ue ue ue r En p a tiq q p i r n t a E q i t pr a Répondre aux en alcoologie n“besoins” E Comment faire avec pour ne pas être contre ? Gilles Demigneux* Besoin, quel besoin ou plutôt quels besoins ? Ceux du patient, ceux des équipes ? Besoins d’alcool, d’abstinence, d’un réseau thérapeutique, de recherche… de mesurer le besoin et l’envie, d’avancer, de cadre, de protection… Par quel “bout” prendre ce produit psychoactif, ceux qui en usent et abusent, ceux qui tentent de les en “soigner”? L’alcool est, comme le disait Hélène Ollat, “le deuxième produit psychoactif, après le café, des plus consommés au monde”. De ce fait, il est d’un usage commun aux soignants et aux patients. D’où l’illusion que peuvent avoir les professionnels de “comprendre” ce que vivent les patients, d’autant plus que, comme eux, ils peuvent avoir commis des excès similaires. De plus, ils sont confortés dans cette illusion par l’ambition causale et universaliste des tentatives d’explication scientifique de l’addiction. D’où leur tendance à focaliser leur stratégie d’alliance sur ce qui leur est le plus accessible, qui rentre dans leurs outils d’évaluation : l’envie, voire l’“appétence”, le “craving” quand ils sont transitoires et consécutifs à une stimulation repérable. Pourtant ce que ressentent beaucoup d’alcooliques n’est pas idéalement “soluble” dans cette appréhension de leurs besoins. Global, non élaboré, le besoin s’impose, sans stimulus repérable. Il ne se raisonne pas. Régenté par des fonctions centrales archaïques, il est continu, mais oscille, varie selon les heures, ou s’impose à rythme régulier, pendulaire. Cette souffrance peut durer des mois, voire des trimestres. Comment, en pratique, faire avec pour ne pas être contre ? Besoin d’alcool Pendant 30 ans, j’ai proposé aux patients alcooliques un étayage renforcé éventuellement par une mise à distance temporaire. lls devaient apprendre à maîtriser leurs besoins d’alcool, qui s’estomperaient avec le temps. En cas d’échec, ils sortaient du contrat thérapeutique. Selon cette conception du soin, les patients détenaient les ressources d’un contrôle total, continu, sur leur consommation d’alcool. Pourtant le rapport Roques (1998) plaçait l’alcool dans les drogues les plus addictogènes, avec l’héroïne et le tabac. Aurai-je eu le même optimisme en ce qui concerne ces deux derniers produits, auxquels on peut pourtant proposer une substitution ? Mais peut-être sont-ce ces illusions qui m’ont permis d’y consacrer 30 ans... L’alcool est le “deuxième produit psychoactif, après le café, des plus consommés au monde” (Hélène Ollat). De ce fait, il est d’un usage commun aux soignants et aux patients. Les professionnels peuvent avoir l’illusion de “comprendre” ce que vivent les patients, d’autant plus que, comme eux, ils peuvent avoir connu des excès. Les tentatives d’explication scientifique ont une ambition * Médecin spécialiste de santé publique, consultant d’alcoologie et d’addictologie au CH de Blois et à l’hôpital Sainte-Anne, Paris. causale et universaliste qui nourrissent les schémas mentaux des plus savants et peuvent les conforter dans une illusion de compréhension. Les professionnels peuvent alors focaliser la stratégie d’alliance sur ce qui leur est le plus accessible et qui rentre dans leurs outils d’évaluation : l’envie, voire l’“appétence”, le craving quand ils sont transitoires et consécutifs à une stimulation repérable. Pourtant, beaucoup d’alcooliques ressentent, engluant Cerveau non addict Cerveau addict Contrôle Contrôle Récompense Conduite Mémoire RécomSortie pense Conduite Sortie Mémoire Figure 1. Schéma du cerveau non addict et du cerveau addict (d'après 1). Le Courrier des addictions (14) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2012 Addict déc 2012.indd 22 les appétences circonstancielles, une tension vers l’alcool tyrannique, brutale, prolongée. Global, non élaboré, le