Cours Entomologie Lutte integree

publicité
La lutte intégrée contre les ravageurs
des cultures / de plantes
D. Siaussat, UPMC
Plan du cours
Introduction
- Estimation des pertes totales avant et après récolte, pb socioéconomiques,
- Conditions de la prolifération des ravageurs
1- Les Arthropodes: principaux ravageurs des plantes
cultivées
1.1. les Acariens
1.2. Les Hexapodes
2- La lutte intégrée contre les ravageurs
2.1. lutte chimique
2.2. lutte physique
2.3. lutte biologique
Conclusion
Introduction
 Accroissement de la population mondiale  augmentation
de production denrées alimentaires
 Plantes vivantes : céréales (maïs, blé, riz, millet…) ,
oléagineux, plantes fourragères, légumineuses (haricot, pois,
soja…), cultures sucrières et fruitières, …
- sur pied milieu ouvert (plein champ)
- en stockage (grains) : milieu confiné relativement stable
(silos), à forte concentration en substances nutritives
 Attractivité pour les prédateurs
 Pertes totales d’environ 35% (avant et après récolte)
 Nécessité de protéger les cultures et les stocks: contrôle des
paramètres de stockage (t°C, HR) , lutte contre les ravageurs.
Introduction
Exemple des pertes totales en céréales
(sur pied et au cours du stockage)
Production mondiale potentielle céréales: 1468Mt (1998)
• Pertes dues aux ravageurs
204Mt
• Pertes dues aux maladies
135Mt
• Pertes dues aux « mauvaises herbes » 167Mt
(14%)
(9%)
(11%)
Total des pertes: 506Mt soit environ 34% de la production potentielle
Pertes liées aux ravageurs:
- Pertes quantitatives: 10 à 30% selon type de culture et les régions du
monde
- Pertes qualitatives liées a la présence de toxines, de ravageurs et de
souillures diverses.
• Les pertes se produisent aux stades suivants:
• au cours de la culture (plein champ)
• au cours de la récolte
• au cours du transport
• au cours du séchage
• au cours de la transformation.
• au cours du stockage (silos, moulins)
Les pertes sont difficiles à estimer:
- variation géographique importante
- pas de modèles prédictifs
- manque de moyens et de compétences spécifiques
- manque de structures nationales de suivi
Les différents types de ravageurs
 Micro-organismes: bactéries et champignons (Penicillium,
Aspergillus)
production de toxines, mycotoxines
 Arthropodes: Insectes et Acariens : nombreux dommages
dans les denrées stockées (taux de reproduction élevé et devt
rapide )
destruction des cultures et des denrées stockées
 pertes quantitatives et qualitatives
 Oiseaux et Rongeurs :
 destruction des stocks, souillures, introduction de pathogènes
1- Les Arthropodes: principaux ravageurs
des plantes cultivées
Acariens (Chélicérates , Arachnides)
Insectes (Mandibulates, Hexapodes)
- espèces à taux de reproduction élevé et
développement rapide,
- nombreuses espèces phytophages (feuilles, tiges,
racines, ou graines)
- à l’origine de la plupart des dommages occasionnés
aux végétaux
- stades larvaires et/ou adultes
Acariens (Arachnides)
Acariens des plantes légumières
et fruitières (vigne)
Tétranyque tisserand: Tetranychus urticae
Acariens des grains humides
Ravageurs tertiaires, mangeurs de moisissures
Tyroglyphe de la farine
0,4mm
Tisse des toiles de soies a la face inf des feuilles
Pique les feuilles et aspire le suc cellulaire

Tyrophagus du colza
Les Insectes ravageurs
Environ 700 espèces de ravageurs (plantes sur pied et
denrées stockées)…
Représentants dans 4 ordres principaux :

Coléoptères (charançons, sylvains Tribolium)
 Lépidoptères (pyrales, tordeuses,
noctuelles…)
Larves (= chenilles) phytophages
Tordeuse des fruits
 Hémiptères (pucerons, cochenilles)
 Orthoptères (criquets et sauterelles)
Ordre des Coléoptères
L’ordre le plus vaste du règne animal (400 000 sp)
1ère paire d'ailes transformées en élytres dures qui
Pronotum (corselet) protègent les ailes membraneuses
Métathorax (écusson)
Aile antérieure: élytre
Pièces buccales broyeuses
Aile postérieure
membraneuse
Abdomen
Larves vermiformes voraces, principaux ravageurs
de denrées stockées
Charançon (Curculionidae)
Charançon du blé >4,7mm
Doryphore
Tribolium (Tenebrionidae)
La Bruche du haricot Acanthoscelides obtectus
(Coléoptères Bruchidés)
Ravageurs des Légumineuses (pois, haricot, lentilles …).
2,5-3 mm, brun ferrugineux avec soies dorée courtes -grains "bruchés"
(Doc.ACTA)
 dégâts dans les cultures et les entrepôts; il peut y avoir plusieurs larves par
grains; la plus nuisible des Bruches
Ordre des Lépidoptères = Papillons
Ailes membraneuses recouvertes d'écailles
Maxilles transformés en trompe spiralée au repos formé par les galéas :suçeur maxillaire
mandibules atrophiées
Larve ou chenille de type broyeur: dégats aux cultures
Nymphe = Chrysalide
2 sous-ordres
Hétérocères « Papillons de nuit »
Rhopalocères
Antennes de forme variable
Nombreuses espèces ravageuses
« Papillons de jour»
Antennes en massue
Pyralidés
Plodia intrepunctella
Noctuidés
Noctuelle de la tomate
Quelques Lépidoptères ravageurs
 La pyrale du maïs Ostrinia nubilalis (Pyralidés)
principal ravageur du maïs en France (jusqu’à 30% de
pertes).
• Noctuelle du chou :
Mamestra brassicae
(Noctuidae). Chenilles
mangent les feuilles
 Tordeuse des fruits Archips podana
(Tortricidae) pommier principalement,
chenille phyllophage enroulent les
feuilles et les dévorent  défoliation
Ordre des Hémiptères
Pièces buccales piqueuses
Psocoptères (psoques),
petits insectes (<10mm)
ressemblent à des pucerons,
diurnes, fréquents
dans les habitations et les
entrepôts ;
Hétéroptères : Punaises
Ailes antérieures en hémélytres
Homoptères : cigales, pucerons, cochenilles
Ailes antérieures membraneuses, aplaties en toit ,
pas d’hémélytres
Cigale de l’orne
Cochenille
Puceron 4mm
Ordre des Orthoptères
Sauterelles, grillons, criquets
Pattes postérieures allongées et spécialisées pour le saut
Tête orthognathe ; Ailes perpendiculaires au corps en vol
Organes stridulants chez les mâles et tympans auditifs
Coelifères :criquets
Ensifères : sauterelles et grillons
Antennes longues,
femelles avec long oviscapte
Tympans auditifs tibiaux
stridulation: champ élytral
Antennes courtes, Oviscapte court
Tympans abdominaux,
stridulation: crête fémorale
Locusta migratoria (criquet migrateur)
Oviscapte long
Sauterelle femelle
Schistocerca gregaria (criquet pèlerin)
Cycle de développement holométabole
du Hanneton commun (Coléoptère)
Durée = 3 ans
Larve = ver blanc phytophage
Exemple de la capacité de prolifération du coléoptère Tribolium
castaneum:
- Facteur de reproduction 70 dans les conditions optimales
- 1 génération tous les 28 jours
- descendance théorique d’un couple calculée ( 2 générations coexistent)
- 1er mois 2x70 = 140
•
2ème mois 140x70 = 9800
•
3ème mois 9800x70 = 686000
Influence des facteurs externes sur le développement des Insectes:
•
•
•
•
optimum de température : 25 à 32°C
T°C <14° ou > 42°C : pas de reproduction
T°C < 5°C ou > 45°C : létales
humidité relative de l’air (HR) environ 70% (seulement qq
espèces capables de survivre en milieu très sec)
+ influence des variations de lumière sur l’activité de reproduction.
Dissémination des
ravageurs
Ex: grand capucin du maïs :
PROPAGATION DU GRAND CAPUCIN DU MAÏS
Prostephanus truncatus en AFRIQUE
2nde introduction accidentelle
en Afrique de l’Ouest (1986)
Coléoptère ravageur des stocks de
maïs
Origine: Amérique centrale
• Propagation via les sacs de
grains, transports nationaux et
internationaux
introduction accidentelle en Tanzanie (1980
dissémination pays voisins Kenya, Malawi, Burundi
• Lutte biologique en cours :
utilisation d’un prédateur naturel
Présence suspectée: RD Congo,
Namibie, Mozambique
Source FAO (2001)
2. La lutte intégrée contre les ravageurs
Définition (directive communautaire 91/414/CEE du 15 juillet 1991)
« Combinaison de mesures biologiques,
biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou
intéressant la sélection des végétaux
dans laquelle l'emploi de produits chimiques
phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour
maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous
du seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une
perte économiquement inacceptables. »
Lutte chimique 1950-70
Lutte raisonnée 1970-80
Lutte intégrée >1980 (Integrated Pest Management = IPM)
2.1. la lutte chimique
Dans des conditions de stockage déterminées, les produits ne doivent
pas altérer le goût, la couleur et la saveur des denrées.
• Emploi de produits insecticides: mesure curative
• 2 grands types de traitements chimiques: fumigation (gaz) et
pulvérisation (liquide)
• Utilisation des produits insecticides largement répandue (plein champ
et stockage)
Efficacité pour la lutte contre les insectes ravageurs mais :
-problèmes de résistance des insectes vis a vis des produits
-toxicité vis a vis des autres espèces dont l’homme  effets sanitaires
-accumulation dans les sols et pollution durable des écosystèmes
Evolution des quantités de pesticides utilisées
en France et dans le monde
Pesticides= fongicides + herbicides + insecticides + molluscicides,
rodenticides, nématicides…
Industrie mondiale des pesticides : 31 Milliards dollars US (UIPP, 2005)
France:
-3ème consommateur mondial de pesticides
(après les Etats-Unis et le Brésil)
- 1er consommateur européen: 76 000 tonnes
en 2004 dont 
- Pays d’ Europe qui a le plus de substances
autorisées sur le marché > 500
Fongicides
50%
Herbicides
35%
Insecticides
15%
(source : UIPP, 2005)
Depuis 2000:
- Baisse des tonnages de substances actives mises sur le marché (retrait
d’herbicides et insecticides jugés dangereux): de 120 000t (1999 ) à 72 000t (2006)
- Diminution du nombre de substances actives depuis 1993 (800) : 470 en 2003 dont
une centaine d’insecticides.
2.1.1 Les différents types de produits insecticides
> 100 molécules insecticides et acaricides appartenant à 3 grands types:
a)
Insecticides minéraux utilisés a l’état gazeux : produits hautement
toxiques (poisons du métabolisme)
Phosphure d’hydrogène (phosphine PH3 ) le plus utilisé
Acide cyanhydrique ou cyanure d’hydrogène (HCN)
Bromure de méthyle (bromométhane, CH3Br) détruit la couche d’ozone, substance
interdite en 2005 mais nbses dérogations
b) Insecticides organiques d’origine synthétique: majorité des produits
utilisés depuis les années 1940 ; neurotoxiques, classés en 3
groupes principaux:
- organochlorés (OC)/soufrés (OS)
- organophosphorés (OP)
- carbamates
c) Insecticides organiques d’origine biologique ex: pyréthrines,
nicotinoïdes d’origine végétale, antibiotiques bactériens, bactéries
(Bacillius thuringiensis) // lutte biologique
2.1.2. Effets sanitaires des insecticides
Nombreuses molécules classées POP: « Polluants Organiques
Persistants »
 persistent dans l’environnement et voyagent sur de longues
distances
contaminent durablement les eaux et les sols
 s’accumulent dans les organismes vivants (phénomène de bioaccumulation), et se concentrent dans les chaînes alimentaires
ex: DDT
produisent des effets toxiques à long terme sur les organismes
vivants:
2.1.2. Effets sanitaires des insecticides
• Neurotoxiques
−Perturbation des enzymes du SNC (cholinestérases)
−Augmentation du risque de dévt des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer
, Parkinson)
• Perturbateurs endocriniens
-action sur le fonctionnement des cytochromes P450 donc la synthèse des
stéroïdes
- baisse de fertilité
• CMR
−Cancérogènes: Seraient responsables de l’augmentation de la fréquence des
lymphomes et des leucémies de l’enfant ,
−Affaiblissement du système immunitaire
−Mutagènes
−Reprotoxiques induisent des malformations de l’appareil génital, des troubles
de la reproduction
Populations à risques: tout le monde, et plus particulièrement les
agriculteurs et leur descendants, les enfants et les femmes enceintes.
2.1.3. Mode d’action des insecticides
Mode d’action physique et / ou physiologique
a) Action physique par pénétration
 à travers le tégument : insecticides de contact liposolubles 
solubilisés par les cires cuticulaires Ex: DDT se fixe sur la chitine
 par ingestion (TD) : absorption au niveau de l’intestin moyen
dépourvu de cuticule
Conditions: être attractants et non répulsifs pour l’insecte
 par inhalation (trachées): insecticides fumigants à l’état gazeux,
pénètrent dans les trachées  trachéoles  diffusion dans le
corps
b) actions physiologiques
 Insecticides neuro-actifs (les + nombreux)
 Insecticides agissant sur la production d’énergie
(ATP)
 Insecticides agissant sur le système endocrinien
 Insecticides agissant sur la synthèse de cuticule
Mode d’action des insecticides neurotoxiques
PRE
ORGANOCHLORES
PYRETHRINOIDES
Ca++
Canal
sodique
Ca++ATPases
Canal
sodique
Choline + AcétylCoA Acétylcholine
Récepteur cholinergique
(nicotinique, muscarinique)
Membrane pré-synaptique
NICOTINOIDES
ORGANOPHOSPHORES
CARBAMATES
Membrane post-synaptique
Récepteur
octopamin
Récepteur
GABA
FORMAMIDINES
AVERMECTINES
Acétylcholinestérase
ORGANOCHLORES
POST
 Insecticides bloquant la production d’énergie
Mode d’action: se fixent sur les cytochromes , protéines de transport
e- dans la mitochondrie bloquent la synthèse d’ATP
Synthèse ATP
Insecticides agissant sur le système endocrinien
•
•
•
Insect Growth Regulators (IGR)
miment l’Hormone juvénile et prolongent la durée des stades larvaires 
perturbation du développement, stade surnuméraires non viables  pas de
formation d’adulte
précocène, hydroprène, méthoprène, pyriproxifène
Intérêts:
- produits plus spécifiques
- Faible toxicité pour les autres espèces
- Non persistants dans l’environnement (dégradation a la lumière
IGR utiles pour lutter contre les ravageurs à l’état adulte (mais la
prolongation de la vie larvaire ne diminue pas la prise de nourriture...)
 Insecticides agissant sur la synthèse de chitine
• CSI : Chitin Synthesis Inhibitor : dérivés de la benzoylurée
(lufenuron, diflubenzuron, hexaflumuron, teflubenzuron)
• découverts en 1972, diflubenzuron = première matière active
commercialisée.
• Mode d’action: inhibition de la synthèse de chitine, principal
composant de la cuticule des Insectes , les insectes meurent lors de
la mue suivante; délai d'action : 2 à 7 jours.
• Longtemps considérés comme faiblement toxiques pour l'homme
(demie-vie : 2 semaines)
Diflubenzuron a des effets cancérogènes chez l’homme
Malgré un important arsenal de molécules
d’origine biologique ou synthétiques
développé depuis + 200 ans…
…toujours des dégâts considérables dans
les cultures et les stocks et des pertes
~35% de denrées alimentaires …
La résistance des insectes aux insecticides
Utilisation intensive de pesticides
 sélection d’individus résistants
Définition de la résistance (OMS, 1957) :
Développement d’une capacité à tolérer des doses de
toxiques qui seraient létales pour la majorité des
individus d’une population normale de la même espèce
 Diminution de la mortalité dans une population
d’insectes soumise à un traitement constant en produit.
