M I S E A U P O I N T Détection de l’ischémie myocardique par échocardiographie dobutamine : situations particulières ● C. Adams* .../... Points forts ■ L’échocardiographie de stress fait actuellement jeu égal avec les méthodes scintigraphiques pour la détection de l’ischémie myocardique. ■ Il est possible de réaliser une échocardiographie dobu- tamine et d’obtenir des résultats fiables sous bêtabloquants sous réserve d’utiliser l’atropine pour potentialiser le test. ■ La valeur diagnostique et pronostique de l’échocardio- graphie dobutamine est satisfaisante pour les patients en fibrillation auriculaire permanente, qui ont pour particularité une réponse chonotrope accrue, mais l’examen est plus souvent compliqué de troubles du rythme réversibles (en particulier, tachycardies à complexes larges). ■ En présence d’un bloc de branche gauche complet ou d’un pacemaker, pour la détection de l’ischémie myocardique, il faut privilégier les tests pharmacologiques, dont l’échocardiographie dobutamine, qui permet l’analyse de l’épaississement systolique des parois ventriculaires gauches, plutôt que l’effort. On dispose cependant de peu d’études comparatives entre échocardiographie et scintigraphie sous stimulation phar.../... macologique. * Service de cardiologie, CH Victor-Dupouy, 69, rue du Lieutenant-ColonelPrud’hon, 95107 Argenteuil. 38 ■ Les patients hypertendus, qu’ils présentent ou non une hypertrophie ventriculaire gauche, sont sujets aux faux positifs de l’électrocardiogramme d’effort. L’échocardiographie dobutamine s’avère plus performante que l’électrocardiogramme d’effort, plus spécifique que la scintigraphie myocardique d’effort pour détecter une coronaropathie sur un tel terrain. En présence d’une hypertrophie ventriculaire gauche, l’échocardiographie dobutamine est cependant sujette aux faux négatifs pour le sousgroupe de patients ayant un remodelage concentrique. ■ Chez la femme, l’échocardiographie de stress est fiable, moins sujette aux faux positifs que l’électrocardiogramme d’effort. L’échocardiographie dobutamine est une alternative aux examens isotopiques lorsque la capacité à l’effort est limitée. Mots-clés : Coronaropathies - Échocardiographie de stress - Échocardiographie dobutamine - Bêtabloquant Fibrillation auriculaire - Bloc de branche gauche - Pacemaker - Hypertrophie ventriculaire gauche - Femme. P armi les tests de détection d’ischémie myocardique, l’échocardiographie de stress (figures 1 et 2) est parvenue à maturité, concurrençant les examens scintigraphiques avec des résultats comparables. Une récente méta-analyse (1) a rapporté une sensibilité diagnostique moindre de l’échocardiographie de stress en présence de lésions coronaires monotronculaires, mais une meilleure spécificité par rapport aux isotopes (tableau I, p. 40). L’échocardiographie de stress présente plusieurs avantages par rapport aux méthodes scintigraphiques : un matériel plus disponible, plus mobile, moins coûteux, des résultats immédiats, l’absence de radiations, l’observation en direct du .../... La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 M I S E A U P O I N T Figures 1 et 2. Échocardiographies de stress et détection de l’ischémie myocardique. Figure 1. Échocardiographie dobutamine : détection d’une ischémie myocardique septale avec réponse biphasique chez un patient monotronculaire artère interventriculaire antérieure ayant constitué un infarctus du myocarde antéro-septal (en haut à gauche, état basal avec akinésie des segments moyen et apical du septum ; en haut à droite, aux faibles doses de dobutamine [5 γ/kg/mn], récupération d’un épaississement systolique en faveur d’une viabilité ; en bas à gauche, aux fortes doses [40 γ/kg/mn], réapparition de l’akinésie septale avec dyskinésie du segment apical du septum en faveur d’une réponse ischémique biphasique). Figure 2. Échocardiographie d’effort : détection d’une ischémie myocardique septale avec apparition, lors de l’effort, d’une akinésie du segment apical du septum (en bas à gauche, flèche ). La coronarographie du patient confirme une sténose monotronculaire interventriculaire antérieure qui a bénéficié d’une angioplastie coronaire (examen réalisé à l’hôpital Saint-Antoine, Paris). La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 39 M I S E A U P O I N T .../... Tableau I. Données d’une méta-analyse (1) comparant la valeur diagnostique de l’échocardiographie de stress (effort ou dobutamine) par rapport à la scintigraphie myocardique (effort ou dobutamine). Échocardiographie Scintigraphie Sensibilité Spécificité Sensibilité % % % G M P Effort* 78 67 92 Dobutamine** 80 69 88 Spécificité % G M P 91 83 78 90 83 86 86 78 91 73 * Méta-analyse reposant sur sept études comparant échocardiographie et scintigraphie myocardique à l’effort. Résultats