des outils de communication.
C’est l’une des raisons pour lesquelles il estime qu’«il
faut se garder de tout excès de pessimisme».
Répondant à une remarque sur le pouls de l’écono-
mie américaine qui déterminerait l’état de santé de
l’économie mondiale, M. Köhler a signalé qu’en Europe
et au Japon,les gouvernants ont trop longtemps «sous-
estimé les répercussions du ralentissement de l’activité
aux États-Unis». Ils doivent être plus conscients que ja-
mais que le salut ne viendra pas des États-Unis et qu’ils
doivent compter sur leurs propres moyens pour
stimuler leur croissance.
Ailleurs dans le monde, les décideurs ont encore une
certaine marge de manœuvre. En Europe,il a salué la dé-
cision de la BCE d’abaisser les taux d’intérêt en précisant
que les gouvernements pourraient accélérer les réformes
structurelles et laisser jouer pleinement les mécanismes
automatiques de stabilisation budgétaire.Le Japon doit
assouplir davantage sa politique monétaire en rachetant
la dette publique, se fixer un objectif d’élimination de la
déflation et engager de façon convaincante les réformes
structurelles en réglant notamment le problème des
prêts bancaires improductifs. Un prompt lancement du
nouveau cycle de négociations commerciales multi-
latérales donnerait une impulsion décisive au retour de
la confiance; ce serait en effet la preuve que la commu-
nauté internationale n’a pas renoncé à l’intégration des
politiques économiques comme instrument privilégié
de lutte contre la pauvreté et le moteur d’une croissance
soutenue de l’économie mondiale.
M. Köhler a aussi abordé la situation dans les autres
régions; il a reconnu qu’en Amérique latine, l’Argentine
et le Brésil sont en proie à des difficultés croissantes,pré-
cisant toutefois que ces deux pays ont pris des mesures
pour les surmonter et sont sur la bonne voie.La Turquie
a aussi engagé des réformes ambitieuses avec la restruc-
turation de son système bancaire et le renforcement de la
discipline budgétaire.Les taux d’intérêt élevés signalent
toutefois que tous les problèmes ne sont pas résolus.La
Turquie et l’Argentine, par exemple, doivent faire la
preuve de leur détermination à appliquer des mesures
adéquates et éviter d’engager de nouveaux programmes
de grande envergure qui peuvent altérer la confiance.
Pour sa part, le FMI reste disposé à prodiguer ses conseils
et à partager son savoir-faire pour aider les pays,«mais ...
en dernière analyse, c’est toujours aux pays eux-mêmes
qu’il incombera de prendre les bonnes décisions».
Dans le cadre de l’accord de confirmation conclu
avec le FMI (note d’information nº 01/96 du 26 sep-
tembre 2001 affichée sur le site du FMI),le Pakistan a
respecté tous les critères définis. Le FMI envisage donc
un financement concessionnel dans le cadre d’un ac-
cord au titre de la facilité pour la réduction de la pau-
vreté et pour la croissance qui devrait permettre au
Pakistan de négocier l’allégement de sa dette avec le
Club de Paris. Interrogé sur les ressources que le FMI
serait prêt à consacrer à des pays, comme le Pakistan,
aux prises avec des difficultés liées aux attentats terro-
ristes, le Directeur général a indiqué qu’il faut disposer
de données plus précises sur l’impact de ces attentats
pour approfondir la question. Le FMI suit attentive-
ment la situation dans le cadre du renforcement de
l’analyse des facteurs de vulnérabilité.
M. Köhler n’exclut pas l’éventualité d’une réunion
du Comité monétaire et financier international du FMI
un peu plus tard dans l’année, pour examiner la situa-
tion économique dans le monde et les progrès réalisés
en matière de réduction de la pauvreté et de renforce-
ment du système financier international.
15 octobre 2001
312
M. Köhler table sur un redressement
(suite de la première page)
Lors d’un point de presse le 24 septembre à Washington,
Mme Krueger, Première Directrice générale adjointe du
FMI, a répondu, entre autres, à des questions sur la mon-
dialisation et donné son appréciation sur l’évolution des
réformes engagées au FMI depuis la prise de fonctions du
Directeur général, M.Horst Köhler, en mai 2000. Elle a
aussi répondu à des questions sur le Brésil, l’Europe, le
Japon, la Turquie et l’économie mondiale. Comme
M. Köhler (voir article ci-dessus), elle a précisé que l’évo-
lution observée dans chaque pays est largement fonction
de sa politique économique. Elle a bon espoir que les pays
poursuivront le renforcement de leur politique intérieure
et les programmes de réforme, tout en signalant que, si la
nécessité de financements du FMI continuait à se faire
sentir malgré des efforts louables d’un pays, le FMI serait
prêt à étudier les mesures à prendre avec ce pays et à lui
porter assistance.
Évoquant la mondialisation et la levée de boucliers
qu’elle suscite,Mme Krueger a signalé qu’il y a deux siècles
à peine, la pauvreté et la malnutrition étaient très répan-
dues et l’espérance de vie limitée. La mondialisation a per-
mis de faire disparaître la pauvreté de certains endroits de
la planète et les conditions de vie se sont améliorées. Il reste
certes beaucoup à faire pour les populations marginalisées,
selon Mme Krueger, qui a ajouté que la mondialisation
restera un facteur d’amélioration du niveau de vie pour
tous et permettra de combler l’écart qui sépare les pays
industrialisés du reste du monde.
Abordant la réforme du FMI, Mme Krueger a déclaré
qu’elle souscrit à l’essentiel des mesures prises, notamment
à la rationalisation de la conditionnalité et au recentrage
du FMI sur ses fonctions premières.S’agissant de l’accent
mis sur la lutte contre la pauvreté, elle a indiqué que la sta-
bilité macroéconomique et la maîtrise de l’inflation sti-
mulent la croissance et sont de puissants facteurs de
réduction de la pauvreté.
M
me
Krueger : la mondialisation, facteur
d’amélioration des niveaux de vie
Anne Krueger
Le texte intégral du point de presse de M. Köhler est disponible
sur le site www.imf.org.