LOGISTIQUE & MANAGEMENT vol 3 n° 2 - 1995
toriquement développée en étoile dont le
centre est le chef lieu de la province. Il
existe une vingtaine de provinces en Chine,
chacune presque aussi étendue que la
France. Très peu de ramifications ont été
construites entre les différentes provinces
et le réseau autoroutier est insuffisant et
encore en chantier. Le transport par route
est donc en grande partie dévolu au trans-
port sur courte distance à l’intérieur d’une
seule et même province, en distribution lo-
cale et dans des villes connaissant depuis
peu une intensification de leur trafic et donc
des embouteillages. Les chinois troquent de
plus en plus leur vélo pour des engins
motorisés. Ce mode de transport se déve-
loppe principalement dans le secteur privé
mais l’entretien des véhicule (camions de
petites capacités- 4 à 5 tonnes) s’avère
honéreux et l’approvisionnement en carbu-
rant posent encore des difficultés.
Réseau ferroviaire
Malgré le développement très rapide du
transport routier, c’est au ferroviaire que
revient pour l’instant la part du lion avec
60% du trafic de marchandises et notam-
ment sur le créneau de l’interprovincial
( distances en moyenne supérieures à 350
Km).
La Chine en données absolues, possède le
5ème plus grand réseau ferroviaire au
monde et se place au second rang pour le
volume de frêt et le nombre de passagers
transportés. Le ministère des Chemins de
Fer Chinois administre un réseau national
de 54 000 Km et emploie 3,3 millions de
personnes. A titre de comparaison, le ré-
seau français compte 32 700 Km et 195
000 salariés. Par conséquent, avec une den-
sité de 56 Km pour 10 000 Km², une élec-
trification à 16% (contre 35% en France),
la Chine n’arrive qu’au 70ème rang mon-
dial. En effet, le transport ferroviaire est
tellement saturé qu’il ne répond qu’à 50%
de la demande actuelle. Il faut savoir que
le frêt des produits planifiés par le gouver-
nement chinois passent en priorité. Faire
transporter ses marchandises nécessite une
réservation prise 25 à 50 jours à l’avance
et dépend de la qualité des relations entre-
tenues avec les interlocuteurs chinois, tout
ceci pour une fiabilité bien médiocre.
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soit le mode de transport, il existe un man-
que de technologie adaptée et de personnel
qualifié.
En effet, les transports chinois souffrent
aujourd’hui des décisions des 20 années
antérieures quant à la structure des inves-
tissements prioritaires. Le retard accumulé
dans ce secteur est considérable. Le gou-
vernement chinois a pris conscience de l’ur-
gence du problème, et pose les transports
comme priorité numéro 2 après l’agricul-
ture et avant l’industrie lourde. Mais la res-
tructuration va nécessiter du temps et le coût
attaché à sa réalisation (matériaux de cons-
truction, main d’oeuvre... ) est déjà très lar-
gement dépassé.
Récemment, devant l’ampleur des travaux,
le gouvernement a partiellement ouvert le
secteur aux investisseurs étrangers. Ainsi,
les directives du 8ème plan (1991-1995) ont
lancé la collecte de fonds mais il a fallu 2
ans à l’Etat pour que s’organise la collecte.
Les travaux prévus sur 5 ans n’ont pu dé-
marrer qu’à la fin 1992. Il est évident que
dans la majeure partie des cas, les délais ne
seront pas tenus et les capacités de trans-
port de marchandises seront par conséquent
indisponibles.
Vient s’ajouter à cela le problème de l’éner-
gie. L’énergie chinoise est fortement basée
sur le charbon qui se trouve essentiellement
localisé dans le Nord du pays, donc loin
des centres de consommation. De plus, ce
charbon n’est pas transformé sur place et
occupe une bonne part des capacités de
transport ferroviaire déjà rares, quand il ne
s’accumule pas le long des voies, faute de
transport disponible... Problème d’autant
plus grave puisque le maillage chinois se
concentre surtout sur la frange côtière
autour des centres de consommation.
Réseau routier
Concernant la partie Est de la Chine, le ré-
seau routier est pour plus de la moitié cons-
titué de routes en terre peu praticables, le
reste étant de médiocre qualité. Il se carac-
térise également par une infrastructure his-