Le Courrier des addictions (13) – n ° 1 – Janvier-février-mars 2011 20
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Nous nous sommes regroupés afin d’étudier
les caractéristiques langagières de patients al-
coolodépendants à partir d’expériences et de
questionnements empiriques que nous avons
partagés et que l’on pourrait résumer ainsi: dès
qu’il s’agit de parler de ses consommations d’al-
cool ou encore de celles de son interlocuteur,
"quelque chose" dans notre parole se mettrait à
"fonctionner" différemment.
Pour le Dr Casanova, médecin addictologue,
c’est cette expérience de sortes de "phrases
types" d’une étonnante fixité , des manières de
parler de l’alcool qui se retrouvent chez des pa-
tients par ailleurs très différents qui pose ques-
tion. Cest aussi une autre expérience, vécue lors
de séances de sensibilisation au "risque alcool"
en entreprise, durant lesquelles les participants
recourent aussi à une étrange manière de parler
de l’alcool... sans vraiment en parler.
Pour François Perea, linguiste, maître de
conférences à l’université Paul-Valéry de Mont-
pellier, cest, au départ, l’écoute fortuite de
conversations de buveurs, dans un bistrot dans
1. Docteur en sciences de l’éducation, ingénieur de
recherche et de formation à l’Irema, coordinateur péda-
gogique du Desu "Prises en charge des addictions" de
l’université Paris-8. Irema, 10, bd de Strasbourg, 75010
2. Médecin coordinateur au CSAPA ANPAA84, médecin
au centre "Les Lauriers" Mas Thibert SOS DI.
3. Maître de conférences à l’Université Paul Valéry-
Montpellier III, département des sciences du langage.
Laboratoire Praxiling UMR5267 CNRS.
4. Psychologue, ingénieur de formation, chercheur et
intervenante permanente à l’Irema, enseignante au Desu
"Prises en charge des addictions" de l’université Paris-8.
Irema, Paris. [email protected]
Ce travail bénéficie du soutien de l’Ireb, contrat 2010/22.
Se dire avec le déni : paroles alcooliques
About denial reported in a group therapy of alcoholic patients
Marc Levivier1, Danielle Casanova2, François Perea3 , Ingrid Ceria4
Indépendamment des milieux professionnels, culturels, dès qu’il s’agit de parler de ses
alcoolisations, on n'a plus le même "discours". C’est d’autant plus vrai que la personne
est en difficulté avec le produit. On entendra souvent dire à son propos qu’elle "est
dans le déni". Pourtant les travaux portant spécifiquement sur ce "déni" restent rares,
et les recherches sur les us et coutumes langagières des malades alcooliques sont à
peu près inexistantes.
Nous présentons donc ici les axes majeurs d’une étude portant sur l’analyse de dis-
cours de patients réunis dans un groupe de paroles en Centre de soins d’accompagne-
ment et de prévention en addictologie (Csapa).
Talking about his alcohol abuse makes one talking differently. This is especially true when the person
has many difficulties to cope with this product, about which we often hear that he is "in denial". While
most investigations have examined denial as a mechanism for psychological defence, very little at-
tempts have been made to study the linguistic manifestations of denial. This paper presents the main
features of a study on discourse analysis of patients gathered in a discussion group.
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lequel il était entré consommer, qui lui fait re-
pérer des usages récurrents de certaines res-
sources langagières. Leur étude a donné lieu à
de nombreuses publications (1-4).
Marc Levivier et Ingrid Ceria, formateurs en
alcoologie à l’Irema, ils ont observé, pour leur
part, une sorte de "difficulté-type" se répétant de
façon quasiment identique lors de formations à
l’entretien de liaison alcoologique contraignant
les stagiaires, par exemple lors des jeux de rôles,
à "tourner autour du pot", dans des échanges
verbaux qui ressemblent à des conversations, et
non pas à des entretiens. Une recherche tentant
d’en expliciter certaines contraintes a été pu-
bliée récemment (5).
