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La forme «atténuée» est celle pour laquelle la plus grande incertitude subsiste quant
à son expression naturelle ; l'apparition de quelques cas après infection expérimen-
tale avec un virus africain (gnou) a pu être démontrée (voir 58, 63, par exemple).
Soit dit en passant, dans les épreuves de transmission en série décrites par Mettam
(40),
le premier bœuf inoculé avec du sang de gnou présenta de la fièvre durant une
seule journée, mais son propre sang
s'est
alors avéré virulent pour un autre bœuf
et, curieusement, il succomba moins de quatre mois après l'inoculation. Une enquête
sérologique restreinte n'a mis en évidence aucun signe d'infection subclinique ou atté-
nuée chez les bovins du pays Masai au Kenya alors que ceux-ci sont très exposés aux
gnous dans cette région (76).
Il est difficile d'obtenir des statistiques significatives de mortalité dans les foyers
naturels de la maladie, car les animaux malades sont souvent abattus. Cependant,
Pierson et coll. (50) ont décrit un cas remarquable au Colorado (Etats-Unis), dans
lequel sur 231 bovins, 87 ont été atteints et sont morts ; Maré (37), quant à lui, a
constaté en Californie une mortalité de 16,6% dans un troupeau de 1000 vaches sur
une période de trois mois. James et coll. (31) ont signalé qu'en Nouvelle-Zélande,
tous les bovins cliniquement atteints, au nombre de 28, appartenant à une même
exploitation, étaient morts. On peut supposer, lorsque le taux de guérison est relati-
vement élevé, qu'il
s'agit
d'une infection concomitante ou d'un diagnostic erroné.
Lors de transmission en série de l'herpèsvirus de gnous à des bovins, le taux de mor-
talité a varié de 94 à 100%, le taux le plus faible (292 sur 311) étant associé à une
anaplasmose concomitante chez quelques sujets qui a pu diminuer le taux de morta-
lité (56, 58). Des données similaires pour l'essentiel, bien qu'incomplètes, concernant
les bovins ont été publiées en Amérique du Nord (32).
Les manifestations cliniques les plus importantes du CG sont résumées dans le
Tableau I et les commentaires qui suivent. De bonnes planches en couleurs montrant
les lésions dues à cette maladie peuvent être consultées dans plusieurs publications
(29,
80, 81).
TABLEAU I
Symptômes cliniques du coryza gangréneux
a) Fièvre soudaine et persistante
b) Congestion sévère, nécrose et érosion des muqueuses nasale et buccale
c) Jetage séreux, puis mucopurulent
d) Congestion de la conjonctive et de la sclérotique ; opacité cornéenne centripète ;
hypopyon
e) Hypertrophie généralisée des ganglions lymphatiques, etc.
f) Tremblements musculaires (méningo-encéphalomyélite)
g) Diarrhée ou dysenterie (spécialement chez les cerfs)
h) Dermatite et fourbure
(a) (e) La fièvre et la lymphadénopathie dans le CG
Dans les cas typiques de «forme céphalique et oculaire» provoqués par le virus
DG, la fièvre commence de façon soudaine, atteignant un pic d'environ 40,5°C à
41°C (moyenne 40,75°C) au 3e ou 4e jour de la maladie (56). On utilise souvent l'appa-
rition de la fièvre comme indicateur de la fin de la période d'incubation, mais quel-
ques observateurs utilisent également l'hypertrophie locale ou générale des ganglions
lymphatiques ou hémolymphatiques, qui peuvent parfois être palpés
1
à 4 jours avant
la fièvre dans la forme DG (11, 53, 56). Cependant, d'autres chercheurs ont noté