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Online Mendelian Inheritance in Man (OMIM),
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Omim/
– AR (OMIM 313700 ANDROGEN RECEPTOR)
– BRCA2 (OMIM 600185 BREAST CANCER 2)
– CHK2 (604373 CHECKPOINT KINASE 2)
– RNASEL (OMIM 180435 RIBONUCLEASE L)
LE GÈNE DU MOIS
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La Lettre du Cancérologue - Volume XII - no2 - mars-avril 2003
Une étude cas-témoins de la Mayo Clinic comprenait 578 patients
avec un cancer de la prostate sporadique, 149 patients avec un
cancer de la prostate familial et un groupe témoin de 423 hommes
qui n’avaient pas de cancer de la prostate après dépistage par PSA,
toucher rectal, ultrason endorectal et biopsies multiples en cas de
résultats douteux lors des examens précédents (26). Un screening
de toutes les séquences codantes de CHK2 a été effectué. Le
pourcentage de porteurs d’une mutation de CHK2 était de 4,8 %
(28/578) pour les cas de cancer de la prostate sporadique et de
6% (9/149) pour les cas familiaux. La mutation faux-sens
Ile157Thr était la plus fréquente, mais elle était trouvée avec la
même fréquence dans le groupe témoin que chez les sujets
atteints. Il pourrait s’agir d’un polymorphisme ne conférant pas
un risque élevé de cancer. Après exclusion de la mutation
Ile157Thr, le nombre de mutations trouvées dans le groupe des
cancers sporadiques était plus élevé que celui du groupe témoin
(p = 0,008), mais il n’y avait aucune différence concernant les
cancers de la prostate familiaux. Le risque de cancer de la pros-
tate chez les porteurs d’une mutation de CHK2 pourrait être aug-
menté, mais cela demande confirmation par d’autres groupes. En
particulier, il faut noter que CHK2 ne semble pas être un gène
prédisposant aux formes héréditaires de cancer de la prostate.
DÉPISTAGE DES PATIENTS À RISQUE
Il est évident qu’une histoire familiale de cancers de la pros-
tate, particulièrement en présence de cas diagnostiqués avant
55 ans, est un facteur de risque important qu’il ne faut pas négli-
ger. Actuellement, aucun test génétique ne peut être recom-
mandé en routine pour ces familles. La prise en charge des
sujets asymptomatiques à risque n’est pas complètement défi-
nie, mais il semble difficile de ne pas recommander un dépis-
tage. Aux États-Unis, le National Comprehensive Cancer Net-
work (NCCN) recommande de débuter le dépistage dès l’âge
de 45 ans en cas d’anamnèse familiale positive et de ne pas hési-
ter, en cas de doute, à pratiquer des biopsies multiples. Cepen-
dant, avant tout examen, il y a lieu d’informer clairement le
patient sur les conséquences “d’une simple mesure” du PSA,
en particulier sur les options thérapeutiques et leur morbidité
(27). En France, une étude multicentrique a évalué de façon
prospective le dépistage chez les patients à haut risque de can-
cer de la prostate en raison de leur histoire familiale (28). Les
apparentés du premier degré de patients atteints d’un cancer de
la prostate ont eu une mesure initiale de leur PSA. Sur 240 sujets
âgés de 40 à 49 ans, 2 (0,8 %) avaient des valeurs de PSA éle-
vées, et un cas de cancer a été diagnostiqué à l’âge de 46 ans.
Dans la tranche d’âge de 50 à 70 ans, 25 sujets sur 202 (12,4 %)
avaient une valeur de PSA supérieure à la norme de 4 ng/ml.
Sur 18 biopsies pratiquées, 9 ont révélé un cancer de la pros-
tate. Après l’évaluation initiale de 442 sujets, 10 cancers ont
donc été décelés à un âge moyen de 60 ans. Un seul patient pré-
sentait une maladie métastatique, et 9 présentaient une maladie
cliniquement localisée. Deux patients ont refusé un traitement
radical (chirurgie ou radiothérapie). Le “rendement” de ce
screening est supérieur à celui effectué dans la population géné-
rale, particulièrement chez les sujets avec un apparenté atteint
avant 65 ans. Les auteurs de cette étude soutiennent également
les recommandations de dépistage dès l’âge de 45 ans chez les
sujets à haut risque de cancer de la prostate.
■
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