
 
AVANT-PROPOS 
 
 
 
Mesdames, Messieurs, 
 
L’année 2015 a été marquée par une prise de conscience, au niveau 
mondial,  de la réalité  du  changement  climatique,  de ses  conséquences  déjà 
observables et  de ses coûts  humains  et  économiques potentiels. Cette prise 
de conscience de la communauté internationale, accompagnée par une forte 
mobilisation de la société civile, a permis l’adoption de l’accord de Paris du 
12 décembre 2015, signé à New-York le 22 avril 2016.  
En application de l’article 53 de la Constitution, le Sénat est saisi du 
projet  de  loi  autorisant  la  ratification  de  cet  accord,  adopté  en  première 
lecture  par  l'Assemblée  nationale  le  17  mai  2016,  après  engagement  de  la 
procédure accélérée. 
L’accord de Paris était indispensable.  
Le  consensus  scientifique  sur  le  changement  climatique  est  sans 
ambiguïté, ainsi que l’a confirmé le cinquième rapport du Groupe d'experts 
intergouvernemental sur l'évolution du climat GIEC (2014).  
Ce rapport constate que les années 1983 à 2012 ont été la période de 
trente ans la  plus  chaude  qu’ait  connu l’hémisphère nord  depuis 1400 ans, 
les dix années les plus chaudes jamais enregistrées étant postérieures à 1998. 
Le niveau  moyen  des  mers  s’est  accru de 19  cm  entre  1901  et  2010.  D’ici à 
2100,  la  température  pourrait  augmenter  de  5°C  et  le  niveau  de  la  mer 
pourrait croître encore de près d’un mètre. Ce réchauffement s’accompagne 
d’une  augmentation  de  la  fréquence  et  de  l’intensité  des  phénomènes 
extrêmes,  avec  de  fortes  disparités  d’une  région  à  l’autre  du  globe.  Les 
régions  littorales  sont  particulièrement  vulnérables  à  ces  évolutions,  en 
raison  de  leur  densité  de  population,  de  leur  importance  économique  et 
stratégique, et de leur exposition accrue aux risques. 
Le coût économique de  l’inaction  de la  communauté internationale 
serait  immense,  de  l’ordre  de  5 %  à  20 %  du  PIB  mondial  chaque  année, 
comme  l’a montré, dès 2006,  le rapport  Stern
,  qui  a amené le débat sur  le 
terrain  économique,  mettant  en  évidence  l'intérêt  d’une  action  coordonnée 
de  la  communauté  internationale  contre  le  réchauffement  climatique.  En 
revanche,  les  coûts  de  l’action,  c’est-à-dire  des  politiques  de  réduction  des 
émissions  de  gaz  à  effet  de  serre,  pourraient  se  limiter,  d’après  le  même 
rapport, à environ 1 % du PIB mondial chaque année. 
 
 Stern Review on Economics of Climate Change, Lord Nicholas Stern (octobre 2006).