vie des partenaires
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Ebola-Reston n’a causé que très peu de
cas connus chez l’homme. Quatre de ces
cas, survenus aux États-Unis, ont pu être
étudiés en détail : aucun des patients
atteints n’a présenté de maladie clinique ;
en revanche, ils avaient tous été
directement exposés à des singes
malades ou ayant succombé à l’infection
par le virus Ebola-Reston. D’après les
informations de l’Organisation mondiale
de la santé (4) et du Centers for Disease
Control and Prevention des États-Unis (1),
le virus Ebola-Reston provoque une
infection asymptomatique chez l’homme.
Détection du virus Ebola-
Reston chez des porcs et des
êtres humains aux Philippines
Afin d’identifier et de caractériser les
agents pathogènes responsables des taux
élevés de morbidité et de mortalité
affectant les populations de porcs de l’île
de Luzon, Philippines, des échantillons
prélevés sur des porcs malades ou morts
ont été expédiés au Laboratoire de
diagnostic des maladies exotiques du
ministère de l’Agriculture des États-Unis
(USDA) pour analyse, avec une
présomption d’infection portant au moins
sur le SDRP. Les résultats ont confirmé la
présence du virus du SDRP ; d’autres
agents pathogènes ont également été
identifiés, en particulier le circovirus porcin
de type 2. En outre, les résultats d’analyse
de six porcs parmi ceux provenant de deux
exploitations différentes de Luzon chez qui
la présence du virus du SDRP a été
confirmée étaient évocateurs d’infection
par le virus Ebola-Reston. Ces
prélèvements ont été expédiés pour
confirmation au Centers for Disease
Control and Prevention des États-Unis, qui
est le Centre collaborateur de l’OIE pour
les zoonoses émergentes et ré-émergentes,
lequel a confirmé la présence du virus
Ebola-Reston.
Tous les porcs chez qui l’infection par
le virus Ebola-Reston a été confirmée
étaient également porteurs d’un ou de
plusieurs agents pathogènes porcins et
présentaient un tableau clinique conforme
aux maladies porcines détectées. D’autres
porcs provenant des deux élevages atteints
ont également été analysés pour détecter
le virus Ebola-Reston dans le cadre d’une
mission internationale ; aucun de ces
porcs ne présentait de signe clinique au
moment du prélèvement. Les résultats de
laboratoire ont mis en évidence une
infection active par le virus Ebola-Reston
chez les porcs provenant de l’un des deux
élevages. Ces résultats ne permettent pas
de déterminer si l’infection par le virus
Ebola-Reston contribue d’une manière ou
d’une autre aux manifestations cliniques
observées chez ces porcs. Il est prévu de
procéder à des infections expérimentales
au Centre collaborateur de l’OIE pour les
maladies nouvelles et émergentes de
Geelong, Victoria, Australie (Australian
Animal Health Laboratory, AAHL) afin
d’élucider la pathogénie de l’infection par
le virus Ebola-Reston chez le porc. L’AAHL
est l’un des rares laboratoires du monde
à être en mesure de réaliser des infections
expérimentales de grands animaux
avec des agents pathogènes de niveau
de biosécurité 4, comme c’est le cas des
virus Ebola.
Une étude de suivi consécutive à la
détection du virus Ebola-Reston chez le
porc a révélé la présence d’anticorps chez
six personnes ; tous ces résultats font
remonter l’infection à au moins six mois
avant l’analyse. Aucune de ces personnes
n’a déclaré de maladie associée à
l’infection par le virus Ebola-Reston. Les
six personnes atteintes avaient été exposés
à des porcs dans leur activité
professionnelle.
Normes et lignes directrices
de l’OIE applicables
au virus Ebola-Reston
Ni le virus Ebola-Reston, ni aucun autre
virus Ebola n’a été associé à aucune des
maladies inscrites sur la Liste de l’OIE.
Conformément à l’article 1.1.3 du
Code
sanitaire pour les animaux terrestres
(
Code
terrestre
) de l’OIE, les Autorités vétérinaires
doivent adresser au Bureau central
de l’OIE, par l’intermédiaire du Délégué de
leur pays, une notification de l’apparition
de toute maladie émergente présentant
un taux de morbidité ou de mortalité
significatif, ou un potentiel zoonotique.
Dans le cas du virus Ebola-Reston, le
potentiel zoonotique n’a pas été exclu
mais, à ce jour, aucun risque significatif
pour la santé humaine n’a pu lui être
associé. De plus, étant donné que le virus
Ebola-Reston a toujours été trouvé associé
à d’autres agents pathogènes porcins,
et que le tableau clinique résultant de ces
co-infections est conforme aux maladies
porcines connues, il n’est pas encore
certain que l’infection par le virus Ebola-
Reston puisse, à elle seule, entraîner une
morbidité ou une mortalité significatives
chez les porcs. En cas de survenue d’un
évènement sanitaire évocateur de maladie
émergente, les Membres doivent en faire
la déclaration à l’OIE, ou du moins solliciter
immédiatement l’avis de l’OIE.
Il n’existe pas d’épreuve prescrite
ou de substitution validée par l’OIE pour
déterminer la présence ou l’absence
d’infection par le virus Ebola-Reston,
ni de Laboratoire de référence de l’OIE
actuellement dédié aux virus Ebola.
L’infection due au virus Ebola ne fait pas
partie des maladies pour lesquelles un test
de dépistage doit être conduit avant tout
mouvement international. Le
Manuel des
tests de diagnostic et des vaccins pour
les animaux terrestres
de l’OIE (le
Manuel
)
décrit en détail les épreuves de laboratoire
prescrites et de substitution pour toute une
série d’applications concernant des
maladies particulières, y compris le
diagnostic, la prophylaxie, la surveillance,
les études épidémiologiques et le
dépistage en vue des mouvements
internationaux. Toutefois, les épreuves