revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés ■ Ph. Léonard* Les articles cités dans cette revue de presse sont disponibles in extenso sur notre site Internet : http://www.vivactis-media.com Angiologie - Cardiologie HTA ET INSUFFISANCE RÉNALE Quels sont les objectifs tensionnels ? Chez l’hypertendu insuffisant rénal, les objectifs tensionnels (PA systolique/PA diastolique) sont très exactement moins de : – 130/85 mmHg en l’absence de protéinurie ; – 130/80 mmHg en présence de microalbuminurie ; – 125/75 mmHg en cas de protéinurie supérieure à 1 g/24 heures. Comment y parvenir ? Une bithérapie combinant un diurétique et un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) ou un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARA 2) est généralement nécessaire. Le Feuvre C. Épidémiologie et prévention des maladies cardiovasculaires – Ve Congrès de la Fédération française de cardiologie (FFC). La lettre du cardiologue 361 : 7-11. PROPHYLAXIE DE L’ENDOCARDITE INFECTIEUSE : RECOMMANDATIONS 2003 Comment ? L’antibioprophylaxie de l’endocardite infectieuse avant soins dentaires ambulatoires repose encore aujourd’hui sur l’administration de 3 g d’amoxicilline per os dans l’heure qui précède le geste buccodentaire (2 g chez les patients de moins de 60 kg) ou, en cas d’allergie aux bêtalactamines, de clindamycine (600 mg per os) ou de pristinamycine (1 g per os). Chez l’enfant, les posologies de ces trois thérapeutiques sont respectivement de 75 mg/kg, 15 mg/kg et 25 mg/kg. Chez qui ? Cette antibioprophylaxie est nécessaire chez les malades à “haut risque”, à savoir les patients porteurs d’une prothèse valvulaire, Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003 souffrant d’une cardiopathie congénitale cynanogène ou présentant des antécédents d’endocardite infectieuse... mais devient “optionnelle” (décision au cas par cas) lorsque le risque de survenue d’une endocardite sévère est moins élevé, à savoir chez les sujets porteurs d’une valvulopathie (IA, IM, RA), d’un prolapsus valvulaire mitral avec fuite et/ou épaississement valvulaire, d’une bicuspidie aortique, d’une cardiopathie congénitale non cyanogène (sauf communication interauriculaire CIA) ou d’une cardiomyopathie hypertrophique obstructive avec souffle à l’auscultation. Elle est en revanche inutile dans les cas suivants : CIA, angioplastie coronaire, cardiomyopathie dilatée sans insuffisance mitrale significative, rétrécissement mitral pur isolé, fuites valvulaires minimes uniquement détectables par l’échocardiographie doppler. Lors de quels gestes ? Nous nous bornerons ici à signaler que certains gestes concernant la sphère buccodentaire (anesthésie locale intraligamentaire, soins endodontiques, amputation radiculaire, transplantation/ réimplantation, chirurgie périapicale, chirurgie parondotale, chirurgie implantaire, mise en place de matériaux de comblement, orthopédie dentofaciale, chirurgie préorthodontique des dents incluses ou enclavées) ne posent en ce domaine guère de problème, dans la mesure où ils sont purement et simplement contre-indiqués chez les sujets “à risque” ! Pour obtenir la liste précise des actes buccodentaires pour lesquels une antibioprophylaxie est recommandée, “optionnelle” ou non nécessaire, nous vous invitons à consulter l’article dont les références figurent ci-dessous. Delahaye F. Les nouvelles recommandations sur la prophylaxie de l’endocardite infectieuse. La lettre du cardiologue 362 : 22-5. 5 revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Quelques brèves... ❏ Le temps presse ! Chaque minute qui passe après un arrêt cardiaque diminue de 10 % les chances de survie... L’intérêt des appareils de défibrillation semi-automatique externe – utilisables par du personnel non médical – est aujourd’hui bien documenté. Leur nombre devrait donc croître dans les années à venir ! Le Heuzey JY. La défibrillation externe semi-automatique confirme-t-elle son intérêt ? La lettre du cardiologue 361 : 3-4. ❏ Le “régime” des insuffisants cardiaques Selon une étude européenne réalisée dans 25 pays et 115 hôpitaux, et portant sur plus de 11 000 malades, l’ordonnance des patients souffrant d’insuffisance cardiaque comporte dans 87 % des cas un diurétique, dans 78 % un anticoagulant, dans 62 % un IEC, dans 37 % un bêtabloquant, dans 36 % un digitalique, dans 32 %un dérivé nitré, dans 20 % de la spironolactone, dans 7 % un inotrope intraveineux et dans 5 % un ARA 2. Le Feuvre C. Épidémiologie et prévention des maladies cardiovasculaires. Ve Congrès de la Fédération française de cardiologie (ffc). la Lettre du cardiologue 361 : 7-11 ❏ Infarctus nicodépendants La responsabilité du tabac dans la survenue d’un infarctus du myocarde non mortel est de 65 % chez les hommes de 35 à 39 ans et de 19 % chez ceux de 60 à 64 ans. Chez la femme, ces pourcentages sont respectivement de 54 % et 22 %. Le Feuvre C. Épidémiologie et prévention des maladies cardiovasculaires. Ve Congrès de la Fédération française de cardiologie (FFC). La lettre du cardiologue, 361 : 7-11. ❏ De quoi convaincre les hypertendus âgés non compliants ! Chez les personnes hypertendues âgées de plus de 75 ans, une réduction de 5, 7,5 et 10 mmHg de la pression artérielle diastolique permet de réduire le risque de survenue d’un accident vasculaire cérébral de respectivement 35, 46 et 56 % et celui d’infarctus du myocarde de 21, 29 et 37 %. Le Feuvre C. Épidémiologie et prévention des maladies cardiovasculaires. Ve Congrès de la Fédération française de cardiologie (FFC). La lettre du cardiologue 361 : 7-11. ❏ Un outil diagnostique précieux La valeur prédictive élevée d’une augmentation du taux plasmatique de BNP (brain natriuretic peptide... ou peptide natriurétique de type B) dans le diagnostic positif de l’insuffisance cardiaque est confirmée. Ce dosage n’est encore aujourd’hui malheureusement disponible en France que dans trop peu de centres... Duc Ph. Peptide natriurétique de type B et insuffisance cardiaque. La lettre du cardiologue 361 : 16. ❏ FA : réduire ou ralentir ? Deux récentes études révèlent que chez les patients souffrant de fibrillation auriculaire (FA), âgés de plus de 65 ans ou présentant des facteurs de risque cérébrovasculaire (notamment une hypertension artérielle), la restauration du rythme sinusal n’est pas plus efficace que la stratégie thérapeutique visant simplement à un ralentissement de la fréquence cardiaque. Voilà qui “tord le cou” à certaines idées reçues ! Adams C. Fibrillation auriculaire et restauration du rythme sinusal : passionnément, à la folie... plus du tout ? La lettre du cardiologue 362 : 15. ❏ FA : peut-on la prédire ? Chez les personnes âgées de plus de 65 ans, l’existence d’une dysfonction diastolique du ventricule gauche accroît notablement (de 3 à 5 fois) le risque de survenue d’une fibrillation auriculaire (FA). Gallet B. La dysfonction diastolique du ventricule gauche est un facteur prédisant la survenue ultérieure d’une fibrillation auriculaire. La lettre du cardiologue 362 : 16-7. ❏ Aspirine et pontages aorto-coronaires Chez les malades ayant bénéficié d’un pontage aorto-coronaire, un traitement précoce par aspirine (dès les premières 48 heures postchirurgie) doit-il être recommandé ? Si l’on en croit les résultats d’une récente prospective multicentrique réalisée sur plus de 5 000 patients, la réponse est assurément : “oui”. Une telle prescription permet en effet de réduire de plus de 40 % le risque de complications létales et ischémiques non fatales... et cela – fait essentiel – sans majoration des complications hémorragiques ou gastriques ! Adams C. Aspirine et mortalité après pontages aorto-coronaires. La lettre du cardiologue, 362 : 16. Les bénéfices du traitement antihypertenseur sont-ils uniquement dépendants de la baisse tensionnelle ? Aux personnes qui pensent qu’il s’agit là d’une évidence, nous recommandons vivement la lecture d’un article de F. Gueyffier paru récemment dans : La lettre du cardiologue (361 : 29-32) ! Les articles publiés dans “Correspondances en médecine” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. © 2000 DaTeBe S.A. Impression : La Touraine Rotos 16-Vincent, 37010 Tours Cedex 1. Dépôt légal : À parution 6 Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003