AVELUMAB 20 mg/mL, solution à diluer pour perfusion

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RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT
1. DENOMINATION DU MEDICAMENT
AVELUMAB 20 mg/mL, solution à diluer pour perfusion
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chaque mL de solution à diluer contient 20 mg d’avélumab.
Un flacon de 10 mL contient 200 mg d’avélumab.
L’avélumab est produit dans des cellules ovariennes de hamster chinois par la technique de l’ADN
recombinant.
Excipient à effet notoire :
Chaque mL de solution à diluer contient 0,0076 mmol (soit 0,17 mg) de sodium.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3. FORME PHARMACEUTIQUE
Solution à diluer pour perfusion (solution à diluer stérile).
Solution limpide, incolore à légèrement jaune. Le pH de la solution est compris dans un intervalle de 5,0
à 5,6 et son osmolarité se situe entre 275 et 337 mOsmol/L.
4. DONNEES CLINIQUES
4.1.
Indications thérapeutiques
Avélumab est indiqué pour le traitement de patients adultes atteints d’un carcinome à cellules de Merkel
(CCM) métastatique, dont la maladie a progressé après avoir reçu au moins une ligne de chimiothérapie
antérieure.
4.2.
Posologie et mode d'administration
Le traitement doit être instauré et supervisé par un médecin expérimenté en matière de traitement du
cancer.
Posologie
La dose recommandée d’Avélumab est de 10 mg/kg de masse corporelle à administrer par voie
intraveineuse sur 60 minutes une fois toutes les 2 semaines.
L’administration d’Avélumab doit être poursuivie selon le calendrier recommandé jusqu’à la progression
de la maladie ou l’apparition d’une toxicité inacceptable.
Prémédication
Les patients doivent recevoir une prémédication composée d’un antihistaminique et de paracétamol
avant les 4 premières perfusions d’Avélumab. La prémédication pourra également être administrée
avant les doses suivantes d’Avélumab si le médecin le juge nécessaire et selon la survenue/la sévérité
de précédentes réactions à la perfusion.
Modification de traitement
Les augmentations ou réductions de la dose ne sont pas recommandées. Un report ou une interruption
du traitement peuvent être nécessaires au cas par cas en fonction de la sécurité d’emploi et de la
tolérance.
Les recommandations précises pour la prise en charge des réactions indésirables d’origine
immunologique sont présentées dans la rubrique 4.4.
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Tableau 1 : recommandations pour la suspension ou l’arrêt d’Avélumab
Réaction indésirable
Réaction
perfusion
liée
à
Pneumopathie
Sévérité
Modification
traitement
du
la Réaction liée à la perfusion de grade 1
Réduire le débit de la
perfusion en cours de 50 %
Réaction liée à la perfusion de grade 2
Arrêter provisoirement la
perfusion jusqu’au retour à
un grade 1 ou à la
disparition de la réaction,
puis reprendre à un débit
de perfusion réduit de
50 %
Réaction liée à la perfusion de grade 3 ou Arrêter définitivement le
de grade 4
traitement
Pneumopathie de grade 2
Suspendre le traitement*
Pneumopathie de grade 3ou de grade 4
Hépatite
Colite
Endocrinopathies
(hypothyroïdie,
hyperthyroïdie,
insuffisance
surrénalienne)
Myocardite
Myosite
Arrêter définitivement le
traitement
Aspartate aminotransférases (ASAT) ou Suspendre le traitement*
alanine
aminotransférases
(ALAT)
supérieures à 3 fois et inférieures ou
égales à 5 fois la limite supérieure de la
normale (LSN) ou bilirubine totale
supérieure à 1,5 fois et inférieure ou
égale à 3 fois la LSN
ASAT ou ALAT supérieures à 5 fois la Arrêter définitivement le
LSN ou bilirubine totale supérieure à traitement
3 fois la LSN
Colite de grade 2 ou de grade 3
Suspendre le traitement*
Colite ou diarrhée de grade 4
Arrêter définitivement le
traitement
Endocrinopathies de grade 3ou de Suspendre le traitement*
grade 4
Signes ou symptômes cardiaques Suspendre le traitement**
nouvellement apparus et/ou résultats
d’analyses ou d’imagerie cardiaque
évocateurs d’une myocardite
Myocardite d’origine immunologique
Arrêter définitivement le
traitement
Myosite d’origine immunologique de Suspendre le traitement*
grade 2
Remarque : les grades de toxicité sont ceux des Critères Communs de Terminologie pour les Effets Indésirables
du National Cancer Institute, version 4.0 (NCI CTCAE v4.03)
* jusqu’à ce que les effets indésirables soient revenus au grade 0 ou 1.
** jusqu’à ce que les symptômes s’améliorent et la myocardite d’origine immunologique soit exclue
Le traitement par Avélumab doit être arrêté définitivement :
 En cas de tout autre effet indésirable de grade 3 lié au traitement
 En cas de toxicité de grade 4 sauf pour les endocrinopathies contrôlées par un traitement
hormonal substitutif
 En cas toxicité de grade 3 récurrente
L’administration d’Avélumab doit être reprise une fois que les réactions indésirables sont revenues à un
grade 1 ou ont disparu.
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Populations particulières
Personnes âgées
Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patients âgés (≥ 65 ans) (voir rubriques 5.1 et
5.2).
Population pédiatrique
La sécurité et l’efficacité d’Avélumab chez les enfants et les adolescents âgés de moins de 18 ans n’ont
pas été établies.
Insuffisance rénale
Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance rénale (voir
rubrique 5.2).
Insuffisance hépatique
Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance hépatique
légère ou modérée. Avélumab n’a pas été évalué chez les patients atteints d’insuffisance hépatique
sévère (voir rubrique 5.2).
Mode d’administration
Avélumab doit être utilisé en perfusion intraveineuse exclusivement.
Avélumab ne doit pas être administré en injection intraveineuse directe ni en bolus.
Avélumab doit être dilué dans une solution injectable de chlorure de sodium à 0,9 % ou 0,45 %. Il sera
ensuite administré en perfusion intraveineuse sur 60 minutes en utilisant un filtre intégré à la ligne de
perfusion ou additionnel stérile, apyrogène, à faible liaison aux protéines, de 0,2 micromètre en
polyethersulfone ou polysulfone.
