Les compatibilités alimentaires
Combien d'entre nous affirment "manger sain" simplement parce que nous
achetons des produits bio ou naturels ? Mais cela ne suffit pas toujours à
retrouver vitalité et santé. Et si nous apprenions à associer les types
d'aliments entre eux pour profiter au mieux de leurs vertus ? Jean-Claude
Reygade, conseiller en diététique, nous donne quelques pistes.
Depuis une cinquantaine d'années, nous connaissons une explosion de
nouveaux produits alimentaires (bonbons, surgelés, féculents soufflés,
aliments exotiques, etc.), une nouvelle qualité alimentaire défectueuse
(engrais de synthèse, pesticides, colorants, conservateurs, aliments
transgéniques), de nouvelles habitudes alimentaires (restauration rapide),
et de nouveaux mélanges au cours du même repas.
Prenons, par exemple, les desserts en fin de repas, devenus un réflexe très
courant : ceux-ci ne correspondent pas à un besoin physiologique au
départ, mais à un besoin culturel. Nos arrières grands-parents ne
consommaient pas de façon systématique des yaourts, des glaces, des
tartes aux fraises (surtout en plein hiver !) à la fin de chaque repas.
Cette manière de procéder nous permettra d'aller vers une meilleure
logique alimentaire sans se refuser, parfois un plaisir non pas inné mais
acquis. Le principe de base n'est pas de faire de son alimentation une
religion contraignante pour soi et pour les autres. Il faut éviter les
transformations radicales et procéder à une évolution en douceur. Le
repas convivial fait partie de notre culture et représente un moment
éminemment communautaire et personnel.
Le texte qui va suivre peut paraître complexe de prime abord. Tenir compte
des associations alimentaires compatibles ne va pas dans le sens actuel de
la diététique officielle, ni dans le sens de l'alimentation familiale de notre
enfance.
Mais la pratique devient simple, la théorie une fois maîtrisée : un repas à
base de crudités en entrée suivi d'un gratin de pâtes au gruyère est un
repas compatible, suffisant et à la portée de tous.
Aucune quantité ne sera donnée, même à titre d'exemple, car elles sont
très variables d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une saison à
l'autre, selon le vécu émotionnel et professionnel de chacun. Les quantités
sont à définir par chacun, suivant son besoin qui peut être très faible par
moment avec tendance ponctuelle à l'anorexie, ou au contraire extravagant
avec boulimie. Dans les deux cas, cela correspond à un besoin non pas
physiologique mais à un besoin mental. Ce besoin mental est aussi
important que les autres !
En effet, dès que l'on touche à l'alimentation d’une personne, c'est toute
son intimiqui est en jeu. L'organisme a mémorisé des aliments, des
gouts, des mélanges, des comportements alimentaires pendant l'enfance
et l'adolescence. L'amour ou le rejet d'un aliment est directement lié (entre
autres) à des situations affectives de joie, d'amour, mais aussi de drames,
de souffrances.
De ce fait, il ne peut être question d'intervenir sur l'alimentation d'une
personne, donc de sa santé (quel que soit son âge) en terme d'obligation
ou d'interdiction.
La santé est un choix personnel lorsque la démarche vers l'écoute et la
connaissance de soi se fait.
LES ASSOCIATIONS ALIMENTAIRES
Cette théorie repose d'une part sur le temps de digestion de chaque aliment
et de l'énergie mise à la disposition de celle-ci, d'autre part sur l'équilibre
acido-basique digestif.
Le temps de digestion des aliments
Il peut varier de quelques minutes pour les jus de fruits, les fruits, le sucre,
le miel, à environ une demi-heure pour les légumes verts et jusqu'à cinq
heures pour les légumineuses (lentilles et autres légumes secs en général).
L e capital énergie mis à la disposition de l'organisme pour la digestion-
assimilation peut donc être très variable, voire considérable suivant les
aliments ingérés.
Le potentiel de vitalité générale d'une personne est fonction de son hygiène
de vie physique, mentale et alimentaire. Si cette hygiène est défectueuse,
ce potentiel de vitalité personnel sera diminué et certaines fonctions en
souffriront. Cela peut être la fonction musculaire entraînant l'apathie, la
fonction sexuelle entraînant le manque de désir, la fonction thermique
donnant des sensations de froid aux extrémités du corps, la fonction
d'évacuation des selles donnant la constipation, la fonction mentale et
émotionnelle impliquant une augmentation du stress, des troubles de la
mémoire... la fonction digestive avec colite, diarrhées, la fonction
d'assimilation avec la maigreur, la fonction d'élimination des graisses avec
une surcharge pondérale, la fonction avec la difficulté d'être enceinte, la
fonction d'élimination toxémique cellulaire enclenchant des symptômes de
maladie.