globaux. ** Méta-analyse reposant sur huit études comparant échocardiographie et scintigraphie myocardique sous dobutamine. Résultats globaux. ( G : tous patients. M : monotronculaires. P : pluritronculaires). seuil ischémique... Malgré l’amélioration constante de l’imagerie, son interprétation peut cependant être ardue en présence d’une échogénicité médiocre, et elle reste actuellement subjective, dans l’attente de procédés de quantification (Color Kinesis, méthode dérivée de la reconnaissance automatique des contours, doppler tissulaire, quantification de l’épaississement pariétal...). Certaines situations rendent la détection de l’ischémie myocardique plus délicate et méritent que l’on s’attarde sur la faisabilité et l’apport diagnostique de l’échocardiographie dobutamine, méthode d’échocardiographie de stress la plus diffusée actuellement en France, face à ces contextes particuliers. ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOBUTAMINE ET BÊTABLOQUANTS Qu’attendre d’une échocardiographie dobutamine sous bêtabloquants ? Cette question peut paraître saugrenue, les bêtabloquants inotropes et chronotropes négatifs ayant une action antagoniste de celle de la dobutamine. Il est donc habituellement de règle de stopper progressivement les bêtabloquants avant d’effectuer une échocardiographie dobutamine. Dans certains cas cependant, le clinicien éprouve des difficultés pratiques ou thérapeutiques à arrêter les bêtabloquants, et il ne semble pas alors rédhibitoire de réaliser l’examen sous bêtabloquants, à condition de pouvoir utiliser l’atropine pour potentialiser l’accélération de la fréquence cardiaque, de manière à obtenir un test interprétable (mené à ≥ 85 % de la fréquence maximale théorique [FMT]). P.M. Fioretti et al. (2) ont comparé les résultats de l’échocardiographie dobutamine chez 26 patients explorés sans et sous bêtabloquants (métoprolol 100 mg x 2/jour), avec potentialisation par l’atropine en fin de test (au maximum 1 mg i.v.) si le patient n’avait pas atteint 85 % de la FMT. L’atropine a été plus souvent utilisée pour les patients sous bêtabloquants (22/26 contre 6/26) ; sous dobutamine et atropine, que les patients soient bêtabloqués ou non, l’examen est parvenu à son terme (≥ 85 % FMT et/ou ischémie myocardique ) pour 25 des 26 patients. De nouvelles anomalies de la contraction segmentaire ont été constatées sans 40 bêtabloquants pour 12 patients (46 %) sous dobutamine seule, puis pour 14 patients (53 %) après injection d’atropine ; si seuls 3 patients sous bêtabloquants (12 %) ont été positifs sous dobutamine isolée, l’ischémie est finalement détectée chez 15 patients (57 %) après atropine, et le score de cinétique segmentaire au pic du test est similaire pour les examens effectués sans ou sous bêtabloquants (1,22 ± 0,22 et 1,24 ± 0,25). La coronarographie a confirmé des lésions coronaires significatives ≥ 50 % pour les 15 patients positifs, et la sensibilité diagnostique de l’examen est comparable avec ou sans bêtabloquants. Ainsi, si le traitement bêtabloquant réduit l’effet chronotrope de la dobutamine et l’incidence de l’ischémie myocardique pendant le test, l’adjonction d’atropine autorise une accélération du rythme cardiaque et une détection de l’ischémie myocardique comparable à celle obtenue pour les mêmes sujets démaquillés. L’étude de L.H. Ling et al. (3) confirme l’intérêt de l’atropine, dont la posologie maximale est ici de 2 mg i.v., pour la réalisation et la fiabilité de l’échocardiographie dobutamine chez 271 patients bêtabloqués. En termes de faisabilité dans notre pratique personnelle, nous avons revu les résultats obtenus pour 29 patients bêtabloqués. L’échocardiographie dobutamine avait pour but non pas le diagnostic d’ischémie myocardique, mais la détection d’une ischémie résiduelle sous traitement. La fréquence cardiaque de base était en moyenne de 64/mn. L’examen a été mené jusqu’au palier de 40 γ/kg/mn de dobutamine et la dose moyenne d’atropine i.v. utilisée a été de 1 mg, sans dépasser la dose maximale de 1,5 mg. Seize des 29 patients ont atteint la fréquence cardiaque cible (≥ 85 % FMT), 8 autres ont eu un examen stoppé volontairement avant ce seuil pour positivité de l’échocardiographie dobutamine ou effets secondaires nécessitant l’arrêt ; restent 5 patients, dont 2 n’ont pu recevoir de l’atropine en raison de contre-indications prostatiques et n’ont atteint, de ce fait, respectivement que 70 % et 74 % de la FMT. Nous avons constaté sous bêtabloquants un même comportement : faible accélération de la fréquence cardiaque (en moyenne 50 % de la FMT) jusqu’au palier inclus de 30 γ/kg/mn de dobutamine en dépit de la première injection d’atropine (0,25 mg) dès la fin du palier de 20 γ/kg/mn, puis accélération brutale de la fréquence cardiaque en fin d’examen lors du palier de 40 γ/kg/mn sous doses maximales d’atropine. S’il reste préférable d’effectuer l’échocardiographie dobutamine démaquillée, il est possible d’obtenir des informations fiables en termes de détection d’ischémie myocardique chez des patients bêtabloqués, sous réserve d’utiliser des posologies relativement élevées d’atropine (sans dépasser 2 mg i.v.), et donc de s’assurer au préalable de l’absence de contre-indications classiques à ce produit (glaucome, adénome de prostate...). ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOBUTAMINE ET FIBRILLATION AURICULAIRE PERMANENTE En présence de troubles du rythme auriculaires paroxystiques, l’échocardiographie dobutamine peut se compliquer de leur récidive. Mais lorsque la fibrillation auriculaire est permanente, peuton rechercher une ischémie myocardique par l’échocardiographie La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 M dobutamine ? Deux publications récentes aboutissent à des conclusions similaires répondant favorablement à cette interrogation. L’analyse rétrospective (4) de 4 211 échocardiographies dobutamine réalisées à la Mayo Clinic entre janvier 1990 et janvier 1995, pour rechercher une ischémie myocardique chez des patients coronariens connus ou suspectés, a individualisé un sous-groupe de 92 patients (soit 2 % du total) en fibrillation auriculaire permanente. La comparaison avec un groupe contrôle comportant un nombre identique de patients en rythme sinusal objective à chaque palier de dobutamine une fréquence cardiaque plus élevée pour les patients en fibrillation auriculaire. Il en résulte une utilisation de doses moindres de dobutamine (26 ± 9 γ/kg/mn contre 34 ± 11 γ/kg/mn, p = 0,0001) et une adjonction moins fréquente d’atropine (6 % contre 16 %, p = 0,01) pour parvenir à la fréquence cardiaque cible (≥ 85 % FMT). Les effets secondaires motivant l’arrêt de l’examen ne sont pas majorés en présence de fibrillation auriculaire (tableau II). Seize patients en fibrillation auriculaire ont été coronarographiés : 12 avaient une réponse ischémique et 4 des anomalies fixées de la cinétique segmentaire ; tous présentaient des lésions coronaires significatives, à l’exception d’un patient ayant un antécédent d’infarctus myocardique et une anomalie fixée de la cinétique segmentaire. Sur le suivi à 27 ± 20 mois de 38 patients en fibrillation auriculaire ayant une échocardiographie dobutamine positive, 14 patients ont eu des complications cardiaques : revascularisation myocardique par angioplastie ou pontage aorto-coronaire (6 patients), infarctus du myocarde (1 patient), décès cardiaque (7 patients). À l’inverse, les 54 patients ayant une échocardiographie dobutamine négative ont eu un excellent pronostic cardiaque. Tableau II. Motifs d’arrêt de l’échocardiographie dobutamine pour des sujets en fibrillation auriculaire permanente (AC-FA) ou en rythme sinusal (RS) (4). Motif de l’arrêt Obtention FC cible* TVNS Doses max. dobutamine et atropine Anomalie cinétique segmentaire Douleur thorax Arythmie SV Modif. ECG Hypotension Intolérance** AC-FA (n = 92) (%) RS (n = 92) (%) p 88 7 75 2 0,02 0,15 5 18 0,006 4 0 0 0 3 2 1 5 2 1 0 2 0,37 0,059 0,50 0,99 0,25 0,99 A U P O I N T Entre 1989 et 1998, D. Poldermans et al. (5) ont comptabilisé 69 patients en fibrillation auriculaire permanente ayant eu une échocardiographie sous dobutamine dans leur laboratoire de Rotterdam : ces patients représentaient environ 4 % des sujets examinés par ce même examen lors de la même période. La fréquence cardiaque de repos était plus élevée pour les patients en fibrillation auriculaire (77 ± 15 battements/mn contre 73 ± 14 battements/mn). Cependant, le double produit au pic de l’examen était comparable. Pour les patients en fibrillation auriculaire, la fréquence cardiaque cible a été obtenue avec de moindres doses de dobutamine (33 ± 8 γ/kg/mn contre 35 ± 9 γ/kg/mn, p = 0,01). Sur un suivi de 35 mois, la valeur pronostique de l’échocardiographie dobutamine a été équivalente pour les patients en fibrillation auriculaire permanente ou en rythme sinusal : le taux annuel d’événements cardiaques pour les patients indemnes d’ischémie myocardique a été de 4,3 % en rythme sinusal et de 4 % en fibrillation auriculaire ; en présence d’ischémie myocardique définie par l’aggravation ou l’apparition d’anomalies de la cinétique segmentaire sous dobutamine, il a été respectivement de 9,3 % et de 10,3 %. Il faut noter que les arythmies cardiaques (en particulier, tachycardies à complexes larges non soutenues ou soutenues pouvant correspondre à des tachycardies ventriculaires ou à des aberrations) ont été plus fréquentes en fibrillation auriculaire (12 % contre 5 %, p = 0,001), sans relation avec une positivité du test, et qu’elles ont été responsables de l’arrêt prématuré de l’examen dans 7 % des cas, sans morbidité supplémentaire associée. Il s’agit de la principale cause des tests non contributifs (au total 11 % des patients). En présence d’une fibrillation auriculaire permanente, l’échocardiographie dobutamine se distingue par une réponse chronotrope accrue au prix de troubles du rythme plus fréquents, mais comporte la même fiabilité qu’en rythme sinusal. La détection d’une ischémie myocardique sous dobutamine a la même valeur pronostique qu’en rythme sinusal. ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOBUTAMINE ET BLOC DE BRANCHE GAUCHE * FC cible : fréquence cardiaque ≥ 85 % FMT. ** Nausées, céphalées, frissons, palpitations, lipothymies. (TVNS : tachycardie ventriculaire non soutenue. SV : supraventriculaire. ECG : électrocardiogramme). La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 I S E En présence d’un bloc de branche gauche complet permanent, les examens isotopiques sont sujets aux faux positifs septaux, ce qui handicape une détection fiable des lésions coronaires concernant l’artère interventriculaire antérieure. Cela est particulièrement net lors des scintigraphies myocardiques d’effort (6, 7) : la sensibilité de l’examen pour diagnostiquer une sténose de l’artère interventriculaire antérieure > 50 % est bonne, supérieure à 80 % (83 % [6], 88 % [7]), mais la spécificité médiocre (30 à 20 % [6], 36 % [7]). L’utilisation d’un test de provocation d’ischémie pharmacologique améliore les performances scintigraphiques (dipyridamole [6] : adénosine ou dobutamine [7]). La comparaison des résultats des scintigraphies myocardiques d’effort, sous adénosine et sous dobutamine (7), objective des sensibilités comparables pour détecter une sténose de l’artère interventriculaire antérieure > 50 % (respectivement 88 %, 79 %, 100 %), mais des spécificités nettement en faveur des tests pharmacologiques, qui sont équivalents entre eux (respectivement 41 M I S E A U P O I N T 36 %, 81 %, et 80 %). Par contre, pour le diagnostic d’une sténose coronaire significative concernant le réseau circonflexe ou la coronaire droite, les résultats des différentes techniques sont similaires (tableau III), les faux positifs dus aux blocs de branche gauche étant localisés au septum interventriculaire (46 % de faux positifs septaux lors de l’effort contre 11 % sous adénosine et 8 % sous dobutamine). Tableau III. Sensibilités et spécificités des scintigraphies myocardiques d’effort, sous adénosine, sous dobutamine pour la détection de lésions coronaires en présence d’un bloc de branche gauche complet ([7] ; 383 patients). Effort Adénosine n = 206 n = 127 (%) (%) Dobutamine n = 50 Interventriculaire antérieure Sensibilité Spécificité VPP 88 36 51 79 81 85 100 80 90 Circonflexe Sensibilité Spécificité 74 96 50 100 63 91 Coronaire droite Sensibilité Spécificité 96 86 82 91 79 100 VPP : valeur prédictive positive. L’échocardiographie sous dobutamine visualise l’asynchronisme de contraction septale dû au bloc de branche gauche et peut distinguer cette anomalie de cinétique d’une altération de l’épaississement systolique du septum témoin d’une ischémie myocardique. Cette qualité rend l’examen supérieur à la scintigraphie d’effort et a priori équivalent aux scintigraphies réalisées avec test de provocation d’ischémie pharmacologique (8, 9), bien que l’on dispose de peu d’études comparatives : la sensibilité, la spécificité et la précision diagnostique de l’échocardiographie dobutamine pour détecter une sténose de l’artère interventriculaire antérieure en présence d’un bloc de branche gauche complet sont respectivement de 83 %, 92 % et 87 % pour G.H. Mairesse et al. (8), et de 60 %, 94 % et 86 % pour M.L. Geleijnse et al. (9). Sous un même stress par dobutamine, la comparaison échocardiographie contre scintigraphie (8) est en faveur de l’échocardiographie, la précision diagnostique de la scintigraphie étant sensiblement améliorée par la prise en compte du caractère réversible du défect septal ou d’un défect apical associé au défect septal (tableau IV). M.L. Geleijnse et al. (9) ont évalué les performances de l’échocardiographie dobutamine selon l’épaississement septal lors de l’échocardio42 Tableau IV. Comparaison de l’échocardiographie dobutamine et de la scintigraphie dobutamine pour la détection d’une sténose significative de l’artère interventriculaire antérieure en présence d’un bloc de branche gauche complet ([8] ; 24 patients dont 11 ayant un antécédent d’infarctus du myocarde). Sensibilité Spécificité Précision diagnostique Scinti A (%) Scinti B (%) Scinti C (%) Écho (%) 100 0 75 92 92 50 83 92 50 83 71 87 Scinti A : prise en compte défect septal. Scinti B : prise en compte caractère réversible du défect septal. Scinti C : prise en compte défect apical associé. graphie de