À chaque fois, cela semblait donc indépendant
des caractéristiques individuelles des protago-
nistes et se manifestant "en paroles". L’hypo-
thèse a été faite qu’il s’agit en réalité de mani-
festations d’une même réalité langagière que
nous avons décidé d’analyser. Le linguiste ayant
déjà mené un tel travail sur des conversations
"bistrotières", nous nous sommes engagés dans
une analyse des caractéristiques langagières de
patients alcoolo-dépendants (6).
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GHODSDUROH
On doit au linguiste Émile Benveniste une
série d’études fondatrices sur nos moyens et
contraintes dès lors que l’on se met à parler (7).
En effet, toute prise de parole obéit à des règles
précises. Pour pouvoir basculer de la langue
"abstraite" à la prise de parole, le locuteur doit
mobiliser un certain ensemble de mots (qu’on
appelle parfois les "embrayeurs") qui lui per-
mettent de s’inscrire subjectivement dans l’ex-
périence de la situation de communication ego,
hic et nunc. Parmi ces embrayeurs se trouvent les
pronoms personnels. Notre façon de les nom-
mer (première personne, deuxième personne...)
occulte massivement leur rôle déterminant. Les
grammairiens arabes ont été plus avisés en les
nommant ainsi : celui qui parle (notre première
personne) ; celui à qui on s’adresse (notre deu-
xième personne) ; celui qui est absent (notre troi-
sième personne). Ainsi, lorsque je vais parler, je
vais dire "je" : je vais te parler, et même, je vais te
parler de quelque chose, de qui est absent, de il.
Il faut ici remarquer que ce que tout un chacun
éprouve comme le désignant en propre, dans
sa singularité la plus profonde et la plus intime
("Je pense donc je suis"), c’est ce mot de deux
lettres que chacun emploie pour se désigner
soi-même: je (8).
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Il est toutefois possible de dire "je" à la place de
"tu", ou encore d’employer un "il" à la place du
"je"... Ces glissements, que l’on nomme "énal-
lages pronominaux", permettent au locuteur
de se désigner dans l’énoncé en choisissant
stratégiquement la "forme" à donner sa per-
sonne, ce qui "colore" à chaque fois ce qu’il a
à dire (9). Par exemple, dans l’énoncé:"Je suis
allé le voir à l’hôpital après son accident. Et
bien tu te dis que la guérison sera longue", le
locuteur ne cesse de parler de lui-même et re-
court au pronom "tu", semble-t-il, dans l’inten-
tion de partager davantage son sentiment avec
la personne qui l’écoute (c’est ce qu’on appelle
la fonction implicative de l’énallage).
Les recherches précédentes de l’un d’entre nous
avaient déjà pris pour objet les différents moyens
langagiers que mobilisent un locuteur afin de
pouvoir tenir des propos qu’il ne peut pourtant
pas complètement assumer en son nom propre
(10) [que ce soit par honte ou par pudeur]. À par-
tir de conversations spontanées enregistrées aux
comptoirs de bistrots de quartier, il avait ainsi
montré comment les locuteurs usaient de nom-
breuses stratégies langagières pour ne pas cesser
de parler de leur alcoolisme sans pourtant jamais
dire "je" suis alcoolique. Et ce sont notamment les
énallages pronominaux qui sont sollicités. Ainsi,
ce que "je" ne peux pas dire, est alors énonçable
par un "nous" (car "nous" pouvons en parler), ou
bien par un autre, un "il" (car ce que je ne peux
assumer mais dont je tente de parler quand
même, alors "il" peut l’avoir dit, ou fait).
Voici un exemple tiré d’un enregistrement au
Mots-clés :
Déni, Langage, Thérapie de
groupe, Alcoolodépendance
Keywords :
Denial, Verbalization, Group
therapy, Alcohol-dependence
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comptoir : "Un mec, il est alcoolique, va pas
sarrêter d’boire de lalcool. Comme moi, si jai
pas mes deux blancs le matin, mes deux pastis
à midi, mes trois bières dans l’après-midi, jsuis
pas bien. J’dépasse pas mes... une certaine dose.