besoin s’impose sans explication, sans stimulus repérable. Il ne se raisonne pas. Régenté par des fonctions centrales archaïques, il est continu mais oscille, varie selon les heures, ou s’impose à un rythme régulier, pendulaire. Cette souffrance peut durer des mois, voire des trimestres (1) [figure 1]. Impérieuse, viscérale, urgente, elle est difficilement communicable en mots audibles par des soignants sélectionnés sur leurs compétences logiques, corticales. Heureusement, il y a la métaphore poétique. Ainsi, quand je propose aux patients la lecture du début du livre “Dans l’alcool” de Thierry Vimal : “J’ai un poulpe à l’intérieur” (voir encadré) l’effet comportemental chez beaucoup est instantané, puis : “C’est ça !...” Plus prosaïquement, je peux aussi parler de “l’aspirateur” : l’écho est immédiat. Les médecins se penchaient d’autant moins sur cette tension invalidante qu’ils ne disposaient que de réponses thérapeutiques limitées : des techniques artisanales et un médicament peu valorisé. Les “perfusions”, “piqûres chauffantes”, dites “de Champeau”, appréciées par les patients, ont permis la mise en place d’un soutien infirmier de proximité. Mais non évaluées, elles n’ont pas survécu aux conférences de consensus de 1999 et 2001. La naltrexone, disponible depuis 1996, agit sur les tensions et les pulsions à boire chez des patients sevrés. L’induction du traitement peut être perturbée par des effets indésirables (nausées, céphalées, états vertigineux), qui peuvent être très inconfortables, mais limités si la posologie est atteinte progressivement (1 comprimé = 50 mg/j). Chez beaucoup, il limite la consommation d’alcool. Notons que le nalmefène, proposé avec un objectif de “réduction des risques”, est un 22 10/12/12 11:08 ue ue ue r En p a tiq En pr a t iq n pr a tiq E dérivé de la naltrexone. Mais l’irruption du baclofène a maintenant modifié la donne. Sa puissance sur le besoin d’alcool (entre autres) nous a révélé, en creux, un nouvel espace de travail avec les patients, a renouvelé la communication avec eux et amélioré nos propositions thérapeutiques. Le confort qu’il nous a apporté augmente notre disponibilité au besoin qui s’exprime. MESURER LE BESOIN… ET L’ENVIE Il existe des questionnaires validés. Le plus connu en France grâce à la traduction de J.M. Chignon est l’OCDS de R.F. Hanton. Mais, contraignants, ils sont peu utilisés en pratique. Les concepteurs du questionnaire ETIAM (autour de P. Michaud, en 2000) ont traduit une échelle visuo-analogique d’évaluation de l’appétence, sur le modèle des échelles de la douleur, d’un usage très simple (figure 2). Elle se présente comme une règle plate ayant deux faces. L’une est dédiée au patient et l’autre au soignant. Le côté patient propose un axe de besoin, qui va de l’absence à l’envahissement. Le patient positionne un curseur au niveau correspondant à son ressenti du moment. Du côté soignant, ce curseur indique un chiffre entre 0 et 10. Simple, intuitive, adaptée à l’évaluation ponctuelle d’un ressenti, elle en permet une mesure et son suivi. Au début du traitement, les chiffres sont supérieurs à 6 sur 10. Une stabilité confortable est en général trouvée autour de 2,5/10. Cette évaluation conjointe objective le subjectif, donne au patient une distance opérationnelle, contribue à le déculpabiliser, et l’introduit dans un précieux ajustement thérapeutique. La règle que nous utilisions comportait sur la même échelle les termes “envie de boire” et “besoin”. Un patient (médecin) nous a alerté sur cette confusion et nous a fait, à la consultation suivante, cadeau d’un outil modifié : il comportait, d’un côté, une mesure de l’“envie”, et, de l’autre, celle du “besoin”. Il s’attribuait alors “2/10” en besoin, et “8/10” en envie : Traduction : “L’alcool colore le quotidien. J’ai terriblement envie de boire, mais pas besoin”. CADRE, PROTECTION, ADAPTATION Nous avions