Pour les instructions concernant la préparation et l’administration du médicament, voir la rubrique 6.6.
4.3.
Contre-indications
Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
4.4.
Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Il n’est pas recommandé d’initier le traitement dans les situations suivantes :
1. Métastases cérébrales sauf si toutes les lésions connues ont été traitées par radiothérapie ou
chirurgie stéréotaxique, ET s'il n’y a eu aucun signe évident, clinique ou radiologique, de
progression cérébrale pendant au moins les 2 semaines précédant la demande d’ATU.
2. Greffe d'organe antérieure, y compris l'allogreffe de cellules souches.
3. Antécédents connus de test positif au VIH ou infection connue par le SIDA ou infection active
par le VHB ou VHC.
4. Affection maligne concomitante active (autre qu’un carcinome à cellules de Merkel) à l’exception
d’un carcinome basocellulaire ou squameux de la peau ou d’un carcinome in situ (de la peau,
de la vessie, du col de l’utérus, colorectal, du sein ou une néoplasie intra-épithéliale prostatique
de bas grade ou un cancer de la prostate de Grade 1).
5. Maladie auto-immune antérieure ou active nécessitant un traitement immunosuppresseur
systémique.
6. Réactions d’hypersensibilité sévère connues aux anticorps monoclonaux (Grade ≥ 3 selon les
critères NCI CTCAE v 4.03), des antécédents d’anaphylaxie ou d’asthme non maîtrisé.
7. Maladie cardiovasculaire cliniquement significative (c’est-à-dire active) : accident vasculaire
cérébral / attaque (< 6 mois avant l’inclusion), infarctus du myocarde (< 6 mois avant l’inclusion),
angor instable, insuffisance cardiaque congestive (classe ≥ II selon la classification de la New
York Heart Association), ou arythmie cardiaque grave nécessitant une médication.
8. Toxicité persistante due à un précédent traitement de Grade > 1 selon les critères NCI CTCAE
v 4.03. Cependant, une alopécie ou une neuropathie sensorielle de Grade ≤ 2 est acceptable.
9. Traitement chronique par des corticoïdes systémiques > 10 mg/j d’équivalent prednisone ou
autre traitement immunosuppresseur chronique.
10. Grossesse et allaitement.
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Réactions indésirables d’origine immunologique
La plupart des réactions indésirables d’origine immunologique survenues lors du traitement par
Avélumab ont été réversibles et ont pu être gérées au moyen d’interruptions temporaires du traitement
par Avélumab, de l’administration de corticoïdes et/ou de traitements médicaux appropriés. Des
réactions indésirables d’origine immunologique se sont également produites après la dernière dose
d’Avélumab.
Lorsqu’une réaction indésirable d’origine immunologique est suspectée, une évaluation adéquate doit
être réalisée afin de confirmer l’étiologie ou d’exclure les autres étiologies. Selon la sévérité de la
réaction indésirable, le traitement par Avélumab devra être suspendu et une corticothérapie devra être
administrée. Si des corticoïdes sont utilisés afin de traiter un effet indésirable, une réduction progressive
de la corticothérapie sur une durée d’au moins 1 mois doit être initiée dès qu’une amélioration apparaît.
Un traitement immunosuppresseur autre que les corticoïdes doit être ajouté en cas d’aggravation ou si
aucune amélioration n’apparaît malgré la corticothérapie.
Pneumopathie d’origine immunologique
Des cas de pneumopathie d’origine immunologique, y compris d’issue fatale, ont été signalés chez des
patients traités par Avélumab (voir rubrique 4.8).
Les signes et symptômes de pneumopathie doivent être surveillés chez les patients et les étiologies de
pneumopathie autres que d’origine immunologique doivent être exclues. En cas de suspicion, la
pneumopathie doit être confirmée par un examen radiographique.
Une corticothérapie doit être administrée en cas d’événement de grade ≥ 2 (dose initiale de 1 - 2
mg/kg/jour de prednisone ou équivalent, suivie d’une réduction progressive du corticoïde).
Le traitement par Avélumab doit être suspendu jusqu’à disparition de la réaction en cas de
pneumopathie de grade 2 et définitivement arrêté en cas de pneumopathie de grade 3 ou de grade 4
(voir rubrique 4.2).
Hépatite d’origine immunologique
Des cas d’hépatite d’origine immunologique, y compris d’issue fatale, ont été signalés chez des patients
traités par Avélumab (voir rubrique 4.8).
Les altérations de la fonction hépatique et les symptômes d’hépatite d’origine immunologique doivent
être surveillés chez les patients. Les étiologies d’hépatite autres que d’origine immunologique doivent
être exclues. Une corticothérapie doit être administrée (dose initiale de 1 - 2 mg/kg/jour de prednisone
ou équivalent, suivie d’une réduction progressive du corticoïde).
Le traitement par Avélumab doit être suspendu jusqu’à disparition de la réaction en cas d’hépatite
d’origine immunologique de grade 2 et définitivement arrêté en cas d’hépatite d’origine immunologique
de grade 3 ou de grade 4 (voir rubrique 4.2).
Colite d’origine immunologique
Des cas de colite d’origine immunologique ont été signalés chez des patients traités par Avélumab (voir
rubrique 4.8).
Les signes et symptômes de colite doivent être surveillés chez les patients et les étiologies de colite
autres que d’origine immunologique doivent être exclues. Une corticothérapie doit être administrée en
cas d’événements de grade ≥ 2 (dose initiale de 1 - 2 mg/kg/jour de prednisone ou équivalent, suivie
d’une réduction progressive du corticoïde).
Le traitement par Avélumab doit être suspendu jusqu’à disparition de la réaction en cas de colite
d’origine immunologique de grade 2 ou de grade 3 et définitivement arrêté en cas de colite d’origine
immunologique de grade 4 (voir rubrique 4.2).
Endocrinopathies d’origine immunologique
Des cas de troubles thyroïdiens et d’insuffisance surrénalienne d’origine immunologique ont été
rapportés chez des patients traités par Avélumab (voir rubrique 4.8). Les patients doivent être surveillés
afin de détecter des signes et symptômes cliniques d’endocrinopathies.
Troubles thyroïdiens (hypothyroïdie/hyperthyroïdie)
Des troubles thyroïdiens peuvent survenir à tout moment pendant le traitement (voir rubrique 4.8).
