Recommandations de la X Conférence Régionale O.I.E.-F.A.O. sur les Epizooties en Asie, en Extrême-Orient et en Océanie e Téhéran (Iran), 20-27 octobre 1974 — 949 — 1 CONTROLE DES MOUVEMENTS DU BETAIL DANS LA REGION E T SON IMPACT SUR LA SANTE ANIMALE Des progrès sont réalisés dans certaines zones pour le contrôle des maladies animales, et il est essentiel que soient prises des mesures pratiques en vue d'accélérer ces progrès. Il est d'une importance fondamentale que les déplacements inutiles du bétail soient limités de telle sorte que les mouvements des animaux ne propagent pas les maladies. La Conférence recommande que tous les pays de la Région coopèrent : 1. En observant le Code Zoo-sanitaire International et les recommandations de l'O.I.E., comme base du contrôle des mouvements des animaux et des produits d'origine animale; 2. En limitant la propagation des maladies animales par l'introduction d'un contrôle national plus étendu sur les mouvements du bétail et le transport des produits d'origine animale; 3. En encourageant dans chaque pays, de manière appropriée, la création de points d'eau et de pâturages améliorés pour réduire les déplacements inutiles du bétail; 4. En introduisant graduellement une mise à l'épreuve et une certification sanitaire du bétail uniformes, avant et après son entrée dans le pays, avec la création de centres d'isolement dans le pays importateur, notamment aux frontières avec les pays voisins; 5. En renforçant la coopération étroite et l'échange d'informations entre les Services Vétérinaires des pays voisins pour le contrôle des mouvements d'animaux à travers les frontières; — 950 — 6. En amendant les conditions requises pour la certification sanitaire pour les mouvements du bétail en provenance de zones certifiées indemnes de maladies spécifiées et dont l'état indemne a été vérifié par les Autorités Vétérinaires appropriées. — 951 — II FIEVRE APHTEUSE Considérant que : — Certains pays de la Région, indemnes de Fièvre Aphteuse, sont continuellement menacés d'être infectés à partir de pays où sévit la maladie, soit dans la Région soit dans d'autres pays du monde; — La Fièvre Aphteuse est enzootique dans la plupart des pays d'Asie et fréquente dans de nombreuses autres Régions; — Plusieurs types de virus sont responsables de la maladie dans la Région, et que d'autres types exotiques peuvent être introduits à partir d'autres Régions, notamment en raison du développement des échanges commerciaux d'animaux et de produits animaux; — La mise en œuvre de la méthode du « stamping-out », impliquant la destruction massive des animaux infectés ou contaminés, est, pour des raisons économiques, impossible dans les pays où la Fièvre Aphteuse est enzootique. Dans ces pays, la meilleure méthode semble être la combinaison de la mise en œuvre de mesures sanitaires rigoureuses et de l'emploi d'un vaccin anti-aphteux efficace, dont il a été démontré au laboratoire qu'il confère une protection minimum contre la souche homologue à 70 % des animaux vaccinés (voir les Recommandations de la Xiiie Conférence de la Commission de la Fièvre Aphteuse de l'O.I.E., Paris, 1972); — Dans l'esprit des Conférences Régionales tenues à Canberra en 1969 et à Tokyo en 1972, la Conférence recommande : 1. Que tous les pays ou parties de pays étendus qui sont demeurés indemnes de la maladie renforcent la mise en œuvre — 952 — de mesures de contrôle rigoureuses, y compris la quarantaine, en vue de prévenir l'introduction de la maladie sur leur territoire ou les parties de leur territoire qui sont indemnes de la maladie. 2. En cas d'apparition de foyers de Fièvre Aphteuse, les pays devraient prendre toutes les dispositions nécessaires pour établir un diagnostic précis, impliquant l'identification du type et du sous-type des souches, en utilisant les services des Laboratoires spécialisés de la Région, tels que l'Institut de Recherche Vétérinaire de l'Inde à Mukteswar, l'Institut Razi à Hessarek (Iran), le Laboratoire de la Fièvre Aphteuse à NongSarai (Thaïlande), l'Institut Vétérinaire d'Etat de l'U.R.S.S. pour le contrôle des Produits biologiques vétérinaires à Moscou, et éventuellement le Laboratoire Mondial de Référence de Pirbright (Royaume-Uni). 3. Ces laboratoires, ainsi que tous les autres laboratoires qui effectuent le typage et l'étude de ces souches dans la Région, devraient échanger les antisérums et les vaccins inactivés préparés à partir des souches régionales en vue de comparer ces souches entre elles et produire des vaccins à partir du soustype ou des sous-types les plus appropriés. 4. Les études de laboratoire concernant les souches récemment introduites devraient, dès que possible, être portées à la connaissance non seulement des Organisations Internationales comme l'O.I.E. et la F.A.O., mais aussi de tout pays infecté ou directement menacé. 5. Les pays de la Région infectés ou menacés devraient entreprendre ou étendre les programmes de vaccination conformément aux recommandations des Organisations Internationales, en accordant la priorité à la protection du bétail le plus précieux et à l'établissement de zones-tampons d'animaux vaccinés le long de leurs frontières, et en utilisant uniquement des vaccins inactivés, préparés à partir de souches isolées autant que possible dans les pays en question ou du moins dans la Région. 