive, le taux de réintervention curative et la survie globale (75 % versus 67 %). 왘 Une étude danoise portant sur un effectif important (près de 600 malades) comparait un suivi intensif à un suivi minimal (6). Dans le premier groupe, les 290 malades était revus tous les 6 mois pendant 3 ans, puis tous les ans pendant 2 ans, avec examen clinique, bilan biologique hépatique, Hémoccult®, coloscopie et radiographie thoracique. Les 307 autres patients étaient revus à 5 et 10 ans. Bien qu’il y ait eu un diagnostic plus précoce des récidives et plus de résections curatives dans le groupe surveillé, la survie n’était pas significativement améliorée. Il faut noter que, dans cet essai dont la puissance était meilleure, il n’y avait toujours pas d’échographie de surveillance. 왘 L’étude du Saint Marks (7), présentée oralement en 1994, non publiée depuis, avait inclus plus de 1 300 malades avec suivi par l’ACE tous les 3 mois : en cas d’élévation confirmée, celle-ci était communiquée ou non au clinicien, selon le tirage au sort. Le dosage rapproché de l’ACE ne modifiait pas la survie. Au total, l’ensemble de ces études ne montrait pas, en termes de survie, de bénéfice significatif lié à une surveillance rapprochée, laquelle doit être réservée aux patients à haut risque de récidive. LES CONCLUSIONS DE LA CONFÉRENCE DE CONSENSUS DE PARIS, 1998 (8) L’état des lieux montrait une grande variabilité des pratiques. Après analyse de la littérature, des recommandations solides étayées par des études de niveau de preuve suffisant n’ont pu être établies. Ont néanmoins été précisés les points suivants : 24 2e cancer 7 3 - Réintervention curative (%) 22 14 29 17 16 8 Survie à 5 ans (%) 59 (NS) 54 75 (NS) 67 70 (NS) 68 20 (NS) 22 왘 “La surveillance clinique garde une place majeure” ; 왘 Pour ce qui est de l’ACE, “en l’absence d’étude randomisée démontrant son efficacité, son utilisation n’est pas recommandée et reste optionnelle” ; 왘 “Les autres examens biologiques n’ont pas d’intérêt et ne doivent pas être prescrits” ; 왘 “Compte tenu de la fréquence des métastases hépatiques isolées, et des possibilités de leur résection à visée curative, la surveillance par échographie abdominale est recommandée” ; 왘 “La radiographie pulmonaire reste l’examen de référence pour la recherche de métastases pulmonaires” ; 왘 “Le bénéfice de la coloscopie n’est pas établi pour détecter les récidives locorégionales ; son rôle apparaît clairement dans la détection des lésions métachrones”. Au terme de cette conférence de consensus, des recommandations pratiques ont été faites, fondées sur avis d’experts. Il est proposé de réaliser : 왘 un examen clinique tous les trois mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans ; 왘 une échograpie abdominale tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans, puis tous les ans pendant 2 ans ; 왘 un cliché pulmonaire annuel pendant 5 ans ; 왘 une coloscopie à 3 ans, puis tous les 5 ans (sauf en cas d’adénomes multiples). DEPUIS LA CONFÉRENCE DE CONSENSUS Quatres études contrôlées ont été publiées depuis la conférence de consensus (tableau III). 왘 La première, réalisée par une équipe australienne, portait sur 325 patients atteints d’un cancer colorectal ayant fait l’objet d’une résection curative. Ceux-ci ont été randomisés pour bénéficier soit d’une surveillance intensive comportant une coloscopie, un scanner hépatique, une radiographie thoracique, un Hémoccult®, un dosage d’ACE et un examen clinique annuel, soit d’une surveillance simple se résumant à un examen clinique, un Hémoccult® et un dosage d’ACE tous les 3 mois, avec tous les 5 ans les mêmes examens que dans la surveillance intensive (9). Après 5 ans de suivi, il n’y avait pas de différence significative en termes de survie entre les deux groupes. Le scanner hépatique permettait une détection plus précoce des métastases, mais il n’augmentait pas le nombre d’hépatectomies curatives. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 왘 La seconde étude, menée en Italie par Pietra et al. (10) entre 1987 et 1990, monocentrique, prospective et randomisée, évaluait chez 207 patients consécutifs, opérés à visée curative d’un cancer colorectal, l’intérêt d’une surveillance intensive (examen clinique, ACE, échographie tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, puis annuellement, et radiographie thoracique et coloscopie annuelles) par rapport à une surveillance classique (mêmes examens tous les 6 mois pendant 1 an, puis tous les ans). Le pourcentage de récidives était plus important dans le groupe surveillance intensive, et leur diagnostic était significativement plus précoce (10 mois versus 20 mois ; p < 0,0003). Le nombre de résections curatives était significativement plus important dans le groupe surveillé, et la survie à 5 ans était allongée. 왘 L’autre étude italienne, parue en 2002 (11) et portant sur 358 patients traités par chirurgie pour un cancer colorectal, comparait une surveillance intensive – examen clinique et ACE tous les trois mois pendant 2 ans puis tous les 6 mois, échographie hépatique tous les 6 mois pendant 2 ans puis annuellement, radiographie thoracique et rectoscopie annuelles en cas de cancer du rectum – à une surveillance minimale se résumant à un examen clinique annuel par le médecin traitant et un entretien téléphonique tous les 6 mois avec l’équipe chirurgicale. Il apparaît que la survie à 5 ans et le nombre de réinterventions curatives sont significativement augmentés dans le groupe surveillé de façon intensive. 왘 Une équipe espagnole a publié récemment les résultats d’une étude prospective multicentrique et randomisée comparant une surveillance classique – examen clinique et ACE tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, et coloscopie à 1 an et 3 ans – à une surveillance intensive avec examen clinique et ACE tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, échographie ou scanner hépatique tous les 6 mois pendant 2 ans, puis annuellement, radiographie thoracique et coloscopie annuelles (12). Dans cette série, il n’y avait pas de différence significative en termes de survie globale entre les deux groupes : 74 mois pour le groupe surveillance intensive versus 70 mois pour le groupe surveillance classique. En analyse de sous-groupe, cette différence devenait significative pour les stades II (81 mois versus 70 mois ; p = 0,02) ; de même, il y avait un gain de survie chez les patients présentant un cancer du rectum dans le groupe surveillé comparativement au groupe moins surveillé (84 mois versus 67 mois ; p = 0,01). Ces résultats restaient non significatifs pour les stades III et les Dossier thématique D ossier thématique cancers du côlon. Le pourcentage de récidive ne différait pas d’un groupe à l’autre, mais il y avait significativement plus de résections curatives dans le groupe surveillance intensive. En analyse de sous-groupe, cette différence restait significative pour les stades II et les cancers du rectum, mais pas pour les stades III ni les cancers du côlon. Enfin, l’examen le plus discriminatif dans le groupe surveillance classique était l’ACE, alors que, dans le groupe surveillance intensive, l’échographie ou le scanner abdominal, la coloscopie et l’ACE étaient à peu près équivalents. Au total, depuis la conférence de consensus, trois études contrôlées sur quatre montrent une augmentation des résections curatives avec une surveillance intensive, et deux études un gain de survie. Ces études valident a posteriori les recommandations sur l’échographie (avis d’expert) de la conférence de consensus de Paris de 1998. Depuis la conférence de consensus, trois méta-analyses (deux portant sur cinq essais randomisés et une portant sur six essais randomisés) montrent une amélioration de la survie avec une surveillance “plus intensive” (13-15). La première (13) portait sur cinq essais randomisés incluant un total de 1 342 patients, et montrait qu’une surveillance intensive était associée à une réduction significative de la mortalité (p = 0,007) et à une détection plus précoce des récidives (p < 0,001). L’étude néo-zélandaise (14) regroupait elle aussi cinq essais randomisés ; il existait un bénéfice en termes de survie à 5 ans dans le groupe des patients ayant bénéficié d’une surveillance intensive, avec une détection plus précoce des récidives, sans que soit notée de différence sur le nombre absolu de rechutes. La dernière méta-analyse, portant sur six essais randomisés, faisait état d’une amélioration significative de la survie dans le groupe le plus surveillé (15) ; les examens les plus significatifs étaient l’ACE et l’imagerie hépatique. L’hétérogénéité de toutes ces études ne permet cependant pas de définir quels examens doivent être pratiqués et à quel rythme. Il semble que ce soit la détection plus précoce des récidives et la possibilité d’une résection chirurgicale qui améliorent la survie. Il n’y a pas de réponse validée à la question : “quels examens faut-il pratiquer ?”