LamaladiedeLyme‐mars2014
Ilyasurl’internetbeaucoupd’information
erronéeetsoidisantscientifiqueconcernantlamaladiedeLyme.Efforconsnousdemettreles
chosesauclair.
Résumé
LamaladiedeLymeestdueàparlabactérieBorreliaburgdorferi(avecplusieurssous
espècesenEurope)ettransmiseparlestiques.
Maistouteslestiquesnesontpasinfectéesparlabactériepathogène.L’utilisation
d’antibiotiquesàtitrepréventifaprèsunemorsuredetiquen’estpasconseillée.
Lamorsureparunetiqueinfectéen’entraînepasforcémentlamaladiesubclinical
evolution»)cequiexpliquepourquoiuneproportionimportantedelapopulationen
bonnesantéprésentedesanticorpspersistantscontreleBorreliaburgdorferi.
Lessymptômessedéveloppentprogressivement(enquelquessemaines)etpeuvent
êtretrèsvariés.
Ungrandnombredepatientsatteintsnesesouviennentpasd'unemorsuredetique.
Uneanalysedesangn’estgénéralementpasnécessaireouutiledanslestadeprécoce
delamaladie(patientprésenteunelésioncutanéetypique,appelée«érythème
migrant»)etpeutmêmemeneràundiagnosticerroné(voircidessous).
Lestestssanguinsnesontutilesquedanscertainessituations.
L’interprétationd'unrésultatpositifestsouventdifficileetnécessitedel'expérienceet
desinformationssupplémentairessurlessymptômesetlestraitementsprécédents.
Cetexten’estpasexhaustif.Pourplusd’information,consultezlabrochuredel’Agence
flamandeSoinsetSanté:"Teken,watjezekermoetweten!"(PDF837kB)oulesitedela
CommunautéflamandeBulletindesmaladiesinfectieuses.
1
J’aiétépiquéparunetique,quesepassetil?Quoifaire?
Lerisqued'infectionparunemorsuredetiqueestplutôtfaibleenBelgique,etl'adoptiond'un
traitementpréventifantibiotiquen'estdoncpasrecommandée.Silatiqueaétéenlevée
endéansles24heures(etn’adoncpaseuunrepasdesang),iln'yaaucunrisqued'infection
parlabactérieBorrelia.
Veuillezporteruneattentionparticulièreauxsymptômessuivantsdurantles8premières
semainesaprèslamorsure:
1. L’émergenced’unetacherougeautourd’uncentrepâleàl’endroitdelapiqûre.
Elles’étendlentement,presquedemanièreinaperçueaucoursdessemaineset
laisseunanneaurouged’undiamètred’aumoins5cm(etgénéralementde10
2030cm,ilyadenombreusesvariantes).Ellen’estnienflée,nidouloureuse.
Ellenedesquamepasetnedémangepas.Cetanneauapparaîtdans8cas
d’infectionsur10.
Unetâchepluspetite(moinsde5cm)quiapparaîtles2premiersjoursaprèsla
morsureestgénéralementuneréactionàlamorsureellemêmeetn’estpasun
signed'infection.Elledisparaîtraspontanément.Siaucoursdelapremière
semaine,uneinfectionsurgitsurlesitedelapiqure,unavismédicalestrequis.
Onpeutobserverledéveloppementdelatachependantquelquesjoursàune
semaine.Auboutdequelquessemaines,latacherougeneseraparfoisvisible
qu’àlachaleur,parexempleaprèsunbainchaud.
Finalement,l'anneaudisparaîtdeluimême,maiscelasignifieque‐sionapas
ététraitéonacontractélamaladiedeLymeetunavismédicals’impose.
Lediagnostic«clinique»pourradoncêtreétabliavecsuffisammentdecertitude
simplementsurladescriptionclinique.
Uneanalysedesangn'estpasutileàcestadeetpourraitmêmeproduireun
«fauxnégatif»,carlesanticorps(immunité)apparaissentlorsdudépistage
qu'unefoisqu'ilsontatteintuneconcentrationsuffisante,c’estàdireaprès6à
8semaines.S’ilyadéjàdesanticorpsavantl’analysesanguine,letestne
prouverapasqu’ils’agitd’uneinfectionrécente.Cesanticorpsrestants
(«résiduel»)nesontpasrares,etn’ontaucunesignificationréelle(voir
l'introduction).
Sicessymptômescutanéssonttraitéscorrectement(adultesetadolescents:14
joursdedoxycycline),lerisquedecomplicationstardivestellesquearthriteou
névriteestextrêmementfaible,voiremêmenul.
