428 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 8 - octobre 2009
DOSSIER THÉMATIQUE
Sexualité et cancers féminins
Consultation infirmière
Témoignage de C. Thorant1, infirmière diplômée d’État
1 Service des consultations, Institut Curie, Paris.
Lors des consultations infirmières, j’ai été amenée à rencontrer des femmes atteintes d’un cancer du sein ou de la
sphère gynécologique et à découvrir l’incidence de la maladie sur leur vie sexuelle.
Dans le cas d’un cancer du sein
La modification de l’image corporelle (faisant suite
à une tumorectomie ou à une mammectomie)
entraîne une gêne pour se déshabiller devant son
conjoint, et une impression de diminution ou de
perte de sa féminité.
Cela demande un accompagnement important
sur le plan psychologique, de la part du personnel
infirmier, pendant les soins, mais également de la
part de l’entourage (conjoint, enfants, parents),
lequel se sent quelquefois désorienté.
Dans le cas d’un cancer gynécologique
L’intervention, souvent “mutilante”, qu’il s’agisse d’un traitement
par radiothérapie ou d’un traitement par curiethérapie, entraîne
une diminution du désir, une peur de la reprise des rapports pour
les deux conjoints, une gêne lors du rapport sexuel, voire son
impossibilité (dans ce cas, il importe de parler des lubrifiants et
des dilatateurs vaginaux en entretien infirmier), ou une stérilité
(quelquefois chez des femmes jeunes n’ayant pas d’enfant).
Cela demande de l’écoute ; il faut inciter la patiente et son
conjoint au dialogue dans le couple, les orienter vers des groupes
de parole, leur parler de l’adoption, des mères porteuses, etc.
Dans les deux cas
Il y a souvent perturbation du système hormonal se manifes-
tant par :
➤ l’absence ou la modification des cycles menstruels ;
➤ des bouffées de chaleur quelquefois très handicapantes ;
➤ une sécheresse vaginale ;
➤ une irritabilité.
Des traitements hormonaux substitutifs sont parfois possibles
(l’acupuncture peut se révéler très efficace contre les bouffées
de chaleur).