REVUE DE PRESSE dirigé par le Dr M. François Risque de chute chez les Parkinsoniens Les patients qui ont une maladie de Parkinson font plus de chutes que les autres. Or ces chutes ont un retentissement important sur la qualité de vie de ces patients car, outre les conséquences directes, parfois fatales, de ces chutes, la peur de la chute induit une diminution des activités et donc de l’autonomie. Les auteurs ont recherché, à l’aide d’une batterie de tests comportant entre autres des questionnaires et des examens vestibulaires, des facteurs prédictifs des chutes chez 101 patients parkinsoniens traités. L’âge moyen était de 66 ans, et la maladie évoluait en moyenne depuis 6 ans au moment de l’inclusion. Au cours de la période de suivi de 6 mois, 48 % des patients sont tombés au moins une fois et la moitié d’entre eux sont tombés plusieurs fois. Les patients qui sont tombés avaient une maladie de Parkinson plus évoluée que les patients qui ne sont pas tombés, une plus mauvaise sensibilité somesthésique et une moins bonne stabilité antéro-postérieure sur un sol stable, yeux ouverts. Dr M. François, service ORL, hôpital Robert-Debré, Paris. Objectif oncologie-ORL Vivez en vidéo l’actualité de votre discipline. Soyez toujours plus nombreux à consulter et à télécharger nos émissions sur www.edimark.tv* Commentaire Prédire la chute c’est bien, mais la prévenir serait encore mieux. Il serait intéressant de savoir si une rééducation telle que celle proposée aux patients présentant des troubles vertigineux diminue le risque de chute chez les patients parkinsoniens. Référence bibliographique edimark Kerr G, Worringham CJ, Cole MH, Lacherez PF, Wood JM, Silburn PA. Predictors of future falls in Parkinson disease. U n a u2010;75:116-24. t re re g a rd s u r v o t re s p é c i a l i t é Neurology edimark edimark SUIVEZ MOIS APRÈS MOIS L’ACTUALITÉ DE L’ONCOLOGIE-ORL Débats d’experts… Reportages en régions… Comptes-rendus de congrès… Edimark.tv vous propose un autre regard sur votre spécialité * Inscription immédiate et gratuite résevée aux professionnels de santé Sous l’égide de Avec le soutien institutionnel de La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 323 - octobre-novembre-décembre 2010 | 35 REVUE DE PRESSE dirigé par le Dr M. François Facteurs de risque des cancers basocellulaires Il s’agit d’une étude épidémiologique menée dans la région de Rotterdam, sur une population de plus de 10 000 personnes âgées de plus de 55 ans à l’inclusion, suivies pendant en moyenne 10 ans. Un peu plus de 500 personnes ont développé un premier cancer basocellulaire. Un tiers de ces patients en ont ensuite déclaré d’autres. Plus de la moitié des cancers basocellulaires siégeaient au niveau de la tête et du cou. Le risque de voir apparaître un premier cancer basocellulaire est d’autant plus important que la personne est âgée, qu’elle est blonde – ou surtout rousse – et qu’elle a facilement des coups de soleil. En revanche, dans cette étude, le fait d’avoir travaillé à l’extérieur plus de 25 ans ou d’avoir vécu plus d’un an dans un pays très ensoleillé ne semble pas augmenter le risque de cancer basocellulaire. Chez les patients qui ont eu un premier cancer basocellulaire, le risque d’en avoir d’autres est significativement plus élevé s’ils sont roux, si le premier cancer est apparu avant l’âge de 65 ans, si celui-ci siège au niveau du membre supérieur (et non au niveau de la tête et du cou) et s’ils ont fait des études supérieures. Ce dernier point est assez étonnant. Pour l’expliquer, les auteurs évoquent un mode de vie différent de ces patients, et, en particulier, des expositions répétées aux rayonnements ultraviolets. Commentaire Avec le vieillissement de la population, du fait que près de la moitié des cancers basocellulaires siègent au niveau de la tête et du cou, les oto-rhinolaryngologistes vont être de plus en plus souvent confrontés à ces lésions, dont le traitement est avant tout chirurgical. Référence bibliographique Kiiski V, de Vries E, Flohil SC et al. Risk factors for single and multiple basal cell carcinomas. Arch Dermatol 2010;146: 848-55. M.F. Commentaire Les cancers de la peau (hors mélanomes) du pavillon de l’oreille Les cancers de la peau, autres que les mélanomes, sont habituellement peu graves, faciles à traiter, mais de par leur fréquence ils constituent un vrai problème de santé publique. Celui-ci va encore s’aggraver avec le vieillissement de la population. Les auteurs rapportent une série de 643 patients totalisant 1 311 cancers de la peau : 538 épithéliomas basocellulaires et 773 épithéliomas spinocellulaires. Près des deux tiers siégeaient au niveau de la tête et du cou. Le pavillon de l’oreille est la cinquième localisation par ordre de fréquence. Malgré de nombreuses campagnes d’information auprès du public dans ce pays très ensoleillé qu’est la Californie et les explications des dermatologues qui suivent les patients ayant déjà eu un cancer de la peau, plus d’un quart des patients ne mettent jamais de crème solaire et, parmi ceux qui en mettent, les trois quarts oublient leurs pavillons d’oreilles ! Référence bibliographique Ragi JM, Patel D, Masud A, Rao BK. Nonmelanoma skin cancer of the ear: frequency, patient’s knowledge, and photoprotection practices. Dermatol Surg 2010;36:1232-9. M.F. Commentaire Vieillissement du larynx Le vieillissement touche aussi le larynx et, plus particulièrement, les cordes vocales. Les auteurs ont analysé rétrospectivement les dossiers de 361 patients âgés de plus de 65 ans venus consulter dans le service d’ORL entre 1999 et 2005. Le temps maximal de phonation diminue avec l’âge, alors que le débit d’air lors d’une phonation confortable augmente avec l’âge, et cette augmentation est plus nette chez les patients qui avaient une atrophie des cordes vocales que chez les autres. Le risque d’atrophie augmente avec l’âge, mais il n’est pas inéluctable car seuls 20 % des patients ont présenté une atrophie. Or, parmi ceux-ci, 15 (21 %) faisaient partie d’une chorale ou récitaient régulièrement des poèmes, et 36 % avaient encore une activité professionnelle nécessitant une bonne qualité de voix. M.F. 36 | La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 323 - octobre-novembre-décembre 2010 L’étude du vieillissement du larynx n’en est qu’à ses balbutiements. Ce qui est inquiétant dans les résultats présentés dans cet article, c’est que l’exercice vocal régulier (chant, récitation de poèmes) ne semble pas pouvoir enrayer l’apparition d’une atrophie cordale. Référence bibliographique Takano S, Kimura M, Nito T, Imagawa H, Sakakibara K, Tayama N. Clinical analysis of presbylarynx-vocal fold atrophy in elderly individuals. Auris Nasus Larynx 2010; 37:461-4.