Le 19 février, les participants à un atelier conjoint du
FMI et de la Banque mondiale sur les infractions
financières ont accordé une attention particulière aux
efforts déployés par la communauté internationale
pour combattre le blanchiment des capitaux.
Impact des infractions
L’atelier était divisé en trois groupes de discussion.
Le premier, animé par François Gianviti, Conseiller
juridique du FMI, était composé de Rick McDonell,
du Groupe Asie/Pacifique sur le blanchiment des
capitaux, de Jean-François Thony, juge à la Cour
d’appel de Versailles, et de Jacques Blum, du cabinet
juridique Lobel, Novins & Lamont, à Washington.
Les participants ont mis l’accent sur les infractions
qui peuvent avoir des effets économiques néfastes
sur les pays, comme la corruption par les fonction-
naires. Ce type d’infractions peut freiner notable-
ment le développement
économique en accrois-
sant les coûts des entre-
prises, en entravant l’in-
vestissement étranger
et en pesant sur les res-
sources publiques. Les
participants ont évoqué
aussi le crime organisé,
dont les effets sont sem-
blables à ceux de la cor-
ruption, et ont noté que
ces deux types d’infrac-
tions peuvent être fort déstabilisateurs d’un point de
vue politique. Le produit de la corruption et du
crime organisé est souvent blanchi à l’étranger, no-
tamment par le biais de grandes places financières
comme New York et Londres.
L
e 1er mars, Horst
Köhler, Directeur gé-
néral du FMI, a annoncé
la création du Départe-
ment des marchés de ca-
pitaux internationaux
au sein du FMI. Voici des
extraits d’une conférence
de presse de MM. Köhler
et Fischer, Premier Direc-
teur général adjoint du
FMI, sur cette décision
et la réaction du FMI
aux crises, notamment
en Turquie.
M. KÖHLER : À Prague, j’ai énoncé une vision du rôle
futur du FMI qui a été approuvée à l’unanimité par les
pays membres. Un élément central de cette vision est
que le FMI doit devenir un centre d’excellence pour la
stabilité du système financier international. En vue de
concrétiser cette vision,
j’ai chargé un groupe
d’experts externes en
octobre 2000 de nous
indiquer, en toute indé-
pendance, comment
organiser nos travaux
sur le secteur financier
et les marchés de capi-
taux. Ce groupe, présidé
par John Lipsky, écono-
miste principal à J.P.
Morgan Chase, a pré-
senté son rapport en
janvier 2001.
De manière générale, le rapport note que, si des amé-
liorations notables ont été apportées ces dernières an-
nées, les travaux du FMI sur les marchés de capitaux
doivent être renforcés considérablement. Il est recom-
mandé notamment de créer un
Fonds monétaire
international
VOLUME 30
NUMÉRO 6
26 mars 2001
Dans ce numéro
85
Nouveau
Département des
marchés de capitaux
85
Lutte contre le
blanchiment
des capitaux
90
Conférence sur les
normes et les codes
91
Démission de
M. Mussa
92
Défis du Kosovo
95
Rapport trimestriel
de la BRI
97
Déficit commercial
des États-Unis
99
Inflation en Albanie
Lire aussi . . .
89
Accords du FMI
93
Principaux taux
du FMI
94
Utilisation des
ressources du FMI
96
Sur le site Web
98
Publications récentes
85
www.imf.org/imfsurvey
(voir page suivante)
Atelier du FMI et de la Banque mondiale . . .
Le rôle de la communauté internationale
dans la lutte contre le blanchiment des capitaux
(suite à la page 88)
Pour mieux réagir aux crises financières . . .
Le FMI se dote d’un Département des marchés
de capitaux internationaux
Horst Köhler, Directeur général du FMI (à droite),
et Stanley Fischer, Premier Directeur général adjoint.
Rick McDonell
nouveau département qui re-
grouperait et développerait les fonctions relatives aux
marchés de capitaux qui sont assumées aujourd’hui par
plusieurs départements fonctionnels du FMI.
Après avoir longuement discuté avec la direction et
les cadres supérieurs ces dernières semaines, j’ai conclu
qu’il était opportun de créer un nouveau département.
Cette décision est un élément essentiel des efforts que
nous déployons pour renforcer l’architecture financière
internationale et assurer l’appui nécessaire aux travaux
du FMI sur la prévention et la gestion des crises.