2
L’extensiondelatacheoudel'anneaus’arrêtecomplètementpendantle
traitementantibiotique.Souvent,latacheauradisparuàlafindutraitement,
maiscelapeutprendreuncertaintempsavantsadisparitioncomplète.
2. Unefièvreaccompagnéededouleursmusculairesouarticulairespeutse
manifesteraumêmemomentquelatache.Sicelaseproduitdansleshuit
semainesaprèslamorsuredetique,mêmes’iln’yapasdetache,uneanalysede
sang(4à6semainesaprès)peutconfirmerlediagnostic.Siaucundes
symptômesmentionnéssous1et2nesemanifestentaprès8semaines,la
probabilitédelésionscutanéesetlerisquedemaladiesultérieuresserontassez
faibles.
Iln’ya,danscecas,paseud’infectionoulecaséchéant,labactérietransmise
parlatique,aéténeutraliséeparlesystèmeimmunitaire.
Sidansledécoursultérieur,desmanifestationsdelamaladietellesquedécrites
cidessous(3),seproduiraientquandmême,ilestopportundeconsulterun
médecinpourdéterminers’ils’agitbiendessymptômes«tardifs»dela
Borreliose.Lemédecinpeuttoujoursconsulterunspécialisteenmaladies
infectieuses.
3. Silessymptômesmentionnéssous1et2n'ontpasétéétablies,lesproblèmesci
dessouspeuventserévélerendéansdessemainesetdesmoissuivants(presque
toujoursaucoursdes6moisaprèslamorsuredetique):
1. Paralysie faciale (chezlesenfants,généralementbénigneetévoluant
spontanémentverslaguérison);
2. Inflammation des nerfs(plusspécifiquementdesracinesnerveuses);
3. Méningite;
4. Inflammation des articulations avec un gonflement marqué (ce qui est
différent de simples douleurs articulaires), habituellement du genou;
5. Problèmescardiaqueetarythmiescardiaques(assezrares).
Notezquepourchacundecescas,vousavezencoreletempsdedébuterun
traitementantibiotiqueentempsutile.
Puisquetouscessymptômessontcaractéristiquesdenombreusesautres
maladies,uneanalysesanguines’impose.Bienqueladétectiond’anticorps
puisseêtreutilepourdiagnostiquerunecertainemaladie,leurprésenceenelle
mêmeneprouvepasquelamaladiedeLymesoitàl’originedecessymptômes.
L'absenced'anticorpsdanscestadeciestunargumentsolidecontrelamaladie
deLyme.
3
Dessymptômestelsquelafatigueet/oudouleursmusculairesetarticulaires
sontassezfréquentsetpeuventêtreunsigned’autresmaladies.Ilsnesontdonc
pasforcémentuneindicationquelepatientacontractélamaladiedeLyme.
Commec’estlecasavecd’autresinfections,lafatigueet/oudesdouleurs
musculairesouarticulairespeuventpersisteraprèsunépisodeetletraitement
delamaladiedeLyme.Unanaprès,cesplaintesnesontpasplusfréquentes
chezlespatientsayantsubilamaladiequedanslapopulationnormale.
Ellesnesontdoncpasduesàuneinfectionpersistante.Untraitementàlong
termeavecdesantibiotiquesn’est,parconséquentpasdutoututile,comme
démontréparplusieursétudescliniques.
Informationssupplémentairessurladétectiond’anticorps
contrelabactérieBorrelia
Dans de nombreux cas les analyses de sang ne sont pas utiles en raison d'une
éventuelle mauvaise interprétation:
1. Danslaphaseinitiale,uneanalysedesangpeutencoreserévélernégative,cequi
conduitàundiagnosticnégatifparrapportàlamaladiedeLyme.Silemédecin
soupçonnequelatacherougeestsuspectepourlamaladiedeLyme,ildoitlatraiter
commetelle.Untestsanguinn'estpasnécessairedanscecas,lesobservations
cliniquessuffisent.
2. OntrouvedesanticorpscontrelamaladiedeLymepositifchezunbonnombrede
personnesenbonnesanté.End'autrestermes,ilexisteunefréquencedefondélevée
d'anticorpscontrelamaladiedeLymepositifsetdurablesdanslapopulationsaine.Ces
personnesn’ontactuellementpasdesymptômesetn’enontjamaiseudanslepassé.La
présencedecesanticorpsrésiduelsnesignifieabsolumentpasqu’ilsdévelopperontla
maladiedeLymeàl'avenir.Parexemple,5à8%desdonneursdesangsainsauPaysBas
sontpositifsainsiqu’aumoins20%desforestierssainseuropéens.Selonunarticle
britannique5à20%delapopulationsaineauraitdesanticorpscontrelamaladiede
Lyme.Enréalité,touteslesinfectionsduesàlabactérieneprovoquentpaslamaladie:
beaucoupdegenséliminenttoutsimplementl’infectiongrâceàleursystèmede
défense,sansavoirétémalade.