Les modifications de la fonction thyroïdienne doivent être surveillées chez les patients (en début de
traitement, régulièrement au cours du traitement et dès lors qu’un suivi est indiqué en fonction de
l’évaluation clinique), ainsi que les signes et symptômes cliniques de troubles thyroïdiens. La gestion
de l’hypothyroïdie se fait par le biais d’un traitement hormonal substitutif et celle de l’hyperthyroïdie avec
un médicament antithyroïdien, selon les besoins.
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Le traitement par Avélumab doit être suspendu en cas de troubles thyroïdiens de grade 3 ou de grade
4 (voir rubrique 4.2).
Insuffisance surrénalienne
Les signes et symptômes d’insuffisance surrénalienne doivent être surveillés chez les patients pendant
et après le traitement. Une corticothérapie doit être administrée (1 - 2 mg/kg/jour de prednisone par voie
IV ou équivalent oral) en cas d’insuffisance surrénalienne de grade ≥ 2, suivie d’une réduction
progressive de la dose à 10 mg/jour ou moins.
Le traitement par Avélumab doit être suspendu en cas d’insuffisance surrénalienne symptomatique de
grade 3 ou de grade 4 (voir rubrique 4.2).
Myocardite
Des cas de myocardite d’origine immunologique, y compris d’issue fatale, ont été signalés chez des
patients traités par Avélumab (voir rubrique 4.8). Les signes et symptômes de myocardite doivent être
surveillés chez les patients et une consultation en cardiologie ainsi que des examens complémentaires
doivent ensuite être effectués afin que les mesures appropriées puissent être mises en place à un stade
précoce.
Le traitement par Avélumab doit être suspendu en cas de signes ou symptômes cardiaques
nouvellement apparus et/ou de résultats d’analyses ou d’imagerie cardiaque évocateurs d’une
myocardite. L’administration d’Avélumab doit être définitivement arrêtée en cas de myocardite d’origine
immunologique et une corticothérapie doit être débutée à la dose initiale de 1 - 2 mg/kg/jour de
prednisone ou équivalent, suivie d’une réduction progressive du corticoïde (voir rubrique 4.2).
Myosite
Le traitement par Avélumab doit être suspendu en cas de myosite d’origine immunologique de grade 2
et une corticothérapie doit être administrée. L’administration d’Avélumab doit être définitivement arrêtée
en cas de myosite d’origine immunologique de grade 3 récurrente (voir rubrique 4.2).
Autres réactions indésirables d’origine immunologique
D’autres réactions indésirables d’origine immunologique cliniquement importantes peuvent survenir
(voir rubrique 4.8).
Lorsqu’une réaction indésirable d’origine immunologique est suspectée, une évaluation adéquate doit
être réalisée afin de confirmer l’étiologie ou d’exclure les autres étiologies. Selon la sévérité de la
réaction indésirable, le traitement par Avélumab devra être suspendu et une corticothérapie devra être
administrée. Le traitement par Avélumab pourra être repris une fois que la réaction indésirable d’origine
immunologique aura été revenue à un grade 1 ou moins après la réduction progressive de la
corticothérapie. Le traitement par Avélumab doit être définitivement arrêté en cas de récidive d’une
réaction indésirable d’origine immunologique de grade 3 et en cas de réaction indésirable d’origine
immunologique de grade 4 (voir rubrique 4.2).
Réactions liées à la perfusion
Des réactions parfois sévères liées à la perfusion ont été signalées chez des patients traités par
Avélumab (voir rubrique 4.8).
Les signes et symptômes de réactions liées à la perfusion, notamment fièvre, frissons, bouffées
vasomotrices, hypotension, dyspnée, respiration sifflante (wheezing), dorsalgie, douleur abdominale et
urticaire, doivent être surveillés chez les patients.
En cas de réaction liée à la perfusion de grade 3 ou de grade 4, la perfusion doit être interrompue et le
traitement par Avélumab doit être définitivement arrêté (voir rubrique 4.2).
Pour les réactions liées à la perfusion de grade 1, le débit de perfusion doit être réduit de 50 % pour la
perfusion en cours. En cas de réaction liée à la perfusion de grade 2, la perfusion doit être
provisoirement arrêtée jusqu’au retour à un grade 1 ou à la disparition de la réaction et elle sera ensuite
reprise à un débit de perfusion réduit de 50 % (voir rubrique 4.2).
Teneur en sodium
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par dose administrée, c’est à dire qu’il
est considéré « sans sodium ».
4.5.
Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Aucune étude d’interaction n’a été réalisée avec l’avélumab.
L’avélumab étant principalement métabolisé par des voies cataboliques, on ne s'attend pas à ce qu'il
interagisse avec d'autres médicaments.
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4.6.
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Il n’y a pas ou peu de données sur l’utilisation de l’avélumab chez la femme enceinte.
Aucune étude des effets de l’avélumab sur la reproduction animale n’a été effectuée. Cependant, chez
les modèles murins gravides, il a été montré que le blocage de la voie de signalisation PD-L1 entraînait
une perturbation de la tolérance au fœtus, aboutissant à une augmentation des avortements (voir
rubrique 5.3). Ces résultats indiquent que l’administration d’avélumab pendant la grossesse, étant
donné son mécanisme d’action, expose à un risque potentiel d’effets délétères sur le fœtus, notamment
à des taux plus élevés d’avortement ou d’enfant mort-né.
Les immunoglobulines IgG1 humaines sont connues pour traverser la barrière placentaire. L’avélumab
est donc susceptible de passer de la mère au fœtus en cours de développement. Il n’est pas
recommandé d’utiliser l’avélumab pendant la grossesse à moins que la situation clinique de la femme
ne justifie le traitement avec l’avélumab.
Il doit être conseillé aux femmes en âge de procréer d’éviter de débuter une grossesse pendant qu’elles
reçoivent l’avélumab et elles doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement par
l’avélumab et pendant au moins 2 mois après la dernière dose d’avélumab.
Allaitement
On ne sait pas si l’avélumab est excrété dans le lait maternel. Dans la mesure où l’on sait que les
anticorps peuvent être excrétés dans le lait maternel, un risque pour les nouveau-nés/nourrissons ne
peut être exclu.