Plus précisément, le regroupement des travaux sur
les marchés de capitaux devrait permettre au FMI de
mieux comprendre les opérations des marchés et les
facteurs qui influent sur l’offre de capitaux aux pays
membres, mieux appuyer les opérations de surveillance
et de prêt du FMI dans les pays membres en consoli-
dant les liens entre la collecte de données, l’analyse et
les jugements sur l’évolution des marchés de capitaux,
et renforcer le fonds d’information du FMI face aux
questions systémiques soulevées par l’évolution des
marchés de capitaux internationaux.
Je suis convaincu que cette décision est dans l’intérêt
de tous les pays membres. Elle renforcera les capacités
d’alerte avancée du FMI et, plus généralement, sa capa-
cité à aider les pays membres à accéder aux marchés de
capitaux internationaux et à tirer profit de leur poten-
tiel de création de revenus et d’emplois.
Pour que le nouveau département soit opérationnel
dès que possible, nous recherchons un directeur dis-
posant des compétences et de l’expérience appropriées
pour assumer cette tâche importante.
QUESTION :Que fera ce département en cas de crise?
M. KÖHLER : Je voudrais insister sur la prévention des
crises, en particulier sur le dialogue avec le secteur
privé et les investisseurs. L’an dernier, nous avons mis
en place le groupe consultatif sur les marchés de capi-
taux : c’était un premier pas important dans cette
direction. Le nouveau département devra renforcer
nos capacités d’alerte avancée. Je ne pense pas qu’il
soit possible d’éviter totalement les crises, mais il est
important de renforcer notre capacité à interpréter
l’évolution des marchés et à tirer des conclusions
rapidement. C’est l’un des objectifs principaux du
nouveau département.
QUESTION : Les banques, par l’intermédiaire de l’Insti-
tut de finance internationale, demandent souvent au
FMI de divulguer beaucoup plus d’informations
«internes». Dans quelle mesure le nouveau départe-
ment sera-t-il chargé d’alerter rapidement les investis-
seurs et vice versa?
M. KÖHLER : Le FMI n’est pas une extension de la capa-
cité de gestion du risque des institutions privées. Celles-
ci doivent procéder à leurs propres évaluations, mais il
est de notre intérêt commun de stabiliser le système et
nous devons renforcer notre dialogue avec le secteur
privé. Nous pouvons aider les pays à établir des rela-
tions avec les investisseurs de façon à ce que les autori-
tés et le secteur privé comprennent mieux leurs posi-
tions, leurs motivations et leurs contraintes respectives,
limitant ainsi les surprises éventuelles.
QUESTION : Le FMI cherche depuis un certain temps à
renforcer sa capacité d’alerte avancée. S’agit-il dans le cas
présent d’aller au-delà du regroupement d’effectifs qui
faisaient partie jusque-là de départements différents?
M. KÖHLER : L’objectif ne se limite certainement pas à
une réorganisation. Il s’agit de définir un axe de travail
clair et de disposer des capacités professionnelles per-
mettant de faire face à l’évolution de l’économie mon-
diale, fort tributaire des marchés de capitaux. Mais
l’essentiel est d’avoir une cellule de travail et un système
d’information qui nous permet de tirer des conclusions
sur l’évolution des marchés (écarts d’intérêt, lignes de
crédit interbancaires, etc.). Nous pourrions ensuite
décider de la nécessité d’une alerte avancée.
M. FISCHER : Le FMI dispose de cellules qui traitent des
marchés de capitaux dans plusieurs départements.
Nous voulons les rassembler et profiter des synergies
ainsi créées pour améliorer notre analyse.Mais, sur-
tout, nous estimons que les interactions entre nos
opérations et la collecte d’informations sont déficientes
à plusieurs égards. Nous souhaitons intégrer totalement
ces travaux dans notre surveillance. Le Directeur géné-
ral ne cesse de répéter que nos économistes qui traitent
des marchés de capitaux doivent être chaque jour en
contact avec les départements géographiques pour dis-
cuter de l’évolution de leurs pays respectifs et collecter
des informations auprès des marchés.
M. KÖHLER :C’est très important. Pour les départe-
ments géographiques, tout est local. Ils doivent être
bien armés et attentifs à l’évolution des marchés
de capitaux dans les pays qui les concernent, mais
le nouveau département leur apporte des compé-
tences techniques et peut mieux les appuyer dans
leur travail.
QUESTION :Qu’aurait pu faire ce nouveau département
dans le cas de la Turquie?