6. La production de vaccins anti-aphteux polyvalents devrait être accrue dans la Région, d'une part en augmentant la capacité de production des laboratoires existants, et d'autre part en créant de nouvelles unités de production. — 953 — 7. Les animaux destinés à l'élevage, importés dans des pays infectés en provenance de pays ou de zones de pays étendus complètement isolées et indemnes de Fièvre Aphteuse, ou en provenance de pays infectés par des types de virus différents de ceux déjà présents dans les pays importateurs, devraient être vaccinés dans une station de quarantaine de ces pays, à leur arrivée, au moyen de vaccins préparés à partir de souches de la Région. 8. La coopération internationale existant déjà dans la lutte contre la Fièvre Aphteuse devrait être encore intensifiée sous le parrainage des Organisations Internationales par des accords bilatéraux ou multilatéraux entre pays voisins, par des réunions périodiques entre Autorités et spécialistes vétérinaires dans la Région et par des Réunions d'urgence de ces experts à chaque fois que la situation sanitaire l'exigera. — 954 — III MALADIES DES RUMINANTS CAUSEES PAR DES HEMATOZOAIRES Il est abondamment prouvé que les maladies parasitaires causent des pertes économiques considérables dans la Région. La Conférence a examiné différents aspects des infections dues à des parasites du sang. Il est jugé essentiel de clarifier certains aspects de l'épizootologie et du contrôle de la Theilériose, de la Babésiose et de l'Anaplasmose, et les recommandations suivantes sont faites : A. — Theilériose : 1. Clarifier l'identité des souches et espèces de dans la Région, par : Theileria a) des expériences d'immunité croisée, b) l'observation de l'efficacité de la méthode de vaccination de l'Institut Razi dans des pays aussi nombreux que possible, c) l'étude des relations sérologiques par l'emploi de l'épreuve indirecte des anticorps fluorescents ou d'autres épreuves. 2. Effectuer des essais de laboratoire pour établir quel est le traitement le plus efficace de la Theilériose. B. — Babésiose et Anaplasmose : 1. Définir l'importance économique de la Babésiose et de l'Anaplasmose par des enquêtes sur la fréquence de ces maladies dans les pays de la Région en vue de déterminer si la vaccination est nécessaire. 2. Etudier l'application des agents thérapeutiques récemment mis au point contre les Babesia et les Anaplasma, tels que l'imidocarb. — 955 — C. — Fréquence des tiques transmises par les tiques : et distribution des maladies 1. Réaliser des études à long terme sur la distribution des vecteurs effectifs et potentiels des maladies transmises par les tiques dans la Région, et les mettre en corrélation avec les infor­ mations existantes. 2. Etudier les effets, bénéfiques ou autres, des programmes de lutte contre les tiques sur la fréquence des maladies trans­ mises par les tiques dans la Région. — 956 — IV MALADIE DE NEWCASTLE 1. En vue d'assurer un contrôle adéquat et précoce des foyers de Maladie de Newcastle, les aviculteurs devraient être conseillés par les Services Vétérinaires en ce qui concerne les plans de vaccination les plus adéquats, y compris la voie d'administration du vaccin, la dimension des particules dans le cas d'emploi de la méthode par pulvérisation, la dilution du vaccin, etc. En même temps, ils devraient également être conseillés sur les autres mesures de lutte essentielles, à savoir la quarantaine, la désinfection, etc. 2. Avant de délivrer les vaccins, les laboratoires producteurs devraient contrôler minutieusement l'efficacité et l'innocuité de leur production, et notamment s'assurer que les titres des vaccins sont largement supérieurs au niveau minimum recommandé. 3. Tous les plans de vaccination devraient faire l'objet de démonstrations en ce qui concerne les épreuves sérologiques appropriées, notamment dans les élevages de pondeuses et les élevages de reproduction. 4. Dans chaque pays, le plan de vaccination à recommander devrait être aménagé par les Services Vétérinaires de manière à être adapté aux conditions locales particulières de chaque pays, telles que les groupes d'âge, la dimension des troupeaux, la situation locale de la maladie, les résultats des démonstrations des épreuves sérologiques, etc. 5. Partout où cela est possible, l'administration individuelle du vaccin, par exemple par instillation oculaire ou nasale ou par inoculation, devrait être préférée, mais la vaccination de masse, en particulier par aérosol, devrait être recommandée — 957 — par les Services Vétérinaires lorsqu'elle est justifiée par des conditions telles que la dimension du troupeau, la situation de la maladie, etc. 6. Au cas où l'on observerait un échec de la vaccination, notamment dans les zones d'enzootie, des recherches de laboratoire complètes devraient être entreprises; la présence éventuelle de souches atypiques du virus de la Maladie de Newcastle ou d'infections intercurrentes comme la Maladie de Gumboro, la Bronchite infectieuse, etc., devrait être recherchée. 7. L'importance de la caractérisation des souches du terrain du virus de la Maladie de Newcastle responsables de chaque nouveau foyer et de leur pouvoir pathogène devrait être soulignée pour permettre de choisir le programme de lutte approprié. 8. En vue d'éviter une réintroduction de la maladie, l'importation des volailles et des autres oiseaux devrait être conduite avec le maximum de sécurité sous surveillance vétérinaire officielle.