Il doit être conseillé aux femmes de ne pas allaiter pendant le traitement et pendant 2 mois après la
dernière dose en raison du risque de réactions indésirables graves chez les nourrissons allaités.
Fertilité
Les effets de l’avélumab sur la fertilité masculine et féminine ne sont pas connus.
Bien qu’aucune étude n’ait été réalisée pour évaluer les effets de l’avélumab sur la fertilité, il n’a été
constaté aucun effet notable sur les organes reproducteurs des singes mâles et femelles lors des études
de toxicologie en administration répétée sur 1 mois et 3 mois (voir rubrique 5.3).
4.7.
Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
L’avélumab n’a aucun effet ou un effet négligeable sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser
des machines. Une fatigue a été signalée après l’administration d’avélumab (voir rubrique 4.8).
4.8.
Effets indésirables
Résumé du profil de sécurité
Les réactions indésirables d’origine immunologique sont l’effet associé le plus fréquemment à
Avélumab. La plupart d’entre elles, y compris les réactions sévères, se sont résorbées après
instauration d’un traitement médical approprié ou arrêt d’Avélumab (voir « Description de certaines
réactions indésirables particulières » ci-dessous).
La sécurité d’emploi d’Avélumab a été évaluée chez 1 540 patients au total, dans l’étude 001, une étude
de phase I multicentrique à groupe unique menée chez des patients présentant d’autres tumeurs solides
(N = 1 452) et dans l’étude 003, une étude multicentrique à groupe unique menée chez des patients
atteints de CCM métastatique (N = 88).
Les réactions indésirables les plus fréquentes (≥ 20 %) étaient la fatigue, la diarrhée, les nausées et
étaient de grade 1 ou de grade 2.
Les réactions indésirables de grade ≥ 3 les plus fréquentes (≥ 3 %) étaient l’anémie, l’hypertension, la
lymphopénie, une élévation de gamma-glutamyltransférase et une élévation du taux de lipase.
Aucun des 88 patients traités par Avélumab n’a présenté de réaction indésirable entraînant la mort. Les
réactions indésirables graves rapportées chez ≥ 2 % des patients, étaient l’anémie, la fatigue et des
douleurs abdominales.
Le traitement par Avélumab a été définitivement arrêté chez un patient en raison d’une élévation des
transaminases (ASAT, ALAT) dans l’étude 003. Des réactions indésirables ont mené à une interruption
temporaire du traitement par Avélumab chez trois patients présentant respectivement une anémie, de
la diarrhée et une élévation du taux d’ALAT.
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Tableau récapitulatif des réactions indésirables
Les réactions indésirables signalées chez les 88 patients de l’étude 003 atteints de CCM métastatique,
et traités par 10 mg/kg d’Avélumab, ainsi que certaines réactions indésirables rapportées dans l’étude
001 sont présentées dans le tableau 2.
Ces réactions sont présentées par système organe classe MedDRA, par fréquence et par degré de
sévérité (grade). Les fréquences sont définies comme suit : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, <
1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000).
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Tableau 2 : réactions indésirables survenues chez les patients traités par Avélumab au cours de
l’étude clinique 003 et certaines réactions indésirables particulières survenues chez les patients
traités par Avélumab au cours de l’étude 001.
Fréquence
Réactions
indésirables
médicament1
au
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très fréquent
Anémie
Fréquent
Lymphopénie
Fréquent
Thrombocytopénie
Affections du système immunitaire
Très fréquent
Réaction liée à la perfusiona
Affections endocriniennes
Fréquent
Hypothyroïdieb, 2
Peu fréquent
Hyperthyroïdie2
Peu fréquent
Insuffisance surrénaliennec, *, 2
Peu fréquent
Thyroïdited, *, 2
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Très fréquent
Diminution de l’appétit
Affections du système nerveux
Très fréquent
Vertiges
Affections vasculaires
Très fréquent
Hypertension
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Très fréquent
Toux
Peu fréquent
Pneumopathie*, 2
Affections gastro-intestinales
Très fréquent
Diarrhée
Très fréquent
Nausée
Très fréquent
Constipation
Très fréquent
Douleur abdominalee
Très fréquent
Vomissements
Fréquent
Colitef, *, 2
Affections hépatobiliaires
Peu fréquent
Hépatite auto-immunegf, *, 2
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très fréquent
Eruption cutanée hg
Affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif
Très fréquent
Douleurs musculo-squelettiques ih
Très fréquent
Arthralgie
Peu fréquent
Myosite*
Troubles généraux et anomalies au site d’administration
Très fréquent
Fatigueji
Très fréquent
Œdème périphériquekj
Investigations
Très fréquent
Perte de poids
Fréquent
Elévation
de
l’alanine
aminotransférase (ALAT)
Fréquent
Elévation de l’aspartate amino
transférase (ASAT)
Fréquent
Elévation du taux de lipase
Fréquent
Elévation de la bilirubine*
Fréquent
Elévation du taux d’amylase
Avélumab
(N = 88)
Toxicité
tous grades
(%)
Toxicité
De Grade ≥ 3
(%)
14,8
6,8
1,1
10,2
6,8
0
17,0
0
3,9
0,6
0,4
0,24
0,1
0
0,1
0
19,3
2,3
12,5
0
12,5
5,7
17,0
0,8
0
0,3
22,7
20,5
17,0
15,9
11,4
1,0
0
0
1,1
2,3
0
0,2
0,9
0,5
17,1
0
32,9
15,9
0,3
2,3
1,1
0,1
50,0
19,3
2,3
0
13,6
6,8
0
2,3
5,7
1,1
3,4
1,6
1,1
3,4
0,6
0
* Réactions indésirables observées seulement dans l’étude 001
1 MedDRA version 18.1
2 Les fréquences sont basées sur les réactions indésirables d’origine immunologique observées dans l'étude 003
et l'étude 001.
Pour la définition des réactions indésirables d’origine immunologique, voir « Description de certaines
réactions indésirables particulières » ci-dessous.
Réaction liée à la perfusion est un terme composite qui comprend l’hypersensibilité au médicament,
l’hypersensibilité, l’hypersensibilité de type I et la réaction anaphylactique.
b L’hypothyroïdie est un terme composite qui comprend l’hypothyroïdie auto-immune.
a
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L’insuffisance surrénalienne est un terme composé qui comprend l’insuffisance cortico-surrénalienne aiguë.
