NOTICE EXPLICATIVE
SOMMAIRE
INTRODUCTION................................................................................................. 2
DESCRIPTION DES TERRAINS........................................................................ 4
TERRAINS CRISTALLINS ET CRISTALLOPHYLLIENS .................................. 4
Môle amphibolo-gneissique et dioritique de Coëtmieux —
Plévenon—Fort-de-la-Latte ..................................................................... 5
Roches cristallophylliennes de la région de Saint-Cast—Saint-
Malo ......................................................................................................... 7
Roches filoniennes.................................................................................. 10
FORMATIONS D'ÂGE PALÉOZOÏQUE ....................................................... 11
Série spilitique d'Erquy ........................................................................ 11
Séries rouges........................... ................................................................ 24
FORMATIONS RÉCENTES............................................................................. 25
PARTIE SOUS-MARINE: SÉDIMENTS ET SÉDIMENTATION ................... 27
SYNTHÈSE LITHOSTRATIGRAPHIQUE ET STRUCTURALE ....................... 29
LES TEMPS PRÉCAMBRIENS ET LA TECTOGENÈSE CADOMIENNE ... 29
LES TEMPS PALÉOZOÏQUES ET LA TECTOGENÈSE HERCYNIENNE ... 32
RESSOURCES DU SOUS-SOL ET EXPLOITATIONS..................................... 37
HYDROGÉOLOGIE........................................................................................ 37
GÎTES MINÉRAUX........................................................................................ 38
DOCUMENTATION COMPMENTAIRE......................................................... 38
SITES CLASSIQUES ET ITINÉRAIRES......................................................... 38
BIBLIOGRAPHIE.. .......................................................................................... 38
DOCUMENTS ET COLLECTIONS CONSULTABLES................................... 41
AUTEURS DE LA NOTICE ................................................................................ 41
— 2 —
INTRODUCTION (*)
Situation régionale
La feuille Saint-Cast recouvre, au Nord-Ouest de la baie de Saint-Brieuc, un
segment particulièrement significatif de l'histoire du socle cadomien nord-
armoricain et des reprises hercyniennes qui l'affectent, à la limite des domaines
domnonéen et mancellien (fig. 1).
Fig. 1 - Situation de la feuille Saint-Cast dans le contexte régional
C'est sur le territoire de cette feuille en effet qu'avait été défini initialement le
stratotype du Briovérien inférieur au niveau des séries spilitiques d'Erquy,
maintenant rapportées au Paléozoïque inférieur.
C'est non loin de là également qu'avait été défini depuis, grâce à la
découverte de la discordance de base de ce « Briovérien inférieur », dans un
site caractéristique devenu par conséquent caduc, le socle « pentévrien » sous-
jacent au Briovérien et représenté sur cette feuille par les amphibolites,
leptynites et gneiss dioritiques du horst de Plévenon.
C'est ici enfin, après que la série d'Erquy ait été démontrée cambro-
ordovicienne, que s'est posé avec le plus d'acuité le problème de l'existence de
plissements calédoniens en Armorique, à travers la discussion sur l'âge et la
signification de la discordance de base des Vieux grès rouges qui recouvrent à
la fois le socle gneissique et la série spilitique (Grès d'Erquy et de Fréhel).
Tous ces problèmes fondamentaux pour la connaissance de l'histoire
géologique du Massif armoricain, et de tout le socle médio- et ouest-européen
auquel ces régions servent souvent de référence, semblent avoir trouvé
désormais leur solution sur cette feuille. Mais beaucoup de problèmes
nouveaux ont jailli qui n'ont trouvé à leur tour leur explication qu'en faisant
appel aux connaissances acquises sur les territoires voisins, et grâce en
(*) Par Jean Cogné.
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particulier à l'application des méthodes nouvelles de la géologie structurale et
de la géochronologie, en même temps que de la géochimie, venues s'ajouter
aux méthodes classiques mais restées essentielles du lever de terrain et de
l'identification pétrographique et stratigraphique des roches et des séries : la
carte géologique plus que jamais est une entreprise liée directement à la
recherche scientifique la plus élaborée.
A travers ces problèmes nouveaux et la recherche de leur solution, au niveau
de la feuille Saint-Cast à 1/50 000, ont pu être affinés tout particulièrement les
caractères permettant de distinguer les domaines domnonéen et mancellien,
dont la juxtaposition se fait justement au niveau de cette feuille. Il s'agit là en
effet de notions fondamentales pour la compréhension de la structure nord-
armoricaine depuis la paléogéographie pré-cadomienne jusqu'aux modes
d'activation thermo-dynamique cadomienne, calédonienne ou hercynienne.
Si l'existence du socle pentévrien est devenue improbable sur le territoire de
cette feuille, celui-ci n'en reste pas moins le fondement du domaine
domnonéen dans son ensemble, dont il constitue le soubassement reconnu et
daté à 2 milliards d'années, fondement sur lequel s'est édifié ensuite la « marge
active » cadomienne qui est la caractéristique propre de ce domaine.
