fait par vagues successives, toutes
les étamines d’une fl eur n’étant pas
matures en même temps (photo
ci-dessous), pendant une à trois se-
maines, selon les conditions, ce qui
en fait une fl eur de longue durée de
vie, et une fl oraison s’étalant pour
un même pied sur 1 mois à 2 mois
et demi. Abeilles et bourdons visi-
tent les hellébores.
Un autre caractère original : les éta-
mines peuvent libérer le pollen à
partir d’une température de l’air de
1 °C… trop basse pour voir voler les
abeilles, mais laissant présager une
source nutritive dès les premiers
coups d’ailes !
■ Milieux
L’hellébore noire est une plante as-
sez rare, qui aime les sols frais et cal-
caires. Originaire d’Europe centrale,
sa présence est citée en Alsace, en
Ariège, en Aquitaine et Poitou-Cha-
rentes. On la trouvait dans quelques
stations des Alpes françaises, d’où
L’hellébore orientale, Helleborus
orientalis, est surtout utilisée en hor-
ticulture où elle peut recouvrir des
parterres importants en début de
saison ; ses sépales sont pourpre-
violet. ■
Catherine Reeb
Enseignante en biologie végétale
et écologie à l’université Paris VI
Bibliographie
• Pacini & all, « Nectar biodiversity: a
short review », Plant Syst. Evol. 238: 7–21
(2003).
• Vesprin & all., « Nectary Structure, Nectar
Secretion Patterns and Nectar Composi-
tion in Two Helleborus Species », Plant
Biology, Vol 1:5 560 - 568 (1999).
elle semble avoir disparu. L’hellé-
bore foetide est présente dans toute
la France (sauf en Bretagne et dans
les Landes), sur terrains caillouteux,
calcaires, soit dans la mi-ombre des
bois ou en milieux ouverts (pelouses
du Jura, des Causses, etc.).
■ Au jardin
La rose de Noël est largement culti-
vée dans les parterres jardins, et de
nombreuses variétés sont propo-
sées par les horticulteurs, qui n’hé-
sitent pas à hybrider les différentes
espèces, créant des variétés aux
couleurs rosée ou rouge vineux.
■ Intérêt apicole
L’intérêt de cette plante en apicul-
ture réside en sa fl oraison précoce
et longue qui permet des apports
Le saviez vous ?
Une plante très toxique
Le mot « hellébore » ou « ellé-
bore » (les deux orthographes
sont admises) vient du grec éléin,
faire périr et bora, aliment meur-
trier… Toutes les parties de la
plante sont toxiques (brûlures de
la bouche, salivation excessive,
vomissements, diarrhées, irrita-
tions cutanées).
Elle était pourtant utilisée en
médecine traditionnelle chez les
Romains et les Grecs, dans les
posologies curatives de maladies
nerveuses. Les principes actifs
ne sont pas encore bien défi nis,
mais ils ont des effets de stimu-
lants cardiaques, complémentai-
res de ceux de la digitaline.
Des graines dispersées
par les fourmis !
Les graines d’hellébore possè-
dent un petit tissu huileux à leur
sommet, l’oléosome. Les fourmis
transportent la graine dans leur
nid, consomment l’oléosome,
riche en énergie… et rejettent
souvent les graines hors de la
fourmilière, ce qui assure ainsi
leur dispersion… et de nouvelles
plantes pour les abeilles et bour-
dons !
24
Abeilles & Fleurs N° 713 - Février 2010
Plantes mellifères
L’hellébore
Helleborus foetidus, fréquente sur cailloutis
ou sols calcaires.
Fruits ou folicules, chez Helleborus foetidus.
Pétales modifiés en nectaires sur Helleborus
niger.
importants au démarrage des ru-
ches. La fl eur fournit du pollen et un
nectar accessible, assez concentré
en saccharose (26-41 %) et fructose,
mais avec de nombreuses varia-
tions en fonction des conditions.
Les glandes nectarifères peuvent
sécréter du nectar sans discontinuer
pendant vingt jours.
■ D’autres espèces
d’hellébore
Toutes les espèces d’hellébore ont
en commun la structure de leur fruit,
les feuilles découpées en folioles al-
longés et les nectaires en cornet.
L’hellébore verte, Helleborus viridis
(photo ci-contre) est très proche
de l’hellébore noire, on retrouve
les mêmes glandes nectarifères en
cornet, mais ses pétales sont verts,
comme ceux de l’hellébore foetide.