COP21Un renforcement de la sensibilisation à l'importance du couple eau-climat qui reste à
consolider.
La COP 21 a montré que, bien que la question de l’eau n’était pas au centre des négociations
des questions climatiques, les menaces sur les ressources en eau restent une préoccupation
majeure. Les membres du Partenariat Français pour l’Eau et leurs partenaires internationaux
ont oeuvré avec efficacité pour sensibiliser les acteurs présents au Bourget pour rendre plus
visible le secteur de l'eau au vu notamment, des multiples impact des dérèglements
climatiques qui menacent. , Ils se félicitent de cet accord, même s’il ne représente que le
début d'un long processus.
L’accord de Paris créé un cadre de coopération renforcé, avec, notamment un objectif clair de
limiter la hausse des températures à moins de 2°C et un plafonnement des émissions de gaz à effet
de serre d'ici la fin de ce siècle, un ensemble de contributions volontaires des Etats et de "solutions"
proposées par de nombreux acteurs de la société civile, ainsi qu'un cadre de soutien aux besoins
d'adaptation ou de compensation des pertes et dommages. Pour autant, et malgré les efforts
déployés par la communauté internationale de l’eau au premier rang de laquelle le Partenariat
Français pour l’Eau (PFE), l’eau n’est pas explicitement citée dans l’accord signé le 12 décembre
dernier.
Ceci étant, plusieurs points figurant dans le texte vont permettre de faire avancer la cause du
couple eau-climat à commencer par la reconnaissance des droits humains dans les actions liées au
changement climatique dont le droit à l’eau et à l’assainissement, approuvé par les Nations unies
en 2010, fait partie. Par ailleurs, le cadre constitué par l’Agenda post 2015 fait de l’eau un objectif
spécifique. Enfin, l’eau est directement concernée dans le cadre de la reconnaissance du rôle des
acteurs locaux et régionaux.
Face au monde du climat qui a tant d'autres problèmes à résoudre, il est clair désormais que les
acteurs de l'eau, ont montré notamment via l'agenda des solutions qu'ils peuvent apporter des
contributions utiles à la réduction des émissions de GES et sont au cœur des stratégies
d'adaptation.
La communauté internationale de l’eau regroupée autour du Conseil mondial de l’eau et du
Partenariat Français pour l’Eau, s’est également fortement mobilisée avant et pendant toute la
conférence autour de la campagne #Waterisclimate mise en place à l’initiative du PFE. Cette
campagne, qui doit se poursuivre, vise à rendre plus visible le lien entre l’eau et climat en agissant
à tous les niveaux pour répondre aux défis du changement climatique en matière de ressource en
eau.
Cette mobilisation a également trouvé plusieurs traductions dont le Plan d’action de Lima à Paris,
porteur de nombreux engagements de la société civile. Une section de ce plan d’action a été dédiée
à l’eau et au climat lors de la journée du 2 décembre.
Le « Pacte de Paris sur l’eau » porté par le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB) et
signé par 300 organismes issus de 87 pays a appelé à initier ou renforcer les actions d’adaptation
dans les bassins du monde. Une quarantaine dentreprises, engagées autour de « l’Alliance des
entreprises pour leau et le changement climatique », initiée par Suez, ont appelé à la mise en
œuvre d’un modèle climato-responsable préservant notamment les ressources en eau. Une vingtaine
d’associations de jeunes ont elles aussi pris des engagements de sensibilisation sur la question de
l’eau et du climat. Enfin, une coalition de 10 mégapoles regroupant 85 millions de personnes a
lancé une plateforme d’échanges de connaissance en relation avec l’UNESCO IHP et l’association
ARCEAU.
Au plan financier, plusieurs engagements ont été présentés comme celui de la Banque Mondiale, qui
s’est engagée sur un montant de 200 millions de dollars pour augmenter la sécurité hydrique et la
résilience au climat des régions côtières, ainsi qu’un programme financier de 50 millions d’euros de
l’Agence Française de Développement et de 15 millions du Sénégal pour protéger 300 000 personnes
des inondations dans la banlieue de Dakar.
« Nous aurions certes aimé voir citer plus clairement "les ressources en eau" dans les menaces
affichées au titre des futurs dérèglements climatiques, indique Jean-Luc Redaud, Président du
Groupe Eau au Partenariat Français pour l’Eau. L'accord, accepté entre 195 Etats est le résultat de
multiples compromis qui donne un cadre d'objectifs à long terme ambitieux et satisfaisant. Il reste à
concrétiser par des moyens de mise en œuvre. Craignons, cependant, le temps perdu : la
compilation des contributions nationales reçues nous met sur la trajectoire des 3°C plutôt que 2°C
et le texte actuel ne dégage guère d'ambition affichée avant l'horizon 2020-2025, alors que tous
les travaux du GIEC nous rappellent le poids des émissions passées, les lenteurs d'évolution du
climat et l'impact de chaque degré supplémentaire sur le fonctionnement des cycles de l'eau
Il nous appartient de rendre l'accord de Paris plus opérationnel."
les contacts établis entre la Ministre de l'écologie et son homologue marocaine ont ouvert une
opportunité pour donner plus de visibilité au dossier de l'eau lors de la COP 22 à Marrakech, avec la
programmation d'un évènement intermédiaire mi-2016.
"Poursuivre et rendre plus visible le dossier de l'eau à la COP22 au Maroc, une priorité claire de
notre programme 2016, avec la traduction opérationnelle de l'objectif" eau" des ODD pour les
acteurs de l'eau réunis au sein du PFE" confirme Philippe Guettier Directeur Général du PFE.
Jean Luc Redaud
Président du groupe eau-climat
du Partenariat français pour l'Eau
Pour en savoir plus voir le compte-rendu de la COP 21 du PFE sur le site http://www.partenariat-
francais-eau.fr
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