Après l’épisode de la varicelle, le virus chemine le
long d’un nerf sensitif pour aller se loger dans les
ganglions de la moelle épinière. Il reste là, à l’état
latent, jusqu’à ce qu’une baisse de l’immunité
permette sa réactivation (25 % des adultes qui ont
eu la varicelle développent un zona).
Le zona présente trois phases :
•Stade 1 : douleurs intenses et constantes dans
une région précise (thorax, tête, cou, bas du dos
ou membres inférieurs) et généralement unilaté-
rales ; absence de lésions cutanées ; durée de
quelques heures à quelques semaines.
•Stade 2 : apparition de rougeurs et éruption de
vésicules ou de cloques limitées à la région dou-
loureuse (le long du nerf touché) ; douleurs et
démangeaisons constantes ; risque de fatigue ;
durée de trois à quatre semaines.
•Stade 3 : disparition des lésions cutanées ;
cicatrisation.
C’est à partir de l’âge de 50 ans que les risques
augmentent. À 85 ans, plus de 50 % des hommes
et des femmes auront eu un épisode de zona. Le
virus peut être réactivé chez toute personne
dont le système immunitaire est affaibli (même
les enfants, dans de très rares cas). C’est pourquoi
le zona est très fréquent chez les cancéreux et
les sidéens.
Il ne faut pas crever les cloques, qui risqueraient
de s’infecter rapidement. Pour obtenir un soula-
gement, on applique de la calamine sur les lésions
plusieurs fois par jour ; elle a pour effet de calmer
les démangeaisons et de les dessécher. Une lotion
à base de phénol et de menthol peut être appli-
quée lorsque les cloques sont desséchées et qu’il
y a formation d’une croûte. Un antibiotique peut
être prescrit pour éviter que les lésions ne s’in-
fectent et pour accélérer la cicatrisation. La dou-
leur, ravivée par le contact de l’air, est soulagée par
la pause d’une gaze ou d’un bandage.
Le traitement du zona consiste à prescrire un an-
tiviral oral du type aciclovir, valaciclovir ou fam-
ciclovir. Ces trois médicaments ont pour effet
d’arrêter la progression du virus, de réduire la
durée de la maladie et de diminuer le risque de
névralgie postzostérienne.
L’administration d’un analgésique à base de co-
déine ou d’un corticostéroïde en comprimé
contribue à soulager les douleurs parfois très
fortes. La névralgie postzostérienne est la princi-
pale complication du zona.
L’herpès génital
Les infections herpétiques peuvent récidiver
toute la vie. L’herpès génital dû au virus HSV2
est une maladie particulièrement pénible. Sa
première manifestation (primo-infection) est ca-
ractérisée par une éruption très prurigineuse et
très douloureuse des vésicules, voire des cloques
sur le sexe. Chez la femme, on les retrouve dis-
posées en bouquets dans le vagin ou sur le pé-
rinée (peau comprise entre le vagin et l’anus).
Chez l’homme, elles se regroupent sur le pénis
ou sur les testicules. Tant chez l’homme que
chez la femme, des lésions anales sont possibles.
En quelques jours, ces lésions vont s’éroder pour
constituer des plaies encore plus douloureuses...
Ce tableau déjà pénible peut être aggravé par la
fièvre, des maux de tête, des douleurs digestives
et des courbatures.
Pourtant, dans 60 % des cas, l’infection ne se dé-
clare jamais cliniquement et reste inaperçue. A
contrario, quand elle s’est manifestée, des réci-
dives surviennent dans 85 % des cas. Cela ex-
plique pourquoi l’herpès est une maladie insi-
dieuse, pouvant facilement être méconnue et se
transmettre d’un partenaire à l’autre. Selon une
enquête Louis Harris réalisée pour le compte de
l’association Herpès, si près d’un Français sur
cinq est ainsi atteint, seuls deux sur dix se savent
contaminés. Pire, seules 34 % des personnes at-
teintes savent qu’il s’agit d’une maladie sexuelle-
ment transmissible (MST) et 59 % n’utilisent ja-
mais de préservatifs...
Aujourd’hui, l’herpès se soigne grâce aux anti-
viraux spécifiques du virus, mais il ne guérit ja-
mais. Dans les cas d’un herpès récidivant plus
de 6 fois par an, il est maintenant possible de
mettre en place une cure longue et quotidienne
d’antiviral sur une durée de 6 mois. Dans cer-
tains cas, l’herpès peut être très grave, notam-
ment chez les nouveau-nés et chez les patients
immunodéprimés.
Pour prévenir des atteintes gravissimes du nou-
veau-né, en cas de risque, outre la mise en place
d’un traitement antiviral, une césarienne sera
pratiquée pour éviter tout risque de contamina-
tion. Chez les personnes immunodéprimées, no-
tamment les malades souffrant du sida ou d’un
cancer, un traitement antiviral de longue durée
doit être institué.
Il faut savoir en effet qu’il existe deux types de vi-
rus : le HSV1 et le HSV2, et que le premier peut
être responsable d’un herpès buccal (le fameux
bouton de fièvre). L’application de corticoïdes
peut être catastrophique en favorisant la diffusion
du virus. Les prélèvements permettent d’identi-
fier le virus en cause. Cette information permet-
tra ensuite d’appliquer le traitement plus tôt si
d’autres poussées surviennent, et de prévenir ses
partenaires lors de rapports sexuels ultérieurs.
L’ herpès est constamment contaminant, même en
dehors de toute poussée, même si la contamina-
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No45 - avril 2003
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