la notion que la mise à distance de l’alcool et la sécurité d’un cadre clos (milieu hospitalier, carcéral, foyers) faisait disparaître le besoin d’alcool. Ce qui rendait les patients d’autant plus vulnérables à la sortie, puisqu’ils “étaient sans défense”... Cette échelle visuo-analogique, utilisée en milieu fermé nous révèle une permanence et une intensité du besoin inattendues, expliquant les rechutes itératives dès qu’une opportunité les rend possibles. Ce n’est donc pas seulement un manque de vigilance du patient. Et chez ces patients “désespérants”, le simple traitement médicamenteux du besoin redonne accès à la pensée logique, à la parole, permet Figure 2. Réglettes pour évaluer l'appétence, celle du dessus est destiné au patient, celle du dessous au médecin. 23 Addict déc 2012.indd 23 d’envisager l’abstinence. Dans ces contextes fermés, le résultat est obtenu avec des prescriptions inhabituellement basses de baclofène : 40 mg/jour en maison d’arrêt, 40 à 150 mg en hôpital ou en institution (informations vérifiées en pharmacies hospitalières). Est-ce la clôture du cadre ou l’abstinence de fait qui permet cette efficacité ? L’abstinence compte puisque lorsque nous l’obtenons en ambulatoire, les doses de baclofène utiles sont aussi diminuées. Cela nous a encouragé à nous adosser dans la mesure du possible à des services hospitaliers de façon à fournir au patient cadre et sevrage pour l’initiation du traitement. Des permissions permettent de vérifier son ajustement. Les retours de permission changent de nature : du contrôle de l’alcoolisation, on passe à l’évaluation partagée. À cette occasion, on prévient d’éventuels transferts sur d’autres addictions, par exemple les très toxiques jeux “à gratter” disponibles partout... Deux études en double aveugle concernant le baclofène sont programmées, l’une en milieu ouvert (Bacloville en médecine générale), l’autre en milieu hospitalier (Alpadir). Du fait des différences d’environnement, une différence significative entre les niveaux de prescription devrait apparaître. BESOIN D’ABSTINENCE Notre expérience en milieu fermé nous conduit à confirmer l’intérêt de l’abstinence, particulièrement au cours de l’installation du traitement : les posologies plus faibles sont atteintes plus rapidement, l’efficacité se fait moins attendre, les bénéfices sont aisément perceptibles. Sécurisante, l’abstinence est aussi redynamisante. Elle rend possible de nouveaux investissements. Elle facilite l’accès à l’entraide avec d’autres patients qui ont vécu le craving inéluctable, notamment dans les associations néphalistes. Prolongée, elle permettra, à terme, d’envisager un arrêt du traitement. Chez nos patients, l’abstinence reste un objectif du soin. La tolérance pour une très grande modération peut se révéler nécessaire. Bien sûr, la consommation “normale” peut être un rêve pour nos malades, mais, en l’état actuel de notre expérience, elle reste une exposition à haut risque dans la durée, qui ne saurait être encouragée par des professionnels. Une fois l’arrêt de l’alcool et la diminution de la tension interne obtenus, brutalement tout ce que l’alcool masquait apparaît : pertes, problèmes, inconforts. Brutalement on découvre son isolement, les déficits accumulés, les soucis de santé, la souffrance. De multiples aides sont alors urgentes, pour la récupération physique et psychique du patient, le réinvestissement, l’acquisition d’outils, les mises en phase, la réinsertion, la reconstruction d’une autonomie. Le traitement du besoin de boire Le Courrier des addictions (14) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2012 10/12/12 11:08 ue ue ue r En p a tiq q p i r n t a E q i n pr a t E ouvre aux soins. Très vite, il faut rendre le quotidien possible pour soi, puis autour de soi, puis réorganiser la vie en vue de l’habiter autrement qu’avec l’alcool. Les centres de traitement, îlots