JANV 98 MEP 27/04/04 14:07 Page 3578 Immunologie et psychiatrie Stress et immunité R. Dantzer* L ’idée que le stress influence le déroulement d’une maladie et puisse même en déclencher la survenue a connu un nouveau regain d’intérêt au cours des quinze dernières années, avec le développement des recherches en psychoneuro-immunologie sur les influences du stress sur l’immunité. Il est toutefois encore dif ficile de passer des recherches de laboratoire à la clinique, d’autant plus qu’il y a une grande variabilité dans les effets observés, suivant les caractéristiques individuelles, la nature de l’agent agresseur, le type de réponse immune étudiée et sa dynamique. L’étude des interactions entre le système nerveux et le système immunitaire a cependant fourni un certain nombre de résultats inattendus, dont le moindre n’est pas la mise en évidence de l’existence dans le cerveau d’une nouvelle classe de molécules, les cytokines, connues auparavant uniquement pour leur rôle de médiateurs de la communication cellulaire au sein du système immunitaire. Ces cytokines interviennent dans la régulation des interactions entre les cellules gliales et les neurones, et leurs profonds effets psychiques laissent penser qu’elles pourraient jouer un rôle non négligeable en psychopathologie. La notion de stress Le stress est un terme emprunté à la physique. Il désigne la contrainte exercée sur un matériau au risque de le déformer ou de le rompre. Chez un organisme vivant, le matériau est l’homéostasie et le terme de stress désigne à la fois la cause, le facteur susceptible de perturber l’homéostasie, et la conséquence, c’est-à-dire la rupture de l’homéostasie. La notion de stress a acquis une respectabilité scientifique en biologie au travers de la théorie du stress popularisée par Hans Selye. Selon cette théorie, tout agent agresseur menaçant l’intégrité *Neurobiologie intégrative, INSERM U394, Bordeaux. physique ou psychique de l’individu entraîne, de façon non spécifique, une contre-réaction coordonnée au niveau comportemental, physiologique et métabolique. Cette réponse permet normalement à l’organisme de mobiliser ses ressources pour faire face de façon adaptée à l’agent agresseur. Mais si cette réponse est inadéquate, en intensité ou en durée, elle taxe les ressources de l’organisme et peut déboucher sur un processus pathogène (6). Les neuroendocrinologistes ont montré que la réaction de stress mobilise l’axe corticotrope (le syndrome général d’adaptation de Selye) et la branche orthosympathique du système nerveux autonome (la réaction d’urgence de Cannon). Le pivot de cette réaction est représenté par la cor- Act. Méd. Int. - Psychiatrie (15), n° 206, janvier 1998 3578 ticolibérine ou CRH. Ce peptide, synthétisé par les neurones parvocellulaires du noyau paraventriculaire de l’hypothalamus, est libéré dans le système porte au niveau de l’éminence médiane et stimule la libération d’ACTH. En plus de cette activité hormonale, il fonctionne également comme neurotransmetteur au sein de neurones contenus dans le tronc cérébral, l’hypothalamus et le système limbique. Sa libération entraîne une activation du système nerveux sympathique, une augmentation de la vigilance et une activation comportementale. De nombreux autres systèmes neuroendocriniens sont impliqués dans la réaction de stress. C’est le cas en particulier des axes somatotrope et gonadique qui sont habituellement inhibés au cours du stress, alors que la prolactine est augmentée (6). Les psychologues ont, pour leur part, précisé à quoi correspond exactement sur le plan cognitif, émotionnel et comportemental, la notion de stress. Le stress survient quand le sujet ne peut plus faire face parce que la situation est difficilement contrôlable, qu’elle comporte un certain nombre d’éléments d’incertitude et que le soutien social dont il dispose est faible ou absent. Le stress est donc le résultat d’une transaction entre le sujet et la situation à laquelle il est confronté et les modalités de cette transaction dépendent des moyens dont dispose le