La thyroïdite est un terme composé qui comprend la thyroïdite auto-immune et la thyroïdite aiguë.
e Douleur abdominale est un terme composite qui comprend la douleur abdominale supérieure et la douleur
abdominale inférieure.
f Colite est un terme composite qui comprend la diarrhée d’origine immunologique.
gf Hépatite auto-immune est un terme composite qui comprend l’insuffisance hépatique aiguë, l’insuffisance
hépatique, augmentation des transaminases, élévation de l’alanine aminotransférase (ALAT), élévation de
l’aspartate amino transférase (ASAT).
hg Eruption cutanée est un terme composite qui comprend l’éruption maculo-papuleuse, l’éruption prurigineuse,
l’éruption érythémateuse, l’éruption maculaire, l’éruption papulaire, l’éruption généralisée.
ih La douleur musculo-squelettique est un terme composite qui comprend la douleur dorsale, la myalgie, la douleur
cervicale, la douleur dans les extrémités.
ji La fatigue est un terme composite qui comprend l’asthénie.
kj L’œdème périphérique est une terme composite qui comprend les gonflements périphériques.
c
d
Description de certaines réactions indésirables particulières
Les données relatives aux réactions indésirables d’origine immunologique suivantes reposent sur les 1
452 patients dans l’étude 001 et les 88 patients dans l’étude 003 ayant reçu Avélumab (voir rubrique
5.1).
Les recommandations pour la prise en charge de ces réactions indésirables sont fournies dans la
rubrique 4.4.
Pneumopathie d’origine immunologique
Des pneumopathies d’origine immunologique, définies comme des réactions nécessitant une
corticothérapie et pour lesquelles il n’existe aucune autre étiologie claire, se sont produites chez des
patients traités par Avélumab.
Dans les différentes études cliniques, des pneumopathies d’origine immunologique ont été observées
chez 0,8 % (12/1 540) des patients. L’issue a été fatale chez l’un de ces patients (0,1 %) et la
pneumopathie d’origine immunologique a été de grade 4 chez 1 patient (0,1 %), de grade 3 chez 3
patients (0,2 %), de grade 2 chez 7 patients (0,5 %) et de grade 1 chez 1 patient (0,1 %).
Au cours de l’étude 003, aucun des 88 patients atteints de CCM métastatique n’a présenté de
pneumopathie d’origine immunologique.
Le délai médian d’apparition de la pneumopathie d’origine immunologique a été de 6 semaines
(intervalle : 1 jour à 5 mois). La durée médiane de la réaction a été de 21 jours (intervalle : 4 jours à 3
mois).
L’administration d’Avélumab a été interrompue chez 1 patient et les 12 patients ont tous été traités par
des corticoïdes. La pneumopathie d’origine immunologique s’était résolue chez 9 patients au moment
de la collecte des données.
Hépatite d’origine immunologique
Des hépatites d’origine immunologique, définies comme des réactions nécessitant une corticothérapie
et pour lesquelles il n’existe aucune autre étiologie claire, se sont produites chez des patients traités
par Avélumab.
Dans les différentes études cliniques, des hépatites d’origine immunologique ont été observées chez
0,9 % (14/1 540) des patients. L’issue a été fatale chez deux de ces patients (0,1 %) et l’hépatite
d’origine immunologique a été de grade 3 chez 7 patients (0,5 %), de grade 2 chez 3 patients (0,2 %)
et de grade 1 chez 2 patients (0,1 %).
Au cours de l’étude 003, 1 des 88 patients atteints de CCM métastatique a présenté une hépatite
d’origine immunologique de grade 3.
Le délai médian d’apparition de l’hépatite d’origine immunologique a été de 5 semaines (intervalle : 1
semaine à 10 mois). La durée médiane de la réaction a été de 50 jours (intervalle : 15 jours à 10
semaines).
L’administration d’Avélumab a été interrompue chez 6 patients et les 14 patients ont tous été traités par
des corticoïdes. L’hépatite d’origine immunologique s’était résolue chez 5 patients au moment de la
collecte des données.
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Colite d’origine immunologique
Des colites d’origine immunologique définies comme des réactions nécessitant une corticothérapie et
pour lesquelles il n’existe aucune autre étiologie claire, se sont produites chez des patients traités par
Avélumab.
Dans les différentes études cliniques, des colites ont été observées chez 1,0 % (15/1 540) des patients.
La colite d’origine immunologique a été de grade 3 chez 3 patients (0,2 %), de grade 2 chez 8 patients
(0,5 %) et de grade 1 chez 4 patients (0,3 %).
Au cours de l’étude 003, 2 des 88 patients atteints de CCM métastatique ont présenté une colite
d’origine immunologique de grade 2.
Le délai médian d’apparition de la colite d’origine immunologique a été de 5 semaines (intervalle : 2
jours à 11 mois). La durée médiane de la réaction a été de 18 jours (intervalle : 2 jours à 10 mois).
L’administration d’Avélumab a été interrompue chez 3 patients et les 15 patients ont tous été traités par
des corticoïdes. La colite d’origine immunologique s’était résolue chez 7 des 15 patients au moment de
la collecte des données.
Endocrinopathies d’origine immunologique
Des cas de troubles thyroïdiens et d’insuffisance surrénalienne d’origine immunologique se sont
produits chez des patients traités par Avélumab.
Troubles thyroïdiens
Dans les différentes études cliniques, 4,6 % (71/1 540) des patients ont présenté des troubles
thyroïdiens d’origine immunologique, dont 61 cas (3,9 %) d’hypothyroïdie, 9 cas (0,6 %) d’hyperthyroïdie
et 4 cas (0,2 %) de thyroïdite. Les troubles thyroïdiens d’origine immunologique ont été de grade 3 chez
1 patient (0,1 %), de grade 2 chez 50 patients (3,2 %) et de grade 1 chez 20 patients (1,3 %).
Au cours de l’étude 003, 5 des 88 patients atteints de CCM métastatique ont présenté des troubles
thyroïdiens d’origine immunologique de grade 2 (3 patients) ou de grade 1 (2 patients), dont 4 cas
d’hypothyroïdie et 2 cas d’hyperthyroïdie.
Le délai médian d’apparition des troubles thyroïdiens a été de 3 mois (intervalle : 2 semaines à 13 mois).