. Une étude récente montre que le scanner serait plus sensible que l’échographie pour la détection des métastases hépatiques (sensibilité de 0,67 versus 0,43) [16]. La radiographie pulmonaire permettrait finalement de diagnostiquer peu de récidives pulmonaires à un stade curable (22 récidives pulmonaires résécables sur une cohorte de 1 247 patients) [17], et les recommandations Tableau III. Les études contrôlées après la conférence de consensus (8). Auteurs Schoemaker, 1998 (9) Pietra, 1998 (10) Secco, 2002 (11) Rodriguez-Moranta, 2006 (12) Suivi Intensif Classique Intensif Classique Intensif Minimal Intensif Classique Nombre de patients 167 158 104 103 192 145 127 132 Récidive (%) 25 (p < 0,01) 19 57 53 27 (NS) 25 2e cancer 3 5 0 1 - Réintervention curative (%) 65 (p < 0,01) 10 31 (p < 0,05) 16 51 (p = 0,04) 29 Survie à 5 ans (%) 76 (NS) 70 73 (p < 0,02) 58 63 (p < 0,05) 48 74 mois* (NS) 70 mois* * médiane La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 25 Dossier thématique D ossier thématique concernant l’ACE sont très disparates : non recommandé et optionnel pour la conférence de consensus de 1998, tous les 2 à 3 mois pendant au moins 2 ans pour l’ASCO 1999, et en cas de doute ou de symptôme pour l’ESMO 2001. en particulier sur le choix de la technique d’imagerie hépatique (tableau V). Les recommandations de la FFCD restent fondées sur la conférence de consensus de 1998, alors que celles de l’ASCO 2005 (19) et de l’ESMO 2005 (20) tiennent compte des essais randomisés récents, qui montrent un gain de survie avec une surveillance intensive et insistent sur la nécessité d’une imagerie hépatique et d’un dosage de l’ACE. QUE FONT LES PRATICIENS AU QUOTIDIEN ? Les résultats d’une enquête menée en Bourgogne et publiée en 2005 (18), portant sur 409 cancers colorectaux de stades I-II-III réséqués R0 en 1998 montraient que les recommandations n’étaient suivies que pour peu de patients ; en effet, 35 % des patients bénéficient d’un examen clinique, 65 % d’une échographie abdominale, 52 % d’une radiographie thoracique et 20 % d’une coloscopie. L’intensité de la surveillance (minimale : 47 % ; modérée : 24 % ; intensive : 29 %) est fonction de l’âge, du stade tumoral, et de la réalisation d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie. CONCLUSION La surveillance postopératoire des cancers colorectaux opérés à visée curative est mal codifiée, en raison principalement du petit nombre d’études randomisées publiées. Les études les plus récentes ont permis de montrer un gain de survie avec une surveillance “intensive” par rapport à une surveillance classique et ont souligné l’intérêt qu’il y a à réaliser une imagerie hépatique et un dosage de l’ACE. Le rythme de la surveillance et le choix des examens à pratiquer ne sont pas clairement établis, et chaque société savante propose ses propres recommandations. Celles de la conférence de consensus de Paris doivent continuer à nous servir de cadre ; le dosage de l’ACE, déconseillé à l’époque sur la foi d’une étude négative restée non publiée 12 ans après, pourrait être réhabilité, notamment du fait du recours possible à une TEP-FDG en cas d’élévation inexpliquée. Il faut procéder à des essais randomisés prospectifs afin de déterminer un mode optimal de surveillance. ■ RECOMMANDATIONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES Toutes les recommandations publiées par les différentes sociétés savantes sont basées sur les quelques études randomisées publiées et les avis d’experts. Jusqu’en 2005, les recommandations étaient très différentes d’une société à l’autre (tableau IV), mais celles actualisées à partir des publications les plus