de protection, enclaves de l’abstinence, riches en expérience, en compétences, insérés dans un réseau sont des ressources nécessaires au patient. Plus les traitements seront efficaces, plus les problèmes psychologiques, sociaux, matériels, apparaîtront dans leur crudité, plus des espaces de protection et de reconstruction seront nécessaires pour permettre le retour à une stabilité, et un accompagnement de bonne qualité. Leurs propositions évolueront vers une porosité contrôlée avec le milieu de vie des patients, l’assouplissement et la personnalisation des contrats de soin. Du “menu”, l’évolution ira probablement vers une “carte”, ajustée au “réseau” de proximité. BESOIN DE RECHERCHE La première publication, à ma connaissance, signalant l’intérêt du baclofène est due à une équipe emmenée par E.M. Krupitsky de Leningrad (2). Elle est parue en 1993… il y a près de vingt ans ! Lors de sa “mise en garde sur l’utilisation hors autorisation de mise sur le marché (AMM) du baclofène dans le traitement de l’alcoolodépendance” de juin 2011, l’Afssaps publiait une bibliographie comportant 17 publications. La plus ancienne est de 2002, la suivante de 2006, toujours de la même équipe italienne (3, 4). On ne trouve que 7 publications avant 2010, dont une en français (5). C’est encore une fois un patient, O. Ameisen, qui a dû bousculer l’inertie des professionnels avec ses publications relatant son auto-traitement. Une recherche en double aveugle est actuellement en cours. Elle est à l’initiative d’enseignants de médecine générale du CHU Cochin, sur des fonds publics complétés par un mécène (6). Hommage doit être rendu au Pr Detilleux, interniste à Cochin, qui, le premier, après plusieurs tentatives, a obtenu un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) en 2009 pour une étude en milieu hospitalier. Après des péripéties, elle a changé de financeur, de responsable et elle est devenue depuis peu Alpadir. On attend son démarrage. Nos élites alcoologiques semblent paralysées par les enjeux de leurs positionnements. Rassurons-nous : ils prescrivent le baclofène, et, s’ils expriment beaucoup de réticences pour sa prescription en France, certains sont beaucoup plus élogieux sur la scène internationale. Sur le sujet, tout a été dit (et écrit) par le Pr Bernard Granger (CHU Cochin). Les plus anciens pourraient se satisfaire de l’assouplissement récent des positions de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Mais tous ces atermoiements ont un coût élevé, en termes de formation des professionnels et d’adaptation des établissements de soins. Alexander Fleming aurait-il dû tester la pénicilline en double aveugle contre placebo ? Lors de l’émission de France Culture “Science publique”, J.Y. Nau (EHESP, Slate) se faisait l’écho d’interrogations sur l’opportunité, voire la pertinence éthique des recherches en double aveugle sur cette molécule aujourd’hui : “En 1950, 1955 et 1960, aurait-on prescrit de la pénicilline contre placebo ?... À partir de quand le placebo estil encore légitime face à un médicament dont on a démontré de façon très pragmatique l’efficacité ? C’est un problème de timing : on arrive trop tard”. Pouvait-on envisager des modalités d’investigation simplifiées ? C’était ma demande lorsque, inquiet de la fragilité de prescriptions isolées, j’avais proposé en avril 2009 à R. de Beaurepaire, A. Heim, P. Jaury, et J.F. Moulin de nous rencontrer. R. de Beaurepaire avait déjà bien avancé son étude prospective. Les réunions rapprochées de notre “Lioréseau” ont rapidement conduit à harmoniser nos premiers protocoles, à une réunion d’information auprès de psychiatres libéraux, et à la mise en place d’une étude de cohorte dont les premiers résultats ont été rassemblés par C. Alexandre Dubroeucq dans sa thèse “Alcool et baclofène : étude prospective sur 132 patients suivis pendant 1 an en ambulatoire” soutenue en