3. Uneanalysedesangpréliminaireestsusceptibledes’avérer«faussement»positive
(sansqu’ilyaiteuuncontactrécentaveclabactérie).Letestdeconfirmation
«WesternBlot»devraitdonnerunrésultatnégatif.Maisdanslapratiqueilest
souventoubliéparcequ’ildoitfairel’objetd’unedemandespécialeetn’estpastoujours
remboursable.Silepremiertestestpositif,ilfauttoujoursconfirmercerésultatparle
testduWesternBlot.
4. Uneanalysedesangn’estutilequesilemédecinestimequ’ilya“apriori”uneforte
chancequ’ils’agissedelamaladiedeLyme,c'estàdirequecertainssymptômes
cliniquescaractéristiques(telsquedécritsdanslessections2et3cidessus)sont
4
Remarque:commedéjàmentionnécidessusàplusieursreprises:laprésencede
symptômescutanéstypiques(décritssous1)suffitpouraffirmerlediagnosticcliniqueet
engagerletraitementdelamaladie.
5. Celan’aaucunsensdesuivrelesanticorpspositifsaprèsletraitement,puisqueles
testssanguinspeuvents’avérerpositifspendantdesdécennies.Ils’agitd’anticorps
«résiduels»(lamémoiredenotresystèmeimmunitairefonctionnantbien)etn’indique
aucuneprésencerésiduelledebactériesoul’existencedemaladiedeLymeactive.En
outre,l'augmentationdutauxd'anticorpsneveutriendireetnedoitpasêtreinterprété
commeune«recrudescencedelamaladie»ou«uneréinfection.L’utilisationde
l’évolutiondesanticorpsentantqueparamètredelaguérisonounonestinjustifiée.
Tropsouvent,onsuppose‐àtort‐qu'untraitementantibiotiqueprolongéou
intraveineuxestindiquéenraisondelaprésencedecesanticorps«résiduels»chezles
individusprésentantounondessymptômesprolongés.
6. Lasimpledécouverted’anticorps"IgM"nesignifiepastoujoursledébutd’une
infectionrécenteoupersistante.
1.Cetestestenfaittrèssouventfaussementpositif,etilfautdanscecasprocéderàun
testdeconfirmationsupplémentaireparlatechniquedu"WesternBlot".Celuicin’est
enpratiquepastoujoursexécuté.UntestpositifIgM(égalementpositifparWestern
Blot)menésuiteauxsymptômes«évocateurs»‐nécessiteunedeuxièmeanalysede
sangaprèsdeuxàquatresemainespourvérifiersiletestIgGestégalementpositif.Un
testIgMpositifisolésansqueletestIgGsoitpositifn’adoncaucunesignification
cliniquedanslecasdesymptômesultérieursnonspécifiques.Nousobservonsce
phénomèneparfoisaprèsuntraitementantibiotiqueprécoce.
2.UntestIgMpositif(faux‐positifoupositifconfirmé)peutégalementresterpositif
aucoursdenombreusesannéessansaucuneraison.
7. S’iln'yapasdesymptômescaractéristiques,aucuntraitementn'estentreprislorsqu’on
trouvedesanticorpscontrelabactériedeLyme.Enoutre,unepersonnequin'avaitpas
d'anticorpsauparavant,ets'avèreenavoiràprésent(=séroconversion)nenécessite
pasdetraitementenl'absencedesymptômescaractéristiques.Oninterprèteàtortla
présenced'anticorpscommeparamètreconfirmantlaprésenced'uneinfection,alors
quedanslagrandemajoritédescas,ils’agitd’anticorps«résiduels»,sansquecela
indiquelaprésencedelabactérieoudelamaladie.
8. Uncertainnombredelaboratoiresétrangersexécuteparfoisdestestsautresqueles
testsclassiquesfiables.Cesexercicescoûteuxetnonremboursés(parexempleELISPOT)
nesontpas"validés",c’estàdirequelasignificationd'unrésultatpositifetquinous
aideàposerunediagnosticcorrectn'estpassoutenueparlarecherchescientifique
solide,etleurutilisationconduitnonseulementàunsurplusd’interprétationmais
égalementàuneinterprétationerronée.
5
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !