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Groupe ad hoc chargé de la liste OIE des maladies des animaux aquatiques – Sous-groupe des mollusques / janvier 2008
Par contraste, une ma ladie aiguë, évoluant rapidement et responsable d’une mortalité importante en quelques
jours, a été détectée pour la première fois chez H. diversicolor aquatilis dans la région de Dongshan de la
province de Fujian au printemps 1999 (Huang et al., 1999). La maladie s’est propagée ultérieurement en
direction du sud, dans la province de Guangdong (Nie and Wang, 2004), puis dans les provinces de Hainan et
Guangxi (Zhang et al., 2004). La plupart des épidémies ont affecté H. diversicolor aquatilis et ont révélé la
présence d’un virus sphérique (possédant une capside icosaédrique), d’environ 100 nm et à enveloppe lisse.
Néanmoins, il existe un rapport décrivant, chez H. diversicolor supertexta, la présence de deux autres types
morphologiques viraux, en plus des particules virales à enveloppe lisse décrites ci-dessus (Zhang et al., 2001).
Le Groupe ad hoc a considéré que, vraisemblablement, ces dernières n’étaient pas impliquées dans les
phénomènes de grandes mortalités.
Les données épidémiologiques suggèrent que cette maladie aiguë s’est propagée aux populations de
H. divericolor supertexta de Taiwan, où une maladie à l’expression clinique similaire a été observée pour la
première fois en janvier 2003. Des études ultérieures de la maladie à Taiwan ont révélé, comme pathologie
majeure, des lésions neurologiques, ainsi que la présence d’un virus proche des herpèsvirus (pseudo-
herpèsvirus). La maladie a donc été dénommée ganglionévrite.
L’origine de l’épidémie d’une maladie similaire ayant affecté H. rubra, H laevigata et leurs hybrides à Victoria
en Australie, fin 2005, n’est pas connue.
Les principales lésions associées à l’amyotrophie ainsi qu’à la maladie observée à la fois à Taiwan et en
Australie, sont neurologiques ; une inflammation aiguë associée à la présence d’un pseudo-herpèsvirus est
observée à Taiwan et en Australie, et des lésions plus chroniques (il s’agit peut-être de gliomes) sont présentes
dans le cas de l’amyotrophie.
Que des lésions nerveuses et un neurotropisme similaire aient été présents lors des épisodes de maladie de la
coquille craquelée et de virose létale de l’ormeau en Chine reste un fait incertain, car différentes méthodes
d’observation ont été utilisées. Les chercheurs chinois ont décrit l’utilisation de la microscopie électronique sur
une sélection de tissus viscéraux ; l’usage de la microscopie optique n’a pas été rapporté. L’observation en
microscopie électronique suggère la présence d’une infection systémique à la fois lors de maladie de la coquille
craquelée et lors de la virose létale ; les tissus nerveux ont rarement été examinés.
L’examen en microscopie électronique des animaux atteints d’amyotrophie et de ganglionévrite s’est concentré
sur les lésions du tissu nerveux détectées en microscopie optique. La recherche d’infection systémique dans
d’autres tissus n’a pas été entreprise dans les cas de ganglionévrite de Taiwan ou d’Australie. Les examens des
cas d’amyotrophie en microscopie électronique se sont déroulés lors de la phase clinique de la maladie plutôt
qu’au début de la période ayant suivi l’infection, plus propice à la détection de l’infection systémique.
La revue des publications scientifiques disponibles a permis au groupe de tirer les conclusions suivantes :
– Il est reconnu que les descriptions du virus sphérique isolé lors d’épisodes de mortalité d’ormeaux faites
par Huang et al. (1999), Song et al. (2000), Zhang et al. (2001), Fang et al. (2002) et revues par Zhang et
al. en 2004, sont concordantes. Elles constituent un syndrome aigu de virose létale de l’ormeau.
– Le virus enveloppé, icosaédrique et couvert de spicules décrit par Zhang et al. (2001), mesure entre 135 et
150 nm, et est considéré différent des autres virus sphériques impliqués dans les épisodes de mortalité
massive d’ormeaux. La présence d’une particule virale de plus petite taille, environ 40 nm, a été également
rapportée. En l’absence de rapports corroboratifs, et, étant donné le peu de données scientifiques
disponibles, l’importance de ces découvertes est difficile à évaluer.