M. FISCHER :C’est un cas exceptionnellement diffi-
cile, parce que l’événement qui a déclenché la crise
n’était guère prévisible. Mais, à terme, il faudrait
savoir exactement quels sont, aux yeux des opéra-
teurs des marchés de capitaux, les facteurs détermi-
nants de la crise turque. Il convient de s’assurer que
le département géographique concerné dispose de
ces informations et y prête attention. Il faut savoir
ce qui se passe et aussi être suffisamment perspicace
pour déterminer précisément quelles sont les véri-
tables questions en jeu.
26 mars 2001
86
Surveillance rapprochée des marchés de capitaux
(suite de la première page)
Je pense que c’est ce qui se passe dans une large me-
sure en Turquie. En 1994, le FMI n’avait pas vu arriver
la crise mexicaine sur les marchés de capitaux. Nous
n’en sommes plus là aujourd’hui, mais ce serait mieux
encore si nous avions un groupe qui travaille exclusive-
ment sur ces questions chaque jour et fait rapport à la
direction et aux départements géographiques.
QUESTION : Cela aurait changé quelque chose en 1994?
M. FISCHER :Oui, je pense. Le problème, c’est que les
crises ne sont pas toutes imprévues. Parfois, elles se pro-
duisent parce que ceux qui doivent agir — générale-
ment les pouvoirs publics — ne font rien. On peut pré-
voir et on peut avertir. Cela ne signifie pas que nous
serons toujours capables de persuader les pouvoirs pu-
blics de faire le nécessaire. Mais nous devrions certaine-
ment être en mesure de leur donner les informations
requises, ce qui ne fut parfois pas le cas dans le passé.
QUESTION : Avez-vous consulté le Trésor américain au
sujet de cette réorganisation?
M. KÖHLER : Nous avons consulté le Trésor américain,
le Ministère des finances japonais et nos administra-
teurs. Ce processus a été lancé avant même l’entrée en
fonction de la nouvelle administration américaine. Le
Trésor américain appuie notre décision, qui corres-
pond à sa ligne de réflexion.
QUESTION : Comptez-vous installer quelqu’un à Wall
Street ou à Londres?
M. KÖHLER : Le groupe consultatif sur les marchés de
capitaux intégrait aussi une approche régionale. Nous
sommes proches de New York, mais nous cherchons
aussi à établir des contacts avec l’Asie et l’Amérique
latine. En janvier, j’ai rencontré des institutions finan-
cières asiatiques à Singapour. En juin ou en juillet, je
discuterai avec des institutions financières latino-
américaines et je ferai probablement de même à
Madrid au second semestre.
C’est la preuve que nous cherchons systématique-
ment à établir des contacts avec le secteur privé. Par
exemple, nous travaillons sur des normes et des codes,
et nous voulons savoir ce que le secteur privé en pense.
Nous cherchons aussi à rendre opérationnelles les
lignes de crédit préventives et je demanderai au secteur
privé comment il pense que cette facilité devrait être
utilisée avant de tirer nos conclusions.
M. FISCHER :En fait, le FMI a des gens à Tokyo et à
Londres qui font partie du groupe sur les marchés de
capitaux du Département des études. Nous n’avons pris
aucune décision quant à d’autres villes.
QUESTION : Les détracteurs du FMI jugent que vous
auriez dû prévoir que le rattachement de la monnaie
turque n’allait pas tenir. Était-ce un problème de sur-
veillance ou d’une toute autre nature?
M. KÖHLER : Les événements politiques n’étaient pas
prévisibles. Or, ce fut un facteur décisif. En novembre,
lorsque nous avons appuyé le programme des autorités
après d’intenses négociations,c’était un programme
crédible qui avait de bonnes chances de succès.
M. FISCHER : Je crois pouvoir dire, sans avoir peur
d’être contredit, que nous étions parfaitement au
courant de l’opinion des marchés sur la Turquie.
Nous avions analysé toutes les questions en jeu et
nous savions donc très bien où les risques se situaient.
Une série de problèmes politiques a réduit les proba-
bilités de succès d’un programme très prometteur au
départ. Et lorsqu’il existait encore une bonne chance
de succès, ces problèmes politiques ont tout simple-
ment «tué» le programme.
QUESTION : Ce nouveau département sera-t-il en me-
sure de donner un signal d’alerte dans des cas comme
celui de la Turquie, lorsque la situation semble précaire?
M. KÖHLER : Ce département n’aura ni la capacité, ni
pour but de remplacer l’évaluation et la gestion du
risque par le secteur privé. Il faut être clair : les créan-
ciers privés doivent assumer les risques de leurs déci-
sions. Cette nouvelle initiative ne remplace pas leur
propre jugement. Mais il est dans l’intérêt commun —
grâce à la transparence et à l’interprétation d’indica-
teurs — de disposer d’un système d’alerte avancée.