J’ai pas honte d’le dire. Après quand tu dépasses
alors là t’es rond. Mais tant qu’jdépasse pas ma
dose, jsuis pas rond."
Pour parler de lui, le buveur qui parle, emploie-
ra "je" si son propos correspond à ce qui peut
être dit, à un usage acceptable. Il passera à "tu"
pour parler d’un écart (une ivresse), et à "il" du
cas de l’alcoolique : mais alors, il s’agira toujours
de lui (11) !
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GDQVXQJURXSH
Nous avons donc entrepris d’étudier les énal-
lages et les thématiques (on vient de voir que les
deux étaient liés) lors de séances d’un groupe de
paroles dans un centre de soins, d’accompagne-
ment et de prévention en addictologie (CSAPA),
auquel peut participer tout patient. Ce choix
nous semble cohérent avec les travaux dé
menés sur les conversations bistrotières: situa-
tion groupale, échanges majoritairement entre
pairs, participation choisie et non imposée.
Des séances ont donc été enregistrées (avec
l’autorisation des participants) et le corpus a é
constitué. Lanalyse est en cours, pour laquelle
nous procédons par séquences et par objets:
thématiques, inscription de la personne... né-
gations...
Concernant les thèmes des conversations, les
recherches sur les conversations de buveurs
au bistrot avaient permis d’identifier quatre
thèmes récurrents (3) : l’alcool (et ses consom-
mations); le corps (principalement le corps qui
souffre et dont il faut prendre soin) ; la persé-
cution (toutes les difficultés, les aléas, les acci-
dents qui ne cesseraient de survenir) ; la femme
(qui présente trois figures : la mère qui prend
soin, la décadente qui peut boire, fumer et qui a
une vie sexuelle, et enfin la copine).
Lanalyse de l’enregistrement du groupe de pa-
role met en évidence, dès les 9 premières mi-
nutes, trois des quatre thèmes précédemment
identifiés, à savoir : la persécution (des vête-
ments déchirés, des grèves de train…); la ma-
man (qui va recoudre les vêtements déchirés);
l’alcool.
Le phénomène d’énallage repéré précédem-
ment est, lui aussi, fréquent. Une contrainte
propre au groupe de parole a d’ailleurs permis
d’en expliciter partiellement la fonction. En ef-
fet, une des règles de ce groupe est d’y parler
en son nom propre, autrement dit, de dire "je".
Cette règle, sa transgression et son rappel ap-
paraissent lors des échanges, ce qui donne lieu
à cette réponse d’un des participants qui venait
d’enfreindre la règle : "il faut que je parle des
autres pour parler de moi-même".
Par ailleurs, on remarque aussi un procédé d’in-
version lorsqu’il s’agit de parler de ses envies
d’alcool: le locuteur va se mettre à distance en
cessant d’assumer la fonction de sujet gramma-
tical de l’énoncé, dans le cas d’une envie d’alcool
absente : M84. Eh ben depuis depuis de début de
mon abstinence cest le cas [] ayant retrouvé une
activité heu : [] je vais dire [] à peu près normale
[] heu : tant sur le plan physique qu’intellectuel
[]je veux dire lalcool l’alcool ben non ne fait plus
partie de mes préoccupations donc heu [].
En revanche, pour parler d’une envie de reboire
qui est bien présente, il va aller jusqu’à s’effacer
de l’énoncé, et cest au contraire l’alcool qui est
alors quasiment personnalisé : M92. Un vieil
armagnac qui sent vraiment [] (rires) et en net-
toyant ça a fait chauffer la bouteille [] y’avait des
émanations assez sympathiques qui sortaient []
y compris de ce bouchon.
$XF±XUGXGpQL
On le constate, contrairement à une idée cou-
rante, le malade alcoolique ne cesse de parler
d’alcool, que ce soit lorsqu’il en consomme ou
qu’il se soigne. Cela nous amène à probléma-
tiser la thématique associée : celle du déni. Il
semble en effet qu’il s’agisse aussi d’une mobili-
sation, peut-être inaccoutumée, de nombreuses
ressources langagières de façon à pouvoir dire
son rapport à l’alcool, malgré la difficulté à en
assumer l’énoncé. Du point de vue du linguiste,
dire en effet : "ma femme dit que je bois", c’est
quand même bien dire "je bois", mais en faisant
assumer l’énoncé par un autre, "ma femme".
Une reconnaissance de cette polyphonie, ainsi
que des énallages et inversions que nous avons
présentés plus haut, permettent alors d’en-
tendre ce que le locuteur s’efforce de dire, par
ses contours: repérages de ce qui, en quelque
sorte, borde les thèmes impossibles à aborder
directement. Pourrait-on dire que la rhétorique
de l’alcoolique construit une sorte de théma-
tique inversée de la dépendance et qui serait la
forme que peut prendre le discours sur l’alcool
de l’alcoolique ?
Ne pas en reconnaître le sens, et la valeur, risque
alors, soit d’attribuer au patient une résistance
indue, soit d’attendre de lui une capacité à tenir
un discours sur lui-même qui excède, à ce mo-
ment, ses ressources propres.
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Références bibliographiques
1. Perea F. Paroles dalcooliques : discours - interac-
tion - subjectivité. Paris: L’Harmattan; 2002.
2. Perea F. Lalcoolisme sous silence : approche linguis-
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gie 2002;24(1):23-31.
3. Perea F, Morenon J. Lalcoolique au comptoir. Etude
sur le comportement verbal spontané des buveurs. Sy-
napse 2002;(190).
4. Perea F, Morenon J. Langage et clinique de l’al-
coolisme. Presses universitaires de la méditerranée
(PULM), 2009.
5. Levivier M. Lentretien de liaison alcoologique:
abords langagiers. Psychotropes 2010;Vol. 16(3/4)
6. Levivier M, Perea F, Ceria I, Casanova D. Étude
de l’inscription pronominale de la personne lors de
séances d’un groupe de paroles de Csapa (I). Les ca-
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7. Benveniste É. La nature des pronoms. Dans: Pro-
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8. Benveniste É. De la subjectivité dans le langage.
Dans: Problèmes de linguistique générale I. Paris:
Gallimard; 1976.
9. Coïaniz A. Les masques de la personne. Dans: Lan-
gage, subjectivité, didactique. Lisbonne: 1978.
10. Perea F. Je et autres : les masques de nos per-
sonnes. L’Harmattan, 2003.
11. Perea F. Du je et de ses substituts: quelques re-
marques sur la circonscription de la personne de
lénonciateur. Traverses 2003;(5).
/HFDQQDELVDYDQFHUDLWO·kJHG·HQWUpH
GDQVODVFKL]RSKUpQLH
vLe débat sur l’association entre l’usage du cannabis et le dé-
veloppement de la schizophrénie rebondit avec la publication
de cette nouvelle méta-analyse publiée dans les Archives Gé-
nérales de Psychiatrie en ligne (M. Large, Australie) portant sur 83
études impliquant près de 8 200 participants consommateurs de can-
nabis versus 14 350 témoins. Celle-ci montre que les usagers de can-
nabis développeraient la schizophrénie 2,7 ans plus tôt que ceux qui
nen consomment pas. Mais ceux qui prennent toute autre substance
d’abus, alcool mis à part, "entreraient" aussi dans la psychose deux
ans plus tôt que les sujets du groupe témoin. Pour les auteurs, cela
monterait que l’usage de cette drogue "précipiterait la survenue d’une
schizophrénie ou de tout autre trouble psychotique, en raison de l’inter-
action possible entre des facteurs de vulnérabilité génétiques et envi-
ronnementaux, ou encore d’une altération du développement cérébral".
Large M, Sharma S, Compton MT, Slade T, Nielssen O. Cannabis use and earlier
onset of psychosis: a systematic meta-analysis. Arch Gen Psychiatry 2011 Feb 7
(Epub ahead of print).
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