repos : si l’épaississement est initialement normal (32 patients), la sensibilité, la spécificité et la précision diagnostique pour détecter une sténose significative de l’artère interventriculaire antérieure sont respectivement de 83 %, 88 % et 88 % ; en cas d’anomalie initiale de l’épaississement septal (32 patients), l’ischémie septale est plus difficile à détecter et la sensibilité diagnostique est diminuée (44 %), avec une spécificité et une précision diagnostique qui demeurent satisfaisantes, respectivement de 100 % et 84 %. Les sept patients ayant un QRS large ≥ 160 ms et un axe frontal de QRS anormal (l’axe normal étant défini de – 30° à + 90°) sur l’électrocardiogramme de repos font partie de ce second groupe, et il serait intéressant de comparer les résultats de l’échocardiographie dobutamine et des scintigraphies myocardiques avec tests de provocation pharmacologiques pour orienter ces sujets, dont la sélection sur l’électrocardiogramme est facile, vers l’examen le plus performant pour détecter une sténose de l’artère interventriculaire antérieure en présence d’un bloc de branche gauche complet. La valeur pronostique de l’échocardiographie de stress (dobutamine : 217 patients et dipyridamole : 170 patients) en présence d’un bloc de branche gauche complet a été récemment étudiée par L. Cortigiani et al. (10) à partir des études coopératives italiennes EPIC et EDIC : l’examen a été positif pour 109 patients (28 %). Sur un suivi de 29 mois en moyenne, ont été observés 21 décès cardiaques, 20 infarctus du myocarde, 63 revascularisations myocardiques, une transplantation cardiaque (tableau V). La survie à cinq ans était de 77 % pour le groupe ischémique et de 92 % pour le groupe non ischémique (p = 0,02), et la survie à cinq ans indemne d’infarctus du myocarde de respectivement 60 % et 87 % (p < 0,0001). En analyse multivariée, quatre variables sont associées à la mortalité cardiaque ou au risque d’infarctus du myocarde : un antécédent d’infarctus du myocarde (hazard ratio : 3,4), le diabète (hazard ratio : 2,4), le score de cinétique segmentaire de base (hazard ratio : 2,2), et la positivité de l’échocardiographie de stress (hazard ratio : 2,2). Après analyse séparée des patients en fonction de l’absence ou de la présence d’un antécédent d’infarctus du myocarde, l’échocardiographie de stress améliore significativement la stratification du risque cardiaque pour les patients ayant un bloc de branche gauche complet sans antécédent d’infarctus du myocarde (p = 0,0001 contre p = 0,08 si antécédent d’infarctus). La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 M Tableau V. Valeur pronostique de l’échocardiographie dobutamine en présence d’un bloc de branche gauche complet. Complications cardiaques à 29 mois selon la négativité ou la positivité de l’examen (10). Complications Examen (+) n = 109 (%) Examen (-) n = 278 (%) p Décès cardiaque IDM 7 9 5 4 0,3 0,03 Revx coronaire – précoce ≤ 3 mois – tardive > 3 mois 39 24 16 7 3 4 < 0,0001 < 0,0001 0,0004 Greffe cardiaque 0 0,4 0,5 Total 56 16 < 0,0001 IDM : infarctus du myocarde. Revx : revascularisation. ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOBUTAMINE ET PACEMAKER Cette situation présente des analogies avec l’existence d’un bloc de branche gauche complet. N.M. Lakkis et al. (11) ont étudié la valeur diagnostique de la scintigraphie myocardique d’effort thallium 201 pour 105 patients porteurs d’un pacemaker avec sonde d’entraînement ventriculaire droite. La comparaison entre 28 patients électro-entraînés en permanence lors de l’effort et 77 patients dont l’entraînement est inconstant a objectivé une réduction de la valeur diagnostique de la scintigraphie myocardique d’effort particulièrement marquée pour les premiers (tableau VI). En présence d’un entraînement permanent, le taux des faux positifs de la scintigraphie myocardique d’effort est important, avec une spécificité diagnostique qui chute à 15 %. La localisation des défauts de perfusion réversibles conduisant à un diagnostic erroné concerne les parois ventriculaires gauches inféro-postérieures (71 %), apicales (50 %) et inféro-septales (28 %). Cela distingue les faux positifs des pacemakers de ceux des blocs de branche gauche complets siégeant au niveau du septum interventriculaire, l’activation électrique se produisant initialement au niveau des régions du myocarde proches de l’extrémité de la sonde d’entraînement. Dans ce contexte, les tests pharmacologiques de provocation d’ischémie myocardique semblent moins affectés par les faux positifs, et, parmi eux, l’échocardiographie dobutamine représente une alternative fiable à la scintigraphie myocardique d’effort. Une étude rétrospective récente (12) a comparé l’échocardiographie dobutamine et la scintigraphie myocardique thallium 