
312  |  La Lettre du Neurologue • Vol. XII - n° 10 - décembre 2008   
ÉDITORIAL
En 2003-2004, G. Van Camp et al. (2, 3) rappor-
tent 33 % de valvulopathie dans un groupe 
comprenant 78 parkinsoniens traités par pergo-
lide contre aucun cas chez les 18 sujets contrôles. 
Les risques de fi brose des dérivés ergotés étaient 
connus depuis toujours, mais cette étude, 
confi rmée par la suite, a brisé net la carrière 
du pergolide. Et en 2000 (4), le syndrome de 
dysrégulation dopaminergique a été isolé par 
V. Voon et al. Ce syndrome comprend les trou-
bles du contrôle des impulsivités, c’est-à-dire des 
comportements pathologiques de jeux, d’achats 
ou de sexe, qui semblent être déclenchés ou 
majorés en particulier par les agonistes dopa-
minergiques (5). Ces troubles du comportement 
sont particulièrement fréquents chez les hommes 
jeunes, candidats désignés à la prescription des 
agonistes dopaminergiques en monothérapie. 
Même la stimulation cérébrale profonde des 
noyaux sous-thalamiques, qui a bouleversé la 
prise en charge des patients parkinsoniens et qui 
a provisoirement donné aux cliniciens l’illusion 
enivrante d’un pouvoir de guérison miraculeuse 
tant l’amélioration peut être spectaculaire, a été 
passée au crible des critiques : effet négatif sur 
la voix, l’équilibre, la marche, le moral, la moti-
vation, les pulsions suicidaires, etc.
La problématique est en fait à la fois simple et 
complexe et correspond essentiellement aux 
manifestations non motrices de la maladie de 
Parkinson, et en particulier aux manifestations 
cognitivopsychiatriques : troubles du contrôle 
de l’impulsivité, accès de sommeil et acci-
dents de voiture, troubles de l’humeur, anxiété, 
insomnie, apathie, démence. Ces manifesta-
tions constituent l’essentiel des complications 
des traitements et la principale perspective des 
innovations thérapeutiques. Mais gardons-nous 
des visions trop radicales et des attitudes trop 
rigides : les traitements dont nous disposons 
n’ont pas d’action univoque, et on doit savoir 
les utiliser ou les éviter selon le contexte : la 
stimulation des noyaux sous-thalamiques peut 
majorer anxiété et dépression, mais elle permet 
de résoudre d’épineux syndromes de dysrégula-
tion dopaminergique. Elle a amélioré de façon 
spectaculaire des tocs ou des tics sévères, qui 
sont devenus une indication potentielle. Enfi n, 
elle améliore souvent rapidement les troubles 
du sommeil nocturne. 
Les agonistes dopaminergiques, et particulière-
ment ceux ayant une forte affi nité pour les récep-
teurs D3 mésolimbiques, induisent des troubles 
comportementaux mais améliorent (et certaine-
ment mieux encore que la lévodopa) la dépres-
sion ou l’apathie, ce qui explique dans certaines 
études l’effet équivalent des deux classes théra-
peutiques sur les activités de la vie quotidienne, 
alors que l’amélioration du score moteur est 
plus nette avec la lévodopa. Il faudrait donc, 
prudemment, les prescrire chez des malades 
plus âgés, les reprendre de façon plus systéma-
tique à bonnes doses chez le patient stimulé 
apathique et attendre les résultats d’une large 
étude multicentrique sur la dépression réalisée 
avec le pramipexole. Les agonistes à demi-vie 
longue sont peut-être également à privilégier 
en cas de syndrome des jambes sans repos, une 
cause parmi d’autres d’insomnie chez le malade. 
L’arrivée des formes LP pour le ropinirole, puis le 
pramipexole, et peut-être la rotigotine permettra 
d’aller un peu plus loin dans la direction d’une 
stimulation dopaminergique continue. 
Le choix d’un traitement doit donc être moins 
radical que ce qui avait été proposé il y a  quelques 
années par la conférence de consensus, qui 
devrait réactualiser ses propositions à la lumière 
de toutes ces nouvelles données. La lévodopa à 
bonnes doses peut être le bon traitement chez 
un sujet jeune dysrégulateur, et les agonistes 
seraient à privilégier chez les patients plus âgés 
même après 60, voire 70 ans, lorsque le sujet est 
en bon état général mais déprimé ou apathique. 
Il reste également à développer des traitements 
spécifi ques pour limiter ces complications. La 
clozapine a permis un bouleversement specta-
culaire de la prise en charge des patients ayant 
des troubles confuso-hallucinatoires, et on 
attend beaucoup d’une nouvelle molécule en 
cours d’évaluation, la rivastigmine en comprimés, 
qui ne nécessiterait pas une surveillance héma-
tologique aussi contraignante, et améliore les 
troubles cognitifs. Un essai thérapeutique évalue 
l’intérêt du patch dans cette indication, et une 
molécule pour lutter contre la somnolence 
excessive est en développement.
L’avenir de la maladie de Parkinson se situe 
donc, au moins à court terme, dans la gestion 
et la prise en charge des aspects non moteurs, 
en particulier psychocomportementaux, mais 
aussi dans celle d’autres manifestations non 
motrices invalidantes, comme les manifestations 
dysauto nomiques  ou  sensitivo-douloureuses,  qui 
sont souvent la première cause de plainte des 
patients, avant les signes moteurs. 
Rouge, impair et passe… la partie continue, on se 
découvre joueur à soigner cette maladie qui fi na-
lement laisse le neurologue dans des situations 
bien plus imprévues et bien moins ennuyeuses 
que l’image de vieille femme courbée en deux, 
fi gée et misérable qui représente l’archétype de 
cette maladie. ◾
Références 
bibliographiques
1. Frucht S, Rogers JD, Greene PE 
et al. Falling asleep at the wheel: 
motor vehicle mishaps in persons 
taking pramipexole and ropi-
nirole.Neurology 1999;52(9):
1908-10.
2. Van Camp G, Flamez A, Cosyns B 
et al. Heart valvular disease in 
patients with Parkinson’s disease 
treated with high-dose pergolide. 
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3. Van Camp G, Flamez A, Cosyns 
B et al. Treatment of Parkinson’s 
disease with pergolide and rela-
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disease. Lancet 2004;363(9416): 
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4. Giovannoni G, O’Sullivan JD, 
Turner K et al. Hedonistic homeos-
tatic dysregulation in patients 
with Parkinson’s disease on dopa-
mine replacement therapies. J 
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2000;68(4):423-8.
5. Voon V, Fox SH.  Medication-
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repetitive behaviors in Parkinson 
disease. Arch Neurol 2007;64(8): 
1089-96.