sujet pour s’ajuster, ce que l’on appelle les stratégies d’ajustement (4). Les influences du stress sur les réponses immunes L’idée que le stress puisse altérer la sensibilité de l’organisme aux agents infectieux, voire aux processus tumoraux, est très répandue. Sur le plan expérimental, les biologistes du stress avaient montré dès les années 1950-1960 que l’exposition d’animaux de laboratoire à divers agents agresseurs diminue la résistance de l’hôte aux infections virales, microbiennes ou parasitaires, et que cet effet est accompagné d’une réduction des titres en anticorps circulants (9). Connaissant le JANV 98 MEP 27/04/04 14:07 Page 3579 rôle des glucocorticoïdes dans le syndrome général d’adaptation et la sensibilité du système immunitaire aux glucocorticoïdes, le responsable était tout trouvé. Ces résultats ont été d’autant plus facilement acceptés qu’ils correspondaient parfaitement à ce à quoi on pouvait s’attendre, dans le cadre de la théorie du stress. Toutefois, l’examen attentif des données disponibles à l’époque montrait déjà quelques discordances. Il n’était pas rare d’observer des effets paradoxaux du stress, les animaux stressés s’avérant parfois plus résistants au processus pathologique que les animaux non stressés. De plus, l’administration de glucocorticoïdes à des doses physiologiques – plutôt que pharmacologiques – n’avait que peu ou pas d’incidence sur les réponses immunes et l’évolution de divers processus pathologiques. Grâce à la progression des connaissances dans le domaine des relations système nerveux-système immunitaire, ces travaux ont été repris dans une perspective moins phénoménologique dans les années 1980. Il faut dire que le contexte avait considérablement changé puisqu’on était passé de la vision d’un système immunitaire fonctionnant de façon autonome, tout en étant soumis aux aléas du fonctionnement neuroendocrinien, à une conception plus intégrée, faisant du système immunitaire un système physiologique régulé dans son fonctionnement physiologique par le cerveau (1). L’application au système immunitaire des mêmes techniques immuno-histochimiques que celles qui avaient permis de mettre en évidence la localisation des neurotransmetteurs dans le cerveau, a révélé l’existence d’une innervation des organes lymphoïdes primaires (le thymus) et secondaires (la rate et les ganglions lymphatiques) par la branche orthosympathique du système nerveux autonome. Cette innervation se ramifie jusqu’aux zones de différenciation et de maturation des lymphocytes. Parallèlement, les techniques d’étude de la liaison de ligands radioactifs sur des préparations membranaires de cellules immunocompétentes ont permis de décrire, sur ces cellules, la présence de sites de liaison aux neurotransmetteurs et aux neuropeptides, semblables dans leurs caractéristiques biochimiques, à ceux identifiés sur les neurones. Les immunocytes ont également des récepteurs pour les médiateurs hormonaux, comme les hormones stéroïdes. Ces sites de liaison apparaissent fonctionnels puisque l’addition d’agonistes ou d’antagonistes à des cultures d’immunocytes in vitro modifie l’activité de ces cellules et leurs capacités de prolifération. De la même façon, l’administration in vivo de substances interagissant avec ces médiateurs a des répercussions sur les réponses immunes. Toutes ces données ont amené les chercheurs travaillant dans le domaine de ce que l’on appelle la neuro-immunomodulation ou la psychoneuro-immunologie à proposer une conception du fonctionnement du système immunitaire quelque peu différente de celle des immunologistes habitués à l’in vitro. Si les immunocytes baignent dans un microenvironnement dont la composition dépend du niveau d’activité du système nerveux autonome et du complexe hypothalamohypophysaire, leur activité fonctionnelle doit refléter les variations de composition de ce milieu. L’exemple le plus frappant de cette interaction entre système nerveux et système immunitaire est fourni par les résultats d’une expérience de lésion électrolytique de la zone tubéro-infandibulaire de l’hypothalamus chez la souris. La lésion entraîne un effondrement de l’activité cytotoxique des cellules tueuses naturelles, ces lymphocytes qui sont censés jouer un rôle de surveillance dans la progression des tumeurs (24). Il n’est cependant nullement nécessaire d’intervenir dans les zones du cerveau impliquées dans les régulations neuroendocriniennes. L’ablation unilatérale du cortex sensorimoteur chez la souris entraîne une diminution de la réponse d’immunité cellulaire lorsque la lésion est effectuée à gauche et une augmentation quand la lésion est effectuée à droite. Ces effets surviennent en l’absence de modification nette des 3579 principales fonctions neuroendocriniennes. Ils reflètent l’existence d’une assymétrie spontanée dans la modulation exercée par le cerveau sur le système immunitaire puisque les souris étiquetées comme “gauchères”, en fonction de la patte utilisée pour attraper une boulette de nourriture, présentent des réponses d’immunité cellulaire plus élevées que les souris “droitières” (20). Dans ce contexte, on peut s’attendre à ce que le système immunitaire soit non seulement altéré dans son fonctionnement au cours du stress, mais que les variations observées soient fonction des capacités d’ajustement au stress plutôt que de la nature physique de l’agent agresseur. C’est effectivement le cas puisque la diminution des réponses d’immunité cellulaire qui survient chez des rats exposés à des chocs électriques n’est apparente que chez les animaux qui ne peuvent contrôler ou prévoir la survenue des chocs électriques (19). Les animaux exposés à des chocs électriques dont ils peuvent modifier la fréquence par leur comportement ou dont ils peuvent prévoir la survenue ne diffèrent pas des animaux témoins placés dans l’appareillage de test mais sans choc électrique. De nombreux exemples d’influences du stress sur l’immunité ont été décrits chez l’homme. La période des examens de fin d’année est accompagnée chez les étudiants en médecine par une diminution de la production d’IL-2 par les lymphocytes, une réduction de l’activité cytotoxique des cellules tueuses naturelles et une augmentation des titres en anticorps contre le virus de l’herpès. Les mêmes variations sont observées chez des proches de patients atteints de maladie d’Alzheimer ou les membres d’un couple souffrant de mésentente conjugale (14, 15). On connait également la baisse des réponses d’immunité cellulaire décrite chez les patients déprimés (25), même si, plus récemment, certains auteurs ont proposé l’existence d’une activation chronique du système immunitaire, comparable à une réaction de phase aiguë (18). La possibilité de conditionner, au sens JANV 98 MEP 27/04/04 14:07 Page 3580 Immunologie et psychiatrie pavlovien du terme, le système immunitaire a été présentée comme la preuve ultime des capacités de régulation du système immunitaire par le cerveau. Le conditionnement d’une réponse immune consiste à associer un stimulus inconditionnel ayant un effet immunosuppresseur ou immunostimulant à un stimulus initialement neutre, le goût sucré d’une solution de saccharine par exemple, afin de transférer à ce dernier stimulus, qualifié de conditionnel, une partie ou la totalité des propriétés du traitement immunomodulateur. Malgré leur haut degré de sophistication, les expériences réalisées dans ce but posent de nombreux problèmes d’interprétation, dans la mesure où les traitements immunomodulateurs utilisés comme stimulus inconditionnel ont des effets toxiques non négligeables pouvant donner lieu à des phénomènes de conditionnement aversif difficilement neutralisables (8). Ce n’est donc pas encore demain que l’on pourra utiliser la seule vue de la blouse de l’infirmière ou du médecin comme stimulus conditionnel pour remplacer l’injection de rappel dans un programme de vaccination ! En termes de mécanismes, ce ne sont pas nécessairement les glucocorticoïdes dont les concentrations plasmatiques sont plus élevées chez les animaux exposés à des chocs électriques inévitables ou imprévisibles, qui sont en cause. Chez le rat, la surrénalectomie, compensée ou non par la pose d’un implant sous-cutané de corticostérone, ne modifie pas la diminution des réponses d’immunité cellulaire sous l’effet de chocs électriques inévitables (11). Les catécholamines peuvent être en cause puisque l’administration d’un bêta-bloquant à des rats, au moment de l’exposition à des chocs électriques inévitables, empêche l’apparition de la réduction de la réponse d’immunité cellulaire qui est observée lorsque les animaux sont replacés dans la cage dans laquelle ils ont préalablement reçu les chocs électriques. D’autres médiateurs ont également été invoqués, qu’il s’agisse des opioïdes endogènes ou du CRH. Il est vraisemblable, cependant, qu’il n’y a pas un seul médiateur en cause, mais une combinatoire, variable suivant la situation de stress et l’effecteur immun considéré (9). En dehors des conditions contrôlées du laboratoire, l’impact physiopathologique des influences du stress sur l’immunité n’est pas facile à apprécier car, hormis les situations extrêmes comme le syndrome d’immunodéficience acquise, il n’y a pas de relation évidente entre l’immunocompétence, appréciée par les tests réalisés en immunologie clinique, et le processus pathologique sous-jacent. De plus, les effets du stress sur l’hygiène de vie du patient et la tendance à somatiser jouent un rôle au moins aussi important, sinon plus, dans la relation entre facteurs psychosociaux et maladie. La signification biologique des interactions entre le système nerveux et le système immunitaire L’existence de tout un réseau d’interactions entre le système nerveux et le système immunitaire amène à se poser la question de la signification, au sens téléologique, d’un tel réseau. On dispose maintenant de plusieurs éléments de réponse à cette question. Le premier niveau de communication cellulaire est celui du système immunitaire lui-même. Les immunocytes utilisent tout un ensemble de molécules de signalisation qui, bien qu’elles aient été identifiées initialement dans le système nerveux, jouent un rôle propre au sein du système immunitaire. À titre d’exemple, les monocytes sont capables de synthétiser et de libérer du CRH. Celui-ci est apparemment semblable au CRH hypothalamique et il favorise la réaction inflammatoire locale. Les lymphocytes libèrent également l’hormone de croissance et celle-ci sert d’une part à activer les macrophages, vraisemblablement par un effet de type paracrine et, d’autre part, à stimuler la prolifération lymphocytaire, vraisemblablement par un effet de type autocrine (12). En miroir à cette utilisation par les immunocytes des médiateurs Act. Méd. Int. - Psychiatrie (15), n° 206, janvier 1998 3580 du système nerveux, on sait maintenant que les cellules nerveuses utilisent ces médiateurs du système immunitaire que sont les cytokines, non pas pour des fonctions de neurotransmission classique, mais pour la signalisation gliale ainsi que la prolifération et la différenciation cellulaire tant des neurones que des cellules gliales. À titre d’exemple, la libération de LHRH dans l’éminence médiane par les terminaisons nerveuses d’origine hypothalamique est contrôlée, au moins en partie, par du TGF-α (Transforming Growth Factor) d’origine astrocytaire (22). Le deuxième niveau de communication cellulaire est celui des interactions entre les systèmes. Au cours de la réponse inflammatoire, la libération d’endorphines par les immunocytes envahissant le site lésionnel, contribue à calmer la douleur par un effet sur les terminaisons nerveuses locales (24). À l’inverse, la libération de tachykinines et en particulier de la substance P par les terminaison nerveuses afférentes, sous l’effet d’un phénomène de réflexe d’axone, contribue au développement de la réaction inflammatoire locale (21). Ces interactions réciproques entre systèmes interviennent non seulement dans la régulation de la réponse locale de l’hôte à l’infection, mais également dans la réponse systémique. Le syndrome de fièvre représente le meilleur exemple de