201 d’effort pour la détection de l’ischémie myocardique en présence d’un entraînement permanent par pacemaker simple chambre ou double chambre avec sonde ventriculaire droite. De juin 1996 à janvier 1999, 29 patients consécutifs ont été exaLa Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 I S E A U P O I N T minés pour des douleurs thoraciques évocatrices d’angor sans antécédent d’infarctus du myocarde. La coronarographie a diagnostiqué des lésions coronaires ≥ 50 % pour 16 patients (55 %). La sensibilité diagnostique était de 94 % pour le thallium d’effort et de 88 % pour l’échocardiographie dobutamine (différence non significative) ; par contre, la spécificité était en faveur de l’échocardiographie dobutamine (92 % contre 31 %, p < 0,01) (tableau VII). En effet, parmi les 13 patients indemnes de coronaropathie significative, on observait, lors du thallium d’effort, 9 faux positifs, avec des défects réversibles de localisations diverses : 5 faux positifs inféro-postérieurs, 2 septo-apicaux, 1 inféro-septal et 1 septal, alors que l’échocardiographie dobutamine était responsable d’un seul faux positif septo-apical. À sensibilité égale, l’échocardiographie dobutamine s’avère plus spécifique que la scintigraphie myocardique d’effort pour la détection d’une coronaropathie en présence d’un entraînement permanent par le pacemaker. Mais les données manquent quant à la comparaison des résultats de l’échocardiographie dobutamine et des scintigraphies myocardiques utilisant un test de provocation d’ischémie pharmacologique. Tableau VI. Résultats de la scintigraphie myocardique d’effort pour la détection de l’ischémie myocardique en présence ou en l’absence d’un rythme électro-entraîné chez 105 patients porteurs de pacemakers avec sonde d’entraînement ventriculaire droite (11). Total patients Rythme non EE Rythme EE n = 105 n = 77 n = 28 (%) (%) (%) Sensibilité Spécificité VPP VPN Préc. diagn. 95 63 82 88 79 98 84 94 95 91 86 15* 54* 50* 54* * p < 0,01 par rapport au rythme non EE EE : électro-entraîné ; VPP : valeur prédictive positive ; VPN : valeur prédictive négative ; Préc. diagn. : précision diagnostique. Tableau VII. Valeur diagnostique de l’échocardiographie dobutamine et de la scintigraphie myocardique d’effort en présence d’un entraînement permanent par pacemaker avec sonde d’entraînement ventriculaire droite (12). Sensibilité Spécificité VPP VPN Faisabilité Écho-dobu (%) Scinti effort (%) p 88 92 93 86 96 94 31 63 80 66 NS < 0,01 NS NS NS VPP : valeur prédictive positive ; VPN : valeur prédictive négative. 43 M I S E A U P O I N T ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOBUTAMINE, HYPERTENSION ARTÉRIELLE ET HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE En présence d’une hypertension artérielle, même en l’absence d’hypertrophie ventriculaire gauche électrique et de troubles de repolarisation, l’échocardiographie dobutamine est plus performante que l’électrocardiogramme d’effort pour détecter une coronaropathie significative (sensibilité 93 % contre 72 %, p = 0,08, et surtout spécificité 100 % contre 29 %, p < 0,005) (13). Une publication récente (14) a analysé l’intérêt de la scintigraphie myocardique effort-repos, de l’échocardiographie sous dipyridamole et sous dobutamine pour diagnostiquer une coronaropathie chez 101 sujets hypertendus explorés pour douleurs thoraciques et ayant un électrocardiogramme d’effort positif. Tous avaient une fonction ventriculaire gauche systolique normale et 57 d’entre eux avaient une hypertrophie ventriculaire gauche. La coronarographie objectivait une coronaropathie significative dans 56 % des cas. Les résultats (sensibilité, spécificité, précision diagnostique, valeurs prédictives positive et négative) sont réunis dans le tableau VIII : la scintigraphie myocardique d’effort est sensible (98 %) mais peu spécifique par rapport aux méthodes échocardiographiques (36 % contre 91 % pour l’échocardiographie dipyridamole et 80 % pour l’échocardiographie dobutamine), la meilleure précision diagnostique revenant à l’échocardiographie dobutamine (84 % contre 71 % pour la scintigraphie d’effort et 74 % pour l’échocardiographie dipyridamole). La comparaison des deux tests échocardiographiques de provocation d’ischémie en fonction de la diffusion des lésions coronaires met en évidence une supériorité de l’échocardiographie dobutamine sur l’échocardiographie dipyridamole pour la détection des monotronculaires (sensibilités respectives 85 % et 31 % ). L’échocardiographie dobutamine est par conséquent particulièrement bien placée pour la détection d’une ischémie myocardique chez ces patients hypertendus, sujets aux faux positifs des électrocardiogrammes d’effort (ici, 44 % des cas) même en l’absence d’hypertrophie ventriculaire gauche, et pour lesquels la