Laura, SolèneetJacquesvivent
quotidiennement aveclecancer.
Aucundestroisn’estmalade.
Ils sont oncologues. Ils pourraient être généralistes, urologues, pneumologues, psychologues,
infirmiers, chercheurs, psycho-esthéticiens, assistants sociaux, nutritionnistes ou membres
d’une association et répondre à la même définition : toutes ces personnes vivent chaque jour
avec le cancer, elles consacrent leur énergie à faire en sorte que le malade vive le mieux possible
sa maladie, que ses proches l’y aident. Patients, familles, associations, praticiens et laboratoires
forment une communauté de préoccupation : la communauté du cancer. C’est au service de
cette communauté du cancer que nous avons choisi de placer nos énergies.
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Cliché 1.
Fibroscopie œsogastroduodénale : épaississement des
plis fundiques de la petite courbure gastrique (astérisque).
Cliché 2.
Biopsies gastriques : in ltration de cellules indépen-
dantes (grande èche) dans la sous-muqueuse (petite èche)
(hématoxyline-éosine, x 400).
Métastase gastrique isolée de cancer du sein
Gastric metastasis from breast carcinoma
IP H. Salloum*, C. Locher**, R. Jeandel***, M. Glikmanas*, C. Locher*
U
ne femme âgée de 71 ans consultait pour des épigas-
tralgies d’apparition récente avec amaigrissement
de 5 kg et asthénie. Elle était suivie pour une hyper-
tension artérielle pulmonaire. La malade avait comme seul
antécédent chirurgical un carcinome lobulaire du sein gauche
opéré 5 ans plus tôt (tumorectomie mammaire gauche avec
curage ganglionnaire axillaire). La tumeur avait été classée
pT2N1M0, RE+RP- et la patiente avait reçu une chimio-
thérapie adjuvante par six cures de FEC, une radiothérapie
locorégionale de 50 Gy et une hormonothérapie par anti-
estrogène, arrêtée à son initiative après 4 ans de traitement.
Elle était suivie régulièrement, sans arguments en faveur
d’une récidive de la maladie.
L’endoscopie mettait en évidence un épaississement impor-
tant des plis de la petite courbure fundique (cliché 1).
L’examen histologique permettait de porter le diagnostic :
la sous-muqueuse fundique était massivement infi ltrée par
une prolifération carcinomateuse constituée de cellules indé-
pendantes avec des cytoplasmes mucosécrétants (cliché 2).
L’immunohistochimie des cellules tumorales était positive
pour la cytokératine 7, négative à la cytokératine 20, positive
pour les estrogènes et négative pour la E-cadhérine. Le reste
de l’examen était normal.
Le bilan d’extension comprenant une tomodensitométrie
thoraco-abdominale et une scintigraphie osseuse ne retrouvait
pas de lésion à distance. Le CA15.3 était à 2N. On conclut donc
à une métastase gastrique isolée d’un carcinome lobulaire du
sein. Une chimiothérapie par taxanes a été instaurée.
Le cancer du sein donne le plus souvent des métastases
pulmonaires, osseuses, hépatiques ; les métastases gastri-
ques sont plus rares et rapportées de façon occasionnelle.
Dans une étude sur 15 983 patientes ayant eu un cancer du
sein de 1973 à 1993, il a été rapporté 51 cas de métastases
gastriques (0,3 %), le plus souvent chez des patientes pluri-
métastatiques (1). Dans cette série, le délai d’apparition des
métastases après le diagnostic du cancer primitif était de
[1] © La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - vol. IX - n° 5 - octobre 2006
* Service des maladies de l’appareil digestif,
** service de pneumologie,
*** service d’anatomie et cytologie pathologiques, centre hospitalier de Meaux.
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