Evolution dans le temps de la résistance
aux pesticides
1950: 10 espèces résistantes
1960: 100 espèces résistantes
1990 > 500 espèces résistantes
Résistance croisée pour
plusieurs insecticides
2.2. La lutte physique
Méthodes de lutte non polluantes, peu/pas utilisées
en France, développées au Canada, en Australie
Applicables seulement en milieu confiné (stockage)
2.2.1. Les filets paragrêles
2.2.2. Les particules abrasives
2.2.3. La température
2.2.4. Les gaz
2.2.5. Les radiations ionisantes
2.2.1 Les filets paragrêle
Protection physique associée ou non à d’autres stratégies
• Dégâts moyens : 0,07% - 0,13%
2.2.2 Les particules abrasives
Substances qui adsorbent les lipides, notamment les cires
cuticulaires de l’épicuticule externe
 déshydratation et mort de l’Insecte
Après traitement : la cuticule apparaît comme une juxtaposition de
matériel amorphe et de globules denses a la place de sa structure
fibrillaire classique
Mode d’action inconnu car biosynthèse de chitine encore mal
comprise
2.2.3. La température
Facteur qui conditionne le développement des insectes
Froid:
• Arrêt développement si T°C < à 10°C Insectes, < à 8°C Acariens
• Maintien du stock < 8°C  pas de traitement insecticide
• Méthode répandue au Canada/ peu utilisée en France: coût ? (mais
voir le rapport coût/efficacité de de la lutte chimique…
Chaleur
• Séchage: destruction efficace des Insectes et Acariens
• Traitement 55/60°C pendant 15 minutes
• Lit fluidisé : suspension des grains dans un courant d’air chaud à
150°C 8 sec ou 60°C 1 min
• Micro-ondes : semences et épices (petites Q)
• Méthode très coûteuse
2.2.4. Les gaz inertes
Dioxyde de carbone (CO2) et azote (N2)
- Conservation des grains dans cellules étanches à l’air : [CO2]
(respiration des grains)
- Remplacement de l’atmosphère par un gaz inerte
durée de traitement : qq jours à qq semaines en fonction de la T°C
 Asphyxie des Insectes et Acariens
Avantages:
- Gaz non toxiques
- Pas de résidus , pas de nuisance a l’environnement
Alternative aux fumigènes toxiques comme le bromure de méthyle
(CH3Br)
Méthode utilisée dans les pays en voie de développement
2.2.5. Les radiations ionisantes
Rayonnement à ondes courtes (gamma)
 détruit efficacement les œufs et les larves
• Trop dangereux pour les manipulateurs
• Trop onéreux (équipements spécialisés)
• Altération des produits traités
2.3. La lutte biologique
Elimination des ravageurs par l’introduction d’autres
organismes (prédateurs ou parasites) ou l’utilisation des
molécules de communication chimique
2.3.1. Lutte par entomophages (insectes auxiliaires)
2.3.2. Lutte microbiologique (entomopathogènes)
2.3.3. Lutte autocide (par mâles stériles)
2.3.4. Lutte par confusion (molécules de la communication
chimique)
Développement années 60 comme alternative aux traitements
chimiques (polluants , coûteux)
Conditions de mise en œuvre de la lutte biologique :
• Connaissance de la biologie de la physiologie et du
comportement des espèces de ravageurs
• Connaissance de la biologie de ses ennemis naturels
(prédateurs , parasites)
2.3.1. Lutte par entomophages
Utilise des prédateurs d’insectes, qui se nourrissent surtout des larves des espèces
ravageuses
-
Représentants parmi les Hyménoptères, les Coléoptères (Coccinella, Adalia,Harmonia
"dévoreuses de Pucerons...), les Hémiptères (Macrolophus prédatrices d'Acariens...) les
Névroptères (larves de Chrysope prédatrices de pucerons...), les Diptères (larves de
Syrphides prédatrices de pucerons)...
Les plus intéressants sont les espèces prédatrices au stade larves et imagos
(Coccinellidés)
 Utilisation du Chrysope (Névroptère) pour la lutte contre les pucerons
Puceron
Stade adulte de Chrysope et larve prédatrice de
pucerons
2.3.1. Lutte par entomophages
 Utilisation de la Coccinelle (Coléoptère) pour la lutte contre les
pucerons
La "Coccinelle à sept points"
Coccinella septempunctata,
auxiliaire commun prédateur de
pucerons aux stades larve et imago:
Ce sont les auxiliaires les plus employés. D’autres insectes s’attaquent aux pucerons
comme les larves de certaines espèces de Syrphes (mouches jaunes et noires)
 Utilisation du Trichogramme (Hyménoptère) pour lutter
contre la Pyrale du maïs:
Très petits insectes <1mm
Parasites, pondent dans les œufs de Pyrale
lâchers inondatifs 300 000 Trichogrammes/ ha
Autre utilisations:
-contre la tordeuse de la vigne
- contre la noctuelle
Utilisation des prédateurs entomophages comme auxiliaires

Cadelle: Tenebroides mauritanicus
prédateur de
Tribolium castaneum
 Introduction
de
Teretriosoma nigrescens
(Coléoptère) , prédateur
naturel du grand capucin
du maïs
(Togo, Kenya 1991)
2.3.2. Les entomopathogènes
 Bactéries
Ex: Bacillus thuringiensis bactérie Gram + du sol
- produit des toxines, pro-toxines commercialisées
sous forme de cristaux
- Activées dans l’intestin moyen de l’insecte, elles
lysent les cellules épithéliales du TD  mort
- Efficacité plusieurs mois
- Traitement de surface suffisant pour les céréales
 Bio-pesticides spécifiques : lutte contre la pyrale du maïs
Colonie de Bacillus thuringiensis.