QUESTION :M. Fischer évoquait il y a quelques années
le conflit entre la libre-circulation de l’information
et le risque de provoquer une crise. Comment résoudre
ce problème?
M. FISCHER :Dans certaines circonstances,il est utile de
diffuser l’information; dans d’autres, cela risque de
provoquer une crise. Il faut juger au cas par cas. Il ne
nous arrive jamais de ne pas divulguer aux autorités
nationales des informations dont nous disposons sur
les dangers de leur action ou les problèmes sous-jacents
que nous notons. Nous consultons les marchés de capi-
taux et nous conseillons les pays sur les mesures correc-
trices à prendre.
Après la mise en place de ce nouveau département,
je pense qu’il y aura encore des cas où il ne sera pas
opportun d’envoyer un message aux marchés. Par
exemple, si nous découvrons qu’une grande banque
est exceptionnellement fragile, la diffusion de cette
information provoquera une ruée sur les guichets de
cette banque. Mais donner cette information aux
autorités nationales est une action responsable.
Par contre, si nous jugeons que la politique budgé-
taire d’un pays dérape, la diffusion d’un avertissement
peut aider à corriger le problème. Je ne pense pas que
nous serons en mesure de dire que, chaque fois que
nous noterons un problème, nous en avertirons tout le
monde. Il nous reviendra de juger au cas par cas si la
divulgation de l’information est utile ou non.
26 mars 2001
87
Le texte intégral de cette conférence de presse est affiché
(en anglais) sur le site Web du FMI (www.imf.org).
26 mars 2001
88
Lien entre infractions financières
Il se peut aussi que les politiques de lutte contre le blan-
chiment des capitaux permettent de prévenir ou de dé-
couvrir d’autres infractions financières.En particulier,
les «brigades» financières, dont l’objectif original est de
déceler des opérations de blanchiment à partir des don-
nées de banques et d’autres institutions financières,
peuvent aussi détecter des infractions telles que des
fraudes sur chèques, cartes de crédit ou avances. Elles
peuvent aussi mettre à jour des structures criminelles
internationales en partageant leurs informations avec
leurs homologues étrangers.
Le deuxième groupe,animé aussi par M. Gianviti,
était composé de José María Roldán Alegre, Président
du Groupe d’action financière internationale (GAFI)
de l’OCDE, et Timothy Lemay, du Bureau du contrôle
des drogues et de la prévention du crime (Nations
Unies). Les participants ont examiné les efforts dé-
ployés par le GAFI pour identifier les «pays ou terri-
toires non coopératifs», c’est-à-dire ceux dont les ef-
forts dans la lutte contre le blanchiment des capitaux
sont insuffisants. Parmi les quinze pays ou territoires
jugés non coopératifs, la plupart ont accompli des pro-
grès, selon les participants, en adoptant des lois ou des
réglementations visant à corriger leurs déficiences.
Lors de la séance plénière du GAFI en juin, sept de ces
quinze pays ou territoires seront probablement élimi-
nés de la liste des «non-coopératifs».
Les participants ont souligné aussi qu’il importe de
renforcer la lutte contre les infractions en s’attaquant
au blanchiment de leur produit. Les capitaux blanchis
proviennent essentiellement du trafic de stupéfiants,
de la prostitution et du terrorisme. Les politiques
visant à dissuader et à poursuivre en justice les auteurs
de ces infractions ne peuvent être séparées de celles
dont l’objectif est de prévenir et de détecter le blanchi-
ment de bénéfices d’origine criminelle, ont mis en
garde les participants .
Les participants ont noté aussi qu’il est essentiel de
fournir aux pays une assistance technique leur permet-
tant de concevoir et d’appliquer une politique anti-
blanchiment et ont noté que les pays membres du
GAFI et le Bureau du contrôle des drogues et de la
prévention du crime jouent un rôle central à cet égard,
ajoutant que le FMI et la Banque mondiale pourraient
peut-être jouer un rôle important en offrant une assis-
tance technique supplémentaire dans ce domaine.
