du Développement de l’Elevage
(l’autorité thaïlandaise responsable
de la santé animale), l’infection des
tigres serait due à la contamination
des carcasses entières de poulets avec
lesquels ils étaient nourris. Il semble
qu’il y ait eu à la base une source
commune d’infection. Toutes les
mesures nécessaires pour lutter contre
la maladie (quarantaine, restrictions
des déplacements, élimination des
matières infectées ou contaminées,
désinfection, surveillance et suivi
épidémiologique, information du
public) ont été mises en œuvre, et les
tigres ont été nourris avec des viandes
cuites afin de limiter les risques.
Des mesures sanitaires rigoureuses
d’hygiène et de désinfection ont été
imposées dans toute la zone atteinte.
Un traitement anti-viral a été
administré à titre préventif aux tigres
et aux personnes ayant été en contact
avec eux. Par la suite, d’autres tigres
sont tombés malades et sont morts,
ce qui amène à conclure
provisoirement qu’il y a eu une
transmission horizontale (c’est-à-dire
de tigre à tigre) vers la fin de
l’épizootie. Les mesures de
surveillance active n’ont pas révélé
de signes cliniques ou sérologiques
d’infection chez d’autres animaux
du zoo, ni chez les volailles et chez
l’homme dans un rayon de cinq
kilomètres du zoo.
Mots clés :
influenza animale, grippe aviaire,
tigre en captivité, félin, IAHP,
virus H5N1
la FAO3a mis à disposition le Coordonnateur régional du projet de coopération technique
TCP/RAS/30064, pour apporter son aide dans cette enquête et pour servir de consultant en
matière de lutte contre la maladie. Les résultats de cette enquête sont présentés ci-après.
Sources possibles d’infection
D’après l’enquête, la source la plus probable d’infection est l’alimentation ordinaire des
tigres, à savoir des poulets crus (carcasses entières ou squelettes). Etant donné qu’il n’y
avait pas eu le moindre foyer d’IAHP dans cette zone depuis quelques temps, des
recherches ont été menées auprès de tous les fournisseurs d’aliments. Les lots suspects
sont apparus comme étant des carcasses de poulets introduites illégalement à partir d’une
province voisine où un foyer d’IAHP était actif à peu près au même moment. L’hypothèse
que des carcasses de poulets (avec ou sans viande) contaminées aient été la source du
foyer est étayée par le fait qu’aucun tigre âgé de moins de six mois n’a été malade.
En effet, les jeunes tigres étaient nourris uniquement avec de la viande fraîche de porc
ou de poulet.
Par ailleurs, il y avait bien des oiseaux sauvages dans la zone, notamment des oiseaux
d’eau, mais ils n’étaient pas en nombre suffisant pour présenter un risque et contribuer
à l’apparition du foyer.
Par conséquent, les résultats de cette enquête suggèrent fortement qu’il y a eu une
source commune d’infection, à savoir une alimentation contaminée par des carcasses
crues de poulets.
En dépit de toutes les mesures d’intervention, de lutte et d’hygiène mises en œuvre
au cours de cet épisode, il n’a cessé d’apparaître de nouveaux cas de maladie et de
mortalité dans le groupe atteint. Ce fait évoque une autre source d’infection, à savoir une
transmission horizontale, de tigre à tigre (8). Néanmoins, ce mode de transmission doit
faire l’objet d’études approfondies, du type de l’étude réalisée aux Pays-Bas sur la
transmission expérimentale de chat à chat (5) ; l’étude en question démontre que la
variété des hôtes est plus importante que ce que l’on croyait, ce qui accroît les inquiétudes
à propos d’une éventuelle transmission inter-espèces (3).
Modes de transmission
Dans un groupe dense de bêtes fauves, on ne voit généralement les pathologies qu’à partir
du moment où des animaux manifestent des signes cliniques d’inactivité, d’abattement,
de léthargie ou de décubitus. Dans le cas présent, l’infection est passée inaperçue jusqu’au
11 octobre 2004, date à laquelle certains tigres ont commencé à présenter des signes
cliniques de faiblesse et de détressse respiratoire.
Les animaux malades ont alors reçu un traitement antibiotique contre la pneumonie,
mais leur état ne s’est pas amélioré et, quelques jours plus tard, il y avait encore plus
d’animaux malades. La mortalité a débuté le 14 octobre 2004 et s’est poursuivie pendant
huit jours. Les tout derniers cas de morbidité et de mortalité ont été enregistrés
le 28 octobre 2004.
Au début de l’épizootie, plusieurs tigres étant tombés malades et étant morts à peu
près en même temps, une source unique d’infection a d’abord été envisagée (4). Mais
29 autres tigres ont été trouvés malades ultérieurement pendant les cinq jours de
traitement anti-viral. Ceci met en évidence la première transmission horizontale de cette
maladie de tigre à tigre.
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2005 • 3
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