Au départ, le notaire ou le service ad hoc
de la chambre effectue une expertise du bien.
Cette base est essentielle pour la fixation de
la mise à prix. Cette dernière doit être attrac-
tive et compétitive, pour attirer un maximum
de candidats. «Dans l'inconscient collectif, Hy
a toujours l'espoir pour l'acquéreur défaire
une bonne affaire, commente Me Pires. C'est
pourquoi la mise à prix doit être basse. Je
préconise une décote de 30 à 50% de la valeur
vénale du bien, n La vente, organisée sous la
responsabilité du notaire, attire des profes-
sionnels de l'immobilier, des marchands de
biens, mais aussi beaucoup de particuliers,
dont une part de curieux. Le document
essentiel que tout candidat acquéreur doit
consulter est le cahier des charges, mis à dis-
position trois semaines avant la vente. Il est
rédigé par le notaire et garantit au mieux les
intérêts du vendeur, aussi bien que ceux de
l'acquéreur. Il contient, comme pour toute
vente, la désignation complète du bien, l'ori-
gine de la propriété, les dispositions d'urba-
nisme, les servitudes éventuelles, le certifi-
cat Loi Carrez, l'ensemble des diagnostics, le
questionnaire du syndic, la situation hypo-
thécaire, etc. Il précise aussi les modalités de
la vente aux enchères : la date de l'adjudica-
tion, la mise à prix, les frais d'organisation,
la faculté de surenchère (voir encadré p. 42),
le pas de l'enchère - soit la somme ajoutée au
montant de l'enchère chaque fois qu'une per-
sonne enchérit sur le bien*1' -, etc.
Une transaction plutôt rapide
Deux mois s'écoulent en général entre
l'évaluation du bien et l'établissement du
cahier des charges. Il faut ensuite compter
deux mois de plus pour assurer la publicité
du bien, dans les journaux, sur Internet, etc.,
organiser les visites, dont le notaire ou la
chambre a la charge, et effectuer la vente
elle-même. Ce délai de quatre mois peut être
légèrement raccourci (notamment à Paris,
où les ventes ont lieu tous les mardis, hors
vacances scolaires<2) ou allongé, par exemple
si la vente porte sur un bien d'exception dont
il faut assurer une large publicité. Ensuite,
tout peut aller très vite, dans la mesure où
FRANÇOISE, 75 ANS
« te n'ai suivi que les deux
dernières heures de la vente »
Au décès de mon cousin, j'ai hérité d'une échoppe à Bordeaux.
J'ai donné mandat à une notaire négociatrice immobilière,
dont mon défunt cousin connaissait le père. Tel qu'il m'a été
présente, l'avantage du service 36h Immo était de vendre rapide-
ment le bien dont j'avais hérité et donc de pouvoir payer les droits de
succession de 55 % sur la base du prix réel et non d'une estimation.
Cela m'a convaincue, car je devais envoyer le chèque aux impôts
dans les six mois du décès. C'est avec une petite appréhension que
j'ai accepté une mise à prix de 187 DOO €. Le jour J, j'ai préféré me
connecter seulement deux heures avant la fin de la vente. Ouf,
l'enchère atteignait, à ce moment-là, 235000 €. Puis il y a eu plu-
sieurs offres dans la dernière demi-heure et la maison est partie à
260500 €. J'ai trouvé preneur en deux mois, un vrai soulagement !
l'acquéreur ne profite ni du délai de réflexion
de dix jours, qui existe dans la vente classi-
que, ni de la condition suspensive d'obten-
tion de prêt. » L'acquéreur est propriétaire le
jour de l'adjudication ii, insiste Me Portevin.
Il appartient ainsi à celui qui porte une
enchère de ne pas s'engager à la légère et de
s'assurer au préalable de son financement.
« De son côté, le vendeur est payé dans les qua-
rante-cinq ou soixante jours de l'enchère. Ce
délai est déterminé dans le cahier des charges.
Chaque partie est gagnante », résume Julie
Portevin. Me Michel Ancelin, qui assure la
présidence des ventes aux enchères à la
chambre des notaires de Paris depuis vingt-
sept ans, se veut rassurant. « Je n'ai connu,
dans toute ma carrière, aucun défaut de paie-
ment, affirme-t-il. Les acquéreurs ne s'enga-
gent pas à la légère dans ce type d'achat. »
Le prix reste incertain jusqu'au bout
Le point qui freine les vendeurs, c'est l'aléa
sur le prix de vente. « Les clients ont la crainte
que le bien ne soit pas vendu à sa juste valeur »,
confirme Frédéric Foucher, notaire