Si le Briovérien inférieur a perdu ici son stratotype, il n'en constitue pas
moins la plus grande partie du territoire de cette feuille, conduisant à
différencier derrière les faciès métamorphiques qui en voilent la lithologie
primitive :
une couverture volcanique basique et acide (amphibolites et leptynites)
dans une série sédimentaire réduite (micaschistes ou gneiss) qui s'étend sur le
socle des régions actives domnonéehnes, vers l'Ouest;
un épais manteau de sédiments clastiques et grauwackeux (schistes,
micaschistes et gneiss) qui s'accumule dans la région marginale mancellienne,
vers l'Est.
A ces caractéristiques paléogéographiques initiales, qui définissent dès
l'abord deux régions principales sur la feuille Saint-Cast, se superposent
ensuite de sensibles différenciations structurales et magmatiques cadomiennes.
Celles-ci contribuent, le long du flanc ouest de la baie de la Fresnaye, à
développer un hiatus remarquable entre :
au Nord-Ouest, le bloc domnonéen, dont on touche ici la frange sud-
orientale et qui s'étend au-delà depuis la région trégorroise jusqu'aux îles
anglo-normandes et le nord-Cotentin, caractérisé, outre le métamorphisme de
type intermédiaire, par une suite de magmatismes calco-alcalins cadomiens
s'achevant avec les intrusions granodioritiques, dioritiques et gabbroïques
datées en moyenne vers 670 puis 600 M.A.;
vers l'Est, le domaine mancellien qui depuis la région de Saint-Cast et le
massif de Saint-Malo étend les épaisses séries briovériennes normandes et
mancelles, atteintes ici par les métamorphismes de haute température qui
aboutissent à la migmatisation et percées plus loin par le vaste pluton
granitique mancellien dont les intrusions s'étendent entre 580 et 550 M.A.
Les caractères de la sédimentation paléozoïque qui recouvre imparfaitement
ces régions soulignent encore la différence entre ces deux domaines :
très originale sur la feuille Saint-Cast, dans le domaine domnonéen,
elle s'apparente beaucoup à certains faciès volcaniques et sédimentaires
connus dans les régions péri-calédoniennes de la mer d'Irlande ou de Terre-
Neuve (volcanismes spilitiques et séries détritiques rouges d'âge paléozoïque
inférieur) ;
non présente sur cette feuille du côté mancellien, mais bien connue vers
— 4 —
l'Est (Normandie) pour son analogie avec l'ensemble des sédimentations
néritiques armoricaines.
Le problème des influences calédoniennes dans le domaine domnonéen
n'est donc pas un faux problème. Mais celles-ci se limitent ici à une tectonique
de blocs, initiant en horsts et grabens modérés le découpage si caractéristique
des unités domnonéennes, dont les rejeux hercyniens se feront aux frontières
de ces blocs et aux dépens principalement des formations paléozoïques
accumulées dans les grabens.
Dernière étape enfin dans cette différenciation, la nuançant dans sa rigidité,
la tectogenèse pré-hercynienne et hercynienne donne au territoire de la feuille
Saint-Cast son ultime retouche structurale.
Il s'agit d'une part d'une distension générale dans le sens E—W, à laquelle
se rattache la mise en place d'un vaste champ doléritique le long de fractures
subméridiennes à NW—SE, et s'étendant à travers les régions mancelliennes et
domnonéennes depuis le massif de Saint-Malo jusqu'au-delà de la baie de
Saint-Brieuc.
Ce sont d'autre part, perpendiculairement à cette distension, les effets d'une
compression nord—sud (N 170°) responsables du rejeu senestre des grandes
failles NE—SW qui découpent la bordure du 'bloc domnonéen contre le
domaine mancellien, failles héritées des directions structurales cadomiennes
puis de la tectonique de bloc calédonienne, et dont le rejeu final entraîne ici la
flexuration de la couverture paléozoïque restée monoclinale et non
ritablement plissée.
Ainsi peut-on sur la feuille Saint-Cast, malgré le parallélisme apparent des
structures cartographiques, illustrer clairement les étapes principales de la
structuration nord-armoricaine et mettre en évidence le rôle fondamental et la
permanence des lignes paléogéographiques et structurales cadomiennes
jusque dans les temps hercyniens (et même au-delà si l'on en juge par la
morphologie actuelle héritée des rejeux récents de ces mêmes lignes
tectoniques, et dont la baie de la Fresnaye et le fossé de Pléboulle sont la
meilleure illustration). C'est là sans doute l'enseignement le plus notable de
cette feuille, ces reprises hercyniennes, lorsqu'elles prennent davantage
d'importance, conduisant souvent à masquer le rôle fondamental du socle et de
la structuration cadomienne qui dirige pourtant les rejeux de ces blocs les uns
par rapport aux autres.
DESCRIPTION DES TERRAINS
TERRAINS CRISTALLINS ET CRISTALLOPHYLLIENS (*)
Deux groupes de séries métamorphiques et cristallines constituent l'essentiel
de la feuille Saint-Cast et, au-delà, le soubassement des régions normano-
bretonnes :
— les formations gneissiques, amphiboliques et dioritiques du môle de
Coëtmieux—Plévenon—Fort-de-la-Latte dont les caractères de «socle » par
rapport aux suivantes restent discutables ici, alors qu'un tel socle a pu être daté
sans équivoque dans plusieurs autres régions nord-armoricaines (Pentévrien);
(*) Par Daniel Jeannette.
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