avril 2011 à Cochin (7). Ce travail est poursuivi et fera l’objet d’autres publications nationales et internationales. C’est sur des préventions éthiques que nous avons essayé de faire reconnaître le produit, sans passer par une étude contre placebo qui exclut des malades d’un traitement efficace. Merci à I. Amado, clinicienne et méthodologiste déjà très reconnue, d’avoir affronté notre difficulté à admettre qu’il n’y avait aucune alternative, l’étude en double aveugle étant la seule reconnue. Ce sont les limites de la recherche institutionnelle. Alors Philippe Jaury prit son bâton de pélerin... BESOIN D’AVANCER Des recherches disparates nous ouvrent de nouvelles possibilités thérapeutiques, permettant de proposer aux patients les plus gravement dépendants un recours au baclofène, molécule imparfaite, comme les autres. Ce traitement nous donne accès à une souffrance de la dépendance par nos patients que nous n’allions pas toujours interroger. La Le Courrier des addictions (14) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2012 Addict déc 2012.indd 24 médication semble plus rapidement efficace, à des doses plus faibles, quand elle est donnée dans les conditions des traitements antérieurs : cadre, abstinence, soutien. Le système de soin mis en place constitue l’outil dont les patients d’aujourd’hui ont besoin, comme ceux d’hier. Il lui faudra, comme il le fait quotidiennement, évoluer, se diversifier, sans pour autant s’appauvrir. Il reste encore beaucoup de travail à faire en alcoologie. L’expérience que nous vivons nous confirme que les patients, leurs proches et les soignants qui les entourent sont riches de motivation et de ressources. Comment donner à ce gisement une forme qui en fasse un outil opérationnel pour stimuler la recherche et accompagner l’évolution du système de soin ? Beaucoup de patients sont soignés, en bonne santé, réinsérés, et beaucoup de familles sont reconnaissantes. Peut-être plus que pour toute autre maladie dans notre pays. Est-ce rêver que d’évoquer la création d’une fondation, sur le modèle de celle que Gilbert Lagrue a créée pour “La recherche sur la dépendance tabagique et son traitement” ? Place aux initiatives ! v Remerciements au Pr J.P. Olié pour m’avoir permis d’ouvrir un espace alcoologique dans son service hospitalo-universitaire du CH Sainte-Anne, et aux Drs O. Canceil puis R. Gourevitch pour l’avoir développé sur le secteur 14 ; au Dr E. Boissicat pour m’avoir accueilli dans son service de psychiatrie au CH De Blois pour y accompagner un “protocole Baclofène” dès 2010 ; aux Drs F. Tillie et C. Rieu pour avoir fait le bilan des prescriptions de baclofène chez les patients alcoolodépendants traités dans les services de psychiatrie des CH de Blois et Sainte-Anne, ainsi qu’à la maison d’arrêt de Blois à Mme Valérie Lebec et au service de documentation de l’ANPAA. Références bibliographiques 1. Volkow ND, Fowler JS, Wang GJ. The addicted human brain: insights from imaging studies. J Clin Invest 2003;111:1444-51. 2. Krupitsky EM, Burakov AM, Ivanov VB et al. Baclofen administration for the treatment of affective disorders in alcoholic patients. Drug Alcohol Depend 1993;33(2):157-63. 3. Addolorato G, Caputo F, Capristo E et al. Baclofen efficacy in reducing alcohol craving and intake: a preliminary double-blind randomized controlled study. Alcohol Alcohol 2002;37(5):504-8. 4. Addolorato G, Leggio L, Agabio R, Colombo G, Gasbarrini G. Baclofen: a new drug for the treatment of alcohol dependence. Int J Clin Pract 2006;60(8):1003-8. 5. Ameisen O, de Beaurepaire R. Suppression de la dépendance à l'alcool et de la consommation d'alcool par le baclofène à haute dose : un essai en ouvert. Elsevier Masson, 2010. 6. Entretien avec Ph. Jaury. Courrier des Addictions 2012;14,3. 7. Alexandre Dubroeucq C. Alcool et haut dosage de Baclofène. Courrier des Addictions 2011;13,3. 24 10/12/12 11:08