DOSSIER THÉMATIQUE Sexualité et cancers féminins Consultation infirmière Témoignage de C. Thorant 1 , infirmière diplômée d’État L ors des consultations infirmières, j’ai été amenée à rencontrer des femmes atteintes d’un cancer du sein ou de la sphère gynécologique et à découvrir l’incidence de la maladie sur leur vie sexuelle. Dans le cas d’un cancer du sein Dans le cas d’un cancer gynécologique La modification de l’image corporelle (faisant suite à une tumorectomie ou à une mammectomie) entraîne une gêne pour se déshabiller devant son conjoint, et une impression de diminution ou de perte de sa féminité. Cela demande un accompagnement important sur le plan psychologique, de la part du personnel infirmier, pendant les soins, mais également de la part de l’entourage (conjoint, enfants, parents), lequel se sent quelquefois désorienté. L’intervention, souvent “mutilante”, qu’il s’agisse d’un traitement par radiothérapie ou d’un traitement par curiethérapie, entraîne une diminution du désir, une peur de la reprise des rapports pour les deux conjoints, une gêne lors du rapport sexuel, voire son impossibilité (dans ce cas, il importe de parler des lubrifiants et des dilatateurs vaginaux en entretien infirmier), ou une stérilité (quelquefois chez des femmes jeunes n’ayant pas d’enfant). Cela demande de l’écoute ; il faut inciter la patiente et son conjoint au dialogue dans le couple, les orienter vers des groupes de parole, leur parler de l’adoption, des mères porteuses, etc. Dans les deux cas Il y a souvent perturbation du système hormonal se manifestant par : ➤ l’absence ou la modification des cycles menstruels ; ➤ des bouffées de chaleur quelquefois très handicapantes ; ➤ une sécheresse vaginale ; ➤ une irritabilité. Des traitements hormonaux substitutifs sont parfois possibles (l’acupuncture peut se révéler très efficace contre les bouffées de chaleur). 1 Service des consultations, Institut Curie, Paris. 428 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 8 - octobre 2009