ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016
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amylacés de grande consommation
(igname, patate douce, taro, pomme de
terre, etc). Il peut se consommer sous
plusieurs formes (bouillie, frite, chips, pilé,
consommé sous forme de pâte, etc…) ;
transformé en farine, le plantain peut servir
à la fabrication du pain, des beignets, du
foufou, biscuits et gâteaux, dans la
formulation d’aliments infantiles ou à
épaissir des sauces (Tomekpe, 2006). La
purée de la banane peut être congelée pour
une utilisation ultérieure lors de la
fabrication des glaces, des bonbons, le
milk-shake, les chewing-gums, etc.
(Tchango Tchango, 1998).
Cependant, la banane dessert est
utilisée à l’état frais ou transformé. Par
ailleurs, elle est utilisée en thérapeutie car,
elle fortifie les os et diminue les risques
d'hypertension et d'accident vasculaire
cérébrale grâce à sa richesse en potassium
et en substance nutritive, traitement des
ulcères gastriques et la diarrhée,
soulagement du stress et de l'anxiété
(Dhed’a et al 1991). Les feuilles de
bananiers peuvent servir comme
emballage, elles peuvent être utilisées pour
la fabrication des objets artisanaux, ou
pour diminuer de l'érosion, et aussi comme
matière organique après décomposition.
Le problème de manque de matériel de
plantation sain et performant constitue
donc l’un des goulots d’étranglement de la
filière banane qu’il faut à tout prix lever
pour que les bananes d’autoconsommation
continuent à jouer leur rôle de sécurité
alimentaire. C’est pourquoi, nous avons
expérimenté la technique de production
rapide et massive des plants sains de
bananiers et plantains appelée "Technique
des PIF" (Plants issus de fragments de
tige).
La technique des PIF permet d'exploiter
la plupart des bourgeons de la plante, que
ceux-ci soient visibles ou non. En effet,
plusieurs bourgeons formés sur le bananier
sont perdus au champ; seuls quelques
rejets, généralement 2 ou 3, peuvent être
récoltés sur pied-mère au cours d'un cycle.
Grâce à la technique des PIF, on peut
significativement augmenter la production
de rejets de chaque pied de bananier
exploité en vue de multiplier ce matériel
végétal (Kwa, 2002). Ainsi, cette
technique permet d’envisager des
rendements de 10 à 20 plantules par
souche. Dans des conditions optimales, il
est possible d’obtenir 50 ou plus de plants
en fonction de la variété. La technique des
PIF est une technique très plastique car,
elle s’adapte facilement aux moyens des
communautés et des agriculteurs sans que
le rendement ne soit réduit en plants et
qualités. Pour obtenir un bon résultat, il
faut envisager aussi un bon site de collecte
des rejets à multiplier. Il sera prudent
d’installer sa pépinière sur un terrain plat
dégagé et à proximité d’un point de
collecte d’eau en vue de l’arrosage. Ce
type de matériel ne demande ni arrachage
ni parage ni traitement (Anonyme 2, 2002).
Par son mode de production, c’est un
matériel exempt de nématodes et de
charançons.
Ces plants ont été cultivés sur différents
substrats. Tenant compte des études
menées par Henry (1973) en France,
Patrick et al. (1992) au Québec, Belaidi
(2010) en Algérie, Mayeti et al (2010) au
Gabon, Ignoumba (2011) et Tchikaya
(2011) au Congo-Brazzaville et celles du
CARBAP (Kwa, 2003) au Cameroun sur
les différents substrats ; il est indiqué que
pour la production des PIF, le substrat
utilisé par le CARBAP est le mélange
sable et parche de café; les autres substrats
sont recommandés en fonction de leur
disponibilité dans chaque pays. Or, avec la
disparition de l’Office congolais de café et
cacao (OCC), les parches de café sont
devenus rares au Congo et on ne peut
envisager d'en importer du Cameroun ou
d’ailleurs, au risque d'augmenter les coûts
de production. Il est donc question de
proposer aux paysans congolais d'autres
substrats de pépinière, qui seraient
disponibles dans leurs environnements afin
de mener à bien la technique des PIF.
L'objectif principal de cette étude a été