La durée médiane de la réaction n’a pas pu être évaluée (intervalle : 1 jour à plus de 18 mois).
L’administration d’Avélumab a été interrompue chez 1 patient (0,1 %). Les troubles thyroïdiens s’étaient
résolus chez 18 patients au moment de la collecte des données.
Insuffisance surrénalienne
Dans les différentes études cliniques, une insuffisance surrénalienne d’origine immunologique a été
observée chez 0,4 % (6/1 540) des patients. La réaction a été de grade 3 chez 1 patient (0,1 %) et de
grade 2 chez 5 patients (0,3 %).
Au cours de l’étude 003, aucun des 88 patients atteints de CCM métastatique n’a présenté
d’insuffisance surrénalienne d’origine immunologique.
Le délai médian d’apparition de l’insuffisance surrénalienne d’origine immunologique a été de 11
semaines (intervalle : 1 jour à 8 mois). La durée médiane de la réaction n’a pas pu être évaluée
(intervalle : 2 jours à plus de 6 mois).
L’administration d’Avélumab a été interrompue chez 1 patient et les 6 patients ont été traités par des
corticoïdes, 2 (0,1 %) patients ont reçu de fortes doses de corticoïdes à action systémique (≥ 40 mg de
prednisone ou équivalent) suivies d’une diminution progressive. L’insuffisance surrénalienne s’est
résolue chez 1 patient au moment de la collecte des données.
Myocardite d’origine immunologique
Des myocardites d’origine immunologique ont été observées au cours des essais cliniques dont 2
d’issues fatales.
Immunogénicité
Sur les 1 383 patients traités par 10 mg/kg d’avélumab une fois toutes les 2 semaines, 49 (3,5 %) ont
eu un résultat positif au test de détection des anticorps anti-médicament (AAM) apparus sous traitement.
D’après les données disponibles, y compris la faible incidence de l’immunogénicité, les AAM dirigés
contre l’avélumab n’ont pas semblé avoir d’impact sur la pharmacocinétique, la sécurité et l’efficacité
du médicament.
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Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue
du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet
indésirable suspecté à l’aide de la fiche de déclaration des effets indésirables disponible dans le
Protocole d’Utilisation Thérapeutique et de recueil d’informations (voir Annexe D du PUT).
4.9.
Surdosage
L’expérience en matière de surdosage d’Avélumab au cours des études cliniques est limitée.
En cas de surdosage, les signes ou symptômes de réactions indésirables doivent être étroitement
surveillés chez les patients. Le traitement visera à prendre en charge les symptômes.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1.
Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : autres agents antinéoplastiques, anticorps monoclonaux code
ATC : non encore attribué.
Mécanisme d’action
Le PD-L1 peut être exprimé par les cellules tumorales et/ou les cellules immunitaires infiltrant la tumeur
et peut contribuer à l’inhibition de la réponse immunitaire anti-tumorale au sein du micro-environnement
tumoral. La liaison du PD-L1 avec les récepteurs de PD-1 et B7.1 présents sur les lymphocytes T et les
cellules présentatrices d’antigène inhibe l’activité des lymphocytes T cytotoxiques, la prolifération des
lymphocytes T et la production de cytokines.
L’avélumab est un anticorps monoclonal (immunoglobuline G1, IgG1) entièrement humain dirigé contre
le ligand de la protéine de mort programmée 1 (PD-L1). L’avélumab se lie au PD-L1 et bloque
l’interaction entre le PD-L1 et ses récepteurs, PD-1 (protéine de mort programmée 1) et B7.1. Cela
conduit à la suppression des effets inhibiteurs du PD-L1 sur les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques,
rétablissant ainsi les réponses anti tumorales des lymphocytes T. Chez les modèles syngéniques de
tumeur chez la souris, le blocage de l’activité du PD-L1 a entraîné une diminution de la croissance de
la tumeur.
Il a également été montré que l’avélumab induisait une lyse directe des cellules tumorales par les
cellules NK via la cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (CCDA) in vitro.
Efficacité et sécurité clinique
Carcinome à cellules de Merkel (étude 003)
La sécurité et l’efficacité d’Avélumab ont été évaluées dans le cadre de l’étude 003, une étude
multicentrique à groupe unique menée chez 88 patients atteints de CCM métastatique dont la maladie
avait progressé après au moins une chimiothérapie.
Les patients présentant des métastases actives dans le système nerveux central (SNC), une maladie
auto-immune active ou antérieure, des antécédents d’autres tumeurs malignes dans les 5 années
précédentes, une greffe d’organe, une affection nécessitant un traitement immunosuppresseur ou une
infection active par le VIH ou une hépatite B ou C ont été exclus.
Les patients ont reçu l’avélumab à la dose de 10 mg/kg une fois toutes les 2 semaines jusqu’à la
progression de la maladie ou l’apparition d’une toxicité inacceptable. Les patients présentant une
progression radiologique de la maladie ont pu recevoir des doses de traitement supplémentaires, sauf
si la progression était associée à une détérioration significative du tableau clinique.
Des évaluations de la réponse tumorale ont été menées toutes les 6 semaines à l’aide des critères
RECIST v 1.1 (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors, critères d’évaluation de la réponse des
tumeurs solides), tel que l’a établi l’IERC (Independent Endpoint Review Committee, comité d’examen
indépendant des critères d’évaluation).
Le principal critère d’évaluation de l’efficacité était la meilleure réponse globale (MRG) confirmée ; les
critères d’évaluation secondaires de l’efficacité comprenaient la durée de réponse (DDR) et la survie
sans progression (SSP).
L’efficacité a été évaluée dans le cadre de l’analyse primaire programmée chez les patients suivis
pendant un minimum de 6 mois. La durée médiane de suivi a été de 10,4 mois. Les patients ont reçu
un nombre médian de 7 doses d’avélumab (intervalle : 1 dose à 35 doses) et la durée médiane du
traitement a été de 17 semaines (intervalle : 2 semaines à 76 semaines).
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Parmi les 88 patients, 65 (73,9 %) étaient de sexe masculin ; l’âge médian était de 72,5 ans (intervalle
: 33 ans à 88 ans) ; 81 patients (92,0 %) étaient caucasiens ; 49 patients (55,7 %) et 39 patients (44,3
%) présentaient un indice de performance ECOG de 0 et 1, respectivement.
