militant de ne pas voiler son orientation sexuelle et vécut à partir de 1947 avec le ténor Peter
Pears dans un village du Suffolk. Objecteur de conscience et pacifiste, c’est la figure d’un
humaniste qui se dessine en Benjamin Britten. Victime d’abus sexuels dans son enfance, il
sera particulièrement attentif à la façon dont les enfants peuvent être maltraités.
C’est d’ailleurs, outre la forme extraordinaire de la nouvelle de Henry James « The Turn Of
the Screw » une des raisons qui poussa Britten à en composer une adaptation lyrique.
L’atmosphère délétère, le non-dit, le fantasme, la perversion, la sexualité refoulée sont
présents dans le roman (que l’on trouve parfois classé en Nouvelle) de Henry James (1898),
auteur que Britten appréciait tout particulièrement. D’ailleurs, en 1971, il créa un opéra
adapté d’un autre texte de Henry James « Owen Wingrave ».
Il fut soutenu dans ses choix par la librettiste et amie, Myfanwy Piper. Le livret est très
fidèle au roman si ce n’est l’intelligente volonté de Piper de donner des voix aux
« fantômes » de Quint et Flora. Le livret est construit de façon très rigoureuse en deux actes
parfaitement équilibrés.
Pour approfondir la biographie de Britten :
Biographie de Benjamain Britten -
Biographie de Benjamin Britten - France Musique
A propos de Benjamin Britten :
juin 2013 - par Xavier de Gaulle - Article paru dans le N°153 de Classica
Benjamin Britten : la chant solitaire d'un compositeur universel
b) La librettiste :
Myfanwy Piper, critique d’Art anglaise fut la librettiste de trois opéras de Benjamin Britten
Concernant « The Turn of the screw », ce fut elle, en fait, qui fit cette suggestion
d’adaptation à Britten. C’est tout naturellement qu’elle accepta d’écrire le livret de cet opéra
même si elle ne se sentait pas totalement qualifiée pour le faire.
Tous deux se connaissaient depuis les années 40, quand son époux, l’artiste John Piper,
dessinait des décors pour des opéras de Britten dont « The rape of Lucretia » et « Billy
Budd ».
Mrs Piper était avant tout critique d’art. Durant une visite à Paris, elle découvrit les travaux
de Kandinsky et de Mondrian en 1934. Elle fonda la revue Zxis, revue anglaise d’art abstrait
qui assurait la promotion de l’avant-garde française et anglaise. Elle dirigea ce journal de
1934- à 1937.
C’est aussi en 1934 qu’elle rencontra John Piper. Ils se marièrent en 1937 et s’installèrent
dans une ferme qui se transforma rapidement en cercle de peintres, de musiciens,
d’architectes et de poètes…
Elle publia aussi plusieurs ouvrages dont un essai « The Painter’s object »
Sa collaboration avec Britten dans l’écriture du livret de “The turn of the screw avait
fortement impressionné Benjamin Britten qui, lorsqu’il souhaita adapter une autre nouvelle
de James “Owen Wingrave” fit appel immédiatement à Mrs Piper en 1971.
Très rapidement, il lui confia l’écriture de son dernier opéra « Mort à Venise » d’après le
roman de Thomas Mann.