récentes ont tendance à s’harmoniser, même s’il persiste des différences, Tableau IV. Les recommandations des sociétés savantes avant 2005. Examen Clinique ACE FFCD ASCO 1999 Tous les 3 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans Tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans, puis annuel ESMO 2001 En cas de doute ou de symptômes Non systématique Tous les 2 à 3 mois pendant au moins 2 ans Radiographie pulmonaire Annuel pendant 5 ans Non systématique Échographie abdominale Tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans Non évaluée Tous les 3 ans TDM thoraco-abdominale Si doute ou symptômes Non systématique Si doute ou symptômes À 3 et 5 ans* À 3 ans et 5 ans Tous les 5 ans Coloscopie *sauf anomalies ou plus de trois adénomes dont un de plus de 1 cm ou contingent villeux. Tableau V. Les recommandations des sociétés savantes depuis 2005. Examen FFCD Tous les 3 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans ASCO 2005 Tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans Non systématique Tous les 3 mois pendant au moins 3 ans Radiographie pulmonaire Annuel pendant 5 ans Non recommandé Échographie abdominale Tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans Non évaluée TDM thoraco-abdominale Si doute ou symptômes Annuel (TDM pelvis si cancer rectal) Si doute ou symptômes À 3 et 5 ans* À 3 ans, puis tous les 5 ans (rectosigmoïdoscopie tous les 6 mois pendant 5 ans si cancer rectal) À 1 et 3 ans (rectosigmoïdoscopie tous les 6 mois pendant 2 ans si cancer rectal) Clinique ACE Coloscopie ESMO 2005 En cas de doute ou de symptômes Tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 à 12 mois pendant 2 ans (si doute ou symptômes en cas de cancer rectal) Annuel (si doute ou symptômes en cas de cancer rectal) Tous les 6 mois pendant 3 ans, puis annuel pendant 2 ans (pas d’imagerie si cancer rectal, sauf si doute ou symptômes) *sauf anomalies ou plus de trois adénomes dont un de plus de 1 cm ou contingent. 26 La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Sargent DJ, Wieand S, Benedetti J et al. Disease-free survival vs overall survival as a primary endpoint for adjuvant colon cancer studies: individual patient data from 12,915 patients on 15 randomized trials. Pro Am Soc Clin Oncol 2004;22:245a. 왘 AUTO-ÉVALUATION 왘 1. Concernant l’épidémiologie du CCR : 4. Makela JT, Laitinen SO, Kairaluoma MI. Five year follow-up after radical surgery for colorectal cancer. Results of a prospective randomized trial. Arch Surg 1995;130:1062-7. A – L’incidence du CCR suit une courbe ascendante plus marquée chez les femmes que chez les hommes. B – 30 % des CCR surviennent chez des patients âgés de plus de 75 ans. C – La mortalité par CCR diminue régulièrement depuis quelques années. D – La survie à 5 ans des patients atteints de cancers du côlon est maintenant estimée à 47 % et 48 % respectivement chez les hommes et chez les femmes. 5. Ohlsson B, Greland U, Ekberg H et al. Follow-up after curative surgery for colorectal carcinoma randomized comparison with no follow-up. Dis Colon Rectum 1995;38:619-26. 왘 2. Chez les sujets de plus de 75 ans présentant un cancer colique : 2. Galandiuk S, Wieand HS, Moertel CG et al. Patterns of recurrence after curative resection of carcinoma of the colon and rectum. Surg Gynecol Obstet 1992;174:27-32. 3. Bruinvels DJ, Stiggelbout AM, Kievit J et al. Follow-up of patients with colorectal cancer. A meta-analysis. Ann Surg 1994;219:174-82. 6. Kjeldsen BJ, Kronborg O, Fenger C et al. A prospective randomized studyof follow-up after radical surgery for colorectal cancer. Br J Surg 1997;84:666-9. 7. Northover JMA and the members of the working party of the colorectal cancer CEA trial. Postoperative CEA monitoring and second look surgery in colorectal cancer: the effect on survival measures using a multicentre randomized trial. World Congress of Gastroenterology, 1994 (unpublished datas). 8. Conférence de consensus, Paris, 29-30 janvier 1998. Prévention, dépistage et prise en charge des cancers du colon. Gastroenterol Clin Biol 1998;22. 9. Schoemaker D, Black R, Giles L et al. Yearly colonoscopy, liver CT, and chest radiography do not influence 5-year survival of colorectal cancer patients. Gastroenterol 1998;114:7-14. 