Annexe X (suite) Groupe ad hoc sur la rage/janvier 2010
76 Commission scientifique/mars 2010
o Trois virus apparentés à la rage sur six, notamment les virus Mokola, Lagos bat et Duvenhage, ont été
isolés dans certains pays africains, tels que l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, la Namibie, le Botswana, le
Nigeria et d’autres pays d’Afrique où des décès humains ont également été signalés. La plupart des pays
présentent des foyers de rage même en l’absence d’isolation du virus. À l’heure actuelle, les mesures de
contrôle de la rage par la vaccination des chiens et des chats s’avèrent efficaces dans certains pays, telle la
Tunisie. Dans d’autres, en revanche, tel le Lesotho, on constate une baisse significative de la couverture
vaccinale des populations ce qui représente un risque pour le continent. Il conviendrait donc d’insister sur
le concept « Un monde, une seule santé » et de le mettre en œuvre dans le cadre du contrôle de maladies
telles que la rage. Le nombre accru de foyers de maladies zoonotiques suite à une interaction plus étroite
entre les animaux sauvages, les animaux d’élevage et les humains est une préoccupation majeure en
Afrique et la rage figure parmi ces maladies.
o La souche canine du virus de la rage s’est bien adaptée au chien, au chacal et à l’otocyon (Otocyon
megalotis) et le virus se répand rapidement au sein de ces espèces et entre elles. Cependant, la souche
canine ne s’est pas vraiment adaptée à l’homme et au chat, et sa propagation est en général plutôt lente chez
ces espèces.
Les Amériques
o Le virus « classique » de la rage, de génotype 1, est endémique chez différentes espèces d’animaux
sauvages terrestres ainsi que chez les chauves-souris dans les Amériques, et chez les populations d’animaux
domestiques (rage canine) dans certaines régions de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud.
o En Amérique latine, un programme régional d’élimination de la rage (urbaine) transmise par les chiens et
de prévention de la rage chez les animaux sauvages a été initié en 1983. Depuis, on a pu constater une très
nette baisse des cas de rage rapportés et ce, à la fois chez l’homme et chez l’animal.
o La transmission du virus de la rage entre chiens a été éliminée dans la majorité des municipalités de la
région, mais est encore présente : sur l’ensemble du territoire en Bolivie, à Cuba, en République
dominicaine, au Salvador, au Guatemala et à Haïti ; et dans des zones limitées en Argentine, au Brésil, en
Colombie, au Mexique, au Paraguay, au Pérou et au Vénézuéla. Belize, le Canada, le Chili, le Costa Rica,
l’Équateur, la Guyane, le Nicaragua, le Panama, le Surinam et l’Uruguay sont considérés indemnes de
transmission de la rage entre chiens.
o Aucun cas de rage chez l’homme et chez l’animal n’a été enregistré aux Caraïbes, à l’exception de Cuba,
Hispaniola (République dominicaine et Haïti) et Puerto Rico.
o Pendant la période 2000-2009, des cas de rage chez les chauves-souris non hématophages ont été rapportés
en Argentine, au Brésil, au Canada, au Chili, en Colombie, en République dominicaine, aux États-Unis, au
Mexique, au Pérou et en Uruguay. En moyenne, 2,6 cas de rage humaine transmise par les chauves-souris
non hématophages ont été signalés par an au cours de la même période (soit 0,0029 cas par million
d’habitants). La transmission de l'infection des chauves-souris non hématophages aux espèces domestiques
est considérée comme une menace éventuelle mais elle n’est apparue que très rarement. De plus, aucun cas
de circulation prolongée du virus de la rage des chauves-souris n’a été rapporté chez les espèces
domestiques.
o Les divers lieux où des cas de rage transmise par les chauves-souris hématophages (vampires) ont été
observés correspondent à la répartition géographique de ces chauves-souris (de la région centrale du
Mexique dans le Nord jusqu'au nord de l'Argentine, en passant pas l'Amérique centrale et l'Amérique du
Sud). Des foyers ou des cas isolés de rage humaine transmise par les chauves-souris sont fréquemment
rapportés, notamment dans les zones dépourvues d’animaux d’élevage, comprenant des communautés
isolées ne bénéficiant pas de soins médicaux, où les chauves-souris hématophages se nourrissent de sang
humain (en moyenne 14,9 cas de rage transmise par les chauves-souris hématophages ont été signalés tous
les ans durant la période 2000-2009). Les cas de rage transmise par les chauves-souris hématophages sont
souvent rapportés chez les animaux d’élevage élevés dans les divers habitats de la chauve-souris vampire :
3 cas humains de rage transmise par des vaches et 1 cas humain transmis par un cheval ont été signalés au
cours de ladite période.
o Des cas de rage ont été signalés chez de nombreux carnivores non domestiques, notamment le lynx, le
coati, le coyote, le renard, la mangouste, la loutre, l’ours, le puma, le blaireau, l’opossum, le raton laveur, la
mouffette, la belette et le chat sauvage. Le suivi du programme national d’élimination de la rage humaine
transmise par les chiens et de prévention de la rage chez les animaux sauvages est effectué par le réseau de
directeurs chargés de traiter la question de la rage dans les ministères de l’agriculture et de la santé
(REDPIRA, voir http://fos.panalimentos.org/redipra).