scintigraphie myocardique d’effort est certes sensible, mais peu spécifique. En présence d’une hypertrophie ventriculaire gauche, sous un même stress pharmacologique par dobutamine, l’échocardiographie s’avère plus spécifique que la scintigraphie pour détecter et Tableau VIII. Performances diagnostiques de l’échocardiographie dipyridamole (Écho-dip), de l’échocardiographie dobutamine (Échodob), de la scintigraphie myocardique d’effort (Scinti effort), pour 101 patients hypertendus avec douleur thoracique et électrocardiogramme d’effort positif (14). Sensibilité Spécificité Précision diagnostique VPN VPP Écho-dip (%) Écho-dob (%) Scinti effort (%) 61 91 74 64 90 88 80 84 83 85 98 36 71 94 67 VPN : valeur prédictive négative ; VPP : valeur prédictive positive. 44 évaluer une coronaropathie (spécificités respectives 94 % et 59 %, p = 0,02), les causes majeures des faux positifs scintigraphiques étant l’hypertrophie ventriculaire gauche et le bloc de branche gauche lors de l’évaluation prospective de 217 patients (15). Les caractéristiques de l’hypertrophie ventriculaire gauche doivent être prises en compte (16). Les résultats de l’échocardiographie dobutamine ont été analysés en fonction de trois types différents d’hypertrophie ventriculaire gauche : hypertrophie concentrique – 93 patients (augmentation de l’épaisseur des parois ventriculaires gauches et de la masse myocardique), hypertrophie excentrique – 14 patients (épaisseur pariétale normale et augmentation de la masse ventriculaire gauche), et remodelage concentrique – 45 patients (augmentation de l’épaisseur pariétale et masse ventriculaire gauche normale). Si, globalement, l’hypertension artérielle ou la masse ventriculaire gauche n’altèrent pas à elles seules la précision diagnostique de l’échocardiographie dobutamine pour détecter une coronaropathie significative, la sensibilité est franchement réduite (36 %) en présence d’un remodelage concentrique. En analyse multivariée, sont prédicteurs de faux négatifs le remodelage concentrique (p < 0,0001 et rapport des cotes = 13,5), la fraction d’éjection ventriculaire gauche > deux déviations standards au-dessus de la normale (p < 0,0001) et l’atteinte monotronculaire circonflexe (p < 0,0007). L’échocardiographie dobutamine est sujette aux faux négatifs lors du remodelage concentrique, mais demeure fiable pour la détection de coronaropathie, sous-jacente, pour les patients présentant une hypertrophie concentrique ou excentrique. LES FEMMES ET L’ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOBUTAMINE Si on ne peut réellement assimiler la femme à une “situation particulière”, elle se signale cependant par une fâcheuse tendance aux faux positifs lors des tests de provocation d’ischémie. Les mécanismes de ces faux positifs sont mal élucidés : pour l’électrocardiogramme d’effort, ont été mentionnés l’effet “digoxinelike” des estrogènes, une réponse catécholaminergique inappropriée à l’exercice, l’incidence des ballonnisations mitrales, la morphologie du thorax, des critères diagnostiques initialement définis pour une population masculine... et, pour les scintigraphies myocardiques, des artéfacts dus aux seins ainsi que la petite taille du ventricule gauche. L’échocardiographie de stress semble grevée d’un moindre taux de faux positifs en visualisant directement l’épaisseur pariétale des différents segments du ventricule gauche. Ainsi, l’échocardiographie d’effort a été évaluée avec succès (17, 18) : lors d’une méta-analyse (18), les chiffres de sensibilité et de spécificité moyennes pondérées sont respectivement de 61 % et de 70 % pour l’électrocardiogramme d’effort, de 78 % et de 64 % pour la scintigraphie myocardique d’effort, et de 86 % et de 79 % pour l’échocardiographie d’effort. Cependant, s’il est logique de privilégier l’effort, encore faut-il atteindre la fréquence cardiaque cible ≥ 85 % de la FMT. Parmi les 161 patientes explorées par échocardiographie d’effort par T.H. Marwick et al. (17), 37 (23 %) La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 M n’ont pu atteindre la fréquence cardiaque cible pour dyspnée ou épuisement. Dans ce cas, le recours à l’échocardiographie dobutamine paraît logique. Initialement accusée de faux positifs concernant en particulier les segments basaux des parois inférieure et postérieure du ventricule gauche (19), l’échocardiographie dobutamine donne des résultats aussi performants pour la femme que pour l’homme au vu des publications plus récentes (20, 21 – tableau IX), la sensibilité diagnostique étant davantage influencée, pour les deux sexes, par le caractère monotronculaire ou pluritronculaire des lésions coronaires et par leur topographie, les monotronculaires circonflexes étant plus difficiles à détecter (sensibilité 59 % contre 86 % pour l’artère