Adéquation du cadre de contrôle
Le troisième groupe, animé par Hassanali Mehran, du
Département de la monnaie et des changes du FMI,
était composé de Stephen M.Hoffman, Jr., de la Divi-
sion du contrôle et de la réglementation bancaires du
Conseil des gouverneurs du Système fédéral de réserve
américain, et de John Kitchen, anciennement chez
Coutts & Co. Ils ont passé en revue le contrôle basé sur
le risque, qui met particulièrement l’accent sur l’adé-
quation du cadre de contrôle. Les institutions finan-
cières, surtout dans un système financier mondialisé,
doivent maintenir la valeur de leur fonds de commerce;
dans le contexte des infractions financières et du
blanchiment de capitaux, cela signifie qu’elles doivent
se préoccuper de leur réputation et des risques juri-
diques inhérents à leurs activités bancaires.
Les participants ont aussi exprimé plusieurs préoc-
cupations. Premièrement, s’il n’y a pas de limite phy-
sique aux politiques, aux procédures et aux mesures de
mise en conformité qu’un organe de réglementation
peut imposer à une institution aux fins du contrôle des
risques, il arrive un moment où les coûts dépassent les
avantages. Donc, si les institutions sont tenues d’obser-
ver des normes d’information financière et de compta-
bilité pour combattre le blanchiment, la fraude ou
d’autres infractions, il faut trouver un juste équilibre
entre les exigences et les risques.
Deuxièmement, on s’attend de plus en plus que les
organes de contrôle bancaire contribuent à l’applica-
tion de la loi au niveau national et international — qu’il
s’agisse de blanchiment, de crime organisé ou de fraude
fiscale. À terme, ces fonctions d’investigation et d’appli-
cation de la loi pourraient modifier le ton du dialogue
entre ces organes et les établissements qu’ils surveillent.
Cette évolution risque de nuire à la capacité de ces
organes à s’acquitter de la mission plus générale qui
leur est conférée par la loi, à savoir assurer la stabilité et
la solidité du système bancaire.
Les participants ont examiné aussi le rôle important
des places financières offshore dans le système financier
mondial. Ils ont noté que ces places sont apparues à la
fin des années 60 en réaction à des modifications de la
législation fiscale américaine qui ont institué un pré-
lèvement à la source sur certains paiements d’intérêts.
C’est ainsi que sont nés les marchés offshore des euro-
capitaux, qui constituent aujourd’hui un élément im-
portant du système financier international. Le secteur
des assurances a subi la même évolution.Cependant,
nombre de ces banques et compagnies d’assurances
offshore sont devenus des établissements à part entière,
qui fournissent une large gamme de services.
Parmi les autres autres activités des places offshore
figurent des aménagements fiscaux pour les multina-
tionales américaines (utilisation de sociétés offshore
pour leurs ventes à l’étranger), ainsi que la gestion de
fonds et le transport maritime.
Dans leur allocution de clôture, MM. Gianviti et
Conthe,Vice-Président des opérations du secteur
financier à la Banque mondiale, ont noté que les parti-
cipants avaient évoqué plusieurs questions qui sont
importantes dans la lutte contre les infractions finan-
cières et qui ont trait aussi au rôle du FMI et de la
Banque mondiale dans ce combat. Ils ont mis l’accent
Comment limiter les infractions financières
(suite de la première page)
John Kitchen
Timothy Lemay
François Gianviti
26 mars 2001
89
sur plusieurs obstacles aux efforts de la communauté
internationale, notamment les divergences de vues
sur ce qui constitue une infraction conduisant à un
blanchiment de capitaux et la difficile coordination de
l’application des lois. Ils ont noté aussi que les effets
négatifs du blanchiment peuvent varier fortement
d’un pays à l’autre, surtout entre le pays où l’infraction
est commise et celui où son produit est blanchi.
Cependant, ils estiment que les effets économiques
négatifs des infractions graves, notamment du crime
organisé et des infractions contre les institutions
financières, exigent une riposte ferme de la commu-
nauté internationale.