Globalement, 52 (59,1 %) des patients avaient reçu au préalable 1 traitement anticancéreux pour leur
CCM métastatique, 26 (29,5 %) avaient reçu 2 traitements, 7 (8,0 %) avaient reçu 3 traitements et 3
(3,4 %) avaient reçu 4 traitements ou plus. Quarante-sept (53,4 %) des patients présentaient des
métastases viscérales.
Le taux de réponse objective (TRO) a été de 31,8 % (intervalle de confiance [IC] à 95,9 % : 21,9 - 43,1),
dont 8 réponses complètes et 20 réponses partielles chez les patients traités par Avélumab. Chez les
28 patients ayant obtenu des réponses objectives, la durée de réponse a été comprise entre 2,8+ et
17,5+ mois. Chez 23 patients (82,1 %), la réponse se maintenait encore au moment de la collecte des
données pour l’analyse.
Le délai médian d’apparition de la réponse a été de 6 semaines (intervalle : 6 semaines à 18 semaines)
après la première dose d’Avélumab. Chez 22 des 28 patients (78,6 %) ayant répondu au traitement, la
réponse a été obtenue dans les 7 semaines après la première dose d’Avélumab.
Chez un patient de l’étude 003, une augmentation initiale de ≥ 20 % de la charge tumorale totale a été
observée par rapport aux mesures des lésions cibles en début d’étude, ce qui a été considéré comme
une progression de la maladie conformément aux critères RECIST v1.1. Le patient a conservé un bon
indice de performance et a été autorisé à poursuivre le traitement par l’avélumab conformément au
protocole de l’étude. La dimension des lésions cibles du patient a ensuite diminué, conduisant à une
réduction de 30 % de la charge tumorale totale au bout de 24 semaines par rapport au début de l’étude
et, lors du dernier suivi, 30 semaines après le début de l’étude, le patient présentait toujours une réponse
clinique, avec une réduction de 35 % de la charge tumorale totale.
Des réponses ont été observées chez les patients indépendamment de l’expression de PD-L1 et/ou du
stade d’évolution de l’infection par le polyomavirus de Merkel.
Le tableau 3 résume les résultats de l’évaluation des critères d’efficacité chez les patients traités par
l’avélumab à la dose recommandée.
Tableau 3 : réponse au traitement par l’avélumab à 10 mg/kg une fois toutes les 2 semaines chez
les patients atteints de CCM métastatique dans l’étude 003
Critères d’efficacité
Résultats
(critères RECIST v1.1, évalués par l’IERC)
(N = 88)
Meilleure réponse globale (MRG) confirmée
Réponse complète (RC)* n (%)
8 (9,1 %)
Réponse partielle (RP)* n (%)
20 (22,7 %)
Taux de réponse objective (TRO)
Taux de réponse, RC + RP* n (%)
28 (31,8 %)
(IC à 95,9 %) a
(21,9 ; 43,1)
Durée de réponse (DDR)
b
Médiane, mois (IC à 95 %)
NA (8,3 ; non évaluée)
Minimale, maximale
2,8+ ; 17,5+
≥ 6 mois selon la méthode de K-M (IC à 95 %)
92 % (70 ; 98)
Survie sans progression (SSP)
Taux de SSP à 6 mois selon la méthode de K-M
(IC à 95 %)
40 % (29 ; 50)
IC : intervalle de confiance ; RECIST : Response Evaluation Criteria in Solid Tumours (critères
d’évaluation de la réponse des tumeurs solides) ; IERC : Independent Endpoint Review Committee
(comité d’examen indépendant des critères d’évaluation) ; K-M : Kaplan-Meier ; NA : non atteinte ; le
signe + signale une valeur censurée
* La RC ou la RP a été confirmée lors d’une évaluation suivante de la tumeur.
a Rendant compte du test séquentiel par groupe effectué lors de l’analyse intermédiaire et de l’analyse
primaire
b Basée sur le nombre de sujets ayant présenté une réponse confirmée (RC ou RP)
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La courbe de Kaplan-Meier correspondant à la SSP chez les 88 patients atteints de CCM métastatique
est présentée sur la Figure 1.
Figure 1 : estimations de Kaplan-Meier de la survie sans progression (SSP) selon les critères
RECIST v1.1, évalués par l’IERC
Population pédiatrique
L’Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l’obligation de soumettre les
résultats d’études réalisées avec Avélumab dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique
pour le traitement du carcinome à cellules de Merkel (voir rubrique 4.2 pour les informations concernant
l’usage pédiatrique).
5.2.
Propriétés pharmacocinétiques
Distribution
Une distribution de l’avélumab dans la circulation générale est attendue et, dans une moindre mesure,
dans le compartiment extracellulaire. Le volume de distribution à l’état d’équilibre est de 4,72 L.
En cohérence avec la distribution extravasculaire limitée, le volume de distribution de l’avélumab à l’état
d’équilibre est faible. Comme attendu pour un anticorps, l’avélumab ne se lie pas de façon spécifique
aux protéines plasmatiques.
Élimination
D’après l’analyse pharmacocinétique de population effectuée chez 1 629 patients, la clairance
systémique totale (CL) est de 0,59 L/jour.
Les concentrations de l’avélumab ont atteint l’état d’équilibre au bout d’environ 4 à 6 semaines (2 à 3
cycles) d’administration répétée à 10 mg/kg une fois toutes les 2 semaines et une accumulation
systémique d’un facteur 1,25 environ a été observée.
À la dose recommandée, la demi-vie d’élimination (t½) est de 6,1 jours, d’après l’analyse PK de
population.
Linéarité/non-linéarité
L’exposition à l’avélumab augmente de façon proportionnelle à la dose dans l’intervalle posologique de
10 mg/kg à 20 mg/kg une fois toutes les 2 semaines.
Populations particulières
L’analyse pharmacocinétique de population n’a révélé aucune différence au niveau de la clairance
systémique totale de l’avélumab en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, du statut PD-L1,
de la charge tumorale, de la présence d’une insuffisance rénale ou d’une insuffisance hépatique légère
ou modérée.
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La clairance systémique totale augmente avec la masse corporelle.