Si cette personne consomme des aliments "lourds" à direr, une carence
d'énergie certaine dans les fonctions digestives se fera sentir et ces mêmes
aliments, au lieu de nourrir, vont stagner dans l'estomac et les intestins trop
longtemps, dans un processus de fermentation et de putréfaction. Non
seulement l'objectif du départ, qui était nutritionnel, ne sera pas atteint,
mais à la place, nous aurons une situation d'empoisonnement par
fabrication de toxines impropre à l'état de santé générale.
Les principaux signes cliniques en sont une langue blanche chargée, une
haleine fétide, des selles irrégulières, collantes, nauséabondes, une urine
foncée, malodorante.
La capacité de digestion-assimilation est directement liée au potentiel
d'énergie, de vitalité. Ce potentiel est variable au cours de la vie, au cours
des saisons et même des saisons et même d'une journée.
Par ces quelques lignes, j'invite le lecteur à réfléchir d'une part à ses
besoins nutritionnels, mais aussi à mettre en relation sa capacité
énergétique de digestion-assimilation avec l'aliment lui-me.
En fait, si je pousse le raisonnement plus loin, il faudrait avant de manger
se poser simultanément deux questions :
- cet aliment va-t-il m'apporter les nutriments essentiels dont j'ai besoin ?
- ai-je les capacités énergétiques suffisantes pour digérer, assimiler et
éliminer les déchets provenant de cet aliment ?
L'équilibre acido-basique digestif (alcalinisant/acidifiant)
Cet équilibre se mesure sur une échelle de valeur allant de 1 à 14 : de 1 à 7
la situation est acide, de 7 à 14, la situation est basique.
L'équilibre entre les acides et les bases se situe dans l'idéal à 7. On parle
alors du potentiel hydrogène (pH).
Exemples : le pH sanguin est de 7,35, un peu basique, le pH urinaire varie
de 5 à 9, le pH de la peau est de 5,2.
LA DIGESTION SE FAIT AUSSI DANS UN ph PARTICULIER, SUIVANT
L’ALIMENT INGERE
a) Les sucres lents
On les appelle aussi féculents, glucides lents, hydrates de carbone. Ce sont
les pommes de terre, le riz, les pâtes, le pain, le pilpil, le quinoa, le millet, le
sarrasin, la semoule de couscous (toutes les céréales enral). Ils
subissent une première phase digestive buccale en milieu basique (pH 7 à
8). Ce travail de transformation chimique continue dans l'estomac, toujours
grâce à ce suc salivaire basique.
L'aliment ainsi travaillé et broyé passe ensuite dans le haut de l'intestin
grêle (le duodénum). D'autres sucs digestifs pancréatiques (pH 7 à 8) vont
continuer et finir ce travail de digestion avant assimilation par les parois de
l'intestin.
La digestion des féculents se fait en milieu basique et principalement dans
la bouche et le duodénum.
Les céréales sont des graines bien adaptées aux granivores, c'est-dire
aux oiseaux. Ces derniers ont la capacité d'absorber les graines crues en
les conservant dans leur jabot, avant d'être transformées chimiquement
dans un estomac, puis dans le gésier qui va assurer le broyage des
graines.
Les céréales apportent une quantité massive de sucres à l'organisme,
nécessaire chez l'oiseau qui en consomme considérablement en cours de
vol.
La transformation de ces aliments nécessite une quantité importante
d'oxygène. C'est pour cela que les oiseaux possèdent non seulement deux
poumons comme les humains, mais en plus, des sacs aériens disposés
autour des poumons. Le rôle de ces sacs aériens supplémentaires est de
stocker et de déstocker, suivant la demande, cet oxygène nécessaire à
l'oxydation du carbone et de l'hydrogène, contenus dans les céréales et
présents dans le sang.
L'homme n'effectue pas les efforts physiques comparables en intensité et
en durée à ceux qu'effectuent les oiseaux en vol.
Une consommation excessive de céréales sans contrepartie de dépenses
physiques crée une dépense d'énergie conséquente pour dissiper le sucre
en excédent. De ce fait, l'appareil cardio-pulmonaire est mis à rude épreuve
lors de l'utilisation de ces sucres arrivant massivement. Pour éviter les
sensation de chaleur excessive dans le corps, le surmenage du pancréas
chargé de maintenir le taux de sucre dans le sang et l'usure plus rapide du
système cardio-vasculaire, les sédentaires doivent ralentir leur
consommation de céréales (pour les asthmatiques, elle est fortement
déconseillée, dans ce cas, leur préférer les pommes de terre). Pour les
travailleurs physiques, les sportifs, une consommation modérée (une fois
par jour) de céréales, leur apportera le sucre et les nutriments nécessaires
à leurs activités.
b) Les protéines
Elles comprennent la viande, le poisson, les oeufs, le yaourt, les fromages,
le tofu, les noix, les noisettes et les amandes (oléagineux).
Elles ne subissent pas d'action chimique buccale.
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