interventriculaire antérieure et la coronaire droite) (21). Tableau IX. Sensibilité, spécificité et précision diagnostique de l’échocardiographie dobutamine en fonction du sexe (20, 21). Hommes (%) Femmes (%) Sensibilité Elhendy (20) Dionisopoulos (21) 73 85 76 90 Spécificité Elhendy (20) Dionisopoulos (21) 77 96 94 79 Précision diagnostique Elhendy (20) Dionisopoulos (21) 74 88 82 86 Pour 70 patientes ayant une capacité d’effort limitée, la comparaison sous dobutamine entre échocardiographie et scintigraphie myocardique (99 mTc Sestamibi) objective des sensibilités, spécificités et précisions diagnostiques respectives de 78 % et 64 %, de 92 % et 72 %, et de 83 % et 67 % (22). Une autre étude (23) évaluant l’échocardiographie dobutamine et la scintigraphie myocardique sous dipyridamole ou dobutamine chez 51 femmes constate des sensibilités et spécificités respectives de 93 % et 79 %, et de 82 % et 75 % (différences non significatives). Ainsi, il paraît logique, lorsqu’un test d’effort s’avère interprétable, de proposer une échocardiographie d’effort pour détecter une coronaropathie chez la femme. En cas d’effort non concluant (fréquence cible non atteinte), l’échocardiographie dobutamine est aussi fiable qu’une scintigraphie myocardique sous stimulation pharmacologique. CONCLUSION Face aux situations disparates analysées, où l’effort est pris en défaut pour le diagnostic fiable d’ischémie myocardique (incapacité à atteindre la fréquence cardiaque cible : examens effectués sous bêtabloquants, femmes ; risque de faux positifs : bloc de branche gauche complet, pacemaker, hypertrophie ventricuLa Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002 I S E A U P O I N T laire gauche, femmes), l’échocardiographie dobutamine, potentialisée si nécessaire par l’atropine, donne des résultats performants. Par rapport aux examens scintigraphiques avec tests pharmacologiques de provocation d’ischémie, elle s’avère en règle générale un peu moins sensible, mais plus spécifique, avec une précision diagnostique qui lui confère un statut au moins équivalent à celui de ses concurrents isotopiques. ■ Bibliographie 1. Geleijnse ML, Elhendy A. Can stress echocardiography compete with perfusion scintigraphy in the detection of coronary artery disease and cardiac risk assessment ? Eur J Echocardiography 2000 ; 1 : 12-21. 2. Fioretti PM, Poldermans D, Salustri A et al. Atropine increases the accuracy of dobutamine stress echocardiography in patients taking beta-blockers. Eur Heart J 1994 ; 15 : 355-60. 3. Ling LH, Pellikka PA, Mahoney DW et al. Atropine augmentation in dobutamine stress echocardiography : role and incremental value in a clinical practice setting. J Am Coll Cardiol 1996 ; 28 : 551-7. 4. Hobday TJ, Pellikka PA, Attenhofer Jost CH, Oh JK, Miller FA, Seward JB. 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Assessment of coronary artery disease in women by dobutamine stress echocardiography : comparison with stress thallium-201 single-photon emission computed tomography and exercise electrocardiography. Am Heart J 1998 ; 135 : 655-62. C FM 1. Lors de l’échocardiographie dobutamine, pour parvenir à la fréquence cardiaque cible (≥ 85 % FMT), il est habituel d’utiliser une potentialisation par l’atropine : a. en présence d’un bêtablocage efficace b. en présence d’une fibrillation auriculaire permanente 4. Pour détecter une coronaropathie chez la femme, quel(s) examen(s) sera (seront) le(s) plus performant(s) : a. un électrocardiogramme d’effort b. une échocardiographie d’effort c. une échocardiographie dobutamine RÉPONSES FMC 2. En présence d’un bloc de branche gauche complet ou d’une stimulation par pacemaker, pour détecter une coronaropathie sous-jacente, il est préférable de recourir à un test de provocation d’ischémie : Réponse 1a : L’utilisation de l’atropine est habituelle sous bêtablocage efficace ; elle est beaucoup plus rare en cas de fibrillation auriculaire, où la réponse chronotrope est accrue. a. à l’effort b. sous stimulation pharmacologique Réponse 2b : Les tests de provocation d’ischémie pharmacologiques sont plus performants que l’effort. 3. En présence d’une hypertrophie ventriculaire gauche, l’échocardiographie dobutamine perd sa sensibilité diagnostique en cas de : a. hypertrophie concentrique b. hypertrophie excentrique c. remodelage concentrique 46 Réponse 3c : En présence d’un remodelage concentrique, la sensibilité diagnostique de l’échocardiographie dobutamine chute à 36 %. Réponse 4b et c : L’échocardiographie de stress est supérieure à l’électrocardiogramme d’effort, sujet aux faux positifs ; le choix entre effort et dobutamine dépend de la capacité de la patiente à atteindre, à l’effort, la fréquence cardiaque cible ≥ 85 % FMT. La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002