© Photo J. Niore/INRA.
 Le plus utilisé en agriculture biologique (dégradé par la lumière)
 Apparition de résistances
 Baculovirus: virus spécifiques des Arthropodes :
infectent les larves de Lépidoptères, Coléoptères
Ex: NPV Nuclear Polyhedrosis Virus: virus inclus dans des
polyèdres (corps protéiques de 1 a 5 µm) pathogène de
Pyralidés (Plodia interpunctella)
Polyèdre du baculovius d'Autographa californica
2.3.3. Lutte autocide (lâchers de mâles stériles )
Principe: introduction en grand nombre de mâles stériles , au
comportement sexuel intact
 Compétition avec les mâles sauvages
 Pas de descendances
 Réduction de la population ciblée
Exemple: lutte contre la Cératite
(ver des fruits)
en Amérique centrale
Emploi restreint à quelques cas bien adaptés.
2.3.4. Lutte par confusion chimique
Utilise les propriétés des molécules naturelles de la communication
chimique émises par les insectes pour perturber leurs signaux de
communication intra-et/ou interspécifiques:
 phéromones (intraspécifiques):
-Phéromones sexuelles: émises par femelles, permettent l’ attraction des
mâles (Lépidoptères)
La phéromone de synthèse épandue sur la culture entraîne une
saturation de signaux sexuels, rendant les papillons mâles incapables de
détecter les femelles
 Confusion sexuelle donc pas
d’accouplement
- Phéromones d’agrégation: effet attractif sur les 2 sexes
 destruction d’une partie ou de la totalité d’une population
 estimation de la taille de la population
* substances allélochimiques (interspécifiques) capables d’affecter la
physiologie, la biologie ou le comportement d’une autres espèce
- allomones et kairomones
Utilisation des phéromones dans la lutte
contre les ravageurs
• années 60 : commercialisation des premières molécules de synthèse
(USA), utilisation en protection des cultures
• Emploi en association avec des pièges
Avantages / insecticides chimiques:




Molécules spécifiques
Non polluantes
Biodégradables
Non toxiques pour les autres espèces
Méthode peu répandue marché < 1% du marché des
insecticides chimiques…
Au-delà de la lutte biologique: la lutte biotechnologique
•
plantes transgéniques "Bt", modifiées par ajout d'un ou plusieurs gènes
codant la toxine insecticide (Cry1Ab) de Bacillus thuringiensis dans le
génome de la plante hôte.
Ex: Maïs Bt gène de résistance à la pyrale du maïs Ostrinia nubilalis.
Ex: Coton Bt
> Protection efficace et ciblée contre le ravageur
Inconvénients
• Risque de dissémination aux plantes non OGM/sauvages
• Présence dans tous les PGM d’un gène de résistance aux
antibiotiques utilisé comme «gène marqueur»
• Persistance du transgène dans l'environnement
• Impacts collatéraux sur espèces non-cibles
• Risque d’apparition de résistances
2.4. Aménagement des pratiques
culturales
1. Mesures prophylactiques
• Emploi de matériel végétal sain (certifié) ; choix variétal
• Elimination des résidus de récoltes
2. Moyens de désinfection physiques et chimiques
• Chaleur / eau bouillante / ultrasons / formol / eau de javel
3. Pratiques culturales
• Rotation des cultures : mise en place d’une culture non hôte ou
défavorable à la vie d’un ravageur pendant une durée > celle de
son cycle de dvlpt ou ses capacités de survies
• Modification de dates / densité de semis
• Sélection de variété résistante/tolérante
• Emploi de plantes pièges (stratégie push-pull P&P)
2.4.1. La sélection culturale
Principe: sélectionner les variétés résistantes aux ravageurs en
exploitant les propriétés naturelles de résistance des plantes aux
insectes phytophages
• Protection mécanique ou chimique de la plante (toxique)
• Développement de variétés génétiquement modifiées pour résister à un
insecte  lutte biotechnologique
Téléchargement