FMI, Département juridique
Accords du FMI au 28 février
Date de Date Total Solde
Pays membre l’accord d’expiration approuvé non tiré
(Millions de DTS)
Accords de confirmation
Argentine110 mars 2000 9 mars 2003 10.585,50 6.751,19
Bosnie-Herzégovine 29 mai 1998 29 mai 2001 94,42 13,99
Brésil12 déc. 1998 1er déc. 2001 10.419,84 2.550,69
Équateur 19 avr. 2000 18 avr. 2001 226,73 113,38
Estonie 1er mars 2000 31 août 2001 29,34 29,34
Gabon 23 oct. 2000 22 avr. 2002 92,58 79,36
Lettonie 10 déc. 1999 9 avr. 2001 33,00 33,00
Lituanie 8 mars 2000 7 juin 2001 61,80 61,80
Nigéria 4 août 2000 3 août 2001 788,94 788,94
Pakistan 29 nov. 2000 30 sept. 2001 465,00 315,00
Panama 30 juin 2000 29 mars 2002 64,00 64,00
Papouasie-Nouvelle-Guinée 29 mars 2000 28 mai 2001 85,54 56,66
Turquie122 déc. 1999 21 déc. 2002 8.676,00 4.742,90
Uruguay 31 mai 2000 31 mars 2002 150,00 150,00
Total 31.772,69 15.750,25
Accords élargis de crédit
Bulgarie 25 sept. 1998 24 sept. 2001 627,62 104,62
Colombie 20 déc. 1999 19 déc. 2002 1.957,00 1.957,00
Indonésie 4 févr. 2000 31 déc.2002 3.638,00 2.786,85
Jordanie 15 avr. 1999 14 avr. 2002 127,88 91,34
Kazakhstan 13 déc. 1999 12 déc.2002 329,10 329,10
Macédoine, ex-Rép. yougos. de 29 nov. 2000 28 nov. 2003 24,12 22,97
Ukraine 4 sept. 1998 15 août 2002 1.919,95 1.017,73
Yémen 29 oct. 1997 28 oct. 2001 72,90 32,90
Total 8.696,57 6.342,51
Accords FRPC
Albanie 13 mai 1998 31 juil. 2001 45,04 9,41
Bénin 17 juil. 2000 16 juil. 2003 27,00 16,16
Bolivie 18 sept. 1998 17 sept. 2001 100,96 56,10
Burkina Faso 10 sept. 1999 9 sept. 2002 39,12 22,35
Cambodge 22 oct. 1999 21 oct. 2002 58,50 33,43
Cameroun 21 déc. 2000 20 déc. 2003 111,42 95,50
Côte d’Ivoire 17 mars 1998 16 mars 2001 285,84 161,98
Djibouti 18 oct. 1999 17 oct. 2002 19,08 13,63
Gambie 29 juin 1998 28 juin 2001 20,61 6,87
Géorgie 12 janv. 2001 11 janv.2004 108,00 99,00
Ghana 3 mai 1999 2 mai 2002 191,90 120,85
Guinée-Bissau 15 déc. 2000 14 déc. 2003 14,20 9,12
Guyana 15 juil. 1998 14 juil. 2001 53,76 28,88
Honduras 26 mars 1999 25 mars 2002 156,75 64,60
Kenya 4 août 2000 3 août 2003 190,00 156,40
Macédoine, ex-Rép. yougos. de 29 nov. 2000 28 nov. 2003 10,34 8,61
Malawi 21 déc.2000 20 déc. 2003 45,11 38,67
Mali 6 août 1999 5 août 2002 46,65 33,15
Mauritanie 21 juil. 1999 20 juil. 2002 42,49 24,28
Moldova 15 déc. 2000 14 déc. 2003 110,88 92,40
Mozambique 28 juin 1999 27 juin 2002 87,20 33,60
Nicaragua 18 mars 1998 17 mars 2002 148,96 33,64
Niger 14 déc. 2000 21 déc. 2003 59,20 50,74
Ouganda 10 nov. 1997 31 mars 2001 100,43 8,93
République Centrafricaine 20 juil. 1998 19 juil. 2001 49,44 24,96
République kirghize 26 juin 1998 25 juin 2001 73,38 28,69
Rwanda 24 juin 1998 23 juin 2001 71,40 19,04
São Tomé-et-Príncipe 28 avr. 2000 28 avr. 2003 6,66 4,76
Sénégal 20 avr. 1998 19 avr. 2001 107,01 28,54
Tadjikistan 24 juin 1998 24 déc. 2001 100,30 34,02
Tanzanie 31 mars 2000 30 mars 2003 135,00 95,00
Tchad 7 janv. 2000 7 janv.2003 36,40 26,00
Yémen 29 oct. 1997 28 oct. 2001 264,75 114,75
Zambie 25 mars 1999 28 mars 2003 254,45 224,45
Total 3.172,23 1.818,51
Grand total 43.641,49 23.911,27
1Y compris les montants au titre de la facilité de réserve supplémentaire.
FRPC = facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance.
Les chiffres étant arrondis, les totaux ne correspondent pas nécessairement à la somme des composantes.
Source : FMI, Département de la trésorerie.
Les accords au titre du
mécanisme élargi de
crédit (MEDC) visent à
corriger les difficultés
de balance des
paiements dues à des
problèmes structurels.
1 / 16 100%