10. Pietra N, Sarli, L, Costi R et al. Role of follow-up in management of local recurrences of colorectal cancer: a prospective randomized study. Dis Colon rectum 1998;41:1127-33. 11. Secco GB, Fardelli R, Gianquinto D et al. Efficacy and cost of risk-adapted follow-up in patients after colorectal cancer surgery: a prospective, randomized and controlled trial. Eur J Surg Oncol 2002;28:418-23. 12. Rodriguez-Moranta F, Salo J, Arcusa A et al. Postoperative surveillance in patients with colorectal cancer who have undergone curative resection: a prospective, multicenter, randomized, controlled trial. J Clin Oncol 2006;24:386-93. 13. Renehan AG, Egger M, Saunders MP et al. Impact on survival of intensive follow up after curative resection for colorectal cancer: systematic review and meta-analysis of randomized trial. Br Med J 2002;324:813-6. 14. Jeffery GM, Hickey BE, Hider P et al. Follow up strategies for patients treated for non-metastatic colorectal cancer. Oxford, United Kingdom, Cochrane Library, CD002200, 1, 2002. 15. Figueredo A, Rumble RB, Maroun J et al. Follow up of patients with curatively resected colorectal cancer: a practice guideline. BMC Cancer 2003;3:26. 16. Glover C, Douse P, Kane P et al. Accuracy if investigation for asymptomatic colorectal liver metastases. Dis Colon Rectum 2002;45:476-84. 17. Goldberg RM, Fleming TR, Tangen CM et al. Surgery for recurrent colon cancer: strategies for identifying resectable recurrence and success rates after resection. Ann Intern Med 1998;129:27-35. A – Les modalités techniques de la chirurgie sont identiques à celles des sujets plus jeunes, en dehors du curage ganglionnaire avec ligature des vaisseaux à l’origine qui n’est pas recommandé. B – La mortalité postopératoire est multipliée par un facteur 6 chez les patients de plus de 85 ans. C – Aucune étude n’a montré l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante chez les sujets âgés de plus de 70 ans. D – La toxicité hématologique des chimiothérapies est plus fréquente que chez les sujets plus jeunes. 왘 3. Concernant l’exérèse chirurgicale des cancers coliques : A – Le nombre de ganglions examinés sur la pièce opératoire dépend exclusivement de la qualité de l’exérèse chirurgicale. B – Le repérage peropératoire du ou des ganglions sentinelles est maintenant préconisé. C – L’impact sur les résultats du volume d’activité du chirurgien est aussi important pour les cancers du côlon que pour les cancers du rectum. D – La qualité de l’exérèse chirurgicale est un facteur pronostique de récidive locale et de survie. 왘 4. L’indication de la mise en place d’une prothèse métallique colique A – Est bien validée pour les tumeurs occlusives situées entre le haut rectum et le transverse gauche. B – Nécessite un examen tomodensitométrique pour préciser la localisation de l’occlusion. C – Repose sur une première endoscopie diagnostique pour diagnostic définitif avant d’envisager la pause d’une prothèse. D – Est retenue si la tumeur est perçue au toucher rectal. 왘 5. Dans la surveillance des cancers coliques opérés : update of an american society of clinical oncolgy practice guideline. J Clin Oncol 2005;23:8512-9. A – La surveillance clinique est recommandée au rythme d’un examen clinique tous les 6 mois pendant 3 ans. B – La surveillance pulmonaire est inutile, contrairement à ce qui est proposé pour les cancers du rectum. C – Les recommandations concernant la surveillance de l’ACE sont maintenant homogènes au niveau international. D – Le rythme de la surveillance et le choix des examens à pratiquer ne sont pas à ce jour clairement établis. 20. Van Cutsem EJ, Kataja VV. ESMO minimum clinical recommendations for Réponses : 1 c – 2 b et d – 3 d – 4 a et b – 5 d. 18. Boulin M, Lejeune C, Le Teuff G et al. Patterns of surveillance practices after curative surgery for colorectal cancer in a French population. Dis Colon Rectum 2005;48:1890-9. 19. Desch CE, Benson AB, Somerfield MR et al. Colorectal surveillance: 2005 Dossier thématique D ossier thématique diagnosis, treatment and follow up of colon cancer. Ann Oncol 2005;16:i16-i17. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 27