Insuffisance rénale
Aucune différence cliniquement notable n’a été constatée au niveau de la clairance de l’avélumab entre
les patients présentant une insuffisance rénale légère (débit de filtration glomérulaire [DFG] de 60 à 89
mL/min, n = 560), modérée (DFG de 30 à 59 mL/min, n = 287) ou sévère (DFG de 15 à 29 mL/min, n =
4) et les patients présentant une fonction rénale normale (DFG supérieur ou égal à 90 mL/min, n = 628).
Insuffisance hépatique
Aucune différence cliniquement notable n’a été constatée au niveau de la clairance de l’avélumab entre
les patients présentant une insuffisance hépatique légère (bilirubine inférieure ou égale à la LSN et
ASAT supérieures à la LSN ou bilirubine comprise entre 1 et 1,5 fois la LSN, n = 217) ou modérée
(bilirubine comprise entre 1,5 et 3 fois la LSN, n = 4) et ceux présentant une fonction hépatique normale
(bilirubine et ASAT inférieures ou égales à la LSN, n = 1 388) lors de l’analyse PK de population.
L’avélumab n’a pas été évalué chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère (bilirubine
supérieure à 3 fois la LSN).
5.3.
Données de sécurité préclinique
Les données non cliniques issues des études conventionnelles de toxicologie en administration répétée
chez des singes Cynomolgus traités par des doses IV de 20, 60 ou 140 mg/kg une fois par semaine au
cours d’une étude sur 1 mois et d’une étude sur 3 mois, suivies d’une période de récupération (de 1
mois et 2 mois, respectivement), n’ont pas révélé de risque particulier pour l’homme. Dans les deux
études effectuées chez les primates, la dose sans effet nocif observé (DSENO) a été ≥ 140 mg/kg, soit
10 à 14 fois l’exposition clinique humaine sur la base de l’ASC.
Aucune étude des effets de l’avélumab sur la reproduction animale n’a été effectuée. La voie PD-1/PDL1 pourrait être impliquée dans le maintien de la tolérance au fœtus tout au long de la grossesse. Il a
été montré, chez les modèles murins gravides, que le blocage de la voie de signalisation du PD-L1
perturbait la tolérance au fœtus, entraînant une augmentation des avortements. Ces résultats indiquent
que l’administration d’avélumab pendant la grossesse expose à un risque potentiel d’effets délétères
sur le fœtus, notamment à des taux plus élevés d’avortement ou d’enfant mort-né.
Aucune étude n’a été réalisée pour évaluer le potentiel cancérogène ou génotoxique de l’avélumab.
Les effets de l’avélumab sur la fertilité n’ont pas été étudiés. Les études de toxicologie en administration
répétée sur 1 mois et 3 mois chez le singe n’ont révélé aucun effet notable sur les organes reproducteurs
mâles et femelles.
6. DONNEES PHARMACEUTIQUES
6.1.
Liste des excipients
Mannitol
Acide acétique glacial
Polysorbate 20
Hydroxyde de sodium
Eau pour préparations injectables.
6.2.
Incompatibilités
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception de ceux mentionnés
dans la rubrique 6.6.
6.3.
Durée de conservation
Flacon avant ouverture
2 ans
Après ouverture
D’un point de vue microbiologique, après ouverture, le médicament doit être dilué et perfusé
immédiatement.
Après préparation de la solution pour perfusion
La stabilité chimique et physique de la solution diluée a été démontrée sur une durée de 24 heures à
température ambiante et sous une lumière d’intérieur. Toutefois, d’un point de vue microbiologique, la
solution diluée doit être utilisée immédiatement.
Ne pas congeler ni agiter la solution diluée.
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6.4.
Précautions particulières de conservation
À conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C).
Ne pas congeler.
À conserver dans l’emballage extérieur d’origine, à l’abri de la lumière.
Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir la rubrique 6.3.
6.5.
Nature et contenu de l'emballage extérieur
10 mL de solution à diluer dans un flacon de 16 mL (en verre de type I) fermé par un bouchon en
caoutchouc halobutyle et un opercule scellé en aluminium avec capuchon amovible en plastique.
Boîte de 1 flacon.
Précautions particulières d’élimination et de manipulation
6.6.
Avélumab est compatible avec les poches de perfusion en polyéthylène, en polypropylène et en
éthylène-acétate de vinyle, avec les flacons en verre, le matériel de perfusion en polychlorure de vinyle
et les filtres intégrés à la ligne de perfusion ou additionnels stériles, apyrogènes, à faible liaison aux
protéines avec membranes en polyethersulfone ou polysulfone dotées de pores d’un diamètre de 0,2
micromètre.
Instructions de manipulation
La solution pour perfusion doit être préparée en respectant les règles d’asepsie.





Le flacon doit être inspecté visuellement afin de rechercher les possibles particules ou
changements de coloration. Avélumab est une solution limpide, incolore à légèrement jaune. Si la
solution est trouble, a changé de couleur ou contient des particules, le flacon doit être éliminé.
Une poche de perfusion de dimension appropriée (de préférence 250 mL) contenant une solution
de chlorure de sodium à 0,9 % ou 0,45 % doit être utilisée. Le volume nécessaire d’Avélumab doit
être prélevé dans le(s) flacon(s) et transféré dans la poche de perfusion. Tout flacon entamé ou
vide doit être éliminé.
La solution diluée doit être mélangée en retournant délicatement la poche de façon à éviter de
faire mousser la solution ou de la soumettre à une force de cisaillement trop importante.
La solution doit être inspectée afin de vérifier qu’elle est limpide, incolore et exempte de particules
visibles. Une fois préparée, la solution diluée doit être utilisée immédiatement.
Les autres médicaments ne doivent pas être coadministrés dans la même ligne de perfusion
intraveineuse. La perfusion doit être administrée comme indiqué dans la rubrique 4.2.
Après l’administration d’Avélumab, la ligne de perfusion doit être purgée à l’aide d’une solution de
chlorure de sodium à 0,9 % ou 0,45 %.
Élimination
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION TEMPORAIRE D’UTILISATION
MERCK SERONO
37 RUE SAINT ROMAIN
69379 LYON CEDEX 08
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION TEMPORAIRE D’UTILISATION

34009 589 009 2 1 : 10 mL en flacon : Boîte de 1
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
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CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE
Médicament réservé à l’usage hospitalier.
Médicament à prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en
cancérologie.
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