ce dernier type d’interactions. On sait que la réaction locale inflammatoire se double d’une réponse systémique, caractérisée par de la fièvre, une activation de l’axe corticotrope et de profondes modifications comportementales et psychiques (7). La fièvre correspond à une élévation du point de consigne de la régulation thermique. L’individu fébrile a froid aux températures habituelles et, pour lutter contre cela, il augmente sa température corporelle de façon régulée, c’est-à-dire en conservant la chaleur engendrée par l’accroissement de la thermogenèse. La fièvre définit en fait un nouvel état homéostatique, avec tout son accompagnement comportemental, métabolique et neuroendocrinien (10). La fièvre est due à l’action sur JANV 98 MEP 27/04/04 14:07 Page 3581 le cerveau des cytokines inflammatoires synthétisées et libérées par les monocytes et les macrophages (16). Comme les cytokines, à l’instar de la plupart des neuropeptides, ne passent pas la barrière hémato-encéphalique, on pensait initialement qu’elles agissent au niveau des zones du cerveau dépourvues de barrière, les organes circumventriculaires, pour entraîner là la synthèse et la libération de prostaglandines capables de diffuser librement dans le parenchyme cérébral. Cette conception s’est cependant avérée fausse. On sait maintenant que les cytokines libérées à la périphérie entraînent la synthèse et la libération de cytokines par les macrophages et les cellules microgliales du cerveau (17) et que ce sont les cytokines du cerveau qui sont à l’origine de la fièvre et des modifications comportementales et neuroendocriniennes qui l’accompagnent (7, 13). La communication entre les cytokines de la périphérie et les cytokines du cerveau passe par l’intermédiaire des terminaisons nerveuses innervant la zone infectée (3). L’activation de l’axe corticotrope par les cytokines inflammatoires joue un rôle important dans la régulation des composantes locale et systémique de la réponse inflammatoire (2). Les glucocorticoïdes libérés par le cortex surrénalien inhibent la synthèse des cytokines inflammatoires par les immunocytes et la microglie. Le dysfonctionnement de cette boucle de régulation se traduit par une exagération de la réponse inflammatoire. Conclusion Les influences du stress sur le fonctionnement du système immunitaire apparaissent comme le prix à payer pour un organisme dont le fonctionnement est basé sur la redondance ou, plus exactement, sur l’utilisation des mêmes molécules informatives dans des systèmes physiologiques fonctionnant en complémentarité. Ce dont il s’agit relève de la physiologie des régulations. La lutte contre l’infection engage l’organisme dans sa totalité. Cette mobilisation implique une subordination du cer- veau par le système immunitaire, ce qui se traduit, au niveau clinique, par le passage de l’état de santé à l’état de maladie. Pour que le cerveau puisse revenir à son état de fonctionnement antérieur, ce qui conditionne le retour à l’état de santé, il faut qu’il contribue à désactiver le système immunitaire. La compréhension des processus en jeu dans ce réseau d’interactions réciproques entre le système immunitaire et le système nerveux central ouvre des perspectives fascinantes en pyschopathologie. Références 1) Ader R., Felten D.L., Cohen N. eds : Psychoneuroimmunology, 2e édition, Academic Press, San Diego, 1991. 2) Besedovsky H.O., Del Rey A., Sorkin E., Dinarello C.A. : Immunoregulatory feedback between interleukin-1 and glucocorticoid hormones. Science, 1986, 253 : 652-4. 3) Bluthé R.M., Walter V., Panet P., Layé S., Lestage J., Verrier D., Poole S., Stenning B.E., Kelley K.W., Dantzer R. : Lipopolysacharide induces sickness behaviour in rats by a vagal mediated mechanism. C. R. Acad. Sci. Paris, 1994, 317 : 499-503. 4) Bruchon-Schweitzer M., Dantzer R. eds (1994) : Introduction à la psychologie de la santé, Presses Universitaires de France, Paris. 5) Cohen S., Williamson G.M. : Stress and infectious disease in humans. Psychol. 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