
4L’ABC du FMI
Largement reconnu comme l’architecte de la transforma-
tion qu’a connue l’économie espagnole ces dernières années,
M. de Rato, qui est titulaire d’une maîtrise de droit, d’un MBA
et d’un doctorat en économie, est déjà un homme politique
accompli qui a siégé pendant plus de vingt ans au parlement
espagnol. D’avril 2000 à mars 2004, il a été Ministre de l’éco-
nomie de l’Espagne et Vice-Président du gouvernement pour
les affaires économiques, après avoir été Ministre de l’écono-
mie et des finances de mai 1996 à avril 2000.
M. de Rato n’est pas le premier grand argentier à devenir
Directeur général du FMI. Camille Gutt (1946–51) et
H. Johannes Witteveen (1973–81) avaient aussi été Ministre
des finances dans leurs pays respectifs, à savoir la Belgique et
les Pays-Bas. L’expérience politique de M. de Rato a indénia-
blement joué en sa faveur.
«En tant que Ministre des finances, il a présidé au dévelop-
pement considérable de l’économie espagnole et il comprend
parfaitement les réalités de la politique économique», a dit de
lui John Snow, le Secrétaire au Trésor des États-Unis, quand le
FMI a annoncé la nomination de M. de Rato.
Né le 18 mars 1949, M. de Rato a travaillé dans des entre-
prises familiales opérant dans des domaines aussi divers que
la construction et l’audiovisuel, avant de se lancer dans la po-
litique en 1979. Il connaît intimement l’Amérique latine, avec
laquelle l’Espagne entretient des liens commerciaux étroits
fondés sur une langue et une culture communes.
Il a défendu avec conviction le Pacte de stabilité et de crois-
sance de l’Union européenne (UE), qui engage les gouverne-
ments à limiter leurs déficits budgétaires. Sous sa houlette,
l’Espagne a appliqué un programme économique prévoyant le
rééquilibrage des finances publiques, des privatisations, une
réforme fiscale ainsi qu’une libéralisation partielle du marché
du travail et des secteurs traditionnellement confiés à des mo-
nopoles, en menant parallèlement une politique monétaire
prudente, qui a contribué de façon déterminante à la stabilité
macroéconomique. Cette politique a permis d’effacer les défi-
cits qui avaient marqué tous les gouvernements précédents;
l’Espagne a ainsi pu satisfaire aux conditions requises pour
faire partie du premier groupe de pays à adopter la monnaie
unique européenne, l’euro.
Pendant que M. de Rato était Ministre de l’économie,
l’Espagne a affiché pendant huit années consécutives des taux
de croissance supérieurs à la moyenne de l’Union euro-
péenne. Alors que la croissance faiblissait dans les grands
pays, l’économie espagnole continuait de prospérer. «Il a été
le meilleur Ministre des finances de l’histoire contemporaine
de l’Espagne», a déclaré à l’agence Associated Press Gregorio
Izquierdo, directeur de recherche à l’Institut d’études écono-
miques, un laboratoire de réflexion de Madrid.
M. de Rato a depuis longtemps des liens avec la communauté
financière internationale. En tant que Ministre de l’économie, il a
été membre des Conseils des gouverneurs du FMI, de la Banque
mondiale, de la Banque interaméricaine de développement, de
la Banque européenne d’investissement et de la Banque euro-
péenne pour la reconstruction et le développement. Il a aussi
participé régulièrement aux réunions des ministres de l’écono-
mie et des finances de l’Union européenne et a représenté l’UE à
la réunion des ministres des finances du Groupe des Sept, à
Ottawa en 2002, alors que l’Espagne détenait la présidence du
Conseil de l’UE. Il a aussi représenté l’Espagne lors de la réunion
ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, à Doha,
au Qatar, en 2001 et à Cancún, au Mexique, en 2003. ❖
«Le FMI veillera à ce que ses programmes et ses conseils de politique
économique aillent dans le sens d’une augmentation de l’aide,
y compris pour lutter contre le VIH/sida et pour renforcer
les infrastructures publiques si essentielles.»