188 BULLETIN
ctualité
Le 22 juin, les administrateurs du FMI ont décidé de modifier le
programme de travail de l’institution eu égard à la proposition
du G-8, annoncée le 11 juin, d’annuler les créances de la Banque
mondiale, du FMI et de la Banque africaine de développement
sur 18 pays ayant atteint le point d’achèvement de l’initiative
PPTE et sur 17 autres PPTE lorsqu’ils parviendront au point
d’achèvement.La décision a été prise au terme d’un premier
débat du Conseil sur les questions qui découleront de l’analyse
de la proposition.
Le Conseil a demandé aux services d’évaluer attentivement la
proposition et ses répercussions juridiques,financières et straté-
giques pour le FMI, ainsi que les modifications éventuelles. Cette
évaluation sera examinée à la lumière des autres propositions
concernant l’action du FMI en faveur des pays à faible revenu et
dont le Conseil devrait délibérer incessamment. Entre-temps, le
FMI continuera à appliquer les politiques et procédures exis-
tantes jusqu’à ce que les décisions modifiant ces politiques soient
prises aux majorités requises. Autrement dit, le FMI effectuera de
nouveaux engagements et décaissements au titre de la FRPC et
de l’initiative PPTE,et les pays membres continueront à honorer
pleinement et en temps voulu leurs obligations financières envers
le FMI et le compte de fiducie de la FRPC.
Les contributions bilatérales des pays du G-8 (Allemagne,
Canada, États-Unis, France,Italie,Japon,Royaume-Uni et Russie)
et des autres donateurs couvriraient le coût de l’allégement de la
dette envers la Banque mondiale et la Banque africaine de déve-
loppement, tandis que les ressources courantes du FMI couvri-
raient le coût de l’annulation des créances de l’institution.Pour
les pays dont les obligations actuelles et futures ne peuvent être
honorées avec les ressources existantes du FMI (Libéria,Somalie
et Soudan), les donateurs s’engagent à fournir des ressources sup-
plémentaires : «Nous sollicitons des contributions volontaires,
notamment des pays pétroliers,à un nouveau fonds fiduciaire
pour aider les pays pauvres confrontés à des chocs exogènes affec-
tant les prix des produits de base, entre autres.»
Quels seraient les bénéficiaires de la nouvelle proposition? Les
18 pays qui ont atteint le point d’achèvement de l’initiative
PPTE (Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Éthiopie, Ghana,Guyana,
Honduras, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique,
Nicaragua, Niger, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Tanzanie et
Zambie), et les 17 autres (Burundi, Cameroun, Comores, Côte
d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Malawi, Myanmar,
République Centrafricaine, République démocratique du
Congo, République du Congo,RDP Lao, São Tomé-et-Príncipe,
Sierra Leone, Tchad et Togo).
La proposition d’allégement de dette va modifier le programme de travail du FMI
Le texte intégral de la note d’information au public (NIP) no05/79, inti-
tulée IMF Executive Board Discusses G-8 Finance Ministers’ Proposal for
Further Debt Relief for HIPCs, est disponible sur le site Internet du FMI
(www.imf.org).
Depuis 2003,l’économie gabonaise affiche une croissance positive,
une inflation faible,ainsi qu’une position budgétaire et extérieure
beaucoup plus solide grâce à de vastes réformes économiques et
structurelles mises en œuvre par les autorités,à la hausse des cours
du pétrole et au rééchelonnement de la dette extérieure,constate
le FMI dans sa revue annuelle.Le Conseil d’administration du
FMI félicite les autorités des progrès réalisés,et leur recommande
de persévérer dans l’effort pour parer à la baisse éventuelle de la
production pétrolière,à la dette extérieure élevée et à la pauvreté
généralisée. Le Gabon doit d’ores et déjà gérer sa transition d’une
économie largement tributaire du pétrole à une économie diversi-
fiée qui encourage l’initiative privée et la lutte contre la pauvreté.
En 2004,l’essor de la production de manganèse et de la transfor-
mation du bois a stimulé la croissance non pétrolière,tandis que
les BTP et la production d’électricité et de ciment ont repris du
tonus vers la fin de l’année.La politique d’austérité budgétaire a été
maintenue,le surcroît de recettes pétrolières servant surtout à
réduire la dette extérieure et intérieure et à alimenter le fonds fidu-
ciaire pour les générations futures.Le Conseil salue ces résultats,et
note que l’amortissement immédiat de la dette publique permettra
de réduire le poids du service de la dette sur le budget et la vulnéra-
bilité de l’économie aux fluctuations des cours du pétrole.
Mais,le Conseil signale des risques budgétaires qui se profilent
en 2005 et encourage les autorités à poursuivre les réformes structu-
relles visant à rationaliser la gestion des ressources et à promouvoir
l’investissement privé et la diversification de l’économie.Il sera
essentiel de renforcer le cadre institutionnel en améliorant la gestion
financière du secteur public et en rehaussant la transparence et la
gouvernance pour stimuler la croissance économique et réduire la
pauvreté,double objectif du document de stratégie pour la réduc-
tion de la pauvreté (DSRP),dont la préparation est en cours.
Les mesures de diversification stimulent l’économie gabonaise
2005
Gabon 2001 2002 2003 2004 Projections
(variation en pourcentage)
PIB réel 2,0 0,0 2,4 1,4 2,0
IPC (moyenne) 2,1 0,2 2,1 0,4 1,0
(pourcentage du PIB)
Solde global de
l’administration centrale
(base engagements) 3,2 3,4 7,4 7,4 10,7
Dette publique extérieure 63,1 62,8 56,0 49,6 43